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mardi, 05 août 2014

Ma meilleure plus mauvaise journée.

C’est fou comme une journée où tous les projets ont tourné de travers peut être au bout du compte réussie.
La lumière de mes jours et son mari préféré avaient décidé d’aller déjeuner au Carreau du Temple dans un café censément ouvert.
Il était évidemment fermé jusqu’au 24 août…  Alors nous avons descendu la rue des Archives en direction de la Seine. La faim nous tenaillait très sérieusement quand nous avons atteint le BHV. Nous avons décidé d’y déjeuner. Mal nous en prit.
Notre cafeteria a quasiment disparu. Nous sommes donc allés à la cantine japonaise de l’étage. C’est l’été, le personnel qualifié est en vacances, le cuisinier remplaçant peu au fait de ce que mange le Japonais. Tout cela conduit à un déjeuner médiocre mais heureusement animé par un accueil charmant. On nous a gratifiés d’une charmante saynète où deux femmes particulièrement mal élevées, tenant de grands cafés et des petites saletés à grignoter, sont allées s’asseoir à une table du restaurant. La serveuse, une jeune fille fort aimable, leur ayant expliqué civilement qu’elles ne pouvaient pas consommer au restaurant des choses achetées au café voisin se vit gratifiée d’un élégant « va te faire foutre connasse ! » Le pugilat fut évité de justesse…
Après avoir acheté deux bouquins, nous sommes allés prendre un café à « l’Ébouillanté ».
Heure-Bleue eut la malencontreuse idée de prendre une « café grec »
Je ne sais pas si les Grecs aiment vraiment ça. Si oui, ça explique leur situation désastreuse. A le voir on se demande si ça n’a pas déjà été mangé.
Après l’avoir goûté j’en suis sûr…
D’ailleurs ça a dû faire le même effet à Heure-Bleue car elle l’a laissé.
Nous étions bien, au calme. Hélas, là aussi, une cliente mal lunée s’en prit à la serveuse. Une jeune Italienne adorable, dotée d’un sourire à acculer à la faillite tous les dentistes du coin, aussi bien fichue de face que de dos et de profil, avec qui nous avons conversé un moment.
Nous sommes retournés vers les Arts et Métiers prendre le bus. Heure-Bleue et moi avons convenu, mauvaises langues que nous sommes, que si la grossièreté peut être acceptable, il semblerait que la vulgarité soit innée. Ou inculquée dès la prime enfance.
Une fois rentrés, nous avons sacrifié à notre monomanie du moment, la salade.
Heure-Bleue, qui sait être gentille, très gentille –parfois très très très gentille- a sacrifié son envie de regarder « Castle » pour que je puisse regarder « Le genou de Claire ». Je n’ai pas regardé le second film, « Ma nuit chez Maud », c’eût été péché…
J’ai beau avoir vu l’un, l’autre et les autres plusieurs fois, je n’y résiste pas.
J’attends la diffusion de « L’amour l’après-midi » avec impatience.

lundi, 04 août 2014

Le passé simple ? Pas vraiment…

Heure-Bleue et moi dînions paisiblement quand nous nous sommes posé une question cruciale.
Qu’allions nous regarder hier soir ?
Nous avions vu « Le goût des autres » plusieurs fois.
« Le viager » encore plus souvent, quand ce n’était pas chez nous, c’était chez les parents ou chez nos sœurs.
J’avais, bien entendu repéré « Diabolo Menthe » que nous avions déjà vu et aimé, Heure-Bleue et moi.
J’aimais bien ce film de Diane Kurys qui peignait si bien l’ambiance du début des années soixante.
Je l’aimais bien aussi parce qu’il m’avait donné à voir à quoi ressemblait l’intérieur de ce lycée Jules Ferry dont je ne connaissais que l’extérieur.
Un moment, entre deux bouchées et deux commémorations de la guerre de 14-18, Heure-Bleue lâcha :
- Diabolo Menthe ? On l’a vu mais c’est chouette.
- Hon hon… Ça me dit assez, je vote pour « Diabolo Menthe »…
D’un coup, la lumière de mes jours me jette :
- Je suis sûr que tu vas penser à Dulcinée.
- Mais non, ça fait longtemps quand même…
- Mmmouais… Ne commence pas à penser à Dulcinée, hein !
- Mais non, attends…
- De toute façon, je le saurais. Si tu prends ton air niais, je le verrais.
- Voyons, j’aime bien ce film mais quand même…
Sur ce coup là, Heure-Bleue a eu tort. Si elle n’en avait pas parlé, je n’aurais jamais pensé à Dulcinée. Je n’y ai d’ailleurs pas pensé. Nous avons été trop occupés à remarquer que le temps avait embelli les souvenirs de Diane Kurys. Je n’avais jamais mangé à la cantine d’un lycée de filles mais Heure-Bleue si. Et l’idée de nappes à carreaux rouge et blanc sur des tables de cantine de lycée en 1963 nous a bien fait rire.
En revanche je n’ai pas été d’accord avec Heure-Bleue à propos du récit de la manif de Charonne fait par une élève.
 Heure-Bleue a prétendu que nous – entendez « notre génération »- n’étions pas assez politisés à cet âge là pour que la jeune fille pût faire un tel récit.
Pour me rappeler certains récits faits par des cadors de ma classe, je sais qu’il y a des jeunes gens capables de ça. Et ça, ça marque.