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dimanche, 13 mai 2012

Lysistrata, ou la grève des baisées...

Non, il n’y a pas que chez les épouses d’Aristophane qu’on fait grève.

On fait grève aussi chez les poules !

Meuh non, pas celles du Bois de Boulogne, pas des poules à poil, non, des vraies, des à plumes.

J’en apprends de bien bonnes en lisant ma feuille de chou quotidienne.
Pas seulement que nous avons élu un type super selon les uns, une sombre andouille selon les autres.
En pages intérieures et en corps de caractère plus discret, je lis que les œufs ont augmenté en moyenne de 106% entre janvier 2011 et janvier 2012.
Et pas en taille, en prix.
Et on a attendu cinq mois pour nous prévenir.
Pourquoi ? Parce que la Commission Européenne, qui se mêle apparemment du confort et de l’habitat des poules ainsi que des traitements qu’on leur fait subir, a décidé que la surface qui leur permet de s’ébattre devait atteindre celle d’une feuille A4.
Ah que j’eusse aimé qu’on se préoccupât de mon sort avec autant de sollicitude…
Evidemment, comme je ne ponds que des notes et pas des œufs, l’Europe se fout de mon sort…
Mais revenons à nos poules.
En quoi cette décision influe sur la ponte de ces poulettes ?
Parce que, insinuent certains fermiers, les poules, mises au courant des décisions de la Commission par un canal mystérieux, pondent d’un seul coup beaucoup moins .
La poule cesse de pondre pendant les travaux !
Ou bien la poule fait grève pour cause de mauvaises conditions de travail.
Sur l’imagination des poules, je dispose de peu d’informations.
Celle des fermiers et des distributeurs, pour nous faire avaler un doublement des prix semble, elle, sans limites…

Quant aux poules, leur sort s’améliore et j’en suis fort aise.
En revanche, pour les pigeons que nous sommes, les choses ne s’arrangent pas …

mardi, 08 mai 2012

Après la crise financière, la crise de foi...

Samedi déjà je me préparai.

La Révolution était en marche, j’en étais sûr.
Tout allait changer.
Dès dimanche soir, je sentais se lever un vent de révolte.
Le monde allait nous suivre.
Une nouvelle ère s’annonçait.
Nous allions changer de credo.
Au lieu de celui qui prétend qu’un salarié qui semble heureux au boulot est un salarié qui ne travaille pas assez et que celui qui atteint le vingt du mois sans avoir faim est un salarié trop payé, nous aurions un autre credo.

Celui qui dit que désormais nous serions heureux d’aller au charbon et qu’en plus nous en tirerions de quoi vivre.

Dimanche arriva.
Dès la fin d’après-midi les premières estimations tombèrent : 53% pour le socialo-communiste qui allait entraîner le pays dans la catastrophe, ouvrir les bureaux de vote à des hordes de bougnoules et de nègres d’étrangers, 47% pour l’aficionado du vrai travailleur patriote, celui qui travaille légalement au noir dont les heures supplémentaires sont exemptées de charges et d’impôts.
Dimanche soir arriva enfin.
Heure-Bleue commença, dès le bureau de vote à me saper le moral.
Son côté parfois bignole lui avait fait regarder dans le sac poubelle de l’isoloir.
Elle m’avertit illico que mon espoir, et celui de 51,62% des votants, risquait d’être douloureusement déçu et douché.
Je lui jetai alors ce regard qui me rendit célèbre à cause de sa complexité : imaginez quelqu’un qui ne voit que d’un œil, l’autre s’étant envolé lors d’une expérience aéronautique et spatiale de jeunesse, ce regard curieux exprimant simultanément la douleur, la méchanceté, la déception et l’affection pour celle à qui il était jeté.

Vous imaginez la difficulté de fabrication d’un tel regard avec un seul œil ?
Le gauche en plus ? Mais finalement c’est normal, une prédestination politique sans doute…

Je suis un chef de la complexité.
La soirée s’annonçait animée.
Elle le fut.
Le suspense fut bref, rien qu’à voir la tête de notre futur-ex-président, on sentait que le succès n’était au rendez-vous.
Du moins pas à « La Mutu »…
Hélas, si la victoire du futur « responsable de  la catastrophe qui allait immanquablement frapper le pays » était nette, la défaite de celui qui nous avait promis « le redressement et la récupération du triple A » n’était hélas qu’une défaite.

Je fus finalement déçu. J’espérais une déroute...

Le lendemain, hier donc, ma déception fut encore plus grande.
Non seulement il n’y a pas une seule flaque de sang sur le trottoir en bas de chez moi mais le changement n’est pas là.
Et mon loyer n’a pas baissé d’un poil.
Je ne sais toujours pas si Françoise Hardy a réussi à finir de calculer son nouvel impôt (elle semble fâchée avec les chiffres).
Ni si elle hésitera longtemps entre le banc en bas de chez elle, qu'elle devra partager avec le SDF qu'elle traite régulièrement de fainéant, et une résidence à Gstaad.
Pire, Mickaël Vendetta parle de nous abandonner à notre triste sort de « petits merdeux sans avenir ».
Il me manque déjà...

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