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mardi, 18 mars 2014

Les illusions perdues.

Hier après-midi, j'ai vu P'tite Sœur et suis allé chercher Merveille à l'école.

Très fière, elle m'a donné la main et l'a tirée pour me dire :
- Bonjour papy, j'ai un super livret en maths.
- Bonjour Merveille, c'est très bien.
- Merci Papy. Tu sais…
- Oui ma chérie ?
- Ce que tu appelles « merdouniers du Japon » en fait ce sont des corètes du Japon.
- Merci Merveille mais…
- De rien Papy.
- Mais je préfère « merdouniers du Japon »
- Humour de papy, ça…

Ça ne devrait pas grandir, ces petites choses-là…

dimanche, 16 mars 2014

Vous prendrez bien un peu de vain ?

Vous savez toutes, lectrices chéries, que par la grâce de quelques accrocs à mon intégrité physique, j’ai un coupe-file pour assister gratuitement aux expositions sans l’inconvénient souvent décourageant de devoir faire la queue.
Le jaloux n’a plus qu’à être plus bancal que moi ou Président de la République s’il veut me doubler.
Cela dit, pour me remettre des reproches d'Emilia-Celina, je suis allé au musée Cognacq-Jay.
C'est juste avant que j’ai appris quelque chose de surprenant sur ma pauvre condition de handicapé reconnue par la Nation et la Sécu.
Il y a peu, en regardant les conditions d’accès et les tarifs des musées, je me contentais de lire que j’était un pauvre handicapé, un malheureux invalide, un bancal.
Un type esquinté, certes mais qui pouvait, escorté de son accompagnatrice  Heure-Bleue, entrer dans des musées où le ticket d'entrée coûte un œil sans sortir un fifrelin.
Du coup, il y a même des jours où je me dis que si j’avais su, j'aurais chopé mon cancer avant, j’aurais économisé plein de sous…
En fait non, je n'aurais rien économisé du tout, Heure-Bleue et moi on aurait claqué ces sous, économisés sur le dos du contribuable, dans des restaurants.
D’accord, c’est pas bien mais on l’aurait fait quand même.
Mais revenons à ma bancalitude.
Eh bien figurez-vous lectrices chéries, que depuis peu tout a changé pour moi.
Le ministère de la Culture m’a gratifié d’une promotion importante.
Bon, c’est toujours gratuit d’aller dans un musée mais quelque chose a changé.
De handicapé –« simple handicapé »  comme diraient les journalistes toujours affolés à l’idée de croiser quelque chose de compliqué-, de « handicapé » disais-je, je suis parvenu à la position enviable de « visiteur en situation de handicap moteur ».
Reconnaissez que c’est quand même autre chose…
Attendez un peu la prochaine fois que, d'humeur taquine, j’irai au musée  ! Attendez qu’ils s’aperçoivent qu’en plus je suis borgne !
Ils vont être drôlement embêtés au guichet.
Ça va les plonger dans un état d’hébétude profond.
Je les vois bien hésiter des heures sur la touche à presser pour justifier les billets gratuits…

samedi, 15 mars 2014

En attendant que Strauss cane…

Ainsi parlait Zarathoustra, plus exactement Emilia-Celina par qui je viens de me faire sévèrement rappeler à l’ordre.
Oui, lectrices chéries, Emilia-Celina m’enjoint, pleine de reproche, de soigner mon langage et d’éviter d’abuser du mot « ch…t ».
Elle prétend même que j’en use et abuse avec complaisance.
Et ça, ça me navre !
On peut m’accuser de beaucoup de choses.
D'être grossier parfois.
D’être « guimauvesque » quand je me laisse aller à raconter quelques souvenirs.
D'être nostalgique quand je vous parle de Paris.
D'être véhément quand je constate que je viens de me faire avoir en allant voter.
D’être scandalisé trop souvent par les raisons de la misère du monde.
D'être indigné quand je vois comme on traite les moins bien lotis.
D'être envieux quand je vois les jeunes gens sans problème de genoux ni de souffle.
D'être sensible à la poésie de choses qui n'attirent pas l'attention de grand monde.

Mais d'être complaisant, ça non !
Sauf, peut-être vis a vis de moi, mais ça c’est normal.
Si je ne m’aime pas, qui le fera ? Hmmm ?
Ou, plus honnêtement, si je ne fais pas preuve d'une indulgence coupable à mon endroit, personne ne le fera.
Alors hein...

