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jeudi, 31 mai 2018

On m'a vu ce que vous êtes...


Marquise a fini en EHPAD...

mercredi, 30 mai 2018

Couché !

Emilia-Celina a écrit une de ces petites notes dont elle a le secret.
Une de ces notes quoi m’amènent à me demander d’où elle sort tous ces kWh qui l’animent sans répit du matin au soir, un peu comme les gosses mais en un peu plus vieux.
Elle avait hier des démêlés avec la raideur du dos de son époux.
Le jardin est trop bas ?
Qu’à cela ne tienne ! Élevons le jardin à hauteur de bras !
Aussitôt dit, aussitôt fait.
De tempérament aussi fainéant qu’affectueux, j’aimerais une invention comme ça pour aller au lit.
Je m’appuierais tout contre, des bras me serreraient et me maintiendraient jusqu’à la position couchée.
Ça, vraiment ça me plairait.
Puis j’y ai un peu réfléchi.
Je me suis aperçu que je vivais avec cette invention.
Elle fait ça très bien.
Je suis marié avec elle…
Bon, en réalité, au départ c’est moi qui la maintenais jusqu’à la position couchée.
Bref, on s’est arrangé pour que ça marche à tour de rôle.
Maintenant, nous aurions bien du mal à le faire.
Oui, notre dos aussi devient rétif à l’effort…
La lumière de mes jours me rappelle à l’instant cruellement que mardi prochain on allait justement me faire ça.
Me coucher sans que j’aie à le faire tout seul.
Hélas pour m’étriper !
Ouaip ! Une fois de plus !

Je me dis à l’instant que le problème de l’anesthésie, ce n’est pas d’endormir le client.
Le premier candidat à la députation venu fait ça très bien.
Non, le vrai problème de l’anesthésie, c’est plutôt de réveiller le client…

mardi, 29 mai 2018

Le siège ne s'use qu'assis.

De rien Mab, mais tu devrais écrire quand même...

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Hier j’ai pris le bus tout seul !
Pas celui là qui est le 80 que je prenais à Jules Joffrin, Mairie du XVIIIème, il y a... Bref, tout ça...
Oui, je suis allé tout seul voir l’anesthésiste à l’hôpital !
Parfaitement ! Tout seul !
Alors j’ai pris le bus.
J’ai parcouru pratiquement toute la ligne du 26, de Saint Lazare à Maraîchers.
La chaleur faisait un effet terrible sur les passagers.
Je me suis mêlé d’une engueulade lancée par une femme particulièrement acariâtre qui hurlait parce que qu’une autre femme lui avait proposé de poser ses sacs à côté pour qu’une troisième puisse s’asseoir…
L’acariâtre hurlait de plus en plus fort au point de m’empêcher de regarder les autres passagers.
Je lui ai donc dit « Je comprends bien que vos sacs aient besoin d’être assis mais normalement, les sièges… »
Elle a hurlé encore plus fort.
Alors ça ma fait rire.
Plus je riais, plus elle hurlait.
Les autres passagers se sont mis à rire aussi alors l’acariâtre est descendue en insultant tout le monde.
Heureusement car ça m’a permis de surprendre une réflexion étrange venant de qui la proférait.
À côté de moi, un couple « mixte », un Gaulois et une Chinoise d’âge mûr.
Le bus passe à la station Jaurès, au dessus du canal.
Sur les quais, sur chaque chemin de halage on voit des tentes, beaucoup de tentes.
La dame me les montre et je lui dis « ce sont de pauvres gens… »
Avec un accent prononcé elle me répond « Oui mais quand même, on devrait les renvoyer chez eux ! »
Que lui répondre...
Je passe sur la visite à l’anesthésiste, ce n’est pas ce « marchand de sable » là qui va m’endormir et c’est dommage car cette jeune femme, Africaine née au Nigéria et dont les parents se sont arrêtés en France, cette dame donc, a les plus belles mains que j’ai jamais vues.
Je le lui ai dit et elle a aimé alors nous avons papoté au point qu’elle ne m’a pas dit qu’il y avait encore une étape à ma visite.
Au retour, il faisait encore plus chaud dans le bus et j’ai vu une scène qui m’a fait comprendre ce qu’avait dû endurer la lumière de mes jours avec votre serviteur.
Dans l’allée centrale, debout, un jeune couple.
À peine vingt ans à coup sûr.
Elle : Une très jeune femme, petite, mate, très brune à cheveux longs coiffée d’un chignon assez lâche, des yeux presque noirs.
Lui : Grand, un teint « salade de châssis », cheveux châtains clairs, yeux bleus, la chemise ouverte sur un torse aussi velu que mon lavabo.
A chaque cahot, elle l’embrassait sur le torse, lui passait la main sur le cou, se collait à lui pour montrer que c’est lui le vrai soleil de la saison.
Et lui, s’éventait de la main, baissait de temps à autre la tête pour lui baiser la chevelure mais on voyait bien qu’il souffrait.
S’il n’avait pas été amoureux, ce qui se voyait car il n’aurait pas regardé un gâteau avec plus de désir dans les yeux, il l’aurait repoussée, j’en suis sûr.
Je suis arrivé à mon rendez-vous avec Heure-Bleue – Non, on est juste allé au Monop’, pas à l’hôtel- juste pour lui dire que j’avais un message de l’hôpital qui disait que je n’avais pas été « numérisé », quoi que cela veuille dire…

