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vendredi, 28 février 2014

Qu’a fait au laid la belle ?

Rappelez-vous cette aventure d’accommodation des restes.
Je le fais aussi pour la note d’hier.
Je vais donc, lectrices chéries, vous servir les restes de cette note.
Le plat servi alors, paraissait peu enthousiasmant au premier abord.
Au « deuxième rabord » ça s’est révélé tout à fait justifié.
Il faut dire que son aspect vous faisait dire immédiatement « mais ça a déjà été mangé, ce truc ! »
Avec le jus de couscous, les pâtes blanchâtres devenues rosâtres, tout cela m’a rappelé une couverture des années soixante, vue en sortant du lycée. La couverture de Hara-Kiri, ce journal dont l'accroche disait
« Si vous ne pouvez pas l’acheter, volez le ! ».
Délicats comme savaient l’être Cavanna, Topor et le Professeur Choron, ce canard affichait, impression en quadrichromie à l’appui, cette une inoubliable « Cette délicieuse page de vomi vous est offerte par le vin des Rochers ! »   
Bon, pour changer, soyons un peu honnête quant à cet accommodement de restes.
L’horreur issue des souvenirs d’Heure-Bleue se révéla finalement moins épouvantable quand la chose fut réchauffée pour le déjeuner du lendemain.
Il faut dire que si une chose est capable d’améliorer nettement le goût d’un plat immangeable, c’est bien la faim.
Pendant que nos estomacs criaient « Famine ! Famine ! » d’une voix aiguë, j’ai fait réchauffer la… Le truc…
Les pâtes parurent un peu moins cuites, la viande un peu moins bouillie, la sauce un peu moins mouillée.
L’appétit aidant, il me faut avouer que notre mixture, largement arrosée de Rico pour Heure-Bleue et de thé pour votre serviteur, passa très bien. Nous finîmes même la poêle.
J’ai quand même fini par jeter les autres restes du couscous.
C’est vrai quoi, il ne faut pas abuser des mauvaises choses et il n’est pas question, même pour éviter de jeter, de conserver un estomac perpétuellement affamé d’adolescent dans des corps qui ont tout juste le souvenir d’escaliers montés au pas de course.
Rien qu’y penser m’essouffle…
Je me remets donc à la cuisine pour le prochain repas.
Que je vous dise tout de même ce matin, lectrices chéries, Merveille est toujours aussi ch… mais est en net progrès dans la coordination de ses mouvements : Elle n’a rien cassé ni renversé.
En revanche, si elle est toujours avide de câlins, ceux-ci sont devenus plus brutaux. Il y en a qui ne vont pas rire tous les jours d’ici quelques années.
Et je ne parle pas que de son père qui, contemplant les yeux clairs de P’tite Sœur a déclaré, un peu inquiet « Elle aussi va être une bombasse, ça va être un problème… »
 

