mercredi, 16 avril 2025
Détruire, dit-elle.
Je suis allé passer le scanner demandé par l’hôpital.
Je suis allé dans un centre d’imagerie où je vais depuis près de vingt ans maintenant.
Tout ça pour vous dire que je ne vais pas mourir demain d’un crabe vicelard mais que je risque tout de même de me faire étriper pour retirer un kyste bénin qui grossit tranquillement depuis 2006 et devient encombrant…
Heure-Bleue, dite « Lumière de mes jours » a décidé de parfaire la remontée de moral qui a suivi les résultats de ce scanner.
Elle a décidé de me faire plaisir.
Pour déguster les spaghetti agrémentés de « ragù di carne » que j’avais préparés avec amour, elle a donc mis ce pull dont je vous ai déjà parlé
« Ce pull qui tant de fois a sauvé sa chemise
Ce pull qu’avec respect agrémenta sa mise »
comme aurait pu écrire Pierrot.
Ce pull, de coton d’une couleur que je déteste, un bleu layette qui n’est pas sans rappeler le bleu dont on a peint certaines cuisines a acquis grâce a un long travail de la lumière de mes jours, le joli surnom de « pull à taches ».
Depuis les nombreuses années car ce pull semble indestructible, je n’ai pas souvenir l’avoir vu arriver au dessert sans une décoration supplémentaire.
Néanmoins, alors que j’attendais la fin de ce déjeuner avec impatience, comptant sur le « ragù di carne » pour égayer le dessert, la lumière de mes jours a trompé mon attente.
Après avoir contemplé son « pull à taches », d’un bleu d’autant plus éblouissant que j’avais un œil neuf, prise d’un accès de prudence que je ne lui connaissais pas, Heure-Bleu est allée à la cuisine et y a décroché un tablier qui remplit alors son office avec talent.
La table débarrassée par mes soins et les cafés bus, j’ai jeté un regard en coin sur la poitrine d’Heure-Bleue, ce que je fais depuis que je la connais, j’ai eu la surprise de ma vie.
Le « pull à taches » était dans l’état immaculé qu’il avait quand il lui fut offert par Manou il y a… Pfiouuu… Tout ça.
Je sais bien que la lumière de mes jours est une maniaque de la propreté mais malgré tout, il y avait cette soupape de sécurité qui la rattachait au genre humain.
Je dois avouer que je fus un peu déçu de voir ce pull perdre son titre quasi olympique de « pull à taches ».
Mais je ne désespère pas, un pull plus léger, de couleur verte, semble avoir repris le flambeau du pull bleu layette qui me faisait rire.
Ce pull vert me paraît avoir quelques difficultés à échapper aux éclaboussures de cette sauce qui a vite fait de vous décorer comme un maréchal russe…
14:06 | Commentaires (8)