lundi, 07 décembre 2015
La gêne éthique…
Vendredi déjà, en descendant chercher nos invitées, le mec que j’ai vu dans la glace de l’ascenseur m’a fait penser à un de ces hippies attardés que je croise parfois dans le train.
De ces gens de mes âges qui sont restés coincés, dans la démarche et la vêture, au mitan des sixties.
De ces gens qui croient que le costume les préserve des années.
Je sais bien hélas que non.
Les miroirs, ces salauds de salle de bains, ricanent quand je passe vêtu de ma seule innocence.
Ils me font remarquer sans bruit, ce qui est pire, que je n’ai plus rien de commun avec l’Apollon de seize ans que j’étais en 1965 quand une Américaine clamait « make love, not war ! »
Ça au moins j’essayais avec application, pour une fois qu’on me donnait un bon conseil.
J’ai prié un dieu quelconque que Lakevio et Marie-Madeleine ne remarquent pas ma coiffure étrange.
Évidemment, pas un dieu quelconque n’a exaucé mon souhait.
Seuls ces foutus épis ont été exhaussés…
Que je vous renseigne, lectrices chéries :
Depuis mon enfance la plus tendre, quelle que soit leur longueur, mes cheveux rebelles ont toujours érigé des épis disgracieux.
Même quand les cheveux sont longs, les épis tentent de s’élever mais retombent dans une orbe parfaite certes, mais pas gracieuse du tout…
Samedi, Heure-Bleue et moi avons été fort occupés, nous sommes allés au Monop’ à pied pour cause de délai de bus trop long.
Nous sommes aussi revenus à pied car nous avons peu d’habitudes mais nous y tenons tout de même.
Aujourd’hui m’est venu l’idée d’une mission urgente en regardant ma tête dans la salle de bains.
Les cheveux fraîchement lavés, j’ai vu avec stupeur un type affreux, un métissage effrayant entre l’Homme de Cro-Magnon et celui de Neandertal.
Autant dire, un lascar qui sent le contrôle d’identité avec bavure.
Oui, avec bavure car depuis ce matin, un mouvement peu porté à l’amour du prochain, surtout s’il est brun et mal rasé, se précipite vers le pouvoir.
Du coup je risque que gros.
En même temps, comme disent les djeuns j’irais bien chez le coiffeur mais dans mon coin, les seuls ouverts sont les coiffeurs rebeus.
L’idée d’aller chez un type qui a déjà tenté de m’embrouiller -l'innocent...- avec le Coran il y a peu ne me branche pas.
Encore moins de lui présenter ma gorge alors qu’il me tient la tête de la main gauche et tient un rasoir du type « coupe-chou » dans la main droite.
Surtout qu’il pourrait être tenté par avance de se venger de la possible ratonnade qui l’attend, hein…
Je sais, ça fait raciste, xénophobe et islamophobe.
Mais que voulez vous, lectrices chéries, « branché un jour, branché toujours » alors comme c’est l’air du temps, comme on dit chez Nina Ricci…
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