lundi, 28 mai 2018

Le parfum des vers ou l’odeur des pieds ?

lakevio.jpg

Ce quatrain est idiot et sombre en la nécrose

C’est le parfum des vers  qui parfois sent la rose
Mais c’est l’odeur des pieds qui souvent m’indispose.
Je ne vous dirai rien du mauvais temps morose
Qui me pousse à froisser la fleur de passerose.

Cela dit j’avoue là que j’en aurai ma dose
Avant d’avoir écrit cette première chose.
On m’a pourtant tellement  rabâché ce « Ose ! »
Que j’attends patiemment que le magicien dose

L’effort sans cet excès qui mène à l’overdose
Sans avoir à gratter le bout de cellulose
Jusqu’à ce mon doigt éprouve l'ankylose

Mais à lire ces vers je risque la cirrhose
Ils sont si maladroits que les citer je n’ose
De peur de vous saouler plus que vous rendre chose…

dimanche, 27 mai 2018

« L’homme des vieux »

bartissol-1950s.jpg

La lumière de mes jours m’a posé une question à laquelle j’étais bien incapable de répondre :
- C’était quand, le concours des capsules de lait qui donnaient l’entrée à un concert de yéyés ?
- Ben euh…
Elle a cherché, elle a trouvé.
C’était en 1962.
Elle est allée au concert en racontant des carabistouilles à sa mère.
En 1962, je suis allé « en colo ».
C’est en juillet que je m’étais fait un copain dont je vous ai déjà parlé.
Il s’appelait –et s’appelle probablement encore- Charbonnier et était orphelin et confié à sa grand’ mère.
Donc, comme Rose qui était belle et sentait bon la fleur nouvelle, il « vivait chez sa vieille aïeule où qu’y s’él’vait comme ça tout seul » comme dit la chanson.
Mais rue Ordener, pas rue Saint Vincent…
À la fin juillet il est revenu à Paris tandis que j’étais envoyé dans une autre colo.
À mon retour, j’ai revu Charbonnier à Paris, il est venu plusieurs fois à la maison avec des 33T de Johnny Halliday.
Il était fan de la série « Les rocks les plus terribles ».
Un jeudi d’octobre, alors qu’il me disait que ces temps-ci c’était la dèche chez lui, je lui ai demandé comment il avait pu aller en colo en juillet.
Et c’est cette histoire de capsules de lait qui m’a rappelé le financement  de la colo du sieur Charbonnier.
Il m’a raconté que sa grand’ mère ne buvait pas de vin mais se rattrapait sur les vins cuits.
Parfois au point de l’être elle-même à la fin du dîner…
Le Saint Raphaël mais surtout le « Byrrh » avaient sa préférence.
Le « Byrrh » et le Saint-Raphaël parce qu’ils étaient « forcis au quinquina et que ça donnait des forces aux vieux ».
Ça dura jusqu’à ce que Radio Luxembourg, pas encore RTL diffuse une campagne de publicité pour « Bartissol ».
« L’Homme des vœux » se promenant dans les rues de Paris avec la promesse de faire pleuvoir des francs sur ceux qui le reconnaîtraient poussa la grand’ mère à changer d’orviétan.
Elle se mit à écorner sa pension avec entrain à coups de litres de Bartissol.
Elle en gardait précieusement, me dit Charbonnier, les capsules dans un sachet qu’elle enfouissait au fond de son sac à main.
On ne sait jamais, des fois que « L’Homme des vœux » passerait rue Ordener…
Le sort est facétieux.
Au printemps 1962, il passa rue Ordener et croisa la grand’ mère de Charbonnier.
Elle le reconnut et sortit derechef le sac de capsules.
D’après Charbonnier, la somme gagnée fut telle que si elle lui permit des vacances en colo elle le poussa à se poser des questions sur la quantité de Bartissol sifflée par la grand’ mère.
Avec le recul de l’âge, je me dis que le matos d’avant guerre avait un foie particulièrement solide…
Je pense à lui chaque fois que j’entends « Gabrielle » alors qu’il m’a usé des diamants à écouter chez moi « Dans un jardin d’amour » .
Bref, lui aussi pensait à « ça »…