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mercredi, 16 août 2023

C'est pas beau de tirer la langue

Mais il y a des moments où...

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Ce matin, avant de venir papoter ici, j’ai nettoyé une gamelle que j’avais mise dans le réfrigérateur, pensant user de la sauce plus tard.
Comme c’est vraiment « plus tard » voire « trop tard », je l’ai jetée.
Dans la poêle, j’ai retrouvé quelques coquillettes en me demandant d’où elles pouvaient bien venir parce que le plat n’était pas accompagné de pâtes.
Alors que je séchais sur un sujet de note, ces quelques pâtes m’ont rappelé une « soupe aux alphabets », celle concoctée par ma mère.
Bon, vous connaissez un peu ma mère, je vous en ai déjà touché deux mots.
Enfin, dix mille mots…
Pour elle, une soupe devait « tenir au corps » et pour qu’une soupe « tienne au corps » une pelle de terrassier devait tenir debout dans l’assiette.
Pas même besoin de mettre une assiette creuse, elle ne risquait pas de sortir de l’assiette même en y mettant deux louches…
Mais il nous est arrivé, à mon père, mes sœurs et moi, d’apprécier une soupe particulière.
Celle de certaines fins de mois.
Genre « fin de mois le dix-huit », vous voyez ?
Là, ma mère, malgré tous les trésors qui encombraient son imagination fertile était à sec.
Et pas seulement de sous…
Et elle trouvait quand même.
Ce n’est que quand nous avons été plus grands qu’on s’est aperçu que par moment, les parents tiraient salement la langue.
Comme dans les périodes de vraie dèche, elle économisait même sur les pâtes dans les soupes, il reste une soupe aux « alphabets » que nous avons tous préférée.
Elle consistait en une soupière pleine d’eau qu’elle faisait chauffer puis, quand l’eau frissonnait, elle y mettait un « bouillon Kub ».
Quand il était parfaitement dilué dans l’eau frémissante, elle y jetait une poignée « d’alphabets » et touillait jusqu’à ce que les pâtes soient cuites.
La dureté des temps conduisant à gratter même sur le gaz, ça nous arrangeait parfois car les pâtes n’étaient pas encore transformées en colle quand la soupière arrivait sur la table.
Même mon père était content car la soupe n’avait pas ce petit côté « vengeance » qu’elle lui bricolait souvent.
Nous aussi car, pour une fois, on n’avait pas droit à une soupe qu’on pouvait manger à la fourchette.
Ma mère était contente aussi car la « soupe aux alphabets » avait un avantage supplémentaire qui ravissait ma mère ces mois-là :
Le « bouillon  Kub » dispensait de saler la soupe, repoussant le moment fatidique, redouté par tous les habitants de l’immeuble, moment consacré par le dicton « plus de sel, plus de sous ! »
Pourtant, dieu sait que ma mère pouvait faire une soupe de légumes délicieuse et surtout sans pâtes.
Mais la conjonction astrale qui la décidait était rare, très rare…
Il fallait que ce ne soit pas un « jour Gaby » mais un « jour Lemmy ».
Il fallait que les « heures sup » aient été rentables et n’aient pas entraîné le duo « Fatigue-mauvaise humeur » chez mon père, que nous quatre ayons été « sages ».
Bref, pas la conjonction fréquente…

