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vendredi, 13 avril 2018

Magic Johnson…

Tout à l’heure.
C’est-à-dire dans dix minutes, je vais aller dans la salle de bains.
Et je vais me laver les cheveux.
Normal, penserez-vous lectrices chéries.
Vous ajouterez in petto « mais pourquoi nous raconte-t-il ça ? On le sait bien que tous les matins il va dans la salle de bains ! »
Eh bien, voilà : La lumière de mes jours a un certain nombre de petits proverbes à usage perso piqués au hasard de ses conversations, de ce qu’elle entend à la radio ou qu’elle retire de ses lectures.
Un des derniers en cours, récupéré je ne sais où, prétend « Il faut changer de shampooing souvent, sinon les cheveux… »
Comme elle « parle fille », je ne sais pas trop ce que feront les cheveux.
J’en ai seulement retiré que si on applique à la lettre ce judicieux conseil, probablement répandu par un fabricant de produits de beauté, je ne vais bientôt plus pouvoir poser ma mousse à raser ni mon rasoir, ni même moi, dans une salle de bains envahie par diverses bouteilles de shampooing.
Mais aujourd’hui c’est important, lectrices chéries.
Je vais inaugurer un shampooing magique, dégotté par Heure-Bleue au Monop’ de la rue de Lévis.
Un shampooing que si tu te laves les cheveux avec, dès le dixième lavage, tu as récupéré la toison « absalonesque » qui faisait ton charme, mon Goût chéri, dans ta jeunesse.
Hélas, un détail que n’a pas repéré la délicieuse créature qui partage ma vie et ses sous, vient gâcher la fête.
Il y a contradiction entre la promesse de la jeunesse capillaire récupérée grâce à ce shampooing et la nécessité de changer de shampooing aussi souvent que possible.
Il faudra donc, compte tenu du nombre infernal de shampooings disponibles, au moins trente ans, pour que le shampooing magique montre ses effets.
Il n’y a plus qu’à souhaiter que cette histoire de cheveux qui continuent à pousser dans la tombe ne soit pas qu’une légende…
« En même temps », comme dit un jeune président, il paraît qu’à l’idée de penser à la mort, certains se font des cheveux…
J’ai la composition de ce shampooing magique.
C’est la même que celle de tous les autres shampooings.
Essentiellement de l’eau et « moins de 5% d’agents anioniques », le reste étant un de ces parfums divers et artificiels utilisés par l’industrie pour vous faire croire que vous descendez d’un pommier ou d’un oranger au lieu de sortir de la douche…

mercredi, 11 avril 2018

J’étais un enfant de cœur…

« Dame Marthe » m’a fait un commentaire.
« Dame Marthe » qui ne ressemble pas du tout je le sais, à Paulette Dubost dans « Le Bossu » m’a rappelé un détail qui m’était sorti de l’esprit.
Je vous parlais incidemment d’une visite dans le magasin qui remplace le Gaumont Palace.
Nous n’avons pas, « Dame Marthe » et moi, les mêmes références en matière de « Gaumont Palace ».
Elle allait au lycée Jules Ferry.
J’allais au lycée Jacques Decour.
Nous ne nous sommes jamais croisés.
Ou bien nous ne nous sommes pas remarqués.
Pourtant je suis sûr qu’on était « vachement bien » dans ces années là…
Heure-Bleue et moi l’avons rencontrée, elle va toujours au lycée mais pas comme élève maintenant…
« Dame Marthe » donc, se rappelait la « privatisation » momentanée du « Gaumont Palace » pour la fête des aumôneries de nos deux lycées.
Je ne m’en souvenais pas du tout.
A ma décharge, je dois avouer qu’après quatre ans passés chez des fous du bon dieu assez maltraitants, l’idée d’aller à une fête des aumôneries quelque part ne m’aurait jamais effleuré.
Je suis même surpris que l’on pût trouver à Jacques Decour des élèves intéressés par la chose.
Pendant toutes les années que j’y ai passées, quand le premier à l’appel ne s’appelait pas Amsellem ou Azoulay, il s’appelait Askénazy.
Le dernier, quand il ne s’appelait pas Zylberstein ou Zeligman, était remplacé par un Zagury.
Vous comprenez bien, lectrices chéries que ce n’est pas là qu’on allait trouver une foule de clients d’aumônerie ou des assidus du patronage…
Pour ce que je me rappelle du lycée Jules Ferry et des quelques relations que j’y avais nouées, je dirais que comme à Jacques Decour, le mélange n’était pas particulièrement en faveur de l’aumônerie…
Il y avait bien quelques Africains qui n’étaient ni juifs ni chrétiens mais rien de significatif et ils ne se distinguaient pas dans la foule de mécréants que nous étions quasiment tous…
Mieux, j’allais autant que possible dans l’ancienne chapelle de Jacques Decour qui servait entre autres de salle pour le ciné-club sans y avoir remarqué autre chose que l’écran pour lequel je venais…
Il y a quand même une plaque à la mémoire des élèves tombés pour la France en 1870.
Alors vous pensez bien que l’idée même d’aller au « Gaumont Palace » pour aller voir autre chose qu’un film ne m’avait jamais effleuré.
Bref, il y n’avait alors aucune chance que je croisasse « Dame Marthe » dans ces années là.

