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vendredi, 22 mai 2015

Qu’a-t-on du tic ?

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Cette note est longue et probablement ennuyeuse mais bon, hein...
J'ai le droit aussi, non ?
J’ai écouté. J’ai lu. J’ai tenté de comprendre.
Je ne suis pas sûr d’y être parvenu.
J’en ai néanmoins retiré une sensation.
Pas une sensation agréable.
Celle qu’on est en train de m’enfumer.
Qu’on essaie de me faire croire avec de belles paroles que l’avenir des enfants vient de devenir d’un seul coup tout rose.
Que les inégalités viennent d’un coup de disparaître de l’horizon des enfants, du moins à l’école.
On a tenté de faire passer pour des andouilles, vieilles et pas fraîches, les profs mis en cause et les brillants esprits qui ont fait la célébrité du pays dans divers domaines.
On a tenté de me faire croire, à coup de dénigrement de ceux qui ont bénéficié de l’enseignement qu’on ne veut pas supprimer, que non, que l’on ne supprimerait pas le latin, le grec, les classes bilangues, que l’enseignement de l’allemand ne souffrirait pas.
Il n’y a effectivement rien d’écrit sur une décision ferme de suppression.
Il y a juste une augmentation du nombre d’heures d’enseignement dans d’autres disciplines et un saupoudrage de vagues initiations.
Il y a certes l’enseignement en primaire de langues qu’on apprenait au collège.
Comment va-t-on y parvenir en diminuant le nombre d’heures à l’école ?
Comment va-t-on enseigner avec moins de profs ?
Où va-t-on trouver les heures et les profs qui manquent pour enseigner des disciplines dont chacun s’accorde à penser qu’elles sont indispensables à la compréhension du monde qui nous entoure, comment fonctionne notre propre langue et comment l’histoire nous a façonnés.
Va-t-on faire passer les enfants aux « 40 heures par semaine » alors que la durée légale est de trente-cinq heures ?
Que les plus forts dans une classe puissent entraîner les moins forts ne me semble pas impossible.
Que les moins forts soient incités à se dépasser pour rejoindre les meilleurs est probable si l’environnement s’y prête.
En vieux « laïcard » adepte de « Liberté Egalité Fraternité », j’aime assez l’idée et  suis favorable à cette vision même si elle me semble un peu angélique.
En revanche, je n’aime pas le ton comminatoire et les reproches adressés à ceux, dont moi, qui posent des questions sur certains aspects de la réforme.
On reproche à tort aux parents qui font des pieds et des mains pour mettre leurs enfants dans des classes où le niveau et le calme assureront au moins l’ambiance propice à de bons résultats.
« Vous êtes pour la perpétuation de l’élitisme ! » leur jette-t-on assez connement à la figure, comme s’il était illégitime que l’on souhaite que ses enfants sortent du lot.
Ceux qui leur lancent ce genre d’ânerie sont eux-mêmes le produit de l’enseignement qu’ils décrient mais ça ne semble pas les frapper.
Ce discours officiel sur la réforme de l’enseignement me paraît être plus une tentative d’empêcher ceux qui tentent d’échapper à la médiocrité de le faire qu’une tentative de faire de tous des prétendants sérieux à l’élite.
Le but d’une réforme de l’enseignement n’est il pas de faire de tous les élèves des représentants de l’élite ? Des citoyens aptes à analyser, comprendre et critiquer ce qu’on leur propose ?
La réforme, rien que dans les termes où elle est présentée sent le « laissez faire ceux qui savent, de toute façon on va le faire quand même, vous êtes trop cons pour comprendre ! »
C’est avec ça qu’on va « élever » les enfants ? En faire de futurs citoyens et pas des moutons ?
Bon, je reconnais qu’il est plus facile de mener un troupeau de moutons que gouverner un peuple intelligent.
Les militaires l’ont bien compris depuis longtemps qui disent « chercher à comprendre, c’est commencer à désobéir »…

Commentaires

Une réforme est nécessaire à l"Education Nationale mais certainement pas celle du jour ! Personne n'a eu le courage au Gouvernement de suivre la demande de ce député : dites-nous donc où sont inscrits vos enfants à l'école ?... Mais l'élitisme n'est pas bon pour tout le monde ! Seulement pour quelques uns.

Écrit par : lakevio | vendredi, 22 mai 2015

Ma fille est universitaire : Conseillère principale d'éducation - Formatrice
Responsable Master MEEF Encadrement éducatif ESPE (école supérieure du professorat et de l'éducation) de l'académie de... J'ai copié sa signature professionnelle pour ne pas me me tromper ! Hé bien ses trois enfants sont dans le privé comme ceux de la plupart de ses collègues !!

Quant à moi, élue dans une commune de 12 000 habitants ni mieux, ni pire que la moyenne des communes aux périphéries de grandes villes, je me débats avec mes "collègues" pour essayer de porter au mieux et sans beaucoup de moyens leur fameuse réforme du primaire : ce n'est pas avec elle que les enfants vont arriver mieux préparés au collège !!

Si je regrette le temps qui passe, je ne regrette pas de ne plus être maman de jeunes enfants et vois les difficultés auxquelles se heurtent quotidiennement les parents de mes 7 petits-enfants !
Comment peuvent s'en sortir les parents qui n'ont pas un peu de "bases" et de temps pour aider leurs petits ? Et on veut nous faire croire qu'on va réduire les inégalités en nivelant tout par le bas ? Quelle tristesse...

