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dimanche, 01 novembre 2015

L'amante à l'eau rêvée...

Ce matin, j’ai hésité à me lever.
Je me suis même demandé si je n’allais pas me laisser aller à faire pipi au lit.
Ouais lectrices chéries ! J’avais quasiment les joues gercées !
Que je vous dise, Heure-Bleue souhaite dormir les fenêtres ouvertes.
Oui « les ». Pas seulement la fenêtre de la chambre.
La grande baie du séjour aussi.
Et nous n’avons que ces deux fenêtres…
Ergo, le matin je sors tremblotant du plumard.
Gelé comme un excrément maghrébin.
Mon père, qui est mort avant l’apparition de la « political correctness » disait « gelé comme une merde arabe ».
Je disais donc que j’hésitais à me lever.
- Minou, tu dors ?
- Non…
- Il est près de neuf heures.
- Ton « p’tit déj’ » ?
- Oui Minou…
- On va y aller… On va pas tarder à y aller…
C’est-à-dire ça que le « p’tit déj’ » a pris cinq minutes de retard.
J’ai raconté à la lumière de mes jours ce qui m’est revenu soudain à l’esprit en disant ce « On va y aller… On va pas tarder à y aller… »
C’est revenu aussi net que si je l’avais vécu la veille.
C’était un été de la fin des années cinquante, pendant les vacances chez ma grand’ mère. A l’époque où se baigner dans le Loing n’était pas encore réservé aux maladroits qui tombent dedans en faisant l’andouille comme il m’est arrivé une fois en vélo.
Une vague planche venait d’être installée et fixée sur un support de ciment destinée à servir de plongeoir.
Ce… ce plongeoir avait été placé astucieusement là où la profondeur permettait à un adulte de s’élancer sans laisser la peau du ventre sur les cailloux du fond.
J’étais avec ma grande sœur, alors une adolescente de seize ou dix-sept ans.
Vous savez, lectrices chéries, combien les adolescentes attirent les adolescents.
Surtout vers ces époques où on hésitait à laisser les jeunes filles à portée de main des jeunes gens stupidement entraînés par des mères trop fières à coups de « rentrez vos poules, je lâche mon coq ! »
Ma grande sœur avait donc pu aller se baigner dans le Loing à condition de traîner son petit frère, votre Goût préféré, et sa petite sœur, ma sœur cadette.
Un « grand » qui montrait des pectoraux que j’enviais, genre Hercule que je venais de voir au ciné, avait jeté son dévolu sur ma grande sœur.
Aujourd’hui il me ferait penser à un pigeon qui tourne autour d’une colombe, le gosier plein de « rrrourrrrourrrouuuu ».
Le « grand » avait un paquet de « Royales » et une petite boîte d’allumettes à la main.
Pour éblouir ma grande sœur, il sautilla sur le plongeoir en disant « on va y aller… » car l’eau semblait fraîche.
Ma grande sœur me confia la main de ma sœur cadette et commença à descendre vers l’eau, à côté du plongeoir, avec  cette démarche et l’air bizarre des filles quand elles sont regardées par les garçons ou qu’elles passent devant des gens, comme à la distribution des prix par exemple.
Vous voyez bien, lectrices chéries ?
Le « grand », poussé par la fierté, dit et j’ai encore sa voix dans l’oreille « on va pas tarder à y aller… » puis, pour ne pas avoir l’air de se dégonfler, glissa le paquet de Royales et la boîte d’allumettes dans l'élastique de son « boxer short » et se jeta à l’eau…
Je me demande si ce n’est pas vers cette époque que j’ai commencé à entrevoir que la présence des filles obscurcit sévèrement le jugement des garçons…

Commentaires

Et voilà comment il a éteint le feu qui le consumait !

Écrit par : Brigitte | dimanche, 01 novembre 2015

Il en avait plus dans le caleçon que dans le citron.

Écrit par : Berthoise | dimanche, 01 novembre 2015

Brigitte et Berthoise on raison toutes les deux! Mdr !

Écrit par : emiliacelina | dimanche, 01 novembre 2015

Entrevoir... Et quand as-tu réellement compris que la présence des filles obscurcit le jugement des garçons? ;-)

Écrit par : Livfourmi | dimanche, 01 novembre 2015

Assez tôt.
A l'obscurcissement du mien.
Qui depuis ne s'est jamais vraiment éclairci...

Écrit par : le-gout-des-autres | dimanche, 01 novembre 2015

quel idiot !

Écrit par : liliplume | dimanche, 01 novembre 2015

BonheurS...
Pour le paquet de clopes et les allouf, c'est cuit...
Mais pour toi, une sorte de combinaison jambes et manches longues, bien chaude, que tu pourrais au petit matin réchauffer sous la couette et enfiler avant de te lever...font pas ça au Monop'?
Ça me ferait vraiment suer que ton amour pour Heure-Bleue nous prive de tes billets hilarants pour cause de refroidissement intempestif alors que tu ne tardais pas à y aller... Tout enrhumé, coincé au fond du plumard loin, très loin de ton ordinateur...Oh, non!!!!

Écrit par : Brin de broc | dimanche, 01 novembre 2015

Ah vous les hommes...C'est sans doute pour ce genre de comportement que l'on vous pardonne beaucoup.

Écrit par : mab | lundi, 02 novembre 2015

Nous nous baignions dans le Loing nous aussi, à l'entrée de Moret, juste avant le pont! Maman nous y emmenait enfants. Plus tard nous y allions en vélo .

Écrit par : Marie-Madeleine | lundi, 02 novembre 2015

Je ne me souvenais plus des "Royale" ... Faut dire que je n'ai jamais fumé "blond" sauf peut-être celles qui s'achetaient par 5/6.

Ah les jeunes garçons, faut reconnaître quand même qu'ils sont moins futés que les filles.

J'ai pas aimé ma place de petite dernière (avec une grosse différence) . Moi aussi j'étais à la remorque et je me souviens avoir fait le guet(dans le noir et le froid) pendant que soeur cadette flirtait allégrement !!!

Je t'imagine dans la combi proposée par Brin de Broc ....... une sorte de grenouillère en pilou, quoâ !!!

Écrit par : Sophie | lundi, 02 novembre 2015

Les commentaires sont fermés.