lundi, 09 avril 2018

Gigi l'amoroso...

lakevio.jpg

Complémentaire
Époustouflant
Respirait
Baignade
Tortionnaire
Chanteur
Juger

Aberrant
Pénitencier
Profitera

Non mais quelle andouille !
Quelle idée ! C’était totalement aberrant de penser qu’on était complémentaire
Ah ça ! Il m’avait bien eue !
La première fois, à Saint-Tropez, quand je l’ai vu, époustouflant après la baignade, il respirait amplement, son large torse se dilatait à chaque inspiration, faisant ressortir ses muscles.
Idiote que j’étais, je l’ai regardé comme un gâteau…
Puis, il s’est approché, ruisselant, s’est accroupi près de moi et a engagé la conversation.
Il était agréable, il semblait bien élevé.
J’ai pris la main qu’il a tendue pour m’aider à me relever.
Il m’a même aidée à replier mon drap de bain…
J’ai accepté son invitation à dîner.
Au restaurant, il m’a baratinée avec une belle voix de baryton.
Comment aurais-je pu me douter qu’il me ligoterait avec sa voix de chanteur ?
Bien sûr, au début il a été charmant.
Depuis, je me demande comment j’ai pu passer tant d’années avec ce tortionnaire
Les années passant il avait pris cette mauvaise habitude de juger tout ce que je faisais.
Et là, sur ce banc, on a l’air de quoi ?
On dirait « Carmen et La Hurlette », on dirait deux clochards.
On ne ressemble à rien…
Enfin, à rien de ce qu’on était.
En plus il a gardé cette habitude détestable de mettre des chemises voyantes.
J’ai l’impression de sortir avec une vedette passée de mode qui persisterait à sortir en costume de scène.
Mon dieu cette chemise !
Si je n’avais pas peur de finir mes jours dans un pénitencier, je le pousserais sous le bus qui arrive.
Si j’étais chanceuse, je ne l’aurais pas croisé.
Alors je suis sûre que, tel je le connais, il s’en sortira et profitera seul de ma fortune.
Il en a bien vécu en me supportant.
Il en vivrait encore mieux en me sachant à l’ombre et ça, ça m’horripile…

