mardi, 11 mars 2014
Presqu'avril à Paris...
Ce matin, je suis parti à Paris faire quelque chose que je suis obligé de faire.
Nous avons, Heure-Bleue et moi, sauté sur l’occasion d’être seul une grande partie de la journée.
C’est assez rare pour que notre séparation soit plutôt bien accueillie.
Mon livre dans une poche, un téléphone miraculeusement pas oublié, j’ai pris le train pour Saint-Lazare.
Quoique plus frais qu’hier, le temps était celui qui a rendu « April in Paris » célèbre dans le monde entier.
Et ce n’est pas volé ! Si vous aviez vu ce ciel, lectrices chéries ! À tomber !
Bon, la pollution grise un peu un bleu qui ne demandait qu’à être azuréen mais quand même.
En milieu de matinée, ce quartier à la limite des VIIIème et IXème arrondissement –mon arrondissement préféré- est presque silencieux. Avec ce temps, les gens ont semblé préférer le bus et la marche à l’invasion bagnolesque. *
Ce qui m’a bien arrangé car j’ai pu flâner jusqu’à ma destination.
Mon rendez-vous s’est rapidement terminé : « Faut tout r’faire… » m’a dit le cerbère de l’accueil en me tendant un formulaire.
Nanti d’une semaine de boulot au bas mot, je suis parti voir « mon médecin référent » selon la terminologie Sécu. Maintenant on n’a plus de « médecin de famille » ni de « mon docteur ». On a un « médecin référent », c’est quand même autrement sérieux. Puis je suis reparti traîner ailleurs. J’ai passé comme ça deux heures à rêvasser à des choses que j’aurais préférées d’actualité. Mais bon, les choses passent, les vies s’éteignent, hein ?
Ce fut malgré tout une journée comme je les aime, trop fraîche à mon goût certes mais pleine de ces sensations qu’on perçoit quand la lumière et les couleurs vous plaisent dans une ville où vous vous sentez bien.
Vous savez que la rue de la Victoire est une très belle rue ?
Non, vous ne savez pas.
C’est bien dommage pour vous…
* To Brooke Wilding : « invasion bagnolesque » means « car invasion », even more « car obsession ». The kind of obsession which urges to persuade that french people are Middle-Eastern…
Cet aparté est clos, lectrices chéries, il est destiné à une lectrice d’ailleurs.
Lectrice trop sur son « quant à soi » pour que je l’appelle « lectrice chérie »…
16:37 | Commentaires (4)
lundi, 10 mars 2014
La petite dette qui monte… qui monte…
Z’avez vu ça, lectrices chéries ?
Le montant de la dette mondiale s'est envolé avec la crise... Son encours a ainsi été multiplié par deux et demi en douze ans, notamment sous l'effet de la crise financière de 2008, pour atteindre le chiffre inédit de 100.000 milliards de dollars à la fin juin 2013 ! Un montant qui dépasse désormais le PIB mondial, qui s'élève à environ 75.000 milliards de dollars.
Ces salauds de Martiens vont nous demander le remboursement...
La Terre vit au dessus de ses moyens .
Compte tenu du fait que la majeure partie de l’humanité est constituée de pauvres, je vous propose de dénoncer aux extraterrestres les débiteurs de mauvaise foi.
C’est très simple : Ce sont ceux qui ont le pognon !
12:32 | Commentaires (7)
dimanche, 09 mars 2014
Ma saison préférée ?
Une question me vient ce matin, sans intérêt comme d’habitude, lectrices chéries.
Elle me vient après la promenade qui nous a amenés chez les parents de Merveille hier soir. Les deux immenses magnolias en fleur que nous avons vus en chemin m’ont amené à me demander « Le printemps ou l'automne ? »
Laquelle est la saison qui vous chamboule le plus ? Celle qui vous trouble ?
Bien sûr, le printemps ça rend heureux, comme ça, bêtement, parce qu'il fait beau, que les températures s'adoucissent, que les jours s’allongent, que les vêtements se raccourcissent.
Bon d’accord, il y a les piafs qui cuicuitent, les regards qui s’accrochent au lieu de glisser.
La tiédeur nouvelle de l’air amène des parfums et des idées parfois saugrenus.
Mais non… Pas que ça. Je pensais seulement à aller ce matin avec mon Heure-Bleue claquer plein de sous qu’on n’a pas vraiment dans les rayons du monop’.
Je sais, je ne devrais ni dire ni écrire « mon » Heure-Bleue.
Elle n’est pas jalouse que de moi, elle l’est plus farouchement encore de son indépendance.
L’idée même d’être « le quelque chose de quelqu’un » la pousserait à assassiner son Goût préféré.
