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mardi, 25 juillet 2023

Le magicien dose.

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Oui, je sais…
Il y a peu, un commentaire de Fauvetta, cette lectrice chérie qui a de si beaux yeux verts, m’a « titillé la comprenette ».
Croire que le pathos est systématiquement à proscrire au profit du logos est une erreur du même type que proscrire quasi systématiquement le social au profit de l’économie...
Et toujours avec le même type d’explication «si l’économie ne va pas, on ne peut pas faire de social».
C’est l’illusion permanente que seule la raison doit présider à nos choix.
Ce type de raison qui fait que si on réfléchit aux causes qui font soudain courir les gazelles, la gazelle qui réfléchit se retrouve avec quatre crocs plantés dans la gorge...
C’est grâce au logos qu’on est allé sur la Lune mais on n’aurait pas dû oublier que c’est grâce au pathos qu’on a rêvé à aller sur la Lune et que l’espèce ne s’est pas éteinte parce qu’on a rêvé à des choses étranges et irrationnelles.
L’amour par exemple...
On aurait évité de faire en sorte que le profit ne devienne le moteur de nos actions et nous transforme en une espèce insatiable.
Nous aurions probablement abandonné l’idée de faire le premier enfant.
D’autant que depuis, à part s’entretuer « en un combat douteux » on a juste salopé notre monde.
Si le logos avait vraiment pris le dessus sur le pathos, nous aurions réfléchi aux conséquences de tous nos comportements et nos actes.
On était pourtant prévenu car, si l’on en croit la Bible, dès qu’ils furent deux, la première bavure répertoriée fut que l’un tua l’autre…

lundi, 24 juillet 2023

Il y a des jours comme ça…

Tout était presque parfait.
Je n’avais pas oublié de lui souhaiter son anniversaire dès le matin.
À peine ses yeux clairs ouverts, clairs au point d’éclairer le plafond de la chambre, je l’avais embrassée.
Je lui avais dit « Bon anniversaire, lumière de mes jours ».
Je m’étais levé, lui avais préparé son petit déjeuner.
Elle m’a dit « Tu sais quoi ? J’ai envie d’une « tropézienne », une de Cyril Lignac », excusez du peu.
Mais bon, c’était son anniversaire alors ma toilette faite, j’avais pris le bus pour aller lui chercher la « tropézienne » dont elle avait envie.
Arrivé rue Bayen, près de la place des Ternes, j’ai remonté la rue qui était d’un calme rare.
Je suis arrivé à la pâtisserie que Mr Lignac y avait ouverte.
Il y avait déjà une queue qui rappelait une boucherie moscovite en 1961.
J’ai attendu en regardant le présentoir plein de trucs qui sentaient le diabète de type II rien qu’à les regarder.
Quand mon tour est enfin arrivé, la charmante dame m’a d’entrée prévenu qu’il n’y avait plus de « tropézienne » depuis deux heures…
Alors je suis revenu à la maison car la lumière de mes jours n’aime pas les tartelettes aux fruits, les seules qui restaient.
J’ai donc repris le bus.
J’ai proposé de lui faire une tarte aux pommes, une « tarte fine » comme elle les aime.
J’ai ouvert la pâte feuilletée livrée dans la semaine.
Las… Elle était vraiment périmée au point de ne pas sentir du tout le beurre ni la pâte feuilletée.
Alors je suis descendu acheter une pâte feuilletée.
J’ai épluché et découpé les pommes qui promettaient d’être délicieuses, fondantes et tout.
J’ai légèrement saupoudré de sucre la tarte, puis y ai mis les quelques noisettes de beurre qui en assurent le côté doux nécessaire.
Je l’ai enfournée dans le four, réglé à 180°C, décidé à la surveiller pendant les vingt à trente minutes nécessaires.
Je suis allé chercher sur le Net un renseignement sur un détail sans importance.
Je me suis arrêté à la lecture des commentaires chez les uns et les autres.
J’ai été sorti de ma recherche par l’odeur de pâte « un peu trop cuite ».
Je me suis précipité, me suis rappelé que je n’avais jamais utilisé la minuterie du four qui, de toute façon fait ce qu’il veut.
Le résultat est l’illustration parfaite de « Il y a des jours comme ça… »