mardi, 15 août 2023

Le service d’ascète creuse…

Ne dites rien… J’ai honte…

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Hier, nous avons sacrifié au dieu « Flemme ».
Nous sommes partis à pied vers la ville la plus proche, soit à neuf cents mètres pour y faire quelques provisions.
Pourquoi cette image du bouquin de Pouchkine « La fille du capitaine » et « l’Iliade » d’Homère ?
Tout bêtement parce que nous nous sommes lancés dans une aventure gustative !
Et une sacrée aventure, mine de rien.
Poussés par une furieuse envie de ne rien faire, pas même préparer des pâtes, nous avons décidé de nous arrêter avant le monstrueux supermarché où nous allions.
Nous nous sommes donc arrêtés pour acheter un semblant de repas chez Mr Mac, di « Do ».
Nous avions pensé à un détail d’importance, amener avec nous une bouteille d’eau minérale pour éviter l’eau du robinet de ce « restaurant » vendue si cher que le demi-litre est facturé plus cher que le mètre cube que nous vend la Ville de Paris.
J’ai eu aussi la confirmation d’une chose que je pressentais après quelques expériences avec Merveille et P’tite Sœur..
« C’est prouvé » comme disent les revues qui se piquent de science pour vous raconter des carabistouilles, le « nugget » de poulet est au poulet ce que le surimi est au poisson.
Autant dire que c’est pour ces choses étranges qu’on a intégré au français le mot « ersatz ».
Ça se mange avec un seul effort : La volonté.
Non, n’allez pas vous imaginez qu’un être humain de plus de huit ans doté d’un peu d’entendement peut trouver un intérêt quelconque à ce… ce… j’allais écrire « ce plat », non mais quelle inconscience.
De fait, après avoir franchi la barrière de ce qui était censé être une panure « crispy » et n’était que molle, façon « pain de bord de mer », j’ai eu la surprise d’avoir sur la langue une chose étrange, aisée à mastiquer plus qu’à avaler dont il était impossible décider si on avait affaire à une purée vaguement carnée ou à de la viande qui avait échappé de peu à la poubelle.
Les frites étaient reconnaissables, c’est déjà ça.
Heureusement, le « repas » se termina par un dessert qui conduit directement dans l’enfer du diabète et des artères rigidifiées par les plaques d’athérome en acier trempé.
Ce truc infernal, sucré et frais, trop sucré, très frais et gras comme un archevêque est un péché auquel nous succombons de temps en temps.
Malgré le « repas », ce fut agréable car il fut pris à la manière des clochards, sur un banc, à l’ombre et entouré de fleurs.
Nous avons pu ensuite acheter des choses comme un « chou chinois » et des « tomates de Crimée » que nous mangerions le soir même « à la croque et au sel » sans autre préparation qu’un rinçage soigneux.
Une journée où nous avons parcouru près de deux kilomètres à pied dont au bas mot six cents mètres de couloirs, si on en croit « G. Maps ».
Voilà voilà…
Si vous vous demandiez comment remplir une page avec autant de vide qu’un discours électoral, relisez bien cette note, vrai devoir d’écriture.
Enfin… Écriture, si l’on peut dire, des mots mis bout à bout, quoâââ…

dimanche, 13 août 2023

Freddy

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samedi, 12 août 2023

La muse erra tôt…

Eh ! C’est le weekend du 15 août, alors, hein…

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Ce matin je sifflotais en mon for intérieur quelques mesure du concerto pour violon en ré majeur de Beethoven.
Je dispose encore de la vieille version sur un « vinyle » RCA Victor, interprétée par Jascha Heifetz en 1959.
Ce disque m’avait été offert par mon père alors que j’étais encore gamin…
En « sifflottant in petto », ça m’est revenu comme un coup de pied en pleine figure.
J’étais en cinquième et nous avions encore une heure de cours de musique par semaine.
Le prof de musique cette année là était un vieux – tout le monde me paraissait vieux en ce temps-là – un vieux particulièrement grincheux qui nous répétait chaque semaine « J’ai raté mon prix du Conservatoire de Musique de Paris », il disait tous les mots, et finissait immanquablement par « Tout ça à cause de la crampe du pianiste qui m’a paralysé la main droite… ».
Ce jour là, il demanda à nombre d’entre nous ce que nous écoutions et ce que nous aimions particulièrement.
Il reniflait de dédain quand l’un ou l’autre parlait des Beatles ou pire, de Johnny Halliday.
Il y avait évidemment quelques copains qui, forts de leurs cours de piano ou de violon citaient des compositeurs ou des œuvres dont nul n’avait entendu parler à l’exception du prof et d’eux.
Bref, des « fayots »…
Quand vint mon tour, je lui parlai du disque offert il y a peu par mon père, « J’aime le concerto en ré majeur de Ludwig van Beethoven avec Jascha Heifetz sous la direction de Charles Munch » !
Fier d’avoir tout retenu je ne me sentais plus pisser comme disaient tous ces traîtres que je prenais pour des copains…
Las, ce fut la douche froide, que dis-je froide… Glacée !!!
Pourquoi ?
Parce que ce c… de prof lâcha plein de mépris « C’est le type même du concerto mauvais ! »
J’ai osé lui demander « Mais pourquoi ? » parce que quand même, mon père que je ne prenais pas encore pour un imbécile, n’était pas un ignare en matière artistique.
Il se contenta de hausser les épaules, renifla de mépris et passa au suivant qu’à ma grande satisfaction il noya sous les sarcasmes à propos de « la France submergée par un « tuiiiste imbécile et des « yé-yé » tout aussi imbéciles ».
Voilà où mènent quelques mesures de ce concerto qui me revient en mémoire régulièrement quand je cherche quelque chose à vous dire.

