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mercredi, 09 septembre 2015

Après avoir forcé sur le Rom, on fait si peu, si rien…

On a regardé, plutôt écouté, les informations.
Il y était évidemment question de tous ces gens qui tentaient de venir chez nous pour échapper à un sort funeste.
Nous nous sommes quand même fait la réflexion que quand un Français allait ailleurs pour travailler, c’était « un expat’ » pas « un migrant ».
Bon, c’est plutôt quand il revenait qu’il était considéré par sa boîte comme un immigré…
Un moment notre « mini-présentateur » nous dit « Plus de vingt mille migrants s’entassent désormais sur l’île de Lesbos. »
Évidemment, une ânerie me vient aussitôt à l’esprit…
- À tous les coups, c’est que des « migrantes »…
La lumière de mes jours lève les yeux au ciel, au premier abord désespérée.
Puis, hypocrite qu’elle est, elle prend un air songeur, genre « j’ai la mémoire qui flanche » et me dit :
- Tiens, au fait !
- Hmmm ?
- J’ai jamais essayé « ça » avec une fille…
- Moi si… Plusieurs fois…
- Pfff… Idiot…
Puis, toujours pensive :
- J’ai pas eu de Chinois non plus…
- Moi non plus !
Heure-Bleue a haussé les épaules, au risque de s’envoyer sa fourchette de flageolets sur les genoux.
Oui, j’avais préparé du collier d’agneau assaisonné au « ras el hanout » avec des flageolets.
- Tu n’as jamais eu de Chinoise ?
- Ben non, il n’y en pas beaucoup de rousses aux yeux clairs, pourtant j’ai bien regardé…
- Ah bon ? Mais…
- Je suis monomaniaque, tu sais bien.
- Finalement, un Chinois, je…
- Ce serait bien que tu évites de tenter le Chinois, maintenant…
- Oh, tu sais ! Je n’en vois pas beaucoup se précipiter sur une vieille…
- Je ne vois pas non plus de rousses se précipiter sur moi.
- Oui… C’est dommage, hein ?
Il a dû nous venir la même image à l’esprit car ça nous collé le fou rire de la soirée.
Du coup on a raté la suite des infos.
On prend soin de notre santé comme ça, nous…

lundi, 07 septembre 2015

Le fond de l’air effraie…

Je vais perdre aujourd’hui une lectrice chérie.
Pas parce qu’elle est venue dans ma cour se chamailler avec une autre lectrice chérie, non, ça j’ai l’habitude.
Je vais la perdre parce qu’elle a écrit chez moi quelque chose avec quoi je ne suis pas d’accord, que je lui dis pourquoi, qu’elle n’aime pas qu’on ne soit pas d’accord avec elle  et qu’elle a un caractère de m...ince, hein, bon...
Elle a écrit :

« Dans quelques temps, qu’en sera t-il de notre pitié quand ils viendront manger notre pain, quand ils toucheront des allocs en tous genres, quand ils auront droit aux soins gratos ? »

Et je ne suis pas du tout d’accord avec ce qui est, je crois une méconnaissance profonde de ce qui pousse les gens à abandonner leur pays.
Contrairement à ce que tu crois, lectrice chérie, personne ne fuit son pays pour toucher les allocs ou se faire soigner gratos.
Tu fuirais la France pour aller toucher le Minimex en Belgique ? Pour te faire soigner les dents en Espagne ? Pour aller manger les pitas des Grecs ?
Non, tu resterais chez toi, dans ton pays, avec des gens que tu connais, des gens que tu comprends, qui mangent comme toi, qui parlent comme toi, qui souvent pensent comme toi, tu resterais dans les paysages qui t’ont vu grandir.
En revanche, si on bombardait ton bled, si tu étais poursuivie par des fondus qui veulent t’étriper parce que tu ne penses pas comme eux, des gens qui tuent tout ce qui bouge, eh bien tu ferais comme eux.
Ils fuient la mort et les bombes, et crois moi, ça leur coûte beaucoup plus cher qu’un billet sur un charter quelconque. 
Ils ne viennent pas non plus manger ton pain. Ils l’achèteront. Et avec leur argent, celui qu’ils auront gagné.
Que ferais-tu si tu étais contrainte de faire comme eux et qu’à ton arrivée un type te dise ce que tu viens d’écrire ?
Je te sens un peu effarée si on te servait ce discours.
Je t’entends penser d’ici « Quels bande de sans-cœur ! Non mais quelle bande de fumiers ! Nous laisser comme ça, on aurait travaillé, on aurait gagné notre pain ! »
Et tu ajoutes :

