samedi, 04 mai 2013
Un coiffeur par fumeur…
Hier soir, j’écoutais la radio en éminçant des oignons, épluchant des courgettes, découpant des tomates.
Oui, en préparant le dîner j’écoute la radio.
Et parfois j’entends des choses assez surprenantes.
Ça m’aide à oublier le geste, auguste certes mais surtout ennuyeux, du manieur d’économe sur la courgette.
Parmi les choses surprenantes qui m’entrent dans les trompes d’Eustache, il y eut hier soir, cette nouvelle venue de Norvège où un député, probablement échappé du National Front britannique, à moins que ce ne soit un avatar de notre nationale Nadine, pas un dangereux gauchiste donc, a proposé d’interdire l’accès du royaume « au Roms, aux Bulgares et aux Français ».
Indigné comme il se doit, notre journaliste explique « Au départ il n’était question que des Roms mais c’est pour éviter toute accusation de discrimination ethnique qu’on y a ajouté les Bulgares et les Français ».
Tout aurait été sans réflexion de votre Goût adoré si notre andouille journaleuse n’avait ajouté cette remarque sublime « Mais on se demande bien pour quoi les Français… »
Ce qui m’a rappelé immédiatement cette histoire d’une réunion de nazis où le délégué du parti hurle « il faut tuer tous les Juifs et tous les coiffeurs ! » et où un des auditeurs demande « mais pourquoi les coiffeurs ? »…
Au fait, nous venons d'entamer notre vingtième déménagement depuis que nous partageons notre vie, Heure-Bleue et moi.
La moyenne baisse, elle est tombée à un peu plus de deux ans ans entre deux déménagements.
Manifestement nous vieillissons.
Et si Heure-Bleue n'est pas une mère juive, je crois bien que l'Ours, vu sa réaction, est l'archétype du « fils-de-mère-juive »…
08:38 | Commentaires (11)
mercredi, 01 mai 2013
L’inné est à qui ?
Bon, il était temps que je vous le dise, lectrices chéries, je change de cieux.
Je trépignais d’impatience en attendant que, désigné volontaire de force pour annoncer la nouvelle aux enfants, je m’acquitte de ma mission.
Oui, je suis toujours désigné pour les tâches délicates.
Je me demande bien pourquoi…
Depuis le temps que je cherchais, bien plus ardemment qu’Heure-Bleue, un havre dans un coin que j’aime au lieu d’un logement dans un coin que je n’aime pas, le jour est enfin arrivé.
N’allez surtout pas croire que je vous abandonne, non. Au contraire, ce voyage va me donner l’élan qui me manquait pour remplir ce blog que vous suivez, avec assiduité peut-être mais surtout patience.
Vous rendez-vous compte de tout ce que je vais pouvoir vous raconter ?
Ces petites historiettes dont vous raffolez, mais non, pas celles qui me font avoir des histoires avec une moitié qui s’avise d’un coup que ce n’étais pas un agneau innocent qu’elle avait attrapé dans ses rets- , non, celles qui montrent à l’envi que, contrairement à une idée répandue, l’ivrogne ne manque pas de contempler le monde avec un regard que n’est pas que trouble mais aussi décalé et parfois poétique si ce n’est plein d’humour. J’entreprends en effet un voyage vers un coin plein de bistrots, de restaurants, de cinémas, de musées, de jardins, de squares.
Bon, pour être honnête, plein de cacas de chiens qu’une amende de 135 € ne décourage pas de tartiner les trottoirs.
Donc, je vous le dis avec discrétion tout de même car ce voyage ne fait pas que des heureux, chuchotons donc : Youpee !!! Nous retournons à Paris !!!
Et puis après tout, merde ! Je suis heureux, alors je le hurle à la face du monde :
Youpee !!! Nous retournons à Paris !!!
Donc voilà, vous saviez que j’étais tenace, eh bien vous avez la preuve qu’en plus, je suis opiniâtre !
Et doté d’une épouse dont la patience, bien que mise à rude épreuve, résiste à la bougeotte perpétuelle de votre serviteur.
De plus, j’ai de la chance, n’étant pas mère juive, moi, c’est Heure-Bleue qui se fait traiter de mère indigne par un fils, censément adulte, qui pleure à se fondre les yeux, tel le petit faon délicieux qui a été abandonné dans la nuit brune…
Par sa mère, évidemment.
Pas par un père qui est, lui, indigne par essence puisque marié avec sa mère.
Et que le père et la mère, des fois...
Merci Sigmund.
Pour une fois…
18:18 | Commentaires (17)