vendredi, 11 août 2023

Aujourd’hui, le moi doute…

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Aujourd’hui, le moi doute…
Ouais, je sais mais c’est le bon moment, alors hein...
Aujourd’hui, foin de choses graves et importantes comme le langage des collégiens dans le bus.
Vous rappelez vous « l’Affaire Aranda » ?
Cette vieille affaire dans laquelle fut vilipendé, non le coupable du scandale mais celui qui l’avait dénoncé ?
Eh bien, je sens poindre une histoire du même ordre.
La presse a dévoilé il y a peu des choses qui normalement devaient rester cachées.
Que croyez-vous que furent les réactions du parti auquel appartiennent les personnages mis en cause ?
« Il y a une taupe dans le parti ! » pleure-t-on dans les couloirs de l’Assemblée.
« Un traître renseigne la presse ! » gémit un autre dignitaire.
« Et en plus il a des billes ! » s’effraie à juste titre un troisième.
« Nous assistons à une véritable tentative de déstabilisation » pleure un ministre qui va jusqu’à parler « d’instrumentalisation ».
Je ne sais même pas comment il arrive à dire « Instrumentalisation » tout en s’étranglant d’indignation.
Au moins ça prouve que le ministre n’est pas dyslexique…
Bref, le fautif n’est pas celui dont le comportement est sujet à caution.
Le coupable est la presse qui ose le dire.
Il faut dire que notre grand chef à tous n’a pas l’air trop malin dans cette affaire.
Il s’était déjà rendu célèbre avec quelques remarques du genre « arrêtez de vous plaindre » assénée à une vieille dame qui trouvait que moins de huit cents €uros mensuels de retraite, ça rendait les fins de mois trop proches du début du même mois…
Il aurait dû se mordre la langue et se rappeler qu’il touchait chaque mois près d’un an et demi de la retraite de cette dame mais non, il engueule quelqu’un qui pourrait être sa grand’ mère..
Il ne sert manifestement à rien de tartiner sur celui qui nous avait promis une « République exemplaire », qui se retrouve avec huit ministres soumis à des accusations diverses et peu reluisantes, qui nous explique depuis de longs mois que le vieux coûte cher et en plus vit trop longtemps et que ce n’est pas avec les salaires versés à ceux qui ne sont pas au chômage qu’on va pouvoir assurer les retraites.
Il reste malgré tout très mal vu que des journaux osent dire et pointent du doigt les manquements à l’éthique des gens à qui on a imprudemment confié le pouvoir sur la foi de promesses mille fois faites et mille fois non tenues.
Et c’est cet aréopage de tartuffes qui nous exhorte à être honnêtes et économes, qui rapproche la date des retraites de celle de l’enterrement pour éviter de piocher dans le bas de laine de champions de l’évasion fiscale.
Rappelez-vous comme nous avons beaucoup ricané sur « l’Etat ENA ».
C’est seulement parce qu’on ne connaissait pas « l’Etat HEC », bien moins drôle...
Mais il y a pire, cette cécité et cette surdité qui amènent nos élites à constater avec effroi l’avancée des extrêmes droites en Europe sans jamais se poser la question de leur propre responsabilité dans cette avancée…
Les mêmes vont jusqu’à nous dire que si ces extrémistes arrivent au pouvoir, ce sera pire et ce sera notre faute.
C’est sans doute vrai mais pourquoi diable n’auront-ils rien fait pour réduire ces inégalités injustifiables et ces injustices criantes qui poussent l’électeur dans les bras de marchands d’orviétan et de lendemains qui chantent ?
Ne serait-ce pas parce qu’ils doivent remercier ceux qui ont financé leur campagne électorale.