vendredi, 24 avril 2020
36ème devoir de Lakevio du Goût
10:28 | Commentaires (4)
jeudi, 23 avril 2020
Corne d'abondance...
Adrienne semble étonnée ce matin de la crédulité des hommes chinois.
Ça m’arrange car elle me donne l’idée de la note d’aujourd’hui.
On voit bien là que c’est une femme, étonnée de la naïveté masculine alors que je suis presque sûr qu’elle n’est pas vraiment surprise de la crédulité des filles qui lisent avec attention les ouvrages de Mme Tessier.
Elle dit donc ce matin, dans une note brève et concise comme d’habitude, son étonnement de voir le Chinois croire en des billevesées comme l’efficacité de la bile d’ours ou de la corne de chèvre.
Elle semble oublier que le Chinois, comme une majorité de mâles de l’espèce humaine, étant obnubilé par sa capacité à caser « la petite graine » dans la femelle de l’espèce, il en déduit que la corne de rhinocéros est l’outil adéquat.
Il l’extermine donc avec opiniâtreté, le dernier ayant été abattu pour sa corne il y a peu.
Il y a bien des années, à l’époque où il y avait encore un éléphant dans la ménagerie du Jardin des Plantes, j’y ai vu un printemps où je promenais l’Ours qui, à l’époque écoutait son père.
Mieux, il le croyait…
C’était un vrai printemps, de ceux qui remuent les sens, même ceux des animaux en captivité.
Nous nous sommes arrêtés au bord de la fosse aux ours et une chose m’a frappé : La durée du câlin, le truc qui laisse présager une santé (et un outil...) de fer.
La croyance actuelle du Chinois porte sur la lutte contre le coronavirus mais je soupçonne qu’elle n’est pas tombée du ciel ces jours-ci.
Je me demande si la bile d’ours n’a pas déjà été prévue comme complément biochimique efficace pour le câlin longue durée, le fameux « plusse que c’est long, plusse que c’est bon. »
C’est le genre de pas facilement franchi par l’homme toujours inquiet de sa solidité...
Je ne dirai rien de la corne de chèvre dont je vois trop bien quel substitut elle image.
Je retire de toutes ces âneries véhiculées depuis des millénaires que les femmes doivent être bien contentes que les rêves de leurs mecs restent des rêves.
Je les vois déjà horrifiées à l’idée de nuits passées avec un homme doté d’une endurance d’ours et d’une corne de rhinocéros.
L’importance des choses dans l’esprit des hommes – je parle là de la moitié mâle de l’espèce- n’est pas forcément démontrée par la science mais plutôt mythifiée par ses craintes.
L’objet de la principale crainte n’étant pas protégé par son chapeau mais par son caleçon…
09:59 | Commentaires (2)
mardi, 21 avril 2020
Devoir de Lakevio No 35.
De « confinement » à « enchaîné » il n’y a qu’un songe.
Cette photographie du Russe Gueorgui Pinkhassov vous inspire-t-elle ?
Ce serait gentil de commencer ce qu’elle vous a inspiré par cette remarque d’Oscar Wilde :
« Discerner la beauté d’une chose est le plus grand raffinement que l’on puisse atteindre »
Et si vous le terminiez par ces deux vers d’Agrippa d’Aubigné
« Mon penser est bizarre et mon âme insensée
Qui fait présente encor’ une chose passée. »
Entre les deux, libre à vous.
Ramassage mardi seulement car Adrienne veut montrer quelque chose lundi.
Eh oui, je fais attention à ce que me disent mes lectrices chéries…
« Discerner la beauté d’une chose est le plus grand raffinement que l’on puisse atteindre »
Il avait drôlement raison Oscar Wilde…
J’en fus totalement convaincu quand elle m’a demandé, comme souvent, d’attacher la chaîne au bout de laquelle glisse ce petit cœur d’argent offert pour un anniversaire.
Puis j’ai regardé le résultat.
Parfait, comme toujours.
Je n’ai pas comme j’en avais une envie furieuse, posé mes lèvres sur ce cou, poussé par ces vers de Rimbaud qui me sont immédiatement venus à l’esprit quand j’ai relâché le fermoir :
« Un petit baiser, comme une folle araignée,
Te courra par le cou...
Et tu me diras : " Cherche ! " en inclinant la tête,
Et nous prendrons du temps à trouver cette bête
Qui voyage beaucoup... »
Et j’ai eu du mérite, parce que, mon dieu… chaque fois que je pose le regard sur ce cou, sur cette peau, une idée de promenade me vient.
Pas de bête marche à pied, non.
Il s’agit plutôt de tracer un chemin de petits baisers.
Parsemer cette peau si tentante de gouttelettes chaudes que j’aime poser de mes lèvres et qui la font frissonner.
Je me demande si elle ne me demande pas d’attacher cette chaîne pour être inondée de cette averse chaude de petits baisers.
