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mardi, 22 avril 2025

Devoir de Lakevio du Goût N° 201

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Si Elaine avait réfléchi un peu et s’était renseignée, elle aurait repéré cette saleté de Guenièvre qui se laissait doucement aller à rêver de ce que recouvrait le haubert de Lancelot.
Au lieu de rêvasser à des contacts plus affectueux avec le Chevalier de la Charrette, Elaine d’Astolat, au lieu de frimer en se faisant appeler « Lady of Shaalot » et en laissant bien plus tard Lord Tennyson lui dédier un poème, aurait mieux fait de surveiller ce grand dadais de Lancelot du Lac.
Je suis sûr que si elle l’avais espionné un peu plus sérieusement et suivi dans les couloirs du château de Kaamalot, elle l’aurait serré lors de la scène où Guenièvre,si j’en crois d’autres auteurs, « lui tendit les lèvres et il y but longuement » …
Bref, cette pauvre Elaine, cantonnée à ne voir le monde qu’à travers un miroir qui, comme chacun sait surtout ceux qui s’occupent d’optique, ne donne qu’une image virtuelle de la réalité, était mal partie…
D’autant plus mal partie qu’un jour elle aperçut Lancelot, que la virtualité de l’image transformait en pure merveille.
Elle aussi, se dit finalement en tombant raide dingue qu’elle aurait bien glissé sa main sous le haubert de Lancelot, histoire de vérifier qu’elle lui faisait le même effet…
Elle se morfondit un moment mais, tenaillée par l’envie de savoir le goût de la peau de Lancelot, elle prit un bateau en saison bien trop froide pour son petit corps fragile et finit surgelée sans avoir pu goûter à l’étreinte de son chevalier adoré.
Ce couillon, tout fier d’avoir allumé cette belle rouquine, fit semblant d’être triste mais pas trop pour éviter le courroux de Guenièvre qui, comme chacun sait était jalouse mais prudente parce que si Arthur avait su à quoi elle pensait, elle aurait été virée de Kaamlot avec pertes et fracas.
Ainsi vont et finissent les amours contrariées qui font la richesse de la littérature depuis que l’humanité a découvert que certains outils fournis par la nature ne servent pas qu’à faire pipi…

201ème Devoir de Lakevio du Goût 

The_Lady_of_Shalott.jpg

Ça fait un moment qu’un tas de petits problèmes et une vue de plus en plus déficiente font que je n’ai pas lu de livre autre que des polars légers histoire de ne pas me tordre inutilement un des trois neurones qui me restent.
La lumière revenant dans mon seul œil actif, elle commence à éclairer un cerveau anesthésié depuis trop longtemps.
Rendez-vous compte, lectrices chéries et lecteurs non moins chéris que ce matin j’ai pensé !
Le truc qui ne m’était pas arrivé depuis longtemps.
Ça m’a même amené à me souvenir que le cerveau consomme environ le tiers de l’oxygène qui parvient à nos éponges.
Évidemment, vu l’état lamentable dans lequel la cigarette a mis mon système respiratoire, il n’est pas étonnant que ma cervelle ait perdu de cette vivacité qui fit l’admiration de certains enseignants et le désespoir d’autres.
Il est plus étonnant qu’après avoir gaspillé tant de souffle, que le peu d’oxygène restant ait pu laisser assez d’activité cérébrale et poussé certaines entreprises à m’accorder imprudemment des responsabilités…
Tout ceci pour vous dire qu’un long entraînement au rodage de neurone me semble encore nécessaire pour qu’enfin je puisse vous passionner de récits qui sans votre indulgence coupable seraient bon pour la corbeille.
Néanmoins, le soleil éclatant, la vision revenue telle qu’elle était quand j’avais quinze ans, tout ceci me ravit et me met d’humeur joyeuse malgré les trouvailles aussi stupides qu’incessantes des cinglés qui mènent le monde à sa perte.
Histoire de nous remettre dans le bain, je vous propose de dire ce que vous ressentez à la vue de la Dame de Shalott, ce tableau de John William Waterhouse censé traduire la pensée de lord Tennyson lorsqu’il écrivit le poème éponyme..
Même si lundi est le lundi de Pâques qui vit sortir à la surprise générale le Christ sortir de sa tombe, et dire bêtement à Marie-Madeleine qui ne demandait que ça « Noli me tangere », je compte sur vous pour donner à ce lundi toute la sensibilité nécessaire.
Voilà, voilà…