Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

vendredi, 31 octobre 2014

Des fois, le spleen ça rate…

Oui, Mab, je sais mais c’est ta faute, hein…
Aujourd’hui, ça va nettement mieux, non que ça allât mal, mais tout de même, cette « résurgence », selon le mot de Lakevio ne laissait pas de m’inquiéter.
Oui lectrices chéries, mais demain c’est la Toussaint et pour égayer tout ça, dimanche, c’est la fête des morts.
Et puis je me heurte à un dilemme, ce qui plaît le plus à mes lectrices chéries étant ce qui plaît le moins à Heure-Bleue, il me faut transiger…
Alors je passe à autre chose…
Et ça tombe à pic, que lis-je en ouvrant mon navigateur ?
Que le président du MEDEF a eu encore une de ces idées faites exprès pour que les quelques ouvriers qui restent dans le pays se précipitent dans les bureaux directoriaux pour défenestrer leurs patrons.
Sacré Gattaz !
Il est beaucoup moins futé que son père mais beaucoup plus brutal.
Son père était du genre cauteleux, le style « le patron du XIXème siècle était un homme d’action, fort de sa volonté d’entreprendre, écrasant tout sur son passage, celui du XXème siècle est l’ingénieur, fort de sont savoir, apte à mettre en œuvre des énergies inconnues auparavant.  Messieurs, le patron du XXIème siècle sera un homme de relations humaines, un homme expert dans l’art de mener l’homme avec une vision de l’avenir. »
Bref, Yvon était un baratineur expérimenté.
Fiston, dit « Pierrot », j’aurais tendance à penser quant à moi qu’il s’agit de « Pierrot le fou » est plutôt du genre « j’vais z’y leur montrer moi, qui c’est-y qu’est le chef ici ! » en tapant du poing sur la table…
Il a plus de cheveux que papa mais moins de savoir-vivre et moins de jugeote, encore un qui ne s’est pas aperçu que la peau de banane est parfois plus efficace que les grands gestes…
Oui, notre boss des boss vient de recommander à notre Président de la République de dénoncer la convention 158 de l’OIT.
Comme si ce dernier avait besoin de conseils pour faire des bêtises…
L’article 4 de la convention de notre brute de l’entreprise prévoit qu'  « un travailleur ne devra pas être licencié sans qu'il existe un motif valable de licenciement lié à l'aptitude ou à la conduite du travailleur ou fondé sur les nécessités du fonctionnement de l'entreprise, de l'établissement ou du service ».

Réfléchis un peu, Pierrot.
Tu as un employé qui fait bien son boulot, se conduit bien, est apte à remplir la fonction qu’il occupe, est nécessaire à la bonne marche de l’entreprise, de l’établissement ou du service.
Pourquoi diable voudrais tu le virer ?
A part s’il a sauté ta meuf, ce qui ne devrait pas t'étonner, à voir ta bouche, tu n'es ni généreux ni sensuel.
Ou alors il a une gueule qui te déplaît.
Mais à part ça, je ne vois pas.
Ah si… Cette fameuse tentation dictatoriale qui frappe tous les couillons qui ont un peu de pouvoir…
Mais tu te crois revenu au XIXème siècle, Pierrot ?
Tu te prends pour un Maître de Forges ?