jeudi, 27 février 2014

Economie…

Il semblerait qu’en vieillissant, non seulement on prend des années mais surtout de mauvaises habitudes.
Certains se mettent à être pris de panique à l’idée de « manquer ».
D’autres se mettent à détester l’idée de « jeter ».
Jeter les restes.
Jeter ce qui dépasse.
Jeter ce qui risque d’approcher la « date de péremption ».
Pour votre édification, « date de péremption » ne signifie pas « date au-delà de laquelle le produit est périmé » mais « date à partir de laquelle il faut racheter le même produit ».
J’en veux pour preuve ce cri du cœur d’un tenancier de supermarché qui, scandalisé par la fouille de ses poubelles par de pauvres hères, ne put s’empêcher de hurler devant les caméras « mais ils viennent voler nos ordures !!! »
Pour en revenir au sujet de ma note, Heure-Bleue et moi, quelque peu saoulés par l’idée de manger pour le quatrième dîner de suite, le couscous gigantesque concocté par mes soins, avons décidé de varier le menu.
Tout aurait pu se passer le mieux du monde si, entraîné par une Heure-Bleue en veine de créativité culinaire, votre Goût préféré et unique n’avait eu l’idée de demander si une idée d’accommoder les restes était venue à la lumière de ses jours…
Heure-Bleue prit un air inspiré et commença « Quand j’étais petite, on a mangé chez des amis de mes parents un truc, fait avec des restes de viande et des pâtes ».
Comme moi, ça faisait déjà un moment qu’elle était petite.
De plus, mes souvenirs des années cinquante auraient dû me pousser à la méfiance.
La maigre fortune des parents de l'époque laissait mal augurer du goût de la chose...
Néanmoins, plein d’illusions quant à la mémoire de la lumière de mes jours, j’ai demandé des détails sur ce plat qui semblait ravir les souvenirs d’Heure-Bleue.
Il y était question de récupérer et de désosser les restes de viande d’un plat, puis de faire cuire des pâtes.
Cuisson comprise entre « pâtes plus qu’al dente » et « pâtes colle à papier peint ».
Ça ne me semblait pas trop bien embringué mais bon…
J’ai continué en faisant vaguement réchauffer la viande du couscous et en désossant les morceaux de collier d'agneau et de poulet restants.
La viande dans un plat, les pâtes dans la passoire, je me suis mis à faire revenir l’oignon émincé, conseil de la lumière de mes jours censé enrichir d’une saveur délicieuse le plat impromptu.
Pendant que les oignons friaient dans la poêle, j'ai terminé le désossage.
Le tout enfin prêt, j’ai jeté les restes de viande dans la poêle.
Quand ces derniers on exhalé une senteur agréablement rehaussée de celle de l’oignon, j’y ai ajouté les coquillettes.
Ça fit « pshiiiitttt » de longues minutes.
Je regardais roussir les oignons jusqu’à ce que je me rendisse compte qu’il était temps d’ajouter le jus de cuisson de la viande de couscous.
Ça se mit à sentir bon.
Quand la télé fut enfin prête à nous sortir ses bobards habituels sur ce qui se passait dans le monde, nous nous sommes mis à table.
J’ai prudemment servi Heure-Bleue la première.
Elle n’a pas bougé.
Je me suis servi.
- Tu as salé ? M’a demandé la lumière de mes jours.
- Evidemment mais peu, comme toujours…
Nous avons pris avec méfiance une fourchetée de… du… du truc.
Nous l'avons goûtée.
Nous nous sommes regardés de l’air de dire « Sérieusement, ça se mange, ça ? »
Nous avons ri et avons regardé les infos…
Nous en avons quand même avalé quelques cuillérées…
Nous ne savons pas quoi faire de ce machin dégueulasse.
Nous ne sommes même pas sûrs que nous ne ferons pas l’objet d’une plainte en le donnant pour les animaux perdus…