« C’est facile d’avoir pitié derrière un clavier, c’est facile d’avoir pitié quand on est bien au chaud chez soi, dans son appart. »

Eh bien, lectrice chérie, c’est justement la remarque qui montre bien la différence entre celui qui ne peut pas faire quelque chose de concret autre que donner, ne serait-ce que des vêtements inutilisés ou un peu d’argent, et celui qui ne veut surtout pas donner, celui qui déteste l’idée même que l’argent de ses impôts puisse servir à aider un étranger en danger de mort.
En plus, j’ai souvent remarqué que celui qui répugne le plus à partager n’est non seulement pas celui qui manque le plus mais celui qui compte le plus mal.
Celui qui n’a même pas pensé que soixante sept mille réfugiés, ça veut dire qu'il croiserait mille personnes avant d’en croiser un, que ses soins seraient financés par les cotisations de mille personnes.
Prêcher contre l’accueil c’est plus brandir son égoïsme comme un étendard que faire des économies.
Imagine un peu que la Sécu, à la recherche d’économies ces temps ci, fasse comme toi et décide que soigner certaines affections coûte plus cher que ne rapporte le malade…

dimanche, 06 septembre 2015

La confusion des sentiments…

J’ai l’impression, en lisant les commentaires sur la note du dernier amour de ma vie, qu’il subsiste un malentendu.
Léger, certes, mais tout de même.
Bien sûr que nous aimons les animaux, le problème n’est pas là.
J’aime les chats.
Le chat c’est pourtant une bestiole carnivore, jamais rencontré de chat végan. D’ailleurs quand il condescend à être brièvement végétarien c’est à titre de purge….
J’ai aussi un gros penchant pour le porc.
Pas celui que je croise dans le métro ou au hasard de mes pérégrinations parisiennes, non.
Celui qui gambade dans les forêts de la campagne madrilène.
Je le connais bien, surtout sous sa forme dite « pata negra », là je l’adore…
En dehors de ça j’ai, comme beaucoup de gens de mes âges, peu de goût pour la viande rouge, ce qui me rend du coup innocent du sort réservé aux bovins, aux ovins et aux porcins.
Comme ces militants intégristes de L214, je suis scandalisé par le sort réservé à certains animaux qui, une fois cuits se révèlent absolument délicieux.
Mais bon, si je me suis chamaillé avec le type de la Gare Saint-Lazare, ce n’est pas tant parce que je ne partage pas son amour des bêtes que par le fait que la cause qu’il défend lui ôte tout jugement un peu distancié et que les arguments qu’il a avancés sont débiles.
Comme si on ne savait pas qu’égorger un mouton ça lui fait mal.
Mais surtout comme si lui ne savait pas que le pire n’est pas la façon de les tuer mais la façon dont on pratique l’élevage industriel, digne des meilleurs camps de la mort des diverses dictatures.
Son discours à la remarque d’Heure-Bleue m’a agacé.
 « En ce moment, il y a des choix à faire en matière de souffrance et ce n’est peut-être pas celui de la souffrance des vaches le plus judicieux » lui avait dit en substance la lumière de mes jours.
Évidemment, cette andouille a cru bon de répondre « alors allez plutôt voir Médecins sans Frontières, moi c’est les animaux ! »
Le genre occupé à couper les pommes de terre en frites et à rester impavide devant le collègue qui vient de s’envoyer  la bassine d’huile  bouillante sur le pantalon…
« Moi, mon job, c’est la coupe des pommes de terre, je ne suis pas le SAMU », en somme…
Je suis scandalisé par la façon dont l’Europe s’éblouit de son humanité en exigeant que la surface d’ébat s’une poule atteigne désormais celle d’une feuille A4.
Scandalisé aussi par la réaction de certains éleveurs qui semblent trouver qu’accorder un format A4 à un poulet, c’est les obliger à transformer leurs batteries en hôtels cinq étoiles.
Mais je dois dire que je suis encore plus scandalisé et, disons le, totalement désarmé faute de moyen d’action, par le malheur de pauvres gens qui fuient leur pays et qu’on accuse avant même qu’ils n’arrivent de venir sous des prétextes fallacieux.
Tout semble bon pour les rejeter à la mer.
Personne ne semble avoir pensé un instant à ce que serait notre réaction si nous étions nous-mêmes victimes d’exactions de ce genre et condamnés à fuir.
J’imagine la réaction de tous nos beaux esprits se trouvant face à des gens qui leur servent le même discours.
Zweig, dans « Le monde d’hier. Souvenir d’un Européen » écrivait, ce n’est pas verbatim mais l’idée est bien là, « Les malheurs qui nous accablent nous arrivent parce que la liberté n’est plus un but sacré mais est devenue une habitude ».
On a vu dans la suite ce qu’est devenue « la Liberté » en question…