jeudi, 30 octobre 2014

La grande vadrouille…

Hier, Heure-Bleue et moi sommes allés traîner dans les allées du Jardin des Plantes avec un couple d’amis.
L’après-midi fut déjà délicieux, à traîner avec Lakevio et son comparse, dit « Le Maître ».
Je ne sais pas exactement de quoi parlèrent Lakevio et Heure-Bleue mais Le Maître et moi avons convenu que parmi les choses que ce jardin avait d’agréable, il y avait l’atmosphère de jeunesse qui y régnait. Hélas, pas la nôtre…
Nous avons erré dans les allées en sortant de la terrasse de la Grande Mosquée de Paris puis nous nous sommes assis sur un banc pour converser.
Nous nous sentions bien au point que nous avons été chassés de notre banc par les gardiens à l’heure de la fermeture.
Nous sommes donc repartis, Heure-Bleue et moi, vers nos pénates.
Et c’est sur le chemin qu’il m’est arrivé quelque chose de bizarre.
Dites moi, lectrices chéries, vous êtes vous trouvées place de la Concorde à la tombée de la nuit un soir d’automne ?
Vous marchez tranquillement en direction de l’église de la Madeleine en longeant, d’abord le mur d’enceinte, puis les grilles du jardin des Tuileries.
Vous êtes en train de râler intérieurement contre les gaz d’échappement qui, à cette heure, remplacent l’air dans le quartier.
Vous avancez en rêvassant, passez devant l’entrée des Tuileries, puis devant le bâtiment du Jeu de Paume.
Un coup de klaxon vous fait vous retourner et là, vous êtes soudain saisi.
Imaginez, lectrices chéries, que vous vous trouviez sur une place éclairée par des réverbères.
Au loin, le soleil a pratiquement disparu, seule une maigre lueur rouge derrière la tour Eiffel vous dit que c’est là-bas qu’il s’est couché.
Les pavés de la place sont légèrement humides, tant de l’arrivée du soir que de la bruine qui s’échappe des fontaines, chassée par le vent.
Ah, si vous voyiez ça…
Il fait assez sombre pour que les lampadaires soient utiles et pas suffisamment pour qu’ils éclairent réellement. Ça donne aux rares passants un côté fantomatique qui pousse à la rêverie.
Vous savez, bien sûr, que j’aime Paris. Et rêvasser.
Mais ce coin me rappelle tellement de choses.
C’est même à un point, pfiouu…
J’hésite à dire qu’il est si plein de souvenirs qu’on pourrait même appeler ça des réminiscences.
Fallait oser, hein ?
Ben j’ai osé… Chuis comme ça.
En fait, c’est un souvenir, un vrai.
Il m’a soudain sauté à la figure quand je suis passé avec Heure-Bleue pile poil là, en bus.
Ben ça fait un drôle d’effet. Un peu comme si on découvrait soudain que la mélancolie peut exister.
Je suis sûr que vous voyez de quoi je parle, lectrices chéries...

mercredi, 29 octobre 2014

Faire l'âne pour avoir du son...

Il y a peu, sur le forum où je vais faire de mauvais jeux de mots au lieu de parler de haute-fidélité, un copain, proviseur de son état, remarquait que les progrès de la technologie permettaient, du moins en théorie, de grandes améliorations en matière de reproduction sonore.
Il souleva une vague d’indignation chez certains, à l’idée qu’il pût y avoir mieux que le cylindre de cire de Charles Cros en matière de fidélité.
J’allais faire remarquer que, depuis un certain temps, le son n'est plus guère que le vague accompagnement de l'image qui est devenu le medium majeur (!) des media.
Comme l'image elle-même n'est plus que le vague support de campagnes publicitaires.
Campagnes regardées de plus en plus souvent sur le format carte de vœux d’un écran de Smartphone.
Et comme ce qui semble intéresser un public qui ne s'intéresse pas aux même choses que nous, c'est plus de savoir si le casque qu'il a acheté « lui va bien » (lui fait une tête qui plaît), eh ben la hi-fi, ça ne leur en touche qu'une.
En même temps, j'aime autant qu'ils écoutent Rihanna ou Jay-z au casque.

Je frémis à l'idée qu'ils pourraient écouter ça à un niveau de concert de rock sur des enceintes « La Voix du Théâtre »

alteca7.jpg

,  avec des amplificateurs MC275...

mc275.jpg

En y pensant, je me suis dit que le casque, finalement…
Ce qui prouve que le modernisme n'a pas que des inconvénients.
Il insista :

« Tu ne trouves pas intéressante l'idée qu'un élève sorte en fin d'année avec (gratuitement) une bonne paire d'enceintes (deux ou trois voies) amplifiées ? »

