samedi, 18 août 2012
The end.
Les semaines passaient, nous allions au lycée et, toutes les deux ou trois semaines, nous passions l’après-midi chez elle.
Il lui était arrivé de passer pas loin de chez moi, mais comme j’habitais à l’époque un passage dont l’état n’était pas sans rappeler la banlieue d’Alep ces jours-ci, je n’avais jamais osé l’amener à la maison.
Un des ces week-ends bénis, qui commençaient le vendredi vers le milieu de l’après-midi, je montai une histoire à mes parents, à dormir debout bien sûr, une sombre histoire de copains et de sortie en forêt.
Mon père, quand il entendit parler de ne pas rentrer dormir à la maison, eut dans l’œil cette lueur que j’avais déjà vue à propos de rendez-vous et qui me fait dire aujourd’hui que je n’avais trompé personne avec cette excuse plutôt fumeuse.
Ce fut la première des seules quatre nuits que nous avons passées ensemble sur les sept mois que dura le lien qui nous attachait.
Ensemble, que dis-je, ensemble, s’il avait existé quelque chose de plus fin que le papier à cigarette, je crois qu’on n’aurait pas pu en glisser une feuille entre nous…
C’est la première que j’ai pu passer –j’allais écrire dormir, malhonnête que je suis- une nuit avec une jeune fille qui « colle ».
Après cette histoire, je ne fus abonné qu’aux coups de pied donnés par des filles qui avaient toujours trop chaud, même l’hiver.
Pourtant, c’est bien connu, au dessous de vingt-cinq degrés, il fait froid…
Qui peut bien avoir décrété que « Quand on aime, on ne colle pas » ? A part un marchand de pâtes ?
Un jour du début février 1965, alors que ses parents étaient encore absents, elle reçu un mandat et un télégramme. Elle devait acheter un billet pour Lyon, prendre le train du lendemain après-midi et « ils » viendraient la chercher.
Ce fut la dernière de ces quatre nuits.
Ce fut même notre dernière nuit…
Elle ne fut pas plus désespérée que les précédentes, mais extrêmement agitée comme chacune des nuits que nous partagions, inconscients que nous étions de la séparation prochaine.
D’ailleurs nos rares nuits étaient toujours désespérées, alors…
Le lendemain, je l’accompagnai à la gare et nous attendîmes le départ.
Nous échangeâmes un baiser, long, d’accord et nous dûmes nous y reprendre à plusieurs fois.
N’oublions pas qu’elle partait tout de même au bout du monde.
Et, idiots que nous étions, nous nous dîmes « au revoir »...
Dès le lundi suivant, je passai et repassai pendant les jours, puis les semaines suivantes, devant « the » café et devant la boutique.
Rien. Toujours rien. Jamais rien…
Un jour, vers avril, en passant devant la boutique, je vis le rideau levé.
Mon cœur tripla de volume illico.
J’approchai de la vitrine.
De parfaits inconnus rangeaient des habits sur des tringles.
Pendant des mois, près d’un an et demi en fait, j’ai pleuré dès que j’étais seul à la maison et ce, malgré des flirts assez fréquents –que voulez-vous, je suis comme ça, le badinage est chez moi une seconde nature- , .
Mais bon, comme dit Anna Gavalda, « Je l’aimais » voilà tout.
Je ne la revis jamais…
Mais ne l’ai jamais oubliée.
Je ne pense que très rarement à elle, il peut même s’écouler une décennie sans que son souvenir n’affleure et je serais bien incapable de vous dire quel est l'évènement qui l’a amené à la surface...
07:49 | Commentaires (25)
Commentaires
Je n'en reviens toujours pas, des nuits entières, à votre age!
Elle t'a oublié un peu vite la demoiselle.
Écrit par : mab | samedi, 18 août 2012
tu as pleuré près d'un an et demi malgré des flirt très fréquents!.... allons!! c'est bon!!! tu ne t'es pas laissé aller!!! à ton âge pourtant tu as dû être très malheureux! finalement vous avez eu de la chance, vous avez quand-même joué avec le feu! Mais celà c'est bien terminé pour HB qui,si la vie en avait décidé autrement ne t'aurait peut-être pas rencontré plus tard! C'était écrit!!!