dimanche, 08 avril 2018

Et le castor rama…

Bateliers_volga_58.jpg

Hier je suis allé chercher des ampoules et de quoi nettoyer la vitrocéramique chez le marchand de bricolage qui a pris la place du Gaumont Palace place Clichy.
« Le plus grand écran d’Europe avec ses 270 m² ! » Là où j’ai vu plein de films dont « Ben Hur ».
Je suis tranquillement debout devant les ampoules basse consommation dont le prix est inversement proportionnel à la consommation quand s’avance vers moi un homme d’un âge entre certain et avancé.
Il avance tranquillement mais avec détermination vers votre Goût préféré.
Je le regarde avec attention car lui-même regarde derrière lui.
Ce qui était prévu se produisit.
Toujours regardant derrière lui, l’homme me heurte assez fortement.
Il trébuche. Je le regarde.
« Tu pourrais faire attention ! Merde ! » m’assène-t-il avec hargne.
Comme il fait aussi beau et plus doux encore que vendredi, je lui réponds plutôt aimablement « Eh ! Si ça avait été un poteau vous y laissiez vos dents ! »
Il m’a gratifié d’un « Jeune con ! » qui m’a mis en joie.
Ça c’est une bonne journée !
Je suis donc allé poser mes ampoules et mes bidules à la maison et en suis ressorti avec Heure-Bleue pour faire quelques courses.
J’ai tiré le panier sur le chemin du retour, lui ai acheté un pain dit « pain de meule ».
L’idée m’a fait rire mais j’ai gardé pour moi la traduction courante de « meule » par « fesse ».
J’imagine la tête de la lumière de mes jours si je lui avais dit « ce soir, nous mangeons du pain de fesse »…
J’ai préparé un filet mignon très tendre et un chou chinois.
Je dois dire que n’en ai un peu marre du chou chinois mais comme c’est elle seule qui l’a mangé hier soir, ça allait.
Je me suis contenté du reste de gratin de courgettes avec quelques petites tranches de filet mignon.
C’était parfait.
Bon, après j’ai tapé dans les œufs de Pâques.
Mais j’ai raisonnablement exagéré…

samedi, 07 avril 2018

April in Paris.


Heure-Bleue et moi sommes allés changer le livre.
Vous avez déjà vu avril à Paris ?
Avril à Paris quand il fait beau et que la température atteint une vingtaine de degrés ?
Lectrices chéries si vous ne connaissez pas, vous perdez énormément.
Si si, je vous assure.
D’ailleurs, rien qu’aller pas très loin de chez nous changer le bouquin ça nous a pris un moment.
À peine le déjeuner léger, pas terrible pour Heure-Bleue et un sandwich pour moi, nous sommes partis, le nez au vent et les yeux de la lumière de mes jours mi-clos à cause du soleil, les miens grands ouverts même si un seul est utile, pour m’emplir les yeux de la ville la plus chouette du monde.
Il devait être un peu plus de treize heures, le temps de pleurer Higelin dont la voix de gamin et les chansons m’ont toujours plu.
Nous sommes rentrés un peu avant dix-neuf heures.
Nous ne nous sommes assis qu’une petite demi-heure à côté de l’Opéra pour boire un café.
C’était bien ! Vous ne pouvez pas vous imaginer.
Nous sommes entrés dans quelques boutiques.
Uniquement pour constater que l’habillement est entièrement prévu pour que tous ceux qui ont plus de quatorze ans restent tout nus.
Franchement, il y a des choses sympathiques, mais rien au dessus de la taille « M ».
Oh ça, le « XS », le « S », le « M » ça pleut !
Mais essayez donc de vous vêtir chez des gens qui n’habillent que des gamines.
Et encore ! Des ablettes !
Heure-Bleue n’a rien trouvé.
Moi, si j’avais eu seize ans, je suis sûr que j’aurais trouvé.
Pas des habits…
Bref, le temps était merveilleux.
Il faisait si beau et on était si bien qu’on a même oublié qu’on était plus pauvre qu’il y a cinq ans, c’est dire…
Même les inévitables vieux cons, ceux qui râlent parce qu’on ne monte pas assez vite dans le bus ne m’a tiré qu’un assez allègre « Les vieux à la piqûre ! »
C’est dégueulasse, seuls les plus jeunes ont ri.
Du coup c’est moi qui ai eu un peu peur.
On ne sait jamais qui peut suivre ce genre de conseil…
Mais à part ça, ce fut super chouette.