samedi, 05 septembre 2015

Il y a des côtes qui se descendent bien…

 Oui, lectrices chéries, « ils » ont mis un bandana à Louis XIV place des Victoires… 

P9041376.JPG

Hier nous sommes allés à Paris.
Nous avions dans l’idée le renouvellement du café Clooney/Dujardin et Heure-Bleue voulait acheter quelque chose qui lui semblait indispensable sur l’instant.
Que je vous dise, la lumière de mes jours eut un jour l’idée géniale de glisser sous ma chaise un  « kilim ». Les ans ont fini par avoir raison, non de lui mais de la patience d’Heure-Bleue et il lui sort par les yeux.
Bon, il perd ses fils, la trame en a pâli et les couleurs passé mais je m’étais habitué.
Alors nous sommes passés rue du Rocher, à côté de la gare Saint-Lazare. Il y a là une boutique Saint Machin qui vend des tapis. Un nous a emballés tout de suite, il nous convenait, en taille, en couleurs et en motifs.
Hélas pas en prix, nous l’achèterons plus tard.
Nous sommes ressortis de la boutique avant la crise d’étouffement qui guette mon Isolde chaque fois qu’elle entre dans des boutiques de ce genre.
Pour nous consoler de ces économies nous nous sommes précipités en traînassant à la Feunaque où « elle » a acheté le dernier Johann Sfar et moi un bouquin de cuisine dont j’ai oublié où je l’ai posé en revenant à la maison…
Puis nous avons, pour discuter de nos achats, fait un arrêt chez Illy pour y boire un café.
Nous n’avons que peu papoté car près de nous une table était occupée par un couple. Enfin, je dis un couple parce qu’ils étaient deux.
Elle, beauté latine, mignonne, très bien fichue, avec un habillage des côtes fort attirant.
Lui, volubile et gay comme un pinson.
Ils parlaient de fringues, de mode et disaient du mal de leurs connaissances.
Un moment il a dit :
- Au fait, tu es allée à la soirée de M. ?
- Oui mais je ne suis pas restée…
- Pourtant il y avait Machin et Truc de la télé, mais si, de TF1.
- Oui mais vraiment…
A-t-elle continué d’une voix lasse en lissant un ongle parfait.
- Me dis pas que tu t’es ennuyée !
- Oh si ! Ils étaient vraiment trop superficiels…
J’ai pouffé et j’ai dû faire attention en chuchotant à l’oreille d’Heure-Bleue le pourquoi de mon rire.
En sortant nous sommes allés d’un pas de promeneur acheter du pain à la Bourse.
Oui, on fait ça, nous, on va acheter du pain à la Bourse. Il y a là une boulangerie Kaiser dont nous aimons le pain, nous sommes revenus, toujours à pied, en passant par la galerie Vivienne qui mène à l’arrêt du 29.
P9041372.JPGLà, Heure-Bleue fut tentée par un Côtes du Rhône qui lui semblait bon et abordable. C’est quand je suis entré chez Legrand Filles & Fils que j’ai appris que « 9 € », c’était le prix au verre… Alors j’ai acheté un autre Côtes du Rhône nettement plus dans nos moyens.
Il était délicieux.
Sans même nous en rendre compte nous en avons bu plus de la moitié avec notre dîner pourtant léger.
Nous avons drôlement bien dormi…