Écrit par : emiliacelina | samedi, 18 août 2012
oh, mais ca finit en eau de boudin !! elle est partie bien vite, même pas une lettre ???????,
Écrit par : maevina | samedi, 18 août 2012
Si elle n'a pas écrit, c'est qu'elle n'avait peut-être pas tes coordonnées. N'oublions pas qu'à cette époque, les parents ouvraient le courrier de leurs enfants. As-tu pensé qu'elle s'est peut-être retrouvée enceinte après avoir quitté Paris et que ça a dû être un drame, pour ne pas dire une tragédie. J'évoquais pour Mialjo (au temps de ma jeunesse) deux suicides d'ados pour cause de grossesse.
Bof ! c'est que votre histoire n'était pas écrite !
Moi, les longues pages de lecture ne me gênent pas... au contraire ! J'adooooore te lire
Gwen
Écrit par : Gwen | samedi, 18 août 2012
Quelle histoire.... belle journée amicalement
Écrit par : patriarch | samedi, 18 août 2012
elle n'a jamais écrit pour dire ce qui s'était passé ? Cherche la sur FB, en tout bien tout honneur bien sûr, juste par curiosité ..
Écrit par : liliplume | samedi, 18 août 2012
Lili : je ne sais pas si HB apprécierait!!!
Écrit par : emiliacelina | samedi, 18 août 2012
Lili ! Pose tout de suite le bout de moquette que tu es en train de fumer !!
Tu veux me faire étriper ?
Tu sais que la provocation au meurtre est sévèrement punie ?
Et je regrette que la provocation à l'ngueulade sévère ne soit pas punie.
On dirait que tu ne connais pas Heure-Bleue.
Franchement, des fois les femmes sont folles...
Imagine l'air c... que j'aurais si, non seulement je la cherchais mais qu'en plus je la trouve !
Écrit par : le-gout-des-autres | samedi, 18 août 2012
Oui ?
Écrit par : le-gout-des-autres | samedi, 18 août 2012
Bon , moi , je veux la vérité , tu l'as fait ou pas ? Elle " collait " peut-être mais elle restait sage ? Alors ? Comme ça , Heure Bleue n'est bonne qu'à donner des coups de pieds ?
Écrit par : Brigitte | samedi, 18 août 2012
@Brigitte
Lis attentivement. Fais un effort !
@d.S-F
Qui êtes vous ? C'est une farce ?
Écrit par : le-gout-des-autres | dimanche, 19 août 2012
C'est charmant, triste à pleurer des nuits entières pendant de longues semaines tout en continuant à vivre, c'est d'époque ! Elle n'a sûrement jamais oublié non plus sa première histoire d'amour Mais quel intérêt aurait de retrouver une dame un peu fanée, un peu seulement, alors que c'est ce souvenir d'une jeune fille qui est le charme absolu de la jeunesse et de l'amour.
Bisous. L'Ange est parti.
Écrit par : lakevio | dimanche, 19 août 2012
dis donc, le Gout, ce com que tu n'as pas l"air de connaître, de @d.S-F, si c'était par le plus grand des hazard, ELLE qui s'est reconnue! Excuses- moi, mais si c'est le cas t'es pas dans la m...e !!!!!!!!!! Aïe! Aïe! Aïe!
Écrit par : emiliacelina | dimanche, 19 août 2012
Oups! pardon! je parlais du ha-s-ard.... avec un S .
Écrit par : emiliacelina | dimanche, 19 août 2012
Je ne sais pas pourquoi mais je me doutais qu'elle partirait à Lyon..
C'est triste de ne jamais avoir eu de nouvelles
Écrit par : ange-etrange | dimanche, 19 août 2012
zut! évidemment je voulais dire : hasard !!!!!
Écrit par : emiliacelina | dimanche, 19 août 2012
oui! je suis d'accord! quoique.... mais ce n'est pas dans ce sens que je commentais en plaisantant, c'est en pensant à HB!!!!!!!!vu ce que le goût a déjà répondu à Liliplume en retour de son commentaire!!!!!!il
Écrit par : emiliacelina | lundi, 20 août 2012
Les histoires d'amour finissent toujours mal...lalalalala...c'est les Mitsuko qui le chantent pas moi...c'est dingue comment ça s'est fini, elle aurait au moins pu t'envoyer un petit mot pour donner de ses nouvelles et dire qu'elle ne reviendrait pas! C'est pas gentil...en tout cas c'est vraiment un beau premier amour...et tu sais que ça ne s'oublie jamais!!!!il m'arrive aussi de penser au mien...merci pour cette jolie histoire le Goût.
