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lundi, 31 juillet 2023

Divorce à la parisienne.

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Il y a un net divorce entre le langage et la transmission de l’information…
Je lis sur le site de voisinage où je me suis imprudemment inscrit, la proposition suivante :
« je donne des cours de la langue français »
Suivi immédiatement de :
« n'hésitez pas à me contacté. »

D’humeur taquine, j’ai immédiatement répondu

« Vous êtes sûre ? »

Eh ben mon vieux…
Un langage, mais un langage !
Je me demande si elle n’a pas appris à écrire sur « facebouc ».
Mais au moins, en ce jour de l’anniversaire de P’tite Sœur, qui a aujourd’hui dix ans, j’aurais bien commencé la journée par un bon fou rire.
C’est chouette non ?

dimanche, 30 juillet 2023

Ô bruit doux de la pluie par terre et sur les toits

pluie à Paris.jpg

Il pleure dans mon cœur
Comme il pleut sur la ville.
Quelle est cette langueur
Qui pénètre mon cœur.

Eh bien je le sais !
C’est parce qu’hier nous sommes partis joyeux prendre un bus qui ne s’arrête plus là où on va parce qu’en 2024 il y les jeux olympiques.
L’arrêt où nous le prenions a été déplacé de six cents mètres.
Puis le bus nous a arrêtés à neuf cent cinquante mètres de la station où nous allions pour des raisons voisines.
Donc, notre marche quotidienne a commencé façon marathon…
Mieux encore, tandis que nous avancions vers ce p… de boulanger, nous avons été douchés.
Enfin arrivés, la boulangerie était fermée, contrairement aux affirmations du site du boulanger…
Nous avons fait quelques courses, juste pour reprendre une petite douche et sommes revenus à la maison avec un autre bus.
Non, deux autres bus.
Arrivés devant la boulangerie en bas, j’ai acheté un « pain au levain ».
Plutôt un « pain au ciment » qui m’a rappelé « le pain d’hier » si facile à digérer selon ma mère qui ne reculait devant rien pour diminuer les frais de boulangerie de la maison et nous valut une interdiction de pain frais jusqu’à la fac.
Et voilà pourquoi il pleure dans mon cœur !
Parce que payer plein pot du pain d’avant-hier chez un boulanger qui me voit plutôt régulièrement me rend triste.
Mais bon, lundi je lui parlerai de son pain mais tel je le connais, il me fera une petite remise, toute petite la remise, sur un croissant de la semaine dernière que je jetterai à peine arrivé à la maison.
Parmi les défauts que je supporte mal, il y a ce mélange de pingrerie mal placée et d’escroquerie mal pensée.
Ça vient déjà de me pousser à changer de mutuelle car l’ex-nôtre a eu le culot de me laisser quatre-vingts €uros à payer.
Quand je lui ai fait remarquer que la dernière ordonnance de lunettes datait de plus de deux ans, ils ont dit « ouais mais… le 0% reste à charge ne marche pas pour ça… »
Quand je leur ai dit qu’en deux ans ils avaient reversé moins de 5% des cotisations perçues, on m’a opposé des directives gouvernementales bidon…
Ces quatre-vingts €uros d’économies viennent de leur coûter près de trois mille €uros de cotisations…
Bref, ce fut un peu une « journée de mince ».
Pourtant elle a été bien arrosée…

vendredi, 28 juillet 2023

Quand le droit est tordu...

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Nous avions déjà vu qu’à Saint Lazare ont été installés il y a quelques années des portillons en grand nombre, comme ceux du métro.
Quelqu’un pourtant aurait dû se rendre compte, le dernier portillon installé, que le débit nécessaire ne serait jamais atteint…
« Lire » un ticket ou un badge prend quelques centaines de millisecondes, l’ouverture des portes vitrées plus d’une seconde –si on ne veut pas les casser trois fois par jour-.
Plus de deux secondes par passager !
Sans parler de l’erreur de lecture du badge qui oblige à le reposer sur le portillon ou à passer au portillon voisin.

Un million de passagers par jour empruntent la gare Saint Lazare en trois phases d’affluence de deux heures et il n’y a pas cinquante portillons, faites le calcul…
C’est pour ça que le cahier des charges à respecter pour la RATP et d’autres réseaux de transports publics étrangers exigeait un débit de plus d’un passager par seconde.
Ces portillons sont en service et évidemment n’empêchent pas les « grugeurs » de passer.

Pour éviter sans doute l’embauche de contrôleurs et céder à l’illusion de supprimer une fraude que l’on estime à 0.9% du chiffre d’affaires de la SNCF, de brillants esprits ont « pensé » qu’engorger la principale voie d’accès au quart ouest de Paris était la solution.
Sans parler du résultat prévisible en cas de panique.
Tout ça pour gauler quelques centaines de SDF majoritairement insolvables et qui seront relâchés sans suite par le contrôleur qui sait bien qu’ils vont coûter plus cher en frais de justice que le prix du billet ou encore quelques milliers de gamins qui vont du collège à leur banlieue et ont gratté les sous du passe Navigo.
L’idée de juger comme le bon dieu, juste mais impitoyable, a sûrement présidé à cette décision pour le moins idiote.
Sans doute comme ces ingénieurs à courte vue — il y en a j'en connais... - qui seraient prêts à interdire l’existence des forces de frottement si nuisibles au fonctionnement des mécanismes sans jamais se demander comment tiendrait alors leur pantalon ou comment seraient serrés les écrous sans ces forces…
Mettre les principes au-dessus de tout, est plus souvent la preuve qu’un politicien a décidé que tous ces voyous qui prennent le train sans payer doivent être refoulés ou emprisonnés.
Oubliant avec aisance qu’eux-mêmes ne paient ni le train ni aucun moyen de transport.
Le contribuable est là pour ça, non ?
Condamner un pauvre hère qui a volé un pain semble toujours les satisfaire.
C’est surtout que ça leur évite de se poser la question de savoir pourquoi ce pauvre hère était si pauvre…
C’est tout l’art de donner une réponse idéologique qui coûte des millions d’€uros à un problème qu’on pense économique pour éviter de trouver une réponse politique à un problème social qui ne coûterait vraisemblablement pas plus cher.