Je crois même qu′elle me demande d’attacher cette chaîne qui loin de l’entraver la laisse s’échapper dans d’autres contrées d’où je me sens par moment banni bien qu’en étant l’acteur.
Les années s’entassent malgré moi mais ne parviennent à effacer de ma mémoire ce qui en fait le sel et le miel.
Les articulations les supportent moins bien que la pensée qui, de souvenirs en sensations, donnent raison à Agrippa d’Aubigné qui devait être en proie aux mêmes tourments pour écrire
« Mon penser est bizarre et mon âme insensée
Qui fait présente encor’ une chose passée. »
07:12 | Commentaires (25)
samedi, 18 avril 2020
35ème devoir de Lakevio du Goût.
Lectrices chéries, ramassage du devoir mardi seulement car Adrienne veut montrer quelque chose lundi.
Eh oui, je fais attention à ce que me disent mes lectrices chéries…
De « confinement » à « enchaîné » il n’y a qu’un songe.
Cette photographie du Russe Gueorgui Pinkhassov vous inspire-t-elle ?
Ce serait gentil de commencer ce qu’elle vous a inspiré par cette remarque d’Oscar Wilde :
« Discerner la beauté d’une chose est le plus grand raffinement que l’on puisse atteindre »
Et si vous le terminiez par ces deux vers d’Agrippa d’Aubigné
« Mon penser est bizarre et mon âme insensée
Qui fait présente encor’ une chose passée. »
Ce serait parfait.
Entre les deux, libre à vous.
13:15 | Commentaires (8)
vendredi, 17 avril 2020
Déconfinement…
À l'aller, l'Opéra :
Au retour, la République :
Hier, on a profité de ma toux persistante pour aller voir notre médecin.
C’était super !
Pour une fois qu’on avait une excuse pour se balader en plein printemps dans une ville déserte et magnifique…
Les bus étaient quasiment vides et gratuits !
Nous ne les avons attendus que peu de temps et le trajet fut aussi long que d’habitude mais bref.
Je sais, lectrices chéries, ça laisse une impression étrange cette formulation mais c’est comme ça, nous avons parcouru le même nombre de kilomètres mais en un temps record.
Le temps était « magnifique et le soleil radieux qui illuminait une ville dont les rues quasiment vides disaient le drame qui frappait le pays » comme disent les bouquins de la collection Harlequin.
Bon, il faisait beau et les piafs du square du Temple cuicuitaient à qui mieux mieux qui n’avaient plus à craindre que les chats qui apparemment les dérangeaient moins que les hommes.
Le bassin, qu’on voyait depuis les grilles closes, était entouré de canards gras comme des bénédictins qui glandaient au soleil.
Un vrai printemps en somme mais sans humains pour arpenter les rues en nombre.
C’était parfait et nous avons savouré la promenade qui nous mena du square du Temple au carrefour de la rue de Turenne.
Le médecin, après m’avoir interrogé et ausculté longuement m’a donné une dose d’antibiotiques propre à assommer un cheval.
Puis, comme la lumière de mes jours était avec moi dans le cabinet, il a constaté chez elle qu’elle souffrait surtout d’anxiété.
Nous avons ensuite papoté comme chaque fois de l’état du monde.
Enfin, lui surtout de l’état de ses masques qui lui manquent cruellement et qu’il porte trop longtemps…
Nous sommes sortis et avons repris le chemin de la place de la République d’un pas tranquille sous un ciel bleu et transparent comme on ne l’avait que rarement vu depuis l’enfance.
Arrivés sur une place de la République aussi vide que la place de l’Opéra, nous avons été un peu vexés de voir que la maréchaussée nous ignora superbement.
Pas un seul contrôle !
À vous dégoûter de faire ce pénible exercice d’écriture manuscrite quasi nycthémère nécessaire pour avoir des ausweis à jour…
Nous sommes rentrés en flânant, même le bus flânait qui nous ramena de la République à Saint Lazare.
J’ai acheté en passant une bouteille de vin dans une boutique quasi vide tandis qu’Heure-Bleue achetait une baguette dans une boulangerie vide elle aussi.
J’ai préparé un dîner léger fait surtout de restes et d’un « mini-concombre » pour Heure-Bleue et nous avons attendu vingt heures et ses applaudissements qui me surprennent chaque soir.
Non que je trouve anormal d’applaudir les soutiers du pays qui le rendent vivable.
C’est seulement que je trouve bizarre d’applaudir chaleureusement ceux qu’on appelle aujourd’hui « héros », des gens qui sont infirmières, brancardier, caissières, livreurs, camionneurs, aides à domicile, etc. bref, tous ces gens qu’on a agoni chaque samedi quand on les a vus vêtus de gilets jaunes, arrosés de gaz lacrymogènes et éborgnés. L’espèce humaine est vraiment étrange…
09:06 | Commentaires (23)