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lundi, 19 mars 2012

Papier de soi

Tôt ce matin, très tôt, trop tôt, seules les premières lueurs de l’aube entraient dans la cuisine.
Rien d’important si ce n’est que, comme chaque semestre, le néphrologue tient absolument à savoir ce que je mets dans mon pipi…

Et comme il tient absolument à le savoir, je gagne le droit d’uriner dans un bocal pendant vingt-quatre heures.
Passionnant, non ?
Mais l’obligation comporte un détail : il me faut allumer la lumière des toilettes afin d’éviter de foutre parterre le précieux bocal et d’être obligé de tout recommencer –surtout de tout nettoyer-.
Ce détail a de répercussions immédiates sur la vue dès qu’on éteint la lumière.
On ne voit, ni même devine, quoi que ce soit.
Et voici votre serviteur, revenant quasiment à tâtons dans la chambre.
Butant du pied droit dans celui de l’armoire.
Se retenant de hurler un « merde ! » retentissant, ce qui ajouterait à la douleur de l'orteil malmené les récriminations d’Heure-Bleue car on peut tout faire à Heure-Bleue sauf la tirer du sommeil.

Avançant à pas comptés, espérant tourner au bon endroit pour retrouver la ruelle du lit.
Et, ô surprise, être agressé sauvagement, à hauteur de pommette par un bord de fenêtre féroce et à l’affût de votre serviteur dans la noirceur du petit matin.
Car, je ne sais pas si vous l’avez remarqué, les chambres sont remplies de pièges insoupçonnés qui ne sortent que nuitamment.
La noirceur de la chambre d’autant plus profonde que le volet est fermé et s’oppose avec vigueur au passage des premières lueurs de l’aube.
Je n’ai, là encore, rien dit, couvrant une douleur intense du voile pudique d’un silence méritoire.
Et ce matin, en faisant ma toilette, que vois-je au lieu de l’Apollon habituel ?
Le rescapé d’une « baston de cailleras »…
Un « œil au beurre noir » monstrueux, un de ceux sentent le contrôle d’identité avec bavure, « œil au beurre noir » que vous pouvez admirer  .
Au moins, ça me permet de menacer Heure-Bleue d’une visite au commissariat si elle n’obéit pas à mes moindres caprices…

samedi, 17 mars 2012

Les zèles de Guéant l’empêchent de marcher…

En mai 2007, j’étais déjà préoccupé par la nervosité du candidat favori du CAC 40.
Sa récente transformation en «candidat du peuple» ne l'a pas calmé.
Enfin, il est passé de people à peuple, c'est déjà ça...


J'avais déjà remarqué sa façon de voir les choses, dont l'image qui suit donne une idée...

 

féministe_enragé.jpg


Non, vous dis-je ! Les fils d’immigrés ne sont pas tous des voleurs de mobylette !
Efficace diront les uns, vibrionnant diront les autres.
Un grand savoir-faire insisteront les premiers, un gros faire-savoir renchériront les seconds.
Un goût certain -voire immodéré selon ses détracteurs- pour la notoriété.
Malgré tout, le discours de « l’immigré faiseur d’embrouilles » reste très tendance chez lui.
Le franc-parler de celui qui pèse soigneusement ses mots avant de lâcher une phrase « que tout le monde y comprend ».
Bref le bagout du lascar qui vend des montres à la sortie du métro Bonne-Nouvelle, celui qu'on ne peut s'empêcher de trouver (presque) sympathique au détour d'un comptoir mais à qui on jetterait un regard méfiant s'il demandait l'heure, des fois que...la montre...
Ce brave homme, portant beau malgré une taille que les plus indulgents qualifieraient de modeste, nous assène des vérités de comptoir comme s'il en pleuvait, vérités qui, comme beaucoup de vérités ne font pas plaisir à tout le monde, surtout quand ce sont des mensonges.
Ce fils d'immigré -justement réchappé des charters- est un exemple d'intégration réussie.
Qui dira que la France éternelle n'est pas une terre d'asile ?
Il s'est tellement coulé dans le moule du Français de souche que, tel mon ex-confrérie  de bistrot –plus de bistrot, plus de confrérie, et ça manque…-, il n'envoie pas dire que « si c'était lui, ça tournerait 'achement mieux », que « les charters, c'est pas fait pour les chiens et les Kärcher non plus. »
Dans la réalité, les mots sont à peine mieux choisis.
Encore un effort et on aura du mal à croire que ce n'est pas un « vrai Français » qui, trahi par les politiques, s'est réfugié dans les jupons de Marine.

