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vendredi, 22 août 2025

Le moi doute…

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Hier on est allé voir l’expo « Paul Poiret : La mode est une fête » au Musée des Arts Décoratifs.
Comme dit Heure-Bleue « C’est daté »…
C’est bien le moins pour un type né en 1879 et ayant commencé sa vie de couturier à dix-neuf ans puis ouvert sa propre maison à vingt-quatre ans.
À y repenser maintenant, si nous avons vu des vêtements intéressants, certains même beaux, nous avons été frappés pas l’impression désagréable d’être « fliqués » par une horde de vigiles arborant « Sécurité privée » sur un uniforme de videur de boîte de nuit…
Cela dit, le souvenir que je garde de cette exposition est un petit film en noir et blanc représentant trois danseuses célèbres en leur temps.
Au milieu de ce petit film, une séquence où on peut voir danser Isadora Duncan.
Comme beaucoup disent aujourd’hui, avec plus de cent ans de retard « P… ! Comment qu’elle bouge bien la môme ! »
Il est vrai qu’elle se meut de façon à réveiller un mort…
J’en garde aussi le souvenir d’une robe « d’aujourd’hui », belle création de Karl Lagerfeld et d’une visite à « La boutique du musée » qui me montre plus le côté commerce pour touristes que souvenir des œuvres exposées.
Nous sommes enfin sortis et partîmes prendre le 84 rue Royale, longue promenade qui se révéla un peu désespérante.
Pourquoi ? À cause de la transformation flagrante de l’une des plus belles villes du monde en « un centre de profit » comme disent les « écoles de force de vente ».
Ceux qui se souviennent du Paris d’avant la frénésie touristique se rappellent sûrement cette promenade qui mène du bout du Louvre, là où se trouvait le Ministère des Finances, jusqu’à la rue Royale.
On y errait le long du jardin des Tuileries dont seuls quelques promeneurs discrets arpentaient les allées, puis on traversait de temps à autre la rue de Rivoli pour regarder quelques boutiques qui tenaient plus de l’exposition d’œuvres d’art que de commerce, l’hôtel Meurice ou flâner dans la librairie W.H.Smith.
Arrivés place de la Concorde, on regardait à gauche la « Fontaine des Fleuves », on passait devant l’Hôtel de la Marine et on tournait à droite dans la rue Royale jusqu’à la Madeleine…
Le Paris chargé d’Histoire s’est transformé en Paris chargé de vendre, du Jardin des Tuileries fait pour remplir l’âme de souvenirs en fête foraine chargée de remplir les caisses, tous ces chemins mille fois arpentés par des couples flânant aujourd’hui défoncés par des gens pressés d’en avoir le plus possible pour leur argent…
Cette longue promenade a quelque chose de désolant, pleine d’une foule errant parmi des étals de souvenirs qui ne sont vus qu’au travers de « smartphones » qui en enregistrent la possible rentabilité.
Cette ville, rêvée par beaucoup d’étrangers comme celle où Hemingway écrivit « Paris est une fête », où Montparnasse était comme Montmartre le lieu des rencontres, est devenue un gigantesque centre commercial où le mot d’ordre est « Achetez ! » et non plus « Regardez et admirez ! »
Une ministre de la Culture imagina même de faire payer l’entrée de Notre Dame !
On sent là que son moteur n’est pas « La Culture » mais « Le Pognon »…
Mais qu’a-t-on fait de « ma » ville ??? Une boutique…
Je vis dans un décor astiqué quotidiennement et ce qui reste de Paris est circonscrit à sa ceinture où les taudis d’antan ont été remplacés par des clapiers qui poussent à s’entretuer aussi bien que les ruelles de « La zone » ou « des fortifs » du début du XXème siècle…

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