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lundi, 22 octobre 2012

Ticket d'enfer, finalement...

Elle avait beau faire des efforts pour faire oublier la catastrophe qu’elle avait causée, l’atmosphère était tendue autour de la table. Il faisait la gueule. Elle avait tenté de le dérider en jetant ce vers de Corneille. Il avait fait preuve d’éducation en lui donnant la réplique. Elle trouvait bizarre, quant à elle, ce type qui faisait des maths quand elle était venue mettre le souk dans son travail mais qui avait, moins d’une minute après l’avoir entendue, trouvé la réplique qui collait. Ella appréciait moyennement les « bons élèves ». Elle le regardait néanmoins, sincèrement embêtée cette fois. Lui trouvait que certes, elle était mignonne. Très mignonne, et puis elle avait payé les cafés...
Il tentait toujours d’effacer les taches sur son jeans en velours.
Elle lui aurait bien dit qu’en s’y prenant comme ça il avait de bonnes chances de transformer de petites taches brunes en grandes taches beiges mais elle n’avait pas envie de se faire rabrouer une fois de plus. Décemment elle ne pouvait pas non plus lui proposer de le faire à sa place… Bon, elle lui avait saboté son travail mais quand même.
 Lui ne se sortait pas de ses taches. Il prit les restes de ses papiers, son « araignée » en bon état et se leva. Il jeta un coup d’œil sur la table et la vit tenter de ramasser ses propres feuilles. Comme c’était une bonne âme, il fouilla dans ses poches et jeta sur la table une des deux araignées qui traînaient dans l'une d'elles. Il la salua d’un hochement de tête et partit.
Plusieurs jours passèrent, l’air s’était adouci, le fameux « été de la Saint Martin » probablement. L’air doux du milieu de l’après-midi l’incita à aller s’asseoir sur un banc dans le Jardin des Plantes pour y potasser en paix plutôt qu’aller au café. Il avait pris la sortie qui donnait sur la rue Cuvier et avait emprunté le chemin qui menait vers la grande serre pour aller jusqu’à l’allée Cuvier s’asseoir sur un banc. Il aimait cette grande allée couverte de feuilles mortes qui bruissaient à chaque fois qu’un promeneur passait dans l’allée.
Il était plongé dans son poly depuis près d’une heure quand il fut distrait par des pas dispersant les feuilles mortes avec énergie et se dirigeant vers le banc où il était assis.  
- Oh ! Salut ! Ça va mieux ?
 Il leva les yeux de son cours, vit la fauteuse de catastrophe, soupira.
- Tiens ! Encore vous ! Vous cherchez encore un café à renverser ? 
- Oh, ça va ! Arrêtez de faire la tête ! Je ne l’avais pas fait exprès ! Vous venez au café ? Je vous l’offre, comme ça je pourrai le renverser, si je vise bien, d’un seul coup vous êtes obligé d’acheter un autre poly et de faire nettoyer votre pantalon !
Content d’être distrait, mais histoire de ne pas lui accorder si facilement la victoire, il soupira, se leva.
- Bon, allons y… 
- Quel entrain… Je vais vers l’île Saint-Louis, vous m’accompagnez ?
Elle eut un sourire malicieux.
- Je connais un café au coin du boulevard Saint Germain et de la fac, les tables y sont plus grandes, ce sera moins risqué…
Ils partirent tous deux en direction de la rue Cuvier. Lui, dans un souci d’efficacité voulut descendre jusqu’au quai et le prendre jusqu’à ce café qu’il connaissait déjà.
Elle avait quant à elle plus de goût pour la promenade. Elle préférait sortir par la rue Geoffroy Saint Hilaire, continuer par la rue Linné puis redescendre la rue des Fossés Saint Bernard jusqu’au café. Elle préférait passer par un chemin qui ne soit pas constitué que de béton d’un côté et d’un quai plein de voitures de l’autre.
Il ne dit rien et suivit. Après tout il avait de grandes jambes et elle l’avait invité, hein ?
Après de longues minutes de « euh… », « dites… », vous… » , elle lui dit que ce serait quand même plus pratique s’il lui disait comment l’appeler. Le souvenir de ses notes déchiquetées et de son Newman taché faillit le pousser à répondre « Monsieur, ce sera parfait ».
Un coup d’œil à Attila qui le regardait des ses yeux bleu-gris le ramena à plus de courtoisie. Il grommela « Patrice… » d’une voix tout juste audible. Elle avait l’ouïe fine et cela lui suffit. Il apprit qu’elle s’appelait Odile.
Finalement, c’était vrai, savoir comment on s’appelle, ça facilite grandement les discussions.
Et ils allaient en avoir besoin...

 

Commentaires

voilà qui s'appelle nous faire suivre leur chemin pas à pas !!!!

Écrit par : emiliacelina | lundi, 22 octobre 2012

Ouais, je suis enthousiaste. En plus, mon Grand (mon fils) loge rue de Fossés saint Marcel alors ce quartier, je le connais. Merci pour la balade.

Écrit par : Berthoise | lundi, 22 octobre 2012

Et finalement les taches, parties ou le Newman était fichu.

Écrit par : mab | lundi, 22 octobre 2012

Je te reconnais là , tu aurais aimé qu'elle intervienne sur ces foutues taches !!!

Écrit par : Brigitte | lundi, 22 octobre 2012

bon j'espère cette fois ci qu'elle ne va pas se reconnaitre, sinon je crain le pire!!! pour HB...lol...

Écrit par : mialjo | lundi, 22 octobre 2012

la nostalgie transpire de partout dans ces lignes... Heure Bleue tu as un rouleau à patisserie ??????

Écrit par : liliplume | lundi, 22 octobre 2012

@lili

C'est moi qui fais la pâtisserie...
(mais bon, si tu pouvais éviter de remuer quand ça ne sent pas...)

Écrit par : le-gout-des-autres | lundi, 22 octobre 2012

Qui fait le "premier pas " ????? Eh eh!!! Belle journée. amicalement

Écrit par : patriarch | mardi, 23 octobre 2012

C'est curieux mais moi je ne vois aucune nostalgie, mais certains disent que j'ai un coeur de pierre

Écrit par : mab | mardi, 23 octobre 2012

Je comprends pourquoi tu dis que ce n'est pas la peine de chercher les filles, elles viennent toutes seules !

Écrit par : lakevio | mardi, 23 octobre 2012

MDR ! je ne connaissais pas cette expression !! (et je trouve que ça sent)

Écrit par : liliplume | mardi, 23 octobre 2012

Les commentaires sont fermés.