Un je ne sais quoi chez lui me fait penser à Talleyrand, sauf que chez lui, c'est le cerveau qui boite...
De Talleyrand il n'aura guère que le côté « plein de vices et de corruption».
De Talleyrand il n'aura jamais le côté « Homme des Lumières fidèle à la France, soucieux d'harmonie et de raison»...

- Comment a-t-on pu confondre un discours d'homme d'état avec le bagout d'un camelot ? (j'allais écrire « représentant en aspirateurs» mais j'ai eu peur d'une plainte pour diffamation du Syndicats des Vendeurs Représentants Placiers...)
- Comment a-t-on pu confondre à ce point une vision politique avec ces diatribes de comptoir ?
- Comment ce type qui s'est accordé une augmentation de 12.000 € mensuels pour 50H hebdomadaires d'agitation stérile osa-t-il nous proposer de travailler plus pour arriver à 12.000 € annuels ?
- Comment ce type coupable du « paquet fiscal» qui favorise ceux qui ont presque tout ose-t-il nous parler d'équité ?
- Comment cet ami de ceux qui sont plus habitués à être payés qu'à travailler ose-t-il parler de « la valeur travail» à ceux qui sont plus habitués à travailler qu'à être payés ?
- Comment ce représentant d'une minorité qu'il favorise outrageusement peut-il prétendre représenter tous les Français ?
- Comment ce type qui confond l'ambition et l'arrivisme ose-t-il nous parler de savoir-faire alors qu'il ne connaît que le « faire-savoir» ?
- Comment ce petit con arrogant ose-t-il nous menacer du haut (!) de son absence de projet ?
- Comment a-t-on pu l'élire ?
- Comment a-t-il pu chosir des ministres de l'Intérieur qui illustrent avec un tel brio ce qu'il y a de moins reluisant chez l'homme ?

Bref, « quelque part» comme disent les psys, il me fait honte.

On peut reprocher à la France éternelle, terre d'asile, d'avoir parfois des ministres de l'Intérieur qui manquent de clairvoyance.

Imaginez un peu, qu'en 1948, Jules Moch, l'alors ministre de l'Intérieur, ait professé le même humanisme profond que Claude Guéant.
Il y a gros à parier que Paul, père de Nicolas, eût alors été refoulé comme le Syrien de base fuyant Bachar, au prétexte « qu'on ne peut accueillir toute la misère du monde ».

Encore un grand homme auquel on aurait pu échapper.
Heureusement, il va nous abandonner d’ici peu...

 

jeudi, 15 mars 2012

Monsieur sans gènes

Je suis en train de regarder, plutôt écouter, « Des paroles et des actes » sur A2.

Et j’ai la surprise du jour : Mr Pujadas se révèle pugnace face à François Hollande !

Ah que j’aurais aimé le voir sortir de son rôle habituel de passe-plat face au Président de la République !

Ah que j’aurais aimé le voir poser ces questions incisives, voire impertinentes, à notre président actuel au lieu de lui servir la soupe avec brio !

Il est en train de chercher des poux dans la tête du candidat socialiste à propos de la viande halal.
Mauvais plan à mon sens.

Il tient ce soir le rôle de Renzo Montagnani,  apparemment taillé pour lui, celui de l’infâme « Farès » dans « Les aventures de Rabbi Jacob ».
Ce rôle semble lui aller à merveille, on attend le 6 mai pour entendre un avatar de Mr de Funès lui hurler dans l’oreille « fallait pas miser sur le mauvais chameau ! »

mardi, 13 mars 2012

Le candidat albicans.

Ou le slogan infectieux.

ALERTE ! Hollande est tellement mauvais que même Sarko le dépasse !

D’où sort ce titre de post ?

Eh bien, du blog « Gauche de combat » qui soutient Mr Mélenchon.

C’est à mon sens, le type même de l’appel aussi stupide que contre-productif.
Le genre de titre qui montre à l’envi la clairvoyance d’un Schiller qui, dans sa célèbre « Pucelle d'Orléans », écrivait « quand la stupidité s’en mêle, les dieux eux-mêmes luttent en vain »…

Je me demande quant à moi si les partisans de « Méluche » ne sont pas restés coincés  dans les années soixante et soixante-dix.

Ça me rappelle les beaux jours du PC où, à chaque élection, le PC a été l’allié objectif de la droite en partant du principe que plus ça va mal pour le peuple, plus "le Grand Soir" arrivera vite.

On a vu ce qu'il en advint, le PC passa de près de 22% des suffrages exprimés en 1969 à moins de 2% en 2007...

Vous, partisans du « Front de Gauche », tenez tant que ça à avoir encore cinq ans de N.S ?