Revenons en au printemps qui pousse à se laisser aller à rêvasser à des idées de bord de mer, tout ça…
C’est bien quand même, les amoureux de Montmartre m’ont même rappelé jeudi « qu’il bruit avec un murmure charmant, ce premier oui qui sort de lèvres bien-aimées » ce vers de Verlaine, bien pratique dans ces cas là…
D’accord, il y a tout ça, mais…
Bon, je vous entends dire d’ici, lectrices chéries « ben c’est déjà pas mal ! »
J’ai l’air de bouder mon plaisir mais je dois être honnête tout de même et avouer que voir plus de peau que de tissu est un plaisir toujours renouvelé. Il y en a marre de ne croiser que des « scaphandrières » !
Bien sûr, je préfère le printemps à l’hiver.
En hiver, ma frilosité quasiment maladive me pousse à « coller ».
En hiver, ma moitié est pleine de coups de pieds en réserve, histoire de décourager toute velléité de « coller ».
Quant à savoir quelle est « ma saison préférée » comme disait Téchiné…
Celle qui m’émeut le plus et m’amène toujours à chercher à droite ou à gauche quelques « Propos sur le bonheur » en n’y trouvant jamais de réponse adéquate ?
Eh bien, c’est l’automne. Oui, c’est bien cette saison qui me plaît, cette saison dont les sanglots longs « blessent mon cœur d’une langueur monotone ».
D’abord parce que l’arrivée prochaine des froids promis fait que je me délecte de ses tiédeurs tardives.
Les arbres, au lieu d’être bêtement verts sont d’une rousseur qui me ravit.
Taisez-vous, lectrices chéries ! Je sais bien que la rousseur et votre serviteur, c'est une vieille histoire mais laissez moi continuer.
Oui, à l’automne il y a dans l’air un je ne sais quoi qui attendrit tout, sauf un cœur de banquier –en ont ils un, seulement ?-
Il y a ce je ne sais quoi qui fait qu’on rêve parfois, au hasard des promenades, à ce qui advint…
10:22 | Commentaires (10)
samedi, 08 mars 2014
La route du rhume…
L’évolution de l’espèce humaine se fait par à-coup, c’est bien connu.
D’un coup on voit apparaître des mutations, dans l’aspect ou le comportement d’un individu puis de plusieurs.
Habituellement, en un certain nombre de générations, la modification est présente dans toute la population, et nous avons des poils, des seins, tout ce qu’il faut pour nous adapter à l’environnement en continuant à chasser, un coup pour la bouffe, un coup pour le câlin.
Il y a toutefois des modifications qui surviennent de façon impromptue au cours de la vie du mammifère moyen.
Et même du mammifère hors de la moyenne.
C’est rare et il fallait bien sûr que ça tombe sur moi.
Vous savez quoi, lectrices chéries ?
Heure-Bleue a muté !
Oui ! Heure-Bleue, qui n’était déjà pas un exemple de stoïcisme, est devenue soudain, par la grâce d’un rhume, comme votre Goût adoré !
Exceptionnellement, j'avais conservé un calme olympien, pas ch…, bien et tout, même pas pris un cachet pendant la cruelle affection qui m'a frappé ces jours-ci.
J'ai commis hélas l'erreur tragique de la communiquer à la lumière de mes jours.
Ce qui prouve que la pire chose dans un couple est d'abord l'affection.
Surtout ses preuves, qui permettent l'échange de colonies de microbes tous plus virulents les uns que le autres.
Bilan ? La tragédie est là. Heure-Bleue a chopé « mon » rhume.
Finissant chez moi, débutant chez elle.
C'est là que je découvre la mutation : Heure-Bleue est devenue aussi ch… que moi ! Elle copie !
A moins que cette légende du mimétisme conjugal ne soit fondée…
Oui, Heure-Bleue fait comme moi maintenant.
Elle le reconnaît elle-même.
Elle meurt, geint, renifle, tousse, me réclame :
- Un cachet qu’elle refuse de prendre au prétexte de l’œdème de Quincke qui ne manquera pas de la frapper, la première aspirine avalée.
- Un onguent, à quoi elle reprochera, le tube à peine ouvert, de puer comme un cent de boucs.
- Des caresses, qui l’agacent à peine entamées.
- Un bisou, qu’elle repousse à peine arrivé.
- Une consolation, dont elle vilipende aussitôt l’inefficacité.
- Une Ricoré, à qui elle reproche d’être trop chaude, trop, froide, bref, pas bien.
- Un thermomètre qu’elle engueule car il refuse, le traître, d’afficher les cinquante-cinq degrés qu’elle est persuadée avoir.
Oui, une Heure-Bleue enfiévrée se prend pour la « Verveine du Velay ».