mercredi, 26 février 2014

Pique et pêche…

Bon, lectrices chéries, il faut que je vous avoue quelque chose.
Rien de grave.
Enfin si.
Vous savez que la Tornade est venue passer un week-end à la maison, n’est-ce pas ?
Vous savez que Tornade est quelqu’un plein d’énergie.
Plus exactement quelqu’un qui consomme beaucoup d’énergie.
Les mêmes causes entraînant les mêmes effets, Tornade est donc prise à heures régulières d’un besoin irrépressible de reconstituer le stock de carburant nécessaire à ses activités.
Comme elle est dotée d’un moteur genre moteur de char, dit « polycarburant », elle peut avaler quasiment n’importe quoi au point que « La bonne dame de Loudun » aurait perdu son temps avec elle…
Vendredi soir, à peine sortis du restaurant, il nous a fallu décider du déjeuner du lendemain.
Heure-Bleue a pensé qu’un « couscous du pauvre »,  – ne pas confondre avec le café éponyme…- serait bienvenu.
Equilibré, roboratif et « bon pour la gueule », la proposition d’Heure-Bleue rencontra un accueil enthousiaste de Tornade.
Chez moi, l’enthousiasme fut plus relatif. Même « du pauvre » car il n’y manque finalement que les boulettes et les merguez, le couscous veut surtout dire des milliards de trucs à éplucher, couper, émincer, épicer, faire revenir, pester parce que « nom de dieu mais où diable ai-je mis ce ras-el-‘hanut ? », se rappeler où j’ai posé la graine de couscous, etc.
Le lendemain matin, Tornade, qui traverse la Manche pour aller se faire refaire le look près de chez nous, partit chez le coiffeur.
Je partis quant à moi récupérer un colis commandé par Tornade que la base de données de Larnicol avait envoyé  vers un bureau de poste situé au diable vauvert. Là, j’ai croisé une femme qui m’a proposé de voter pour son camp qui n’était pas le mien.
Elle était absolument charmante et si ses cheveux devaient leur rousseur au coiffeur, le bleu de ses yeux devait tout à la nature, qui l’avait dotée aussi de traits charmants et d’une voix agréable. Bref, ça a meublé de façon très agréable la demi-heure d’attente du bus et si je ne l’ai pas poussée à lire Libé, je l’ai fait sourire, ce qui valait bien le déplacement. Je suis revenu vers chez moi, suis passé récupérer Tornade chez le coiffeur et nous sommes revenus à la maison, moi portant sous le bras un piège effroyable…
Le maigre repas de midi avalé, j’ai ouvert le colis. Il contenait deux boîtes.
J’ouvris l’une d’elles. Heure-Bleue prit un des cadeaux, en mordit un petit morceau et tendit le reste à Tornade en disant « c’est trop sucré ! ». Tornade le prit, se saisit d’un autre. Votre serviteur prit le troisième.
C’était humide et sucré de miel, tout de douceur due au beurre, je vous en ai déjà parlé.
Tornade pique et pêche le dernier et le mange...
Nous sommes partis ensuite tenter vainement de brûler ces calories superfétatoires en allant acheter les composants du « couscous du pauvre ». La tâche fut telle que je vous l’ai décrite.
Quand tout ce machin fut en train de mijoter, que le manque d’aération de ces « cuisines américaines de m… » parfuma le séjour de tous les parfums de l’orient,
nous nous sommes mis à deviser en attendant le moment de le goûter.
Le couscous avalé, nous nous préparâmes à déguster le contenu du second paquet de ces délices.
Le piège, vicieux, s’est refermé sans bruit. Les plaies en sont apparues dès le lendemain.
Pour silencieuses qu’elles fussent, elles étaient mortelles.
Elles le furent pour la balance qui, j’en suis sûr, poussa un cri muet mon pied gauche à peine posé dessus.
Ces saletés m’avaient fait prendre deux kilos au bas mot.
Tornade est d'abord restée évasive sur les dégâts causés chez elle puis a haussé les épaules avec mépris et évacué le problème d’un laconique « je ne me suis pas pesée… »
Histoire sans doute d'échapper à un de ces mystères de la diététique.
Vous absorbez cinq cents grammes de couscous, vous prenez deux cents grammes.
Vous absorbez cinquante grammes de kouignettes, vous prenez deux kilos.

mardi, 25 février 2014

J’aime mieux les Gallé que les galets.