Ça m’a bien fait rire.
J’ai aussitôt pensé que si certains n’allaient pas trouver l’idée intéressante c’était bien les parents...
Tous vivent déjà dans une maison pleine d'écrans, de téléphones, de PC, portables ou non, qui causent, chantent, bipent ou pépient de tous leurs jeux.
Je ne sentais pas poindre un intérêt féroce pour une paire d’enceintes, fût-elle de qualité. Les avantages de la chose n’allaient pas leur sauter aux oreilles sur l’instant. Surtout après avoir pris des bus, des trains ou des métros qui causent, bipent  et clignotent pendant tout le voyage.
Déjà, le type qui parle tout seul dans le bus me dérange parce que je n'ai que la moitié de la conversation et que j'aimerais bien savoir ce que dit l'autre, enfin quoi !
Bien heureux si le wagon ne compte pas quelques brutes qui, avec leur smartphone, font profiter tout le monde de leurs goûts en matière de rap.
On dirait bien que le monde ne supporte plus le silence.
Auraient-ils peur à ce point de la solitude qui pourtant les frappe bien plus brutalement que l’absence de bruit ?
Si on commençait par faire taire les avis sonores dans les transports ?
Ils ne sont pas écoutés dans la plupart des cas.
Si on commençait pas faire cesser ces avis lumineux qui flashent comme des publicités de mauvais goût dans les transports ?
Ils ne sont pas regardés dans la plupart des cas.
Je ferais plutôt une proposition :
Si, avant d’initier les élèves à la qualité du son, on commençait pas les initier à la qualité du silence ?

mardi, 28 octobre 2014

Guère épais…

Ben mon vieux !
Ça aura suscité des réactions de demander à cette jeune rouquine « que faites vous ? »
Déjà, il y avait Daisy, qui voulait plus ou moins choisir le sujet de mes notes, me faisait remarquer, alors que je ne lui demandais rien « je vous aurais envoyé bouler ».
D’accord, lectrices chéries, elle n’a pas écrit ça comme ça.
Voilà maintenant que d’après un lecteur chéri ( ?), « Ca fait très américain de vouloir obstinément connaître l'activité professionnelle des gens »
Le côté « ça fait très américain » me semble assez étrange car pour avoir passé pas mal de temps aux USA, ce n’est pas vrai.
A moins que nous n’ayons pas fréquenté les mêmes gens…
Ce qui intéresse vraiment l’Américain avec qui vous allez travailler quelque temps, c’est de savoir « combien vous gagnez ».
Ce qui intéresse vraiment l’Américain que vous vous gardez bien de fréquenter, c’est « combien je vais tirer de ses godasses et combien de dollars il a dans la poche ».
J’ai vu ça près de certains dépôts du NYMTA, leur RATP à eux.
Cela dit, j’y ai aussi rencontré des gens remarquables et cultivés.
Des qui s’intéressent à ce que vous êtes, pas à à ce que vous gagnez et s’ils vous demandent ce que vous faites, c’est juste pour avoir une idée de ce que font les gens à qui ils parlent.
Bon, faut aussi savoir choisir, même là-bas, qui vous préférez fréquenter, hein…
Ah oui, il y a aussi ce « obstinément » qui me semble déplacé pour une question qui ne fut posée qu’une fois et à laquelle cette jeune femme a obligeamment répondu.
Si elle m’avait dit « Ça ne vous regarde pas. » je me serais excusé platement et j’aurais abandonné (j’aurais eu un sourire un peu jaune mais bon…)
Ce point réglé, un autre, bien plus important, m’amène à vous écrire, lectrices chéries.
Je sais, Daisy, tu préfèrerais que je cause politique.
Cela dit, Daisy, relis Trotsky tu y liras dans « La révolution permanente » que « Politique ! Tout est politique » ouaip, Daisy, c’est lui qui l’a dit et c’est pour ça que, quoi que j’écrive, je « cause politique ».
Revenons à ce qui m’amène aujourd’hui.
J’ai été réveillé en sursaut, non par Heure-Bleue mais par la sono de la gare.
Oui, lectrices chéries, le début des annonces arrive habituellement vers six heures mais exceptionnellement, malgré son inertie, la SNCF s’est réveillée à 4 H 42 exactement.
Les quais ont beau être à quelques deux cents mètres de nos fenêtres, les hurlements des haut-parleurs m’ont sorti brutalement du sommeil.
Les plaintes des riverains, nombreuses, dont celles d’une jeune femme venue expliquer –en vain- que la sono réveillait son bébé en pleurs, se heurtent à la même inaction.
J’eus plus tôt dans la semaine précédente, un de ces dialogues kafkaïens avec un jeune homme charmant.
- Vous ne pouvez pas réduire le niveau de vos annonces ? Malgré le double vitrage je suis réveillé la nuit.
- Monsieur, je n’ai pas le droit.
- Mais vous avez bien un bouton de volume !
- Non monsieur, seul le service technique peut le faire.
- Et où est l’agent qui peut s’en charger ?
- A Asnières, Monsieur.
- Vous avez un numéro où le joindre ?
- Non Monsieur, il faut que vous écriviez au service client et exposiez vos doléances.
C’est ce matin que j’ai songé à quelque chose de plus efficace.
Donner à celui qui fait la manche près du Carrouf de mon fils, l’information utile.
Qu’il y a, sur les quais de ma gare, plein de fils de cuivre qui ne servent à rien et qu’on les repère car ils sont tous branchés à des haut-parleurs…
Fastoche, une pince coupante et un escabeau, en plus ça ne nuirait pas à la sécurité et ça assurerait même celle du sommeil du voisinage…