vendredi, 04 septembre 2015

C’est bon la honte, pourtant on ne peut pas dire que c’est noble…

De rien, Mab...
Il y a un moment que je me demande, rien qu’à écouter la radio et regarder la télévision, si nous ne serions pas tous peu ou prou des incarnations de Tartuffe.
J’ai entendu ce matin sortir de mon outil de bourrage de crâne, la voix d’un type Président du Conseil Général et Départemental des Alpes-Maritimes de son état.
Il m’a prévenu d’entrée
« Attention à la générosité !!! Ne nous laissons pas etc. »

Il était évidemment question de ce petit garçon de trois ans à qui un débile quelconque à voulu apprendre à nager en le jetant à la mer sans bouée.
Bon d’accord, ce n’était qu’un petit garçon.
Un Syrien en plus, autant dire un Arabe, un futur grugeur aux allocs.
Peut-être même a-t-on échappé à un futur dealer de hall de cité, allez savoir...
Bref, un étranger, mais quand même !
La vue de ce gamin mort, le nez dans le sable d’une plage touristique était particulièrement photogénique.
Ça sent le prix Pulitzer…
Je suis sûr que la photo aura le même succès que celle de Kim Phuc.
Mais si, lectrices chéries, cette petite vietnamienne brûlée au napalm qui court, nue et en larmes sur une route un jour de 1972.
Tout comme vous vous rappelez l’engloutissement en direct à la télé de cette petite Colombienne dans son lac de boue.
« C’est bon ça, coco… »
Si la Turque qui a pris la photo se démerde bien, elle finira lauréate de la World Press Photo Contest.
Évidemment, nozélites ont déversé d’un coup des torrents de larmes au risque de noyer des journalistes alors qu’il n’y a même pas de plage pour faire beau sur la photo.
On n’est même pas bon à faire semblant d’être choqué par le fait en soi.
Je sais bien qu’on ne fait pas de la politique avec de bons sentiments.
Mais de là à en déduire que ça ne doit être fait qu’avec cynisme...
L’excuse avancée pour expliquer l’absence de la photo dans la seul presse française a été « c’est pour pas que ça choque (sic) et par respect pour ce petit enfant ».
« Petit enfant » qui n’en a rien à foutre puisqu’il est mort.
On nous répète à l’envi pour excuser notre indifférence « La France ne peut pas accueillir toute la misère du monde. »
On oublie soigneusement que la phrase prononcée par Michel Rocard en 1990 était
« La France ne peut pas accueillir toute la misère du monde mais elle doit en prendre fidèlement sa part.  »
Quand je serai chef du monde, j’interdirai la honte.
C’est un sentiment inutile et qui a raté son but.
Au lieu de nous rappeler ce que notre comportement a de minable il ne réveille que les blessures d’amour-propre.