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dimanche, 20 mars 2016

Aujourd’hui, je ne fais pas le devoir de Lakevio.

Trianon_Paris.jpg

C’est en lisant une remarque d’une blogueuse qui passa au métro Anvers pour faire ce que fait souvent une autre blogueuse : Aller au Marché Saint-Pierre acheter de quoi coudre que m’est revenu quelque chose.
Ma mère m’y traînait aussi quand les blouses de mes sœurs avaient été retournées si souvent qu’elles tombaient en ruines.
En réalité, c'est quand mes sœurs commençaient à faire un peu trop souvent le faux mouvement qui arrachait une manche ou quand la perte d’un bouton occasionnait un tel accroc qu’il était urgent de faire quelque chose.
Ma mère donc, m’y traînait pour diverses raisons dont deux sont avérées.
La première était que pendant qu’elle me tenait par la main je ne faisais pas de bêtises.
La seconde était que je n’étais intéressé que par des choses dont nous savions elle et moi qu’il était hors de question qu’elle me les achetât.
Genre un vieux poste de radio, un autre « Petit chimiste » ou un vieux moteur électrique chez un réparateur de machines à coudre.
Le quartier, dès qu’on avait dépassé la place du Delta, lui semblait du dernier chic.
Tout semblait à ma mère « du dernier chic » dès qu’on n’y voyait presque plus « d’Arabes ».
Elle allait donc assez volontiers, quand il faisait beau et que l’envie, chez elle assez rare, de sortir la prenait, chercher du tissu au Marché Saint-Pierre.
Mieux, il lui arrivait même de se promener certains de ces dimanches avec nous et mon père.
Immanquablement, nous remontions les boulevards Ornano et Barbès, traversions le boulevard en arrivant au « Louxor Pathé » et allions en direction du Trianon.
Ces dimanches là, c’était parfait.
Au cas où une femme en mal d’enfant m’aurait enlevé, ma mère me tenait solidement tandis que mon père tenait ma sœur cadette et que ma grande sœur tentait de retenir la benjamine, toujours prompte à la fuite.
Un de ces dimanches, mon père décida de dérider ma mère, ce qui était une entreprise hasardeuse.
Elle en était encore à la détestation des « Arabes », pas encore à celle de « ces Noirs » qui la prendrait plus tard.
Ces derniers ne la dérangeaient donc pas outre mesure, d’autant qu’il y en avait peu dans notre quartier.
Ils venaient souvent le dimanche faire quelques achats sur le trottoir entre le métro Barbès-Rochechouart et la rue de Clignancourt.
Je me rappelle que ce dimanche là, mon père, qui avait selon le mot de Lakevio « le regard balayant » s’arrêta et dit à ma mère « regarde celui-là, ma poule ».
Un Noir grand comme un basketteur et épais comme un sandwich SNCF, choisissait un pantalon. Il en saisissait un, regardait où il tombait, en choisissait un autre.
Mon père dit :
- Tu vas voir, il va en vouloir deux et prendre le plus long.
- Mais non voyons !
- Si si, si les deux sont au même prix, il ne va prendre que le plus grand.
Il a eu raison.
Il n’aurait peut-être pas dû ajouter :
- C’est normal, ils reviennent de vacances…
- Et comment tu le sais ?
- Ben, ils sont bronzés et n’ont plus de sous !
- Rhooo ! Lemmy ! Ces pauvres gens tu exagères !
Elle ne pouvait s’empêcher d’ajouter
- Ce ne sont pas des Arabes quand même !

Commentaires

Pour moi c'est une curiosité de te lire ! ou bien je n'avais pas une vie aussi palpitante que la tienne, ou bien ma capacité mémorielle est au plus bas.
Que ce soit l'un ou l'autre, j'arrive très bien à vous voir déambuler et me conforter dans l'idée que tu ressembles beaucoup à ton père.
Ma dernière visite au marché St Pierre m'avait bien déçue et toutes les boutiques aux alentours également. J'y accompagnais une amie pour l'achat de tissus destinés à des costumes de théâtre et sa moisson avait été assez maigre. Ce qui l'avait incité à ouvrir une petite boutique près de Fontainebleau, ce qui n'avait pas été sa meilleure idée....

Écrit par : Sophie | dimanche, 20 mars 2016

Sacré Lemmy !
Pourquoi Lemmy quand on s'appelle Gabriel ?

Écrit par : Berthoise | dimanche, 20 mars 2016

Je devrais me relire, je vois que je n'ai pas évité une fois de plus une faute dans mon com.

Lemmy, parce que sujet à caution ?

Écrit par : Sophie | dimanche, 20 mars 2016

commentaire écrit avant que le goût ne donne la référence...

Écrit par : Sophie | dimanche, 20 mars 2016

Maman retournait les draps un sacré boulot. Oui pourquoi Lemmy? Fan d'Eddy Constantine?

Écrit par : mab | dimanche, 20 mars 2016

attends, attends, tu as encore le temps de faire ton devoir!
petite question: c'est quoi un noir bronzé? ;-)

Écrit par : Coumarine | dimanche, 20 mars 2016

Tiens, puisque mon commentaire chez HB parlait de mariage, j'en fais un autre ici sur le même thème : les tissus de ma robe de mariée ont été achetés au Marché St Pierre et c'est ma mamie qui l'a cousue d'après mes croquis. Elle a eu doublement du mérite : je dessine mal et la simplicité de la robe obligeait à un tombé impeccable. Enfin, quand je dis simplicité, c'est un avis que mon mari n'a pas complètement partagé quand il a du défaire la trentaine de petits boutons et autant de brides qui fermait le dos ...

Écrit par : Michèle | dimanche, 20 mars 2016

tes parents formaient une sacré équipe! Je te l'ai déjà dit , j'aime beaucoup quand tu parles de ton père et même de ta mère finalement !
C'est sûr.... tu as beaucoup appris de lui , et c'est magique que tu ais tous ces souvenirs en tête !....... surtout pour nous qui te lisons !

Écrit par : emiliacelina | dimanche, 20 mars 2016

Moi aussi j'adore le Marché Saint Pierre !!

Mais maintenant ta mère ferait une attaque, mdr !

Écrit par : liliplume | dimanche, 20 mars 2016

D'accord avec LiliPlume !
D'accord avec Coumarine : tu as le temps de plancher ! Et pour Coumarine : les noirs bronzent comme tout le monde !

Écrit par : lakevio | dimanche, 20 mars 2016

Les commentaires sont fermés.