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mercredi, 11 avril 2018

J’étais un enfant de cœur…

« Dame Marthe » m’a fait un commentaire.
« Dame Marthe » qui ne ressemble pas du tout je le sais, à Paulette Dubost dans « Le Bossu » m’a rappelé un détail qui m’était sorti de l’esprit.
Je vous parlais incidemment d’une visite dans le magasin qui remplace le Gaumont Palace.
Nous n’avons pas, « Dame Marthe » et moi, les mêmes références en matière de « Gaumont Palace ».
Elle allait au lycée Jules Ferry.
J’allais au lycée Jacques Decour.
Nous ne nous sommes jamais croisés.
Ou bien nous ne nous sommes pas remarqués.
Pourtant je suis sûr qu’on était « vachement bien » dans ces années là…
Heure-Bleue et moi l’avons rencontrée, elle va toujours au lycée mais pas comme élève maintenant…
« Dame Marthe » donc, se rappelait la « privatisation » momentanée du « Gaumont Palace » pour la fête des aumôneries de nos deux lycées.
Je ne m’en souvenais pas du tout.
A ma décharge, je dois avouer qu’après quatre ans passés chez des fous du bon dieu assez maltraitants, l’idée d’aller à une fête des aumôneries quelque part ne m’aurait jamais effleuré.
Je suis même surpris que l’on pût trouver à Jacques Decour des élèves intéressés par la chose.
Pendant toutes les années que j’y ai passées, quand le premier à l’appel ne s’appelait pas Amsellem ou Azoulay, il s’appelait Askénazy.
Le dernier, quand il ne s’appelait pas Zylberstein ou Zeligman, était remplacé par un Zagury.
Vous comprenez bien, lectrices chéries que ce n’est pas là qu’on allait trouver une foule de clients d’aumônerie ou des assidus du patronage…
Pour ce que je me rappelle du lycée Jules Ferry et des quelques relations que j’y avais nouées, je dirais que comme à Jacques Decour, le mélange n’était pas particulièrement en faveur de l’aumônerie…
Il y avait bien quelques Africains qui n’étaient ni juifs ni chrétiens mais rien de significatif et ils ne se distinguaient pas dans la foule de mécréants que nous étions quasiment tous…
Mieux, j’allais autant que possible dans l’ancienne chapelle de Jacques Decour qui servait entre autres de salle pour le ciné-club sans y avoir remarqué autre chose que l’écran pour lequel je venais…
Il y a quand même une plaque à la mémoire des élèves tombés pour la France en 1870.
Alors vous pensez bien que l’idée même d’aller au « Gaumont Palace » pour aller voir autre chose qu’un film ne m’avait jamais effleuré.
Bref, il y n’avait alors aucune chance que je croisasse « Dame Marthe » dans ces années là.

Commentaires

Oh, un subjonctif imparfait :)

Écrit par : Claude | mercredi, 11 avril 2018

Ben oui, faut respecter la concordance des temps... ;-)

Écrit par : le-gout-des-autres | mercredi, 11 avril 2018

C'est toujours amusant de comparer des souvenirs du même endroit, avec des personnes différentes.
On a l'impression d'un fossé.
C'est peut-être le fossé du temps, tout simplement...
¸¸.•*¨*• ☆

Écrit par : celestine | mercredi, 11 avril 2018

Il est recommandé aux seniors (j'ai appris que maintenant on a avancé l'âge à 55 ans !!!, les pauvres gamins) de faire travailler leur mémoire.

Et on ne peut pas dire que la tienne est en panne et que d'une petite phrase, tu ne fasses pas un joli billet. Je me suis demandée en te lisant si j'aurais une mémoire aussi précise de mes sentiments à l'époque, la réponse est négative !!

Écrit par : Sophie | mercredi, 11 avril 2018

Au lycée où j'ai terminé mes humanités, il me semble qu'il y a eu une seule "fancy-fair" ... Je ne me souviens plus du tout des attractions, juste du goûter dans le "réfectoire", d'une salle de classe aménagée en salle de danse, et de la soirée dansante qui a suivi ... La "soirée dansante du lycée" revenait chaque année car elle avait un franc succès, vu les écoles qui nous entouraient, laïques ou catholiques (on faisait feu de tout bois), et surtout, elle alimentait les caisses de l'école à peu de frais, pour aider les élèves en difficulté - lors des voyages scolaires. C'était très gai de voir le préau transformé en salle de danse.