Si c’est le cas, soyez assez honnêtes pour l’annoncer.
Si ce n’est pas le cas, de grâce, faites campagne, montez dans les sondages pour pouvoir peser sur le prochain gouvernement, mais ne faites pas campagne contre Hollande.

Pour peu que vous obteniez un score honorable au premier tour, vous pourrez peser sur un Hollande au pouvoir.

En revanche, n'escomptez même pas un regard d'un N.S. réélu.

Il vous fera alors remarquer à juste titre « Pourquoi vous écouterais-je ? Après cinq ans de ma politique, la majorité en redemande, pourquoi changerais-je de direction ? ».
Et là, vous ferez quoi ?
Une marche de protestation de la République à la Bastille ?
Marche qui réunira quelques milliers de déçus des élections, plus quelques autres milliers dans le reste du pays ?
Le reste des Français contemplant la marche d’un air désenchanté les cinq secondes que représentera le sujet au 20H de TF1…

Bref, il est désolant de constater qu’il arrive que des gens que l’on estime ont l’intelligence où les poules ont l’œuf…

dimanche, 11 mars 2012

Lemmy public numéro un…

Je vous ai déjà parlé de mon père ?
Pas trop. En revanche, je vous ai dit que ma mère l’appelait « Lemmy ».
Et aussi que je vous dirai pourquoi.
« Lemmy » fait partie d’un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître.
Celui de Peter Cheyney, de « La môme vert de gris » et de « Les femmes s’en balancent ».
Celui aussi des films traçant les aventures de Lemuel Caution, dit « Lemmy Caution ».
Et c’est à lui que faisait référence ma mère quand elle appelait mon père « Lemmy ».

Mon père ce héros au sourire si doux, était, jeune homme, doté d’un caractère ombrageux. Cinquante trois mois de campagne, entamés avec le débarquement en Tunisie et terminés en Allemagne vous forgent un caractère.
Promenade de santé ponctuée par le débarquement en Sicile, le débarquement en Italie, la bataille de Monte Cassino, le débarquement en Provence et la bataille des Vosges qui lui a laissé son plus mauvais souvenir –soixante deux jours sans se laver, au fond d’un trou gelé dont on ne pouvait sortir la tête sans se faire canarder-.
On comprend bien que ça agit sur le caractère et que les médailles récoltées sur les champs de bataille n'y changent rien...

Mon père donc, au sortir des rigueurs de l’hiver –là je pompe honteusement La Fontaine-  aperçut ma mère et « fit une fixette », comme disent les djeun’s.
Comme « il la kiffait grave » et qu’elle était d’accord, ils décidèrent de se marier.
(En fait, j’appris plus tard que, tout comme au boulot et contrairement à ce que prétendit longtemps ma mère, l’acompte est l’âme de l’entreprise familiale.)

Bref, la veille du mariage, déjà, « Lemmy » pointait sous le père du goût-des-autres.
Ma mère dut aller le chercher au commissariat car il avait baffé un type.
Pendant notre prime enfance, elle dut le calmer, le cajoler –il a fait des cauchemars épouvantables jusqu’au milieu des années cinquante- et faire attention à ne pas susciter l’attention d’autres mâles dans la rue…
Il était, selon elle, l’Eddie Constantine –immortel interprète du rôle de « Lemmy Caution » - du quartier.
Le seul souvenir que j’aie de ce rôle fut de voir mon père traverser la rue pour demander des explications  à un homme qui avait eu l’imprudence de regarder ma mère avec trop d’insistance depuis le trottoir d’en face.
Heureusement, il était doté d’un assez solide sens de l’humour .
Humour hélas pas toujours apprécié à sa juste valeur.
Comme je le racontais vendredi à Lakevio.
En face de la librairie d’Heure-Bleue, il y avait une boulangerie.
La boulangère avait non seulement des écus mais un sens de l’humour assez mince.
Surtout quand il s’agissait d’argent…
Elle aimait néanmoins assez mon père, bon client grâce à la gourmandise maternelle.
Un jour, dans cette boulangerie, un homme eu le mauvais goût de tomber raide mort devant la caisse.
La boulangère, s’épancha auprès de mon père.
- Vous vous rendez compte Monsieur le père du goût, c’est mon premier mort !
- Hmmm…
- A votre avis, pourquoi est-il mort comme ça ? Dans ma boulangerie !
- De quoi est-il mort ?
- D’une crise cardiaque, ils ont dit !
- Oooohhh… Alors c’est en voyant le prix de vos gâteaux…

La boulangère lui fit la gueule pendant au moins six mois...