mardi, 20 novembre 2012
L’os de sèche...
Pas toujours sage, votre Goût préféré, lectrices chéries…
Votre serviteur fouinait dans ses souvenirs pour savoir par quel cheminement tortueux il en était venu à arrêter de cloper vers ses cinquante-sept ans.
Et là, le souvenir de la première « sèche », de la première bouffée et autres plaisirs vraiment minuscules lui a sauté à la figure comme un pavé sur le casque d’un CRS.
En quatrième, au cours d’un troisième trimestre bien entamé –rappelez-vous comme il faisait beau au printemps quand on entrait dans l'adolescence- un soleil de milieu de matinée, particulièrement printanier nous poussait à nous dire « C’est idiot de donner un temps pareil à un cours de sciences nat’ ».
Nous étions trois ou quatre à avoir décidé que finalement, le Sacré-Cœur serait autrement enrichissant en matière de sciences naturelles que les salles de classe du lycée.
Profitant de la récré de dix heures, nous sortîmes en douce sans nous demander un instant comment nous reviendrions l’après-midi…
Nous voilà partis, pas si fiers que ça en fait, en direction du Sacré-Cœur, l’animation de la rue Steinkerque nous redora un peu un moral déjà entamé par le remords. Les boutiques de souvenirs, déjà ouvertes, attendaient le touriste et nous regardions de minables statuettes de plâtre peint en remontant la rue.
Le jardin du Sacré-Cœur –qui s’appelait encore « square Willette »- était assez dépeuplé, on n’y voyait que quelques vieilles gens venues réchauffer leurs os au soleil de ce matin de mai.
Nous nous mîmes à l’écart sur quelques chaises mises comme « les chariots en cercle » des westerns pour éviter la curiosité malsaine des gardiens.
Pourquoi cette discrétion obligée ?
Parce que nous avions décidé de nous lancer dans la vie « de grand ».
Comment ça ?
Eh bien, lectrices chéries, les trois néophytes de notre bande des quatre avaient décidé de suivre l’initié. Celui qui « l’avait déjà fait » -mais non, pas ça, pfff… vous ne pensez qu’à ça-, celui qui avait déjà fumé.
L’état de notre fortune, misérable, nous avait permis l’achat d’un paquet de « P4 » et, mieux, pour les chochottes, dixit l’expérimenté de la clope, un paquet de « Highlife ».
L’initié avait déjà dans la poche une petite boîte d’allumettes, performance risquée en ces temps où chaque lycée avait son Big Brother.
Et nous voilà, commençant par les « P4 ». Rien que l’allumage posait problème. J’avais beau avoir un père fumeur, je ne voyais pas trop comment on amorçait la cigarette, la flamme ne l’allumait pas.
Le professeur de clope nous expliqua qu’il fallait « quand même tirer un peu » .
Au bout de trois allumettes, votre serviteur se retrouva avec une cigarette allumée entre les lèvres.
Ne sachant toujours pas quoi faire.
« Celui qui savait » me dit alors « c’est fastoche ! Tu aspires un grand coup avec la bouche en gardant la cigarette dans la bouche ».
J’en tousse encore…
Je n’ai allumé la seconde cigarette qu’à vingt ans passés, ça allait bien avec le café et ça aidait à gérer le stress des exams.
Mais je me demande encore si les « P4 » n’étaient pas fabriquées avec les mégots ramassés dans la rue…
10:28 | Commentaires (10)
Commentaires
c'est sur, plus dégueulasses que les P4, pas facile à trouver...lol...mon frère en fumait quand il avait ton âge, en cachette de ma mère bien sur...tu as quand même fumé pendant 37 ans!!! grrr...maintenat tu dois avoir des beaux poumons...moi je vais devoir attendre encore un peu...ça fait plus d'un mois que je tiens, tu me diras, t'as pas envie quand t'es mal!!! par contre j'ai du mal avec Robert!!! même s'il fume dehors, ça pue!!! je l'embrasse plus, je fais la grève...lol
Écrit par : mialjo | mardi, 20 novembre 2012
Ce n'étaient pas des paquets de 3 ou 4 cigarettes... J'ai commencé à 15 ans, et je piquais les cigarettes de mon GI de beau- frère.... Je suis sûr qu'il le remarquait, mais n'a jamais rien dit à ma mère...
Puis j'ai arrêté quelques années jusqu'au service militaire. Et de nouveau arrêté en 86, lorsque j'ai appris au CHU que j'avais de l'asbestose. Cigarette et briquet, à le sortie du CHU sont allés dans l'Isère. Et en rentrant à la maison, tout l'attirail du fumeur de pipe et de cigare...Et depuis ce jour, je n'ai plus fumé...
bel après midi Amicalement
Écrit par : patriarch | mardi, 20 novembre 2012
les "P4" étaient des paquets de 4 cigarettes, si on peut appeler ça des cigarettes, ça puait horriblement, rein qu'à sentir les autres on avait l'impression que ça avait déjà été fumé trois fois.
Mais bon, pour "0,20 NF" le paquet...
Écrit par : le-gout-des-autres | mardi, 20 novembre 2012
moi première expérience de cigarette, dans les "chiottes à trous" 'surnommés ainsi parce que se sont des toilettes turques et qu'il y avait très peu de monde de ce fait) de mon lycée, à 16 ans et c'était du tabac roulé.
Quelque soit l'époque "il y a les grands" ceux qui ont déjà essayé et te montrent, mais des P4 rien que la manière dont vous en parlez, ça me fait racler la gorge !
bonne après-midi le goût
Écrit par : Rivka | mardi, 20 novembre 2012
Elle n'étaient pas si mauvaises que ça.
Écrit par : mab | mardi, 20 novembre 2012
Que ne fait-on pas pour paraître grand?
Perso, l'expérience n'a pas été concluante. Du tout.
Écrit par : Livfourmi | mardi, 20 novembre 2012
Je fumais des camels filtre sous le préau au lycée ( on avait le droit). EN vrai, je n'ai jamais vraiment fumé, je crapote en société après un bon repas s'il y a d'autres fumeurs. C'est un acte social, je n'ai jamais fumé seule.
Et puis mon mari a arrêté depuis 15 jours. Et la maison a changé d'odeur, alors je ne vais pas m'y mettre.
Écrit par : Berthoise | mardi, 20 novembre 2012
Je devais avoir 10 ans , ma mère nous laissait libre , il faut dire qu'elle travaillait à l'usine comme mon père et j'ai aussi fumé pour essayer les P 4 avec des grands , heureusement , j'ai pas trouvé ça bon , je ne fume pas , je ne voulais pas faire comme tout le monde et j'aimais dire non !
Écrit par : Brigitte | mardi, 20 novembre 2012
J'ai essayé une fois, je n'ai pas trouvé ça bon ni agréable. Je n'ai plus jamais essayé.
Écrit par : liliplume | mardi, 20 novembre 2012
Je n'ai jamais fumé de P4, mais j'ai connu les "troupes" au régiment.
Ma conviction était qu'elles étaient fabriquées avec toutes les balayures de l'atelier (on y trouvait des "buchettes")
C'est par ça que j'ai commencé à fumer.
J'aimais bien.
Écrit par : clodoweg | mercredi, 21 novembre 2012
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