Pour les films, nous allions au cinéma. Ce n'était pas toujours très gai (Scènes de la vie conjugale, le fantôme de la Liberté, Cadavres exquis...) - ou à des animations théâtrales. Finalement, on avait des représentations ou des conférences (courtes) au lycée aussi, sur la poésie, sur le bouddhisme, sur l'université (évidemment), sur la guerre du Vietnam aussi...

Maintenant, nous partageons nos souvenirs sur facebook, mais avec le temps, le rythme des échanges s'est ralenti.

Écrit par : Pivoine | mercredi, 11 avril 2018

Mais Jules Ferry, évidemment, ça a une autre classe que mon petit lycée (que j'adorais pourtant) à moi...

Écrit par : Pivoine | mercredi, 11 avril 2018

Il me semble que les souvenirs du Goût sont défaillants sur un point bien plus important que la fréquentation de l'aumônerie :
"Pour ce que je me rappelle du lycée Jules Ferry et des quelques relations que j’y avais nouées, je dirais que comme à Jacques Decour, le mélange n’était pas particulièrement en faveur de l’aumônerie…
Il y avait bien quelques Africains qui n’étaient ni juifs ni chrétiens mais rien de significatif et ils ne se distinguaient pas dans la foule de mécréants que nous étions quasiment tous…"
On ne voit pas dans ces quelques lignes la différence essentielle entre les deux lycées : dans les années 60 il n'y avait que des garçons à Jacques Decour (comme à Condorcet), que des filles à Jules Ferry (comme à Racine).
La mixité était une grande nouveauté : il y avait cependant depuis 1958 une annexe mixte de Jules-Ferry, rue de la Jonquière, et un lycée mixte Porte de Clichy, Honoré de Balzac (selon Wikipedia depuis 1952 environ, annexe Bessière lui aussi de Jules-Ferry à l'origine).

La grand-messe au Gaumont n'a peut-être pas eu lieu très souvent : j'ai le souvenir certain d'une séance, incertain d'une autre...

Écrit par : Dame Marthe | jeudi, 12 avril 2018

Ma note est ambiguë sur ce point.
Je ne prétends pas qu'il y eut des Africains à Jules Ferry, je sais bien qu'à Jules Ferry il n'y avait que des filles.
C'était d'ailleurs l'intérêt principal que lui trouvaient les garçons de Jacques Decour.
J'avais déjà si longtemps parlé de cet aspect des choses qu'il était évident pour moi que tout le monde savait que ces lycées n'étaient pas mixtes.
Le seul lycée mixte que j'ai connu était le lycée Michelet qui n'était pas parisien.
Et encore, c'était une mixité du type "pâté d'alouette".
Un cheval pour une alouette...

Écrit par : le-gout-des-autres | jeudi, 12 avril 2018

M'étonnerait qu'il y ait eu une "grand-messe" au Gaumont ! Plutôt une rencontre entre aumôneries ou pastorales. Le quota des non-catholiques à l'époque n'était pas aussi important que tu le crois, cher Goût. Et sans doute as-tu eu tort de bouder ces rencontres loin d'être basees sur la messe ! Tu y aurais peut-être croisé Dame Marthe ou quelque autre jeune fille dont la jupe d'alors laissait deviner de très jolies gambettes... Moi qui aie vécu les réunions fort rares entre St A. (filles) et St Truc (garçons), c'était assez drôle.

Écrit par : lakevio | jeudi, 12 avril 2018

"Le quota des non-catholiques à l'époque n'était pas aussi important que tu le crois, cher Goût."

C'est juste que ce coin de Paris était très "mélangé" et même si la majorité de la population était catholique, la distribution des croyances était très variée.
J'ai côtoyé pendant toutes ces années nombre d'Arméniens, d'orthodoxes, de juifs, moins de musulmans au lycée mais nombreux dans le quartier et même quelques animistes sans parler de communistes (n'oublions pas que le communisme est une sorte de religion), d'athées et énormément de copains qui, comme moi, n'avaient rien à cirer de toutes ces affaires, trop occupés par les devoirs et la curiosité.

Écrit par : le-gout-des-autres | jeudi, 12 avril 2018

La tradition laïque dans l'enseignement est ou était beaucoup plus ancrée en France que chez nous, terre des guerres scolaires s'étant terminée dans un Pacte scolaire plutôt fumeux... Et une flopée de réseaux ...

Écrit par : Pivoine | jeudi, 12 avril 2018

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