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mardi, 29 septembre 2015

Minou troué !

Hier, c’était dentiste pour Heure-Bleue.
Dentiste pour Heure-Bleue, ça veut dire Merveille et P’tite Sœur.
J’ai été très fier, quand je suis sorti de la salle de bains, de voir P’tite Sœur me tendre les bras depuis son lit.
C’est rare, ces temps ci qu’une fille me tende les bras.
Au moins une qui ne s’est pas encore aperçue que j’étais devenu vieux…
Non, j’exagère, Merveille fait semblant de ne pas s’en apercevoir.
Après que Manou eut changé P’tite Sœur, nous sommes partis chercher Merveille à l’école et, ô surprise, nous avons pu emmener P’tite Sœur dans sa poussette.
Nous avons vu tout le monde, chose rare, peu après notre retour.
JJF est belle et moins fatiguée mais malade. Elle souffre d’un truc dont je n’aurais jamais soupçonné l’existence.
Une infection pulmonaire l’a contrainte à tousser si fort qu’elle s’est fait une entorse à une côte !
Une entorse d’une côte ! Oui, elle a ça, JJF. Si une affection ne fait pas sérieux, c’est bien ça…
Je n’ai pas osé rire, mais quand même.
En revenant, nous sommes passés par le Monop’ et rentrés à pied à la maison.
J’ai préparé le dîner et, à table nous avons, papoté, comme toujours.
Comme toujours aussi, Heure-Bleue m’a époustouflé.
C’est ma faute car j’avais commencé :
- Tu sais quoi ? On dirait que l’on découvre que les mecs regardent les filles dans la rue.
- Ben c’est vrai ! Tu crois que je ne te vois pas ?
Assez maladroitement, j’ai dit :
- Moi ???? Je fais ça, moi ???
- Oui, tu fais ça. Tu fais ça depuis que je te connais…
Après un silence :
- Et probablement avant, tu ne changeras plus maintenant, Minou…
- Et les filles alors ?
- Ben non !
- Alors les filles ne regardent pas les mecs dans la rue ?
- Pas du tout !
- Et pourquoi ça ?
- Non, mais tu as vu ? Ils ne sont pas beaux…
Elle m’a troué !
Que voulez vous répondre à ça, lectrices chéries ?

lundi, 28 septembre 2015

Une histoire pas encore nette…

Mab m’a administré enfin la preuve indubitable que l’Arabie Saoudite a raison.
Dans sa grande sagesse, le royaume, sans doute sur la foi du dicton colonial « Femme au volant, la mort au tournant » a décidé d’entrée d’interdire aux femmes de conduire des voitures.
On pourrait croire qu’il s’agit du sexisme le plus vil.
Pas du tout ! Il ne s’agit là que de protéger ces faibles moineaux des entreprises douteuses de ces prédateurs que sont les garagistes.
 Mab  elle-même en convient dans son commentaire obligeamment laissé chez moi.
Entre parenthèses, elle a oublié de s’extasier sur un titre fantastique que j’avais concocté exprès pour elle mais bon…
Que me dit donc cette blogueuse dotée d’un talent inouï pour l’éphéméride ?
Oui, Mab fait des notes fantastiques de brièveté qui me font penser à l’éphéméride qu’un patron dispendieux avait fait poser sur mon bureau et que je ne me suis mis à regarder que le jour où je me suis aperçu que chaque jour une petite phrase soulignait quelque fait mineur.
Je ne m’étais rendu compte de la chose que le jour ou un collègue a remarqué, vers Noël, que mon éphéméride indiquait encore « 1er Septembre »…
Bref, Mab  souligne dans son commentaire la perfidie d’une profession envers les femmes. Celle des garagistes.
Elle parle même « d’arnaque suprême, une femme seule dans un garage. »
Elle m’a rappelé une historiette qui date du temps où certaines circulaient en « deuche ».
Il s’agissait, me souviens-je, de deux « bonnes sœurs » poussant leur « deuche » en panne jusqu’au garage du village.
Le garagiste leur demande de lui laisser la voiture et donne un délai d’environ une semaine.
La semaine écoulée, les deux « bonnes sœurs » reviennent au garage, le garagiste leur indique l’emplacement de leur voiture, prend leurs sous et retourne vaquer à ses occupations.
Plus d’une heure s’écoule, le garagiste lève la tête de son moteur et voit les deux « bonnes sœurs » debout, à côté de leur « deuche », silencieuses et patientes.
Il va les voir et demande « Mais que faites vous là, mes sœurs ? »
Et les sœurs de répondre « Au village on nous a dit « Si vous allez là, vous êtes sûres de vous faire baiser », alors on attend… »

dimanche, 27 septembre 2015

L’élan beau de ma vie...