Écrit par : mamy Dominique | vendredi, 22 mai 2015

Longue peut-être un peu mais pas ennuyeuse du tout.

Écrit par : mab | vendredi, 22 mai 2015

Comme j'ai eu de la chance d'avoir eu des maîtresses et des enseignantes convaincues que leur mission était de transmettre leur savoir et qui n'auraient jamais eu l'idée de faire grève ! Même les enfants de mon temps qui n'avaient que le "certif" savaient lire, écrire et compter au sortir de l'école primaire, parfois à 13 ans. Mes parents, eux avaient quitté l'école à 9 ans pour mon père né en 1871, 11 ans pour ma mère, née en 1897. Et si mon père avait une orthographe hasardeuse, il s'exprimait en excellent français.
Je suis abasourdie par la dégringolade du niveau scolaire de nos jeunes... du moins de ceux que leur famille ne peut aider.
L'une de mes amies prof de maths me confiait qu'avant de corriger les épreuves du bac, les professeurs étaient briefés pour être le plus indulgents que possible, probablement afin de maintenir l'illusion des pourcentages de reçus.
Heureusement, quelques-uns s'en tirent, mais que dire que la grande masse des jeunes ?

Écrit par : Gwen | vendredi, 22 mai 2015

moi je suis effarée par le nombre d'enfants qui arrivent en sixième et qui ne lisent pas couramment.

Écrit par : manouedith | samedi, 23 mai 2015

Si je te racontais mon brave monsieur ce que nous a dit notre fille hier dans la voiture quand nous l'avons accompagnée à Clermont-Ferrand pour son vaccin contre la rage, mon commentaire serait plus long que ton article.
Ma fille est déléguée des parents d'élèves de ses enfants qui sont en 6e et 4e, en plein dans la réforme donc. Y'en a marre de ces abrutis qui changent sans arrêt les programmes scolaires. Chacun pense être plus intelligent que son prédécesseur et pense faire d'ânes des savants, sont ingénus, bêtes eux-mêmes, vivent sur une autre planète ou quoi ?
Bref, en attendant, l'homme arrive, il est temps de passer à table et je n'ai rien encore préparé, pour cause de saturation après 8 jours de bouffe intensive.

Écrit par : juliette | vendredi, 22 mai 2015

Ce qui est certain, c'est que l'actuel système scolaire en France n'est pas une réussite. C'est plutôt louable de tenter d'améliorer la situation, et de toute façon, cela fait pas mal de temps maintenant que l'école ne joue plus son rôle d'ascenseur social. Le Français aime se plaindre et râler, ça fait une bonne occasion...

Écrit par : muse | vendredi, 22 mai 2015

Et voilà que je m'énerve toute seule devant mon clavier.

Écrit par : Berthoise | vendredi, 22 mai 2015

Après qui ? Moi ?

Écrit par : le-gout-des-autres | vendredi, 22 mai 2015

Multiplier le langage dans les petites classes jusqu'au CE2 et deux institutrices pour le Cp et Le CE1 c'est utopique mais c'est la base pour combattre l'inégalité , on sait bien que des enfants qui ont un faible vocabulaire ne peuvent pas comprendre tout ce que l'institutrice demande . Ensuite , on peut mixer , les bons entrainent les moins bons . Je viens d'un milieu ouvrier , j'ai envié puis copié les meilleurs , toujours ça de pris .

Écrit par : Brigitte | vendredi, 22 mai 2015

Bien joué! ça m'apprendra à ne pas me relire.
Moi, j'aurais mis ça au pluriel: "à coup de dénigrement"...

Écrit par : muse | vendredi, 22 mai 2015

Oui le propos de toute cette réforme c'est de remettre les classes moyennes dans leur classe d'origine, et de faire des classes populaires faciles à manipuler... on en pleurerait !

Écrit par : pennylane22 | vendredi, 22 mai 2015

j'ai un peu de mal déjà à comprendre l'école actuelle ! Je trouve que sortant du primaire beaucoup d'élèves ont pas mal de lacunes (par exemple en vocabulaire et orthographe) entre autres! Surtout ceux qui n'ont pas la chance d'avoir été influencés par leurs parents pour leur faire au moins aimer la lecture!

Écrit par : emiliacelina | vendredi, 22 mai 2015

hier ceux qui n'étaient pas contents de leurs écoles, mettaient leurs enfants dans le privé, c'est ce que j'ai fait à chaque fois que j'ai pu, maintenant de plus en plus s'ils veulent que leurs enfants travaillent mieux et ne subissent pas les grèves des enseignants qui se mettent en grève par exemple parce qu'ils n'ont pas eu leur pont de l'ascension (où va-t-on !) ils les mettent dans le privé (idée toute reçue de dire que c'est beaucoup plus cher, c'est pas vrai pour le primaire et le collège). Même si c'est un peu plus cher et encore calculez bien.
Maintenant se développe de plus en plus l'école à la maison quand on peut suivre ses enfants et que l'on ne travaille pas. Je connais même des gens qui se sont regroupés à plusieurs foyers pour faire l'"école primaire aux enfants de trois familles réunis. Je pense que ceci explique cela.

Écrit par : manouedith | samedi, 23 mai 2015

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