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vendredi, 23 décembre 2011

Le mal dominant.

Tout fout le camp et on nous a bien eus !
Nous avons récemment eu des nouvelles d’une amie perdue de vue depuis quelques années.
Hasards de la vie me direz-vous, mais quel rapport avec ce « tout fout le camp » ?
Eh bien, comme vous et moi cette amie a des parents.
Les siens sont encore de ce monde et ne semblent pas pressés d’aller dans l’autre.
Et c’est là que je me demande si on ne nous aurait pas enfumés avec des carabistouilles.
Les parents de l’amie, « Fifine » et « Coin-coin » pour les intimes et les amis des intimes, ont entamé leur dixième décennie avec entrain.
« Pfiouuu… Ça c’est beau ! » diront certains.
J’agrée, croyez-moi.
Seulement voilà, il y a un petit caillou dans ma chaussure, « scrupulus » comme disaient les Romains…
On nous serine depuis des années des conseils censés allonger une vie qui semble de plus en plus difficile.
Conseils qui semblent surtout destinés à pourrir le peu d’intérêt d’une vie de plus en plus émaillée de privations. Privation de boulot, de revenus décents, de considération –de nos gouvernants comme de nos patrons et de nos banquiers- et du minimum d’agrément.
Et pourquoi « enfumés » disais-je ?
Eh bien parce que « Fifine » et « Coin-coin », ce couple qui a tenu quand même plus de six décennies, a en plus le culot de piétiner allègrement les fameux conseils.
Non seulement « Coin-coin » a clopé assez allègrement et n’a cessé que depuis quelques années mais si « Fifine » ne buvait qu’occasionnellement quelques verres jusqu’à la retraite de « Coin-coin », nous nous sommes laissé dire que tous deux agrémentaient désormais sans sourciller leur dîner d’une bouteille de vin.

Alors, comme ça, ces deux là, mangent bien, lèvent le coude, ont fumé pendant plus de cinquante ans et se paient le luxe de fêter leurs quatre-vingt-treize ans en compagnie de leurs enfants et petits-enfants !
Alors que ceux qui suivent tous les bons conseils de frugalité et de vertu, dispensés par ceux qui ne les suivent pas, meurent plus tôt, souvent dans de mauvaises condition et regardés comme des coupables par ceux chargés de les soigner.

Alors qu’il semblerait que le fait de n’être ni maltraités ni méprisés et de disposer non de richesse mais seulement de bien-être suffit à se sentir assez bien pour vivre bien et plus longtemps.

Voilà pourquoi je dis qu’on nous a bien eus !

mercredi, 21 décembre 2011

Le prince et la libraire

L’Indien -de l'Inde- est un humain foncièrement masochiste.
En effet, déjà la métempsychose est pleine de risques insoupçonnés.

A la lumière de ce que lis à l’ouverture de mon navigateur, c’est en plus une invitation à la malchance en série pour peu qu’on n’en ait mal saisi les implications philosophiques.
Imagine, lectrice chérie, ou lecteur qui passe par erreur, tu meurs, tu renais et paf ! Tu sors du ventre d’une folle perdue qui colle te vivant – Oui ! Tu as bien lu lectrice chérie, ou lecteur qui passe par erreur: Vivant !- dans le congélateur de la maison !
C’est pas une vie...

En ces périodes où la mode de la « frénésie mémorielle » saisit tout acteur de la vie publique, il est assez logique que la première mère venue, histoire de ne pas oublier sa progéniture, pour peu qu’elle soit peu cultivée, se pique de conservation de façon un peu brutale…

Bilan, si tu as la chance de renaître, il semblerait que le choix soit assez limité, un poil de pragmatisme conduit à penser qu’au mieux, à peine dégagé du placenta, tu finis dans un congélateur .
Au pire tu renais lapin... Mais à la saison de la chasse…
A ce  propos il me revient à l’esprit qu’un jour, dans la librairie d’Heure-Bleue, deux idiotes cherchaient des opuscules traitant de la réincarnation.
Sentant chez moi « l’esprit fort » une m’assure que « Si, si, c’est prouvé ! »
Assez dubitatif, je lui fais remarquer que « Certes, mais si j’écoute tous ces fans de la métempsychose, ils ont tous été rois, grands-prêtres ou autres dignitaires, pas un n’était paysan ou esclave.».
L’autre, « fondue au noir » comme disent les djeun's,  m’affirme que « Ce n’est  pas toujours drôle car moi-même je fus sorcière et finit sur le bûcher et je t’assure ça fait très mal ! ».

Et là, mon caractère d’emmerdeur taquin reprend le dessus.
Je ne peux me retenir de lui dire «Vous avez raison, d’ailleurs  je suis moi-même la vie antérieure d’un prince de l’an 3500. »
Cette nunuche ne put se retenir et me demanda, suppliante, « Et c’est comment ??? ».
« C’est bien » l’assurais-je…
Quand je vous dis…