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samedi, 15 juillet 2023

Bal masqué...

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Pour la première fois depuis bien longtemps, je n’ai pas même allumé le téléviseur et jeté un coup d’œil aux images du défilé.
C’était une habitude prise il y a longtemps, non que je fusse intéressé par la chose militaire car chaque fois que je regardais l’écran je me demandais quelle pouvait être l’impression ressentie par des veaux allant voir une exposition de matériel de boucherie…
Ce qui me poussait à allumer la télévision n’était pas non plus le commentaire de Léon Zitrone, qui flamboyait d’adjectifs qu’il était sans doute allé pêcher dans les recoins de dictionnaires passés de mode depuis la mort de Mr Littré.
Non, rien de tout cela, pas plus que l’idée de regarder à quoi mon gouvernement avait utilisé mes impôts.
Assez curieusement, ce qui me poussait jusqu’à cette année à regarder vaguement le défilé du 14 juillet, c’était le souvenir de mon père.
Celui-là même qui, rentré à la maison un 13 juillet équipé d’une paire de « semelles à bascule » particulièrement instable m’avait emmené aux Champs Élysées pour échapper à la vengeance maternelle.
Je me rappelais alors, comme si c’était hier, mon père qui était grand et fort comme Hercule, me juchant sur ses épaules comme d’autres pères, eux aussi forts comme Hercule, pour que je puisse voir le défilé.
Tout y était, des chars passant dans un vacarme assourdissant, des « méharistes » juchés sur des chameaux, des spahis à cheval.
Même des gens en tablier de forgeron qui chantaient « Sambre et Meuse » en avançant d’un pas lent.
Ce que je préférais et préfère encore, ce sont les cavaliers de la Garde Républicaine et leur fanfare éclatante accompagnée du claquement des sabots des chevaux.
Cette année, rien de tout cela.
Et ce ne sont pas les années qui m’ont empêché d’allumer la télévision.
C’est l’absence totale d’ambiance festive de la ville.
La « Ville Lumière » m’a semblée particulièrement sombre, plus occupée par une police obsédée par un « Ordre » peu menacé qu’à canaliser la liesse des Parisiens qui manifestement ne pensaient pas du tout à « liesser »…
Pas un lampion à l’horizon, pas un soupçon de musique sortant d’un bal, seul le grondement du feu d’artifice de la Ville qui ne couvrait même pas le bruit de la circulation..
Un 14 juillet qui interdit la « Retraite aux flambeaux » et des villes qui renoncent aux feux d’artifice est un pensum, pas une Fête Nationale.
La « Fête Nationale » est devenue avec le défilé la vitrine d’un supermarché de l’armement et on nous parle essentiellement de milliards d’€uros, de marché et de ventes.
Assez peu de l’amour de son pays et de l’aspiration à la paix avec les autres pays.
De fait on ne peut pas dire que « c’était mieux avant », on était moins malin.
On allait se faire tuer nous-mêmes, maintenant, grâce aux progrès du commerce, on vend aux autres de quoi se tuer entre eux et on paie des diplomates pour éviter les éclaboussures…

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mardi, 11 juillet 2023

Leçon d'histoire de lard.

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Ouais bon, j’ai honte…
J’ai compris hier soir tout l’intérêt qu’il y a à être juif ou musulman.
Ces deux adorateurs d’un « dieu unique et jaloux » ont pigé tout l’intérêt qu’on retirait à éviter de manger du porc.
Pendant très longtemps j’ai pensé que c’est parce qu’aux temps dits « bibliques », les communautés étaient petites, peu nombreuses et que bouffer un cochon malade de la trichine envoyait vite fait toute la tribu vérifier sur pièces qu’on retournait bien en poussière.
Chez les chrétiens ce dieu unique aussi n’est qu’unique mais ne nous y trompons pas, il n’aime pas trop non plus partager l’adoration de ses ouailles.
De ces trois dieux uniques en leur genre, les aficionados de deux d’entre ces uniques ont donc banni la consommation de porc.
Et c’est donc hier soir que j’ai saisi le bienfondé de cette interdiction.
Non, il n’est pas question ici de « ténia armé » ni de « trichinose » mais d’un bête problème de résistance des matériaux.
Alors que jusqu’il y a à peine quelques décennies la même mésaventure se serait soldée par des brisures d’os remises discrètement dans l’assiette.
Le truc genre « Oh mince ! Tu as vu ma Mine, le papillon derrière toi ? » tandis que, profitant du regard détourné de lumière de mes jours, j’aurais recraché les petits morceaux d’os dans mon assiette.
Las, trois fois hélas !
Hier, les années, ces s… impitoyables, ont modifié les règles !
C’est une de mes dents qui a fait les frais de l’os particulièrement solide qui meuble le travers de porc.
Même le « travers de porc thaï ».
Et me voici donc aujourd’hui contraint d’aller voir le dentiste et de le convaincre qu’il ne s’agit pas de me faire poser un implant à quatre mille €uros, ni même une couronne à cinq cents €uros, soins longs, invasifs et agressifs pour la bouche si sensible et délicate de votre serviteur.
Je crains que les intérêts de son banquier n’aillent à l’encontre de ceux du mien et que le « quenottier » ne fasse des difficultés pour procéder à une « reconstitution dentaire en résine composite »…
Je vous dirais cet après-midi ce que « la petite souris » m’a laissé sous l’oreiller.
Je pressens que c’est une facture plus qu’une pièce de deux €…

lundi, 10 juillet 2023

Devoir de Lakevio du Goût No 168.

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Cette toile de Fernando Saenz-Pedrosa, dont on a déjà vu une toile dans un autre devoir où il était question de quai de gare et d’attente, semble bien triste.
Pour quelle raison cette femme semble-t-elle si triste ?
Racontez une histoire est soyez sûres et sûr qu’elle sera lue lundi.