Écrit par : mialjo | lundi, 20 août 2012
d.S-F !!! arrête de faire bondir son coeur il va frôler la crise cardiaque !!!!!!! ca va pas non ???
Écrit par : maevina | lundi, 20 août 2012
Je ne peux m'empêcher de penser qu'elle n'a pas pu reprendre contact... et que sa vie à Lyon a commencé dans la douleur.
Mais HB a ainsi eu sa chance de te rencontrer !
Gwen
Écrit par : Gwen | lundi, 20 août 2012
Je ne voudrais pas dire mais je me demande si ce n'est pas le Goût qui a eu la chance de me rencontrer !!!!
Écrit par : heure-bleue | lundi, 20 août 2012
Heure-Bleue, mon ange, tu sais que ce que tu fais, c'est du délit d'initiée...
Tu disposes d'informations que tu ne peux ni utiliser ni divulguer...
Écrit par : le-gout-des-autres | lundi, 20 août 2012
purée 34 coms!!! célèbre le Goût...bon je lis toujours attentivement, sauf que...il faudrait que je relise tout à chaque fois pour bien répondre, je m'excuse donc...très cher, mes neurones commencent à disparaître gentiment mais surement, bon alors toi tu avais son adresse, tu aurais pu lui écrire ils avaient bien dû faire suivre leur courrier...tu as dû avoir mal à ton coeur, quand même ça a duré longtemps, et elle aussi je suppose! tu devrais essayer de la retrouver puisque tu connais son école, elle peut être sur copains d'avant, ou sur trombi.com, les plus connu...mais bon suis bête, ça va pas le faire avec heure Bleue...moi il y a longtemps à sa place que je t'aurais arraché les yeux!!!!!!!! elle est très cool...
Écrit par : mialjo | lundi, 20 août 2012
c'est votre jardin secret, c'est pourquoi HB reste sereine, elle est la plus forte!!!et elle le sait!
Écrit par : emiliacelina | lundi, 20 août 2012
Monsieur le goût, vous savez que ce n'est pas toujours drôle de raconter ses 1eres amours...M'étonne même que HB ne soit pas plus jalouse ou alors, elle est plus intelligente ou plus sûre d'elle que mon mari..
Que je vous raconte -
Le jour de nos noces d'émeraude, après avoir bu 2 ou 3 coupes de champagne, nous avons parlé avec mon mari du bon vieux temps..Et, voilà t-il pas que je dis à mon mari que j'ai pendant longtemps pensé à mon 1er mec, que j'étais follement amoureuse, que le mec, lui n'essayait que me baisser ma ptite culotte, facile quand on porte des minis jupes...et qu'il m'a laissé choir, parce que je ne voulais pas lui céder, il s'est rabattue sur une copine, une "marie-couche-toi-là" (échaudée que j'étais par la catastrophe arrivée à une soeur)..
Le soir, rien ne se passe, mais, le lendemain midi, voilà t-il pas que mon mari me fait la gueule..J'insiste..Il m'en balance de toutes les couleurs....
- puisque tu as pensé à lui pendant 10 ans, c'est que tu ne m'aimais pas, et patati, et patata..
Il en est même venu à parler divorce...
- Retourne avec lui....Je sais où il habite, je vais te donner son adresse (et oui, il m'a fait marcher avec ça)...
Franchement, j'en rigolais de me voir sonner à la porte ou envoyer un mail à un mec 40 ans après, mec bedonnant bien sûr, et chauve sûrement (oui, les hommes sont souvent bedonnants, passés 55 balais (les commandes le prouvent, finis les pantalons taille 40 ou alors, très, très rare..ou très malade), marié, en pantoufle, la clope au bec, avachi dans son fauteuil préféré et "mémère" ouvrant la porte avec autour d'elle 20 petits enfants...Trop drôle..
Attention quand on raconte ses souvenirs..Il ne faut pas se croire irrésistible....La vengeance peut être un plat qui se mange froid...Il m'a fallu du temps pour calmer monsieur mon mari..Même qu'il a fallu lui faire un calin..
Écrit par : juju | vendredi, 24 août 2012
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