Vendredi, je suis allé seul à Paris retrouver un ami.
Nous avions rendez-vous car il avait des tas de choses à me raconter et nous devions allez voir une expo photo à la Maison Européenne de la Photographie après déjeuner.
« Rien de bien passionnant » vous entends-je soupirer, lectrices chéries.
L’aller a commencé par une saynète intéressante sur le quai de la gare.
Quai en plein vent, sous un soleil radieux et un temps assez frais où une femme est arrivée tenant en son bec un… mégot.
Une autre, assise sur un banc, est illico arrivée pour lui signifier d’un ton aigre « il est interdit de fumer, madame ! »
La fumeuse lui a jeté un regard noir et a continué à téter sa cigarette.
La râleuse a insisté, lui expliquant qu’elle aussi avait fumé et que patati et patata…
Le regard de la clopeuse est devenu carrément tueur et la repentie du tabac s’est écrasée, est repartie vers son banc en maugréant.
C’est là que je me suis fait la réflexion que les pires non-fumeurs sont ceux qui ont cessé de fumer.
Chaque fois ça me fait penser à ces filles de joie à la retraite qui sombrent dans la bondieuserie.
Avec l'ardeur du néophyte, toujours prompt à la fatwa, ces ex-fumeurs condamneraient volontiers à mort ceux qui se font serrer à cloper dans les couloirs du métro.
Arrivé à Saint Lazare, j’ai pris le 29 pour aller vers la Rue Vieille du Temple proche de mon rendez-vous rue des Mauvais Garçons.
Oui, il y a des rues qui s’appellent comme ça dans ma ville préférée.
Nous avons déjeuné, mon ami et moi, en approfondissant nos désaccords habituels puis nous sommes allés à une boutique où on vend des appareils photos « de gosses ».
Des répliques en « plastique pleine fleur » d’appareils argentiques disparus.
J’en ai vu un, blanc et doré de partout, un faux Pentax des années soixante, un véritable chef d’œuvre de l’art pied noir…
Mon copain avait un problème avec une copie de « Lomo ».
Ça s’est heureusement bien terminé sinon la boutique aurait perdu au moins trois clients.
Alors que j’avais été plutôt gentil, mon ami m’a dit que j’avais fais « une remarque désagréable à ce pauvre commerçant ».
Après avoir expliqué au « pauvre commerçant » que son appareil avait flingué trois pellicules –33 € le bout quand même…- ledit « pauvre commerçant » a pris l’appareil. A pris deux photos. La troisième fois que le déclencheur à fonctionné, mon ami, embêté a dit « bon.. Mais je vous assure… »
Le « pauvre commerçant » a commencé « vous voyez, c’est pas sorcier quand même, c’est que vous… »
J’ai dit à ce moment là :
- Continuez, sinon ça va faire comme ma chasse d’eau…
- Ah ?
- Oui, elle se coince assez souvent, le plombier est venu…
- Et alors ?
- Il a fait comme vous, ça a marché trois fois et c’est tout juste s’il ne nous avait pas expliqué qu’on ne savait pas pisser. A notre âge…
- Ah…
Il a tenté de prendre une quatrième photo.
Coincé. Une cinquième. Re-coincé.
Il a pris un appareil neuf et l’a tendu à mon ami.
Je lui ai jeté un regard explicite.
Il a sorti l’appareil, l’a essayé, l’a remballé et rendu à mon copain.
Qui n’a pas osé lui réclamer les trois pellicules…
Ce fut un bel après midi qui se solda par la réparation de la fibre optique qu’avait cassée le type de chez l’agrume venu connecter notre voisin.

samedi, 26 septembre 2015

Comment, si petit, peut-on ?

Je m’en remets souvent au jugement d’Heure-Bleue.
Et je m’en porte bien.
Ce n’est pas tant qu’elle ait toujours raison, elle se trompe aussi souvent que moi.
C’est seulement que quand elle a tort, ce n’est pas moi qui ait tort, c’est juste affaire de confort.
C’est bien pratique, je me retrouve dans la position du soldat.
L’alternative est simple : Tuer ou mourir et surtout ne pas discuter.
L’avantage de la position est évident : Pas de responsabilité.
Vous imaginez, lectrices chéries, combien est reposante la position ?
« Pas de responsabilité » égale « pas de culpabilité ». Le pied, quoi…
Le général peut faire de même.
Il fait d’ailleurs de même. « Pas assez d’hommes ! », « pas assez d’armes ! » et « de toute façon j’obéis au pouvoir. »
Ce n’est donc pas sa faute.
D’ailleurs ce sera la faute des politiques qui l’ont contraint à se lancer dans un combat perdu d’avance.
Je vous raconte tout ça parce que justement je viens d’entendre à la radio une personnalité politique m’expliquer qu’elle n’est pour rien dans ce qui nous frappe, que « c’est la faute de »…
Donc, heureusement pour eux, comme ça va merd… et qu’ils le savent, les politiques se plaindront que « seules les circonstances indépendantes de leur volonté les ont poussés à »…
Comme ça aura à coup sûr mal tourné, ils se retrouveront, sous la poussée de la rue, traînés devant des juges dont le métier est justement de trouver des coupables, ceux dont « c’est la faute ».
Lesquels juges condamneront.
Le pied ! Ils auront trouvé des coupables sans même qu’on leur ait demandé de trouver une solution !
Finalement, nous faisons des choses et heureusement c’est toujours « la faute de » si ça tourne mal.
Jamais la nôtre, ce qui est bien pratique.
Malgré une farouche tendance à me mêler de ce qui ne me regarde pas, ce que me permet justement cette histoire de « c’est la faute de », je trouve très bien de m’en remettre au jugement d’Heure-Bleue.
Je n’ai même pas besoin de lui reprocher quoi que ce soit quand ça déconne.
Dès qu’elle sent que ça ne va pas se passer comme prévu, elle commence à me dire « oui mais… Et d’ailleurs si tu… »
C’est pas extraordinaire, ça ?
Bon, ça a un côté dérangeant.
Je trouve même qu’il est franchement gênant de constater que tous, du cantonnier au Secrétaire Général de l’ONU, nous faisons les choses en nous considérant totalement irresponsables de ce qui en découlera.
Limite ça me fait peur.
Pas à vous lectrices chéries ?