Ce serait bien si votre histoire commençait par « Il m’arrivait aussi de me demander si je ne m’inventais pas habilement une excuse en prétendant que j’avais déjà cessé de l’aimer. »
Et qu’elle finît par « On méconnaît terriblement la durée de l’éphémère. »
Vous êtes tranquilles maintenant, le bac c’est fini !

Il m’arrivait aussi de me demander si je ne m’inventais pas habilement une excuse en prétendant que j’avais déjà cessé de l’aimer.
De fait, son air boudeur m’agaçait depuis quelque temps.
J’avais trouvé la chose charmante les premiers jours.
Cette jolie moue qui donnait illico envie de poser ses lèvres dessus, ce regard baissé qui plaît tant aux hommes parce qu’il leur donne cette impression de soumission que beaucoup aiment ressentir.
Hélas, la première semaine passée, essentiellement au lit il faut bien l’avouer, cette habitude était devenue à mes yeux un tic.
Un tic que j’avais du mal à supporter.
Tout était chez elle prétexte à bouderie.
Le choix de l’endroit où traverser une rue « Pourquoi tu veux pas aller jusqu’au prochain feu ? » et hop ! Bouderie !
Ne parlons pas de celui du restaurant…
Elle le choisissait, on y entrait, on s’y asseyait, on demandait quelques renseignements au chef de rang et d’un coup, sans motif sérieux, elle décidait « Non ! Ça ne me dit rien ! Viens mon chéri on va ailleurs ! »
En réalité, je ne sais ce qui m’avait poussé à tomber amoureux de cette gamine capricieuse et finalement mal élevée.
À peine deux semaines s’étaient écoulées depuis notre rencontre et j’en avais assez !
Aujourd’hui je lui avais donné rendez-vous pour lui signifier qu’il était plus prudent de « prendre un peu de recul » pour employer un euphémisme bien connu.
Je la regarde, elle est déjà arrivée et je la vois.
Elle s’entraîne manifestement à la première bouderie de la journée.
Elle va avoir une bonne raison de bouder cette fois.
Elle va se rendre compte soudain que, comme dit Romain Gary « On méconnaît terriblement la durée de l’éphémère »…

samedi, 08 juillet 2023

168 ème Devoir de Lakevio du Goût

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Cette toile de Fernando Saenz-Pedrosa, dont on a déjà vu une toile dans un autre devoir où il était question de quai de gare et d’attente, semble bien triste.
Pour quelle raison cette femme semble-t-elle si triste ?
Racontez une histoire est soyez sûres et sûr qu’elle sera lue lundi.

Ce serait bien si votre histoire commençait par « Il m’arrivait aussi de me demander si je ne m’inventais pas habilement une excuse en prétendant que j’avais déjà cessé de l’aimer. »
Et qu’elle finît par « On méconnaît terriblement la durée de l’éphémère. »
Vous êtes tranquilles maintenant, le bac c’est fini !

jeudi, 06 juillet 2023

L’insoutenable légèreté de lettre

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Mon monde s’effondre !
Connaissez-vous Claude Askolovitch ?
C’est un journaliste qui tient une chronique quotidienne sur Arte et nous donne sa revue de presse chaque matin sur France Inter.
Ce Monsieur, un des peu courants journalistes qui savent voir et dire dans les nouvelles lues dans la presse ces petits instants de poésie, de tristesse ou de tendresse que peu voient.
Il ne cède pas à la mode de l’indignation sans lendemain ou à la tentation de s’étendre complaisamment sur l’aspect économique du beau temps bien qu’il ait suivi l’enseignement de l’économie à l’Université de Paris-Dauphine.
Il choisit soigneusement ses mots et « cause beau la France » sans affectation ni abus d’afféteries diverses.
Il se rappelle à propos l’accord du participe passé avec l’auxiliaire avoir et n’oublie pas que « la concordance des temps » a son importance.
Ce journaliste, je l’écoute dans le calme matutinal de la maison chaque matin, qui me repose de l’ouverture inévitable de « la boîte à clichés » de l’émission précédente.
Émission où un invité vient régulièrement expliquer pourquoi l’échec retentissant de la politique appliquée est une brillante réussite du gouvernement si l’invité est de la majorité ou seulement un échec si l’invité est de l’opposition.
Pourquoi donc mon monde s’effondra-t-il ce matin ?
À l’écoute de la revue de presse, surtout…
Sont-ce les nouvelles qui sont, comme toujours peu enthousiasmantes ?
Que nenni !
J’ai entendu Claude Askolovitch dire « les soupirails » !
Oui ! J’ai entendu ça, ce quelque chose que je ne peux même pas lire sur un célèbre réseau social où l’ignorance même du mot le rend impossible à estropier !
Habituellement je me perds dans le dédale de phrases improbables que je suis condamné à réécrire sous peine de ne pas les comprendre à la relecture.
Ce matin, c’est en conjectures que je me suis perdu en entendant Monsieur Askolovitch coller ce coup de pied magistral dans la grammaire, lui qui cause si bien habituellement.
De fait je n’avais rien à vous dire ce matin mais ce « les soupirails » m’a sorti brutalement de ma rêvasserie matinale.
Sinon, je vous aurais parlé de la galerie Vivienne où nous sommes allés prendre un café après avoir mangé une « pita » garnie de « falafels »  dans le passage des Panoramas.
Puis de notre passage par la galerie Colbert, voisine de la galerie Vivienne, calme comme rarement et où la statue de « Eurydice mourante » nous amène à comprendre pourquoi Orphée est allée la chercher jusqu’en enfer…