Bref, une Heure-Bleue qui profite du beau temps pour forcer son entourage, hélas réduit à la seule personne de votre serviteur, à rester cloîtré, à s’occuper d’elle, à le sommer de la plaindre.
Il y peu, je vous ai parlé d’enfer et de buisson ardent.
Je suis en train de vivre le premier.
Pour l’autre, ne subsiste que le côté ardent d’un misérable 38°C.
Fièvre raisonnable pour qui connaît Heure-Bleue…
Si elle trépassait de ce rhume, un silence de mort s’abattrait sur l’immeuble, forçant une cohorte de voisins inquiets à venir vérifier que ce n’est pas moi qui l’aurait occise.
Il est vrai que par moment, je songe à abréger ses souffrances pour atténuer les miennes…
08:51 | Commentaires (10)
jeudi, 06 mars 2014
Ça c'est Paris !
Elle ne s'appelait pas Rose mais elle était belle...Elle sentait bon la fleur nouvelle...
Ouaip ! J'y suis allé !
En haut de la rue Saint Vincent, un poète et une assez connue, s’aimèrent l’espace… Euh… De près de quarante trois ans.
Voyez ces cheveux, ils m’ont fait craquer à la même saison il y a quarante et quelques années.
Il y avait de quoi, non ?
Alors si bbattitude voulait bien cesser de me tuer le moral, ce serait très bien.
J’ai parfois l’impression que seules certaines lectrices me comprennent.
Pas toutes aussi lestes qu’Emilia-Celina ou inquiètes que Liliplume, mais tout de même.
Cela dit, Heure-Bleue et moi, accompagnés d’une blogueuse qu’on aime, sommes allés là où Heure-Bleue n’aime pas mettre les pieds. Le coin a changé.
Le café qui fait face à « mon » lycée a lui aussi changé. Disparus le flipper et le « Wurlitzer » qui nous valaient la visite impromptue du censeur certains matins.
Ce censeur pourrissant notre matinée d’un sévère avertissement « Messieurs ! Hier soir, j’ai surpris dans le café-bar face au lycée, certains de vos camarades ! »
Après un silence car il ménageait ses effets, nous laissant mariner le temps de nous demander lequel d’entre nous s’était fait gauler, il laissait tomber, féroce « J’en ai vu jouer au billard électrique en écoutant un jazz-band ! »
Il concluait invariablement, la main sur la poignée en se retournant vers nous « Je compte sur vous pour que ce genre d’incident regrettable ne se reproduise pas ! »
Pour autant, si le café n’était plus au prix de 1963 il était bon et la population qui sortait du lycée m’arracha un soupir qui fit ricaner la lumière de mes jours.
Il y avait autant de filles que de garçons qui sortaient.
Et ils se plaignent… S’ils avaient su…
Et là, je me suis aperçu que presque tout fout le camp.
La rue de Steinkerque qui était peuplée, à l’exception de quelques commerces de bouche, exclusivement de boutiques de souvenirs, est devenue un exemple de ce qui se fait de mieux an matière de coin dans la débine peuplé de touristes.
A croire que la crasse et le laisser-aller sont des gages de bonnes affaires pour touristes pingres.
Nous sommes allés chercher ces « kouignettes », prétexte de notre balade, puis avons continué vers le Sacré Cœur, le funiculaire n’est plus le même, « il marche tout seul », des portillons ont remplacé les poinçonneurs mais c’est mieux que monter ces monstrueux escaliers qui ne sont pas durs qu’aux miséreux –de rien, Mab, de rien…-
Malgré tout, certaines choses semblent traverser les années sans changement notable...
Celle-ci par exemple:
Ou bien cette vue courante dès que le printemps revient.
Cette photo est due au hasard, ils se sont arrêtés à un de ces moments où ils pensent que le monde alentour disparaît...
Ou celle-ci, car les jolies fleurs sauvages poussent aussi à Paris :
Le square Nadar n’est plus ce refuge touffu qui était si pratique. En revanche, depuis quelques années « on » a mis la statue du Chevalier de la Barre sur un socle qui était désert depuis 1927.
Ils auraient mieux fait de laisser les arbres et les buissons, imbéciles !
Fort de ma connaissance des lieux, je nous ai amenés au Lapin Agile, à la vigne de Montmartre puis nous sommes redescendu par les escaliers style « faux bois en ciment à pas variable » idéals pour se casser la g… du côté nord-est du jardin du Sacré Cœur.
Je me rappelais la rue André del Sarte, que je confondais avec je ne sais quel écrivain.
Je vais bientôt me faire de nouvelles amies tous les jours, lectrices chéries…
Malgré tout, ces quelques images prises sur le vif vous expliquent mieux qu’un long discours ma « disposition de l’âme » comme disait Louise de Vilmorin…
22:30 | Commentaires (5)