J’ai failli acheter pour mille dollars, des dollars à 1,20 €uros, une lampe du premier il y a une quinzaine d’années.
Là, j’ai claqué il y a à peu près trois semaines, la somme mirobolante de quatre €uros et demi pour quelques plaques de carrelage dites « galets japonais ».
Ce n’était vraiment ce qui nous plaisait mais pour l’usage que nous voulions en faire, c’était pensions nous, « une affaire ».
L’idée de gaspiller une somme modique, surtout un mètre carré de mosaïque pour moins cher que le pot de colle qui devait le fixer, nous avait bien plu.
Après m’être allongé le bras gauche de vingt centimètres à porter ce carrelage lourd comme un âne mort, au plus fort de mon courage, je l’ai planqué à peine arrivé à la maison.
Il me fallait attendre des jours meilleurs pour tenter de le poser.
J’ai tenté le coup hier.
Et je me suis aperçu que ces salauds de céramistes font leur boulot approximativement.
Comme le bon dieu a fait les bossus.
A vue de nez…
Vous pensez naïvement que quand on prépare des plaques censément carrées de trente-cinq centimètres de côté, elles sont à la cote.
Vous le pensez sérieusement, fort d’une formation qui vous a montré que le travail des machines, s’il manquait de fantaisie, avait le mérite d’être rapide et précis.
Eh bien non ! Ces plaques ne sont pas plus carrées que rectangulaires.
Ni même losangiques ou trapézoïdales. Tout ce qu’on peut en dire c’est qu’elles ont à peu près quatre côtés.
Pourquoi « à peu près » ? Tout simplement parce que les bords de ces plaques sont si irréguliers que l’on ne peut parler de quadrilatère. Tout ce qu'on peut en dire sans mentir, c'est que ces plaques sont l'archétype du polygone irrégulier. 
Identiques au moins ? Même pas ! Et encore moins de la bonne dimension.
De plus, ça semble devoir être posé comme le papier peint à raccord.
Sauf que la diversité de la forme des plaques interdit tout raccord. Les galets qui saillent d’une plaque ne tombent évidemment pas face aux creux des plaques voisines.
Et ce, bien sûr, quelles que soient les positions respectives des plaques et les côtés en regard.
Faire un travail correct est impossible, sauf à détacher les galets de leur support de toile et les placer un par un.
Inutile de songer à faire quelque chose d’à peine présentable en moins d’un siècle.
C’est un peu comme ranger la plage d’Etretat, vous voyez ?
Lectrices chéries, franchement, connaissant le sens de l’effort de votre Goût adoré, vous le voyez en train d’aligner les cailloux au Tréport ?
Voire tout bêtement dans sa cuisine ?
Je vais vous avouer quelque chose : Je vais un jour prochain, je ne sais pas quand, acheter un plan de travail à quinze €uros chez Casto, le faire couper à la bonne longueur et le faire transporter par ma copine Nadia qui a une voiture et de la gentillesse à revendre.

lundi, 24 février 2014

Tant de travail…

souvenir_du_IXème.JPG


Regardez bien cette photo, lectrices chéries, c’est là nous sommes passés vendredi soir, Heure-Bleue, la Tornade et moi.
Pourquoi diable me mets-je à vous raconter cela ?
Parce que !
Parce que je voulais que vous voyiez ce que je vous disais dans cette note.
Après être sortis de chez Léontine dont nous avons vérifié que son goût pour le champagne n’avait pas disparu, nous avons pris le 26, bus à souvenirs pour moi, jusqu’à la Gare du Nord y récupérer la Tornade.
Heure-Bleue, toujours en délicatesse avec l’heure, avait pensé nous traîner tous trois jusqu’au passage des Panoramas en attendant l’heure d’aller nous asseoir à « L’Orient d’Or » pour dîner.
Nous avons donc commencé par aller boire un café au Terminus face à la gare et sommes repartis lentement –un exploit pour Tornade- en direction de la rue de Trévise.
Nous avons donc commencé par descendre la rue Lafayette dans le soleil du crépuscule. Ça faisait un peu « Sunset Boulevard » en moins large et sans la mer quand on arrive au bout…
Nous descendions la rue en papotant de choses et d’autres, parfois en silence. Je suis resté derrière mes deux compagnes la plupart du temps, rêvassant. J’ai dit à Heure-Bleue « regarde le petit jardin dont j’ai parlé il y a peu, c’est celui-là. »
C’est celui de la place Franz Liszt, celui auquel on accède par une volée de marches.
Je confirme, si on s’y assoit plus de dix minutes vers dix-huit heures, on y meurt d’anoxie.
J’ai jeté un regard vers l’autre côté de la place. Le bout de la rue d’Hauteville m’a rappelé quelque chose. Je suis revenu à la hauteur d’Heure-Bleue pour lui dire « Le IXème arrondissement est vraiment mon arrondissement préféré. »
Elle ne voit pas pourquoi alors que c’est pourtant évident que, contrairement à ce qu’elle dit,  c’est bien mieux que le XVIIème.
Des fois je me demande à quoi elle pense…
Après avoir dîné, nous sommes repartis à pied vers la Gare Saint Lazare dans l’illusion que nous allions brûler toutes les calories ingurgitées avec entrain au restaurant…
Espoir déçu nous confirmera la balance le lendemain…
Ce fut une très agréable soirée de promenade, de conversation, dans un temps frais mais beau.
Le genre de temps que je trouve frais et beau et qu’Heure-Bleue trouve chaud et sec.
Franchement, quelle idée de… Mais bon…