lundi, 27 octobre 2014

Aaahh… Être… On rit quand on est…

Samedi, je suis allé participer à une réunion de locataires.
On avait prévu ça depuis quelques semaines.
Le but ? Énoncer toutes les doléances que nous adresserions collectivement au syndic de l’immeuble.
Quand je suis arrivé chez la voisine qui accueillait la réunion, un profond silence régnait, peu de monde était arrivé et l’ambiance était un peu guindée.
La voisine, une quinqua sympathique malgré le silence ambiant, m’ouvrit la porte.
Je l’avais déjà croisée avec Heure-Bleue et nous avions échangé quelques banalités.
Nous sommes très forts en banalités, nous autres.
Elle m’a ouvert et j’ai dit, car je suis parfois bien élevé :
- Bonjour, je m’appelle Patrice. 
- Bonjour, je suis Sylvie.
Elle m’a fait entrer dans le séjour et j’ai dit « Mon dieu, à vous voir, je n’aurais jamais pensé à un intérieur aussi… sérieux ! Vous êtes si « square » que ça ? »
Et elle m’a dit qu’elle avait une maison, une grande, avec un jardin, elle m’a fait asseoir et a continué « j’ai divorcé il y a trois ans, j'ai deux enfants et… » etc.
Une des personnes présentes a dit « Ah bon ? Vous avez divorcé ? Vous avez aussi des enfants, vous ne nous aviez pas dit que... »
Pfff... Il aurait dû se taire, elle en aurait sûrement dit plus.
Pour savoir, faut écouter, pas parler... Bon sang !
Mais bon… On n’était pas là pour ça.
Enfin, d’autres sont arrivés.
L’un d’eux, Achille de son prénom est arrivé et a commencé.
- Bonjour, je m’appelle Achille et je suis locataire…
- Bonjour Achille.
Ai-je dit à la manière de l’accueil chez les AA.
Seuls lui et Sylvie ont ri.
Je savais que dans toutes les réunions, il y a « l’autoproclamé rédacteur de procès verbal » généralement un type chiant.
Il y en avait un. Et je m’étais trompé.
Celui là était finalement, un fois la glace des premiers instants brisée, plutôt sympathique, simplement un peu timide.
Il y avait aussi une jeune femme, rousse, teint pâle, yeux bruns, éphélides.
Oui, je sais…
Elle notait avec application et ne disait que très peu de chose et d’un air très sévère.
Un moment, j’ai demandé :
- Dites moi, jeune fille… Oui vous là-bas.
- Monsieur ?
- Que faites vous ?
- Je note…
- Non pas ça, votre job, qui êtes vous, dites nous ça…
Elle a rougi, ce qui lui allait bien, puis a repris un air « bon élève »
- Je suis avocate et je suis arrivée dans cet immeuble il y a quinze jours.
On a tous bu du café, tout le monde s’est détendu, sauf Achille et moi qui l’étions déjà.
Ma crève, du coup, je me demande si ce n’est pas Ebola.
Oui, Achille est noir…