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samedi, 22 juillet 2023

La réalité dépasse l’affliction

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Aller sur les blogs quand il fait trop chaud, qu’on soit écriveur ou lecteur, c’es un coup à s’engueuler avec tout le monde…
Les écrits y sont incomplets, mal formulés et empreints de grogne et ne donnent pas une image enthousiasmante de « l’écriveur ».
Ce que voit le lecteur l’est au travers de sa vision du monde, celle qui tient d’abord compte de son propre environnement et n’a donc pas de raison d’améliorer  son humeur de lecteur.
C’est la porte ouverte à des échanges houleux qui ne demandent qu’à devenir tempêtueux.
C’est trop souvent la preuve que le principal obstacle à la communication reste le langage…
Bref, ce matin il fait plus frais et c’est mieux.
Cela dit, le seul œil  qui fonctionne chez moi a été rendu effrayant par un geste maladroit qui nous a conduits, la lumière de mes jours et moi, chez l’ophtalmo.
La rareté des bus, le tracé des lignes rendu approximatif par les travaux, tout cela rend hasardeuse la ponctualité de rigueur chez des gens qui vous attendent dans l’heure.
Nous avons donc pris un taxi.
Ça rapproche la fin du mois d’une semaine, facile…
Pas moyen de faire autrement vu les délais habituels pour voir ( !) un ophtalmo.
Dites-vous que quand vous venez d’entrer dans la puberté, si vous prenez rendez-vous chez un ophtalmo, il vous prescrira des lunettes pour compenser votre presbytie quand vous le verrez enfin…
J’ai donc eu la peur de ma vie quand je me suis mis férocement le pouce dans le seul œil qui voit en m’essuyant les cheveux.
À voir cet œil sanguinolent au point d’effrayer Heure-Bleue, je me suis senti devenir aveugle.
Un vrai aveugle, celui à qui il est inutile de dire « bonne nuit » vu qu’il est toujours dedans.
Sortis rassurés de chez l’ophtalmo dotée de super-pouvoirs qui s’occupe de nos yeux depuis plusieurs années, nous nous sommes arrêtés dans un café pour déjeuner et nous sommes revenus à la maison.
« Épuisés mais ravis » comme dit Aznavour dans « La Bohème ».
Le passage d’un arrêt sur une ligne à un arrêt sur une autre ligne nous a, comme toujours permis de marcher les deux kilomètres quotidiens que nous nous sentons obligés de parcourir.
Vous êtes vous déjà mis une pommade cicatrisante sur un œil ?
C’est bizarre, et surtout ça rend la vision floue parce que c’est assez gras.
Bref, je chougne comme un mec qui a quelque chose, quoooâââ.

vendredi, 21 juillet 2023

À la marquise.


Hier nous sommes allés dans le IIIème, là où nous sommes mariés il y a…
Bon... Parlons d’autre chose…
Le temps, pas celui qui nous tue, l’autre celui qu’il fait, était agréable.
Notre démarche terminée nous nous sommes mis – enfin- à la recherche d’un restaurant pour déjeuner.
Hélas, les plats proposés par les uns, les tarifs dissuasifs proposés par les autres ont failli nous laisser sur notre faim.
Nous nous sommes néanmoins arrêtés à la terrasse d’un… j’allais écrire « restaurant » alors qu’il ne s’agit que d’un établissement proposant des choses étranges dont une « tchoutchouka », sorte de « ragougnasse » méditerranéenne et d’autres « tartines » et œufs brouillés.
Nous avons donc grignoté et passé un moment agréable sur cette terrasse à l’ombre fraîche d’arbres, face au square du Temple.
Puis nous avons pris le 29 rue du Grenier Saint Lazare pour aller à la feunaque Saint Lazare à la recherche de bouquins.
Après un café, nous avons repris le bus pour rentrer à la maison.
Las… Le sort est cruel qui exige que les vieux courent plus vite que les vieux s’ils veulent s’asseoir, même aux places qui leur sont réservées.
C’est ainsi que nous avons rencontré une marquise.
Assis tout de même, Heure-Bleue à côté d’une « pétasse à lunettes Greta Garbo » et moi face à cette dernière, nous avons commencé notre voyage.
Heure-Bleue m’a parlé d’une voix éraillée par la pollution.
La « pétasse » a aussitôt saisi un masque pour s’en cacher le visage.
« La confiance règne… » ai-je dit à Heure-Bleue et à haute voix.
« Pétasse » m’a jeté un regard noir tandis que la lumière de mes jours a conclu clairement « Si on ne veut pas attraper des maux de vieux, on ne s’assied pas à côté des vieux et à leur place… »
Ambiance donc…
« Pétasse », à peine trentenaire plutôt mignonne, a jeté un sale œil à la lumière de mes jours.
C’est là que m’est revenu ce poème de Corneille « À la marquise. »
J’ai dit à Heure-Bleue.
- Tu te rappelles « Marquise si mon visage » ?
- Oui, jeunes on aimait les derniers vers. « J’ai vingt-six ans mon vieux Corneille Et je t’emmerde en attendant. »
- Maintenant on aime bien rappeler « On m’a vu ce que vous êtes; vous serez ce que je suis. »
Elle s’est levée et est descendue.
Je me suis remonté le moral en pensant que c’était peut-être parce qu’elle était vexée et qu’elle avait préféré changer de bus.
Mais je sais bien hélas que la vergogne n’est pas accessible à tous.
Cela dit, j’admets que nous sommes de vieux emmerdeurs...