Vieille habitude de politiciens si moralistes dans leurs discours et si peu moraux dans leurs actes...

jeudi, 27 juillet 2023

Un souvenir comme ça…

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Je suis arrivé tôt et je suis entré chez ma mère.
Je me suis préparé un café et j’ai pris « Mots fléchés, mots croisés, mots cachés » sur la table.
Mon dieu, quelle table…
Un bordel incommensurable car tout devait être à portée de sa main.
Et elle était petite, alors ça faisait des tas.
Elle m’a entendu et est arrivée, commençant ce que j’avais entendu dix mille fois sans y prêter attention.
« Eh bien… Au bateau… »
Aïe, la journée commence mal.
- Oui maman ?
- Au bateau…
- Oui, au bateau…
- Quoi « au bateau » ?
- Je ne sais plus… Ah si, maman disait…
- Oui…
- Je ne sais plus, mais on était bien.
- Tu veux du café, maman ?
- Oui mon fils, toi tu le fais bien.
- …
- Il n’y a plus que toi qui sais le faire, les autres…
- Bon, je vais faire du café.
- N’oublie pas la petite couche de chicoré dans le fond du filtre parce que...
- Je sais maman !!!
Je reviens avec le café.
Elle se sert, met au moins cinq cuillers de sucre, on dirait moi quand j’avais douze ans et que je revenais du lycée.
Et elle recommence.
- Au bateau…
Je soupire.
Elle prend son recueil de « mots fléchés »  et quelque chose attire mon attention.
- Passe moi tes « mots fléchés » maman.
Regard noir de ma mère.
Je soupire et dis « S’il te plaît ».
Là elle sourit. Enfin.
Je regarde et je suis effrayé.
- Tu as vu ce que tu as écrit, maman ?
- Oh tu sais, quand ton père est mort, je me suis assise là…
- Oui, mais tu as v…
- J’ai regardé le mur et j’ai attendu la mort.
- Bon, tu es là et tu as vu comment tu as fait ces « mots fléchés » ?
- Je m’en fous, j’ai attendu la mort pendant six mois…
La mort est venue dix-sept ans plus tard.
Pendant ce temps là, nous avons entendu « au bateau... » et nous n’avons pas vu que ma mère avait perdu les pédales.

mercredi, 26 juillet 2023

La disparition…

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Belle image de ces dernières années, non ?
Elle m’est inspirée par la note d’Adrienne.
Au hasard de mes lectures, j’ai appris qu’une petite ville côtière écossaise était tombée dans une dèche sévère.
Elle vivait de la pêche de crevettes et bouquets, les décortiquait, les emballait, en faisait des conserves et les distribuait dans le pays, voire les exportait.
Un économiste spécialiste du marché du crustacé plus que des dégâts de son métier s’avisa que le seul avantage de ce coin de l’Écosse était que ces crevettes y avaient élu domicile au lieu de sagement choisir de vivre dans les eaux bangladaises ou vietnamiennes.
En effet, si pêcher ces crevettes et bouquets était indispensable, les ouvriers chargés de décortiquer, et préparer ces bestioles représentait un coût qu’il fallait évidemment réduire.
Las, le côté « local » de la marque séduisant le client au penchant écologiste, client à ne pas négliger car « un sou est un sou », l’empêcha de délocaliser la totalité du travail nécessaire à la vente des bestioles.
Il eut donc une idée géniale et en convainquit l’industriel et les pêcheurs du coin.
Il fut donc décidé de les envoyer pêcher les crevettes avec des bateaux plus gros, d’en charger des bateaux encore plus gros et d’envoyer le tout au Vietnam.
Là, de petites mains vietnamiennes, appartenant à des entreprises vietnamiennes débarrassées de ces coûts superfétatoires que sont les cotisations retraite, les assurances santé, le droit du travail ou pire encore les syndicats, décortiquèrent les crevettes et les renvoyèrent en Écosse pour être enfin emballées et vendues.
Elles étaient évidemment vendues un peu plus chères, car il n’était pas question de faire cadeau au client des menus frais de transports causés par un aller-retour de la moitié de la planète.
Globalement, tout compris, l’actionnaire de la crevette est satisfait car le prix de revient de la crevette rendue dans l’assiette est plus bas donc la marge plus élévée.
On ignorera délibérément tous ces coûts cachés que sont la destruction des familles abîmées par le chômage, la dispersion des habitants pour cause de disparition des entreprises, la mort des villages écossais alentour, la paupérisation du coin.
Enfin ! Voyons ! Pensons à Mr Schumpeter et sa « destruction créatrice », qui n’enrichit pas ceux qui font désormais le travail, appauvrit ceux qui le faisaient auparavant et concourt activement au bien-être des fabricants de containers.
« Après tout », dit l’économiste, « on ne fait pas d’omelette sans casser les œufs ! »
qui ajouta in petto « du moment que je ne suis pas l’œuf… »