jeudi, 13 mars 2014

On a des écoles qui forment les grands comiques de l’Etat…

Après quelques échanges avec une blogueuse d’ailleurs qui me contait ses activités du moment, j’ai été saisi par le désespoir.
Ces temps-ci, elle doit faire quelques exposés traitant du vieillissement et du système de santé de son pays à des personnels soignants.
Personnels que je sens assez mal armés pour expliquer à leurs clients qu’ils devraient en profiter pour s’éclater car ils ont fait le plus gros.
Après avoir reçu quelques mails sur les réactions des « élèves », je me suis mis à faire quelque chose que je devrais faire plus souvent : Réfléchir.
Et le résultat de mon essorage neuronal m’a attristé…
Faisant appel à mes souvenirs de ces cours d’Histoire et de lettres  qui m’avaient si bien poussé à la rêverie quand ce n’était pas au sommeil tant la voix d’un professeur pouvait être lancinante, je me suis aperçu avec une certaine stupeur mélangée de surprise d’une modification aussi soudaine que profonde du monde où nous vivons.
Oui, lectrices chéries, ou plutôt non, ou, pour « parler fille », oui mais non.
Le monde, me suis-je rendu compte, n’avait pas fondamentalement changé pour l’essentiel.
Il était toujours, foutraque, brutal, parfois cruel mais riche et souvent beau.
On avait habillé de paroles lénifiantes la méchanceté coutumière de la société envers les plus faibles, nettement plus intéressants à malmener que les puissants qui ont en plus mauvais caractère et se défendent, ces salauds…
On nous avait fait croire que la douceur s’était répandue sur le monde comme une tache de miel sur mon pull un matin de petit déjeuner dans le coma.
J’avais même pensé un instant que c’était la grâce de la civilisation qui avait enfin maté les réflexes brutaux de l’humanité.
Erreur, lectrices chéries, erreur !
Sous couvert de sérieux, de traçabilité des bêtes, des gens et des carottes bio, on nous a changé le monde brutalement.
Mab aussi a contribué à ma réflexion qui nous signale une des innombrables stupidités susceptibles d’adoucir notre sort de citoyens décervelés.
J’ai repéré chez elle, alors que le chômage, les inégalités, l’accès aux soins ou l’éducation  et autres billevesées sans importance minent nos vies, qu’une directive européenne interdit aux jeunes de moins de dix-huit ans l’usage d’escabeaux de plus de trois mètres dans les vergers.
C’est à mon avis assez couillon car, en réfléchissant un peu, cet aréopage de vieux machins se serait rappelé que les jeunes, ça grimpe aux arbres. Un escabeau de plus de trois mètres éviterait sans aucun doute bon nombre de chutes donc de membres cassés.
Voilà ce que nous avons gagné. Maintenant, seuls les téléphones sont devenus intelligents.
Des « Smartphone » !
Je t'en foutrais, moi du « smart » !
« Smart » mon c... ouais !
Plus que leurs utilisateurs dans la plupart des cas, pour ce que j’entends dans les transports.
Voilà, je suis effrayé.
Le monde comme la vie, n’est pas drôle tout les jours mais en aucun cas quelque chose de sérieux.
Eh bien, nos chefaillons, pénétrés de leur sérieux et de leur constance à se tromper, ont réussi à le rendre ennuyeux.
Je suis désolé de vous annoncer ça.
Sous l’influence de faux scientifiques persuadés d’être des modèles de rationalité, le monde est devenu ch... 
Il est devenu bien sûr beaucoup gnangnan mais est toujours aussi féroce.
Un peu comme le gamin hypocrite qui pince le bras de son frère en souriant à sa mère.
Mais il est surtout devenu ch…
Mais quand donc ces vieux c..., ces tristes comptables, ont-ils pris le pouvoir ?
Ah oui ! Je me rappelle. 
En même temps que Reagan et Thatcher...

mercredi, 12 mars 2014

Vingt vies de ma parentèle...

Pour répondre à Berthoise, j'ai eu aussi mon lot de fondus dans la famille...
 
Celui qui avait une chaîne monophonique Clément quand personne n’avait de chaîne hi-fi.
Celle qui lavait les œufs à l’eau de Javel parce que « le cul des poules, c’est sale ».
Celle qui avait été récupérée par mon père, pendant la bataille de Monte Cassino, soignant des bébés morts depuis trois jours.
Celui qui avait jeté trois gendarmes dans le Tarn pour éviter la cellule de dégrisement.
Celui qui s’est tapé cinquante-trois mois de campagnes guerrières …
Celle qui croyait qu’entrer dans un monastère lui éviterait de travailler.
Celle qui s’est mariée tous les dix ans avec des garçons de vingt ans.
Celle qui a été trois fois veuve.
Celle qui est partie toute seule voir sa fille au Canada à plus de quatre-vingts ans.
Celui qui s’est suicidé pour échapper à l’alcoolisme.
Celle qui prenait l’hôpital pour un hôtel gratuit. Elle allait y faire un tour quand elle s’ennuyait.
Celui qui voulait aller faire la guerre en Indochine et fut un moment videur à « La Boule Rouge ».
Celui qui voulait être steward et finit restaurateur à Tahiti.
Celui qui fit quelques jours de prison en 1962 pour cause de graffiti pro-OAS.
Celui faisait éclusier pour améliorer sa retraite et en éclusait les revenus…
Celle qui pensait qu’on enterrait les gens vivants.
Celle qui nous racontait des histoires berrichonnes effroyables le soir devant la cheminée.
Celle qui, jeune mariée, a cru que son mari l’emmenait pour la vendre.
Celle qui s’est mariée le même jour devant le maire, puis le rabbin, puis le curé avec le même mari.
Celle qui croyait que pour inséminer les vaches, on leur faisait une piqûre dans la cuisse…