jeudi, 20 juillet 2023

Proportions : Le choix des maux, le choc des faux taux…

Ne dites rien, j'ai déjà honte...

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Adrienne semble avoir peu de goût pour les devinettes posées sous forme de « QCM » dans les revues.
Pourtant, certains de ces « QCM » qui occupent les lectrices et parfois les lecteurs de ces revues que l’on disait « revues féminines » avant qu’elles ne deviennent que « magazines de mode », traduisez « Magazines dont 99%¨des pages sont des affiches publicitaires. »
L’été, on nous offre donc ces « bêtas tests » qui envahissent ces revues où on daigne leur laisser quelques colonnes entre les publicités.
Grâce à Adrienne donc, je vous propose aujourd’hui ce test que j’avais déjà proposé il y longtemps.
Il porte sur l’éternelle question qui vous agace.
Êtes vous toujours amoureuse de votre petit camarade de jeux ?
 
1/ Votre petit camarade vous dit « Je vais chercher le pain ».
a Vous attrapez votre veste, lui prenez la main et dites « Attends moi ! »
M Vous lui jetez « N’oublie pas la poubelle et de ramener de l’huile ! »

2/ Vous l’appelez pour faire le lit. Il tend le drap du dessous.
a Vous le regardez et lui souriez d’un air plus qu’intéressé.
M Vous lui dites « Et mets la taie correctement, pas comme d’habitude ! »

3/ Il vous « aide » à faire le ménage, évidemment il fout par terre le vase de fleurs. Plein bien sûr.
a Vous levez les yeux au ciel et retenez à grand peine un sourire indulgent.
M Vous lui tendez la serpillère en l’agonisant d’injures et en lui rappelant les conseils de votre mère quand vous lui avez présenté l’homme de votre vie.

4/ Il décide qu’aujourd’hui il s’occupera du repas. Il en fout partout et le repas est brûlé, même le café.
a Vous lui dites « Un yaourt et un « café des pauvres » ce sera parfait. »
MVous lui dites « Non seulement on n’a rien à manger mais en plus j’ai trois heures de ménage ! »

5/ Il revient de la visite qu’il rend à sa mère qui, comme toujours, lui a recommandé de vous jeter.
a Vous lui dites «  Bah, si tu voyais une autre femme moi aussi je te dirais de la jeter. Je la jetterai même moi-même. »
M Vous lui dites « Dis donc, tu n’as pas des sœurs ? Pendant que ta mère dit du mal de moi, je bosse ! »

6/ Vous vous préparez pour rendre visite à des amis. Vous lui demandez de l’aide pour une fermeture éclair récalcitrante. Il commence par la baisser.
a Vous lui dites avec un sourire « Bof, on sera en retard et puis voilà… »
M Vous lui dites « Mais fais attention ! Tu vas encore tout déglinguer ! » alors que vous n’avez encore rien fait.

Vous n’avez que des 
a :
- Vous avez seize ans.
- Vous rêvez.
- Vous venez de prendre un amant.

Vous n’avez que des 
M :
- Vous auriez dû divorcer depuis des années.
- Vous vivez avec votre frère.
- Vous vous demandez « Mais qu’est-ce que j’ai bien pu lui trouver, s’il n’y avait pas le loyer… »