jeudi, 24 septembre 2015

La tireuse d'épine.

449px-La_tireuse_d'épine_Musée_Jacquemart_André.jpg

Bon, quand on connaît le coin...
Ben oui Mab, « La tireuse d’épine » est une statue de Jean-Baptiste Pigalle. Pfff...
Ah… Lectrices chéries…
Je dois avouer, à ma grande honte car, bien ce soit fréquent, je déteste me tromper, que j’ai « enduit d’erreur » un certain nombre d’entre vous.
Il s’agit d’une citation que j’aime beaucoup parce qu’elle est souvent appropriée aux évènements qui nous arrivent.
Je la prêtais à Goethe et je la lui avais fait écrire dans Faust..
Elle est de Schiller qui l’a écrite dans « La Pucelle d’Orléans ».
C’est Clodoweg qui me l’a rapporté.
Il s’agit de « Contre la stupidité, les dieux eux-mêmes luttent en vain. »
Mais je l’aime bien quand même, elle tombe si souvent juste.
Bon, je secoue ma tête pleine de cendres et m’en vais rassurer Emilia-Celina qui semble catastrophée par ma note d’hier.
Rassure-toi, Emilia-Celina, ne vois nulle désillusion dans ma description du quartier de mon enfance puis de ma jeunesse.
Ce coin, comme beaucoup, reprend petit à petit les teintes et ce côté « passé » du Paris du début des années cinquante.
De ce quartier, l’avenue de Clichy seule n’a quasiment pas changé depuis. Elle a toujours été assez sale, vaguement triste et dévolue à certains marchands de « sapes » d’un mauvais goût très sûr.
Tu vois, Emilia-Celina, si tu avais connu les boulevards de Clichy, de Rochechouart et de Bonne-Nouvelle ces années là, malgré la croissance de l’époque, tu aurais vu qu’ils étaient sales, leurs immeubles noirs et qu’ils semblaient dans la débine.
Ces artères étaient aussi « crades » que celui où j’habitais.
Quand les « sixties » sont arrivées, l’espoir était dans l’air et Malraux avait exigé qu’on nettoyât ces façades noires.
Petit à petit, l’opulence du pays rejaillit sur ces quartiers mais jamais avec le lustre qui a fait les quais de la Seine.
Les années quatre-vingt, dites « années fric » les vit repeints et, pour les boulevards dont je te parle, rendus clinquants.
Les boulevards, le long des stations Place Clichy, Blanche, Pigalle et Anvers se sentirent obligés de ressembler au « Vesterbrö » de Copenhague, au « Sankt Pauli » de Hambourg ou au « De Wallen » d’Amsterdam.
A l’époque où les copains et moi faisions le trajet qui nous menait du lycée Jacques Decour au lycée Jules Ferry, il y avait de vraies péripatéticiennes sur les trottoirs et pratiquement pas de boutiques de « jouets et accessoires » afférents au métier de ces dames.
Plus tard, avec l’élévation du niveau de vie et la fréquentation accrue des touristes, ces dames furent priées d’aller exercer leurs talents ailleurs et les boutiques de « jouets et accessoires » se firent alors nombreuses et brillantes de mille feux.
Seule la portion de boulevard entre Pigalle et Anvers resta dévolue aux marchands d’instruments de musique. Moins « selects » que les luthiers du triangle Europe-Saint Lazare-Rome, mais « bien » quand même.
Puis, la fameuse « crise » survint, et en quelques années, ce quartier de ma jeunesse a repris les teintes un peu tristes et sales qu’il avait dans les années cinquante et soixante.
Une chose est restée des années fastes, une foule nombreuse qui se presse sans cesse sur les trottoirs.
Mais un peu de soleil rajeunit ce quartier d’une cinquantaine d’années en un instant.
Heure-Bleue le déteste, allez donc savoir pourquoi, mais j’aime ce quartier.
Il est à mes yeux toujours aussi chouette.
Oui, chouette car on ne peut pas dire beau mais j’y reste accroché par les lambeaux de mes souvenirs.