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mardi, 14 juillet 2015

Espoir déçu…

Ce matin je me suis réveillé avec l’idée d’écrire pour Mab quelque chose dans une langue qu’elle aime.
Mais si, vous savez bien lectrices chéries, cette langue dont elle craint bien qu’elle ait disparu.
Sans doute tout simplement qu’elle ne la lit plus.
Peut-être aussi parce que ses chances de l’entendre parler s’amenuisent avec les ans.
Voilà, lectrices chéries,  je lui aurais volontiers écrit quelque chose comme ça.
Quelque chose d’un peu léger et agréable, un peu comme quand on regarde des mèches de cheveux ensoleillés par la lumière douce d’une lampe de chevet.
Mais si, voyons ! Comme ces récits dont on ne sait trop comment les tourner mais dont on espère seulement qu’ils sauront remuer un peu ceux pour qui on les a écrits.
Du moins pour autre chose que parce qu’on y respecte la concordance des temps.
Il fut un temps, j’en écrivis quelques uns qui eurent l’heur de lui plaire.
Ils s’étendirent ainsi sur plusieurs notes, il y a deux ou trois ans.
Oui, lectrices chéries, j’écrirais volontiers quelques mots comme ça pour Mab.
Pour vous aussi bien sûr.
Hélas, je crains bien n’avoir rien à dire…
Pour être honnête, j’ai quand même un peu peur d’ennuyer Mab, et vous aussi, à vous traîner dans les rues de Paris.
D’abord, parce que je l’ai fait souvent.
Puis aujourd’hui, jour où je vais voir passer mes impôts sur « la plus belle avenue du monde », il fait gris.
Et quand il fait ce gris automnal, le Paris que j’ai au fond de la mémoire, celui que je vous ai raconté me revient à l’esprit et s’installe un peu comme une pomme de terre de deux kilos dans ma gorge.
Si tout se passe bien, quand j’aurais cerné un souvenir de promenade, cette pomme de terre se trouvera emballée dans du fil de fer barbelé, histoire de me rappeler que ce Paris s’est enfui.
Il s’est enfui avec mes histoires, mes années…
Oui Mab, ce Paris là a disparu.
Pas entièrement, bien sûr.
Il en reste de vagues traces du côté de chez Imaginer.
Je le sais, j’y suis allé, je les ai vues, je les ai reconnues.
Mais elles ont pâli, usées par les années et cachées par la propreté.
Si si, Mab, on peut cacher le passé en le peignant avec de la propreté, je t’assure.
Alors, avant de mourir étouffé par une bouffée de nostalgie, je t’avoue que je n’ai rien à t’écrire.
Du moins qui puisse t’intéresser…

Commentaires

Et me vient aussitôt la chanson de Trénet Que reste t-il de mes amours...
et surtout pas massacrée par Biolay.

Écrit par : mab | mardi, 14 juillet 2015

Le Goût a un coup de mou, mince...
Pourtant, dieu (Dieu?) qu'il écrit bien...
Faut-il toujours que l'artiste souffre pour s'exprimer avec tant de beauté?

Écrit par : Lumières&papiers | mardi, 14 juillet 2015

Mais tu as tout de même pondu un écrit , mission accomplie !

Écrit par : Brigitte | mardi, 14 juillet 2015

Mais.....Cher Goût ? Une petite baisse de moral ?
Il ne faisait pas vraiment gris ce matin, je suis allée courir un peu, il faisait beau dans Paris.
Et tout à l'heure, juste avant de lire ton billet, je disais à Chéri combien tu écris bien et j'aime tes billets. J'aime surtout ceux où tu racontes ce que vous vivez actuellement plutôt que le trop passé, et voilà que je trouve ce billet tristoune.
Allez cher Goût, reviens faire un tour dans notre quartier ! On va trouver une date pour cet été, Chéri nous fera un bon déjeuner et on discutera à n'en plus finir. HB et toi êtes plus que bienvenus !

Écrit par : imaginer | mardi, 14 juillet 2015

Pffff ca sent le coup de blues !

Écrit par : pennylane22 | mardi, 14 juillet 2015

D'après Heure-Bleue, j'ai un coup de chienlit...

Écrit par : le-gout-des-autres | mardi, 14 juillet 2015

Allez savoir pourquoi, des fois, ça nous prend à la gorge...

Écrit par : Livfourmi | mercredi, 15 juillet 2015

c'est vrai, suis comme Mab, j'aime bien quand tu écris sur le Paris d'avant qu'on soit vieux! Comme suis curieuse suis allée chez "imaginer"...j'aime bien ce qu'elle écrit...sans compter qu'elle a un super patron...lol...

Écrit par : esthériane, mialjo | samedi, 18 juillet 2015

Les commentaires sont fermés.