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lundi, 31 octobre 2016

Pour en finir avec ces histoires phalloïdes…

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Je passais souvent par ici dans l’espoir de la saluer tandis qu’elle serait seule.
Espoir toujours déçu.
Aujourd’hui elle était en grande conversation avec une de ses connaissances et je me suis contenté de déposer mon bouquet sur la chaise.
J’allais partir quand elle a pris cette pose qui m’avait conquis la première fois que je l’avais vue.
Son amie lui disait quelque chose à propos d’un mari importun qui insistait tous les jours pour « faire un petit frère à la petite ».
- En réalité, voyez-vous, ce vieux cochon ne veut que partager mon lit et c’est tout !
Elle regarda autour d’elle, me considéra comme quantité négligeable et reprit :
- Mais comment faites vous pour supporte tout ça ?
- Oh, c’est simple, depuis qu’il est mort, je revis !
Il est vrai qu’elle avait ce je ne sais quoi de léger et de vivant dans tous ses gestes, ce petit quelque chose de délicat qui me faisait rêver.
Je l’imaginais le matin devant sa psyché, me demandant comment, les bras relevés derrière elle, elle pouvait ajuster son chignon avec cette élégance et une sureté de geste confondantes.
- Vous revivez ? Comment est-ce possible ? Il était si jeune !
- Lui aussi voulais me faire un enfant…
- Ils ne pensent qu’à ça… Et alors ?
- Vous imaginez ce que serait devenue ma taille ? Mon ventre ? Ma poitrine ?
- C’est hélas le lot de nous toutes quand nous faisons des enfants !
- Je ne voulais pas…
- Quand bien même ? Ce n’est quand même pas ça qui l’a tué ?
- Eh bien, en quelque sorte…
- Il avait quelque chose au cœur ?
- Non… Plus bas…
- Euh… « Là » ?
- Non… « Là » ça allait bien, trop bien pour moi.
- Qu’est-il donc arrivé ?
- Eh bien je lui ai préparé une omelette aux champignons…
- Non !
Elle eut un petit rire délicieux tant il était cristallin.
- C’était son péché mignon, c’est devenu son péché mortel !

dimanche, 30 octobre 2016

Le chèche se veut électrique…

L’éducation aux choses vraiment sérieuses de la vie, commencée il y a plusieurs années, se déroule conformément à nos espoirs.
Merveille est tout à fait séduite par le « döner ».
Une fois prochaine, nous l’emmènerons rue des Petites Ecuries afin d’affiner son goût et d’élargir ses connaissances en matière de bouffe exotique.
Le « döner » dévoré jeudi, atteint après une marche de près de seize cents mètres histoire d’affamer Merveille, nous avons pris le bus qui nous a amené directement à la Porte Maillot.
Le « Jardin d’Exploitation » porte bien son nom.
Il n’y a de la veine que pour la canaille…
Sans la ténacité des gosses qui tueraient leurs parents s’ils s’avisaient seulement de suggérer de faire autre chose, le jardin aurait fermé depuis longtemps.
L’appât du gain conduit l’administration de ce vénérable établissement à employer une brochette d’analphabètes qui devrait couvrir de honte notre ministre de l’Éducation Nationale.
Il a suffi d’un idiot arrêté net dans une transaction par un écran inconnu pour stopper l’écoulement continu des clients pendant de longues minutes.
Il nous fallut attendre l’arrivée d’un jeune homme habilité à l’usage du poussoir « RESET » de la machine pour que notre avancée reprît.
Je ne vous parlerai pas du « Petit Train ».
Il nous a amenés au jardin à train de sénateur pour un tarif genre TGV.
On ne nous transporte pas, on nous roule !
Bon, j’exagère, ce fut très chouette.
Merveille m’a entraîné dans un truc dans lequel je n’avais pas mis les pieds depuis 1986.
Les « montagnes russes ».
Ça ne vaut certes pas le « Mountain space » du Disneyland d’Anaheim mais c’est bien quand même.

Nous étions venus pour voir Victorine, l’ourse qui était hélas partie à la retraite.
Le jardin proprement dit est devenu une grande basse-cour où l’on croise des paons, des oies cendrées et autres volatiles qui arpentent les pelouses avec nonchalance.
Aucune de ces bestioles ne songe plus depuis longtemps à s’évader d’un coin où tout le monde vous donne à manger dès que vous vous approchez.
Mais c’est un peu comme les taxi-girls des bars louches, vous pouvez donner mais pas toucher sous peine d’un mauvais coup de bec…
Heure-Bleue et moi avons remarqué quelques comportements immuables.
Notamment de grandes seringues de treize ans au plus, draguant comme des pros mais faisant la queue pour le galop sur cheval de bois ou le manège…
Quand Merveille a voulu aller sur une attraction où on était secoué comme un prunier j’ai décliné l’invitation.
J’ai vu Heure-Bleue demander à deux jeunes femmes d’accueillir Merveille dans leur gamelle folle.
- Vous ne voulez pas monter avec elle ? C’est pour la rassurer…
- Bien sûr !
- Dis donc, ma Mine, t’es sûre que ce n’est pas pour te rassurer toi ?
J’ai eu droit à un regard « vernoir », c’est le soleil qui fait ça sur le visage de la lumière de mes jours…
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Quand je vous dis que le catogan c’est pour empêcher ceux qui restent de se barrer...

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samedi, 29 octobre 2016

Non, le calme art n’est pas encore né…

Après une journée délicieuse avec Heure-Bleue et Merveille j’ai eu le droit de redormir dans le canapé.
Bon, que je vous rassure, lectrices chéries.
Mab d’abord qui semble croire que je me jette sur un tas de coussins quasiment de bois.
Non Mab, non Sophie qui n’a pas de blog, ce n’est pas le sort désastreux d’un pauvre hère condamné par l’égoïsme et la méchanceté d’une sorcière et de Gretel.
Cette banquette se transforme en cinq minutes en vrai « lit de 70 ».
Il suffit d’en retirer les trois mille coussins posés là par Heure-Bleue qui, dès qu’elle ne sait pas quoi faire de ses sous achète soit un panier soit un coussin.
Puis, je prends la couette de secours, celle qui couvre Tornade quand elle vient à la maison, y ajoute une couverture de « polaire » rouge.
Je vais ensuite piquer un des six oreillers qui encombrent la tête du lit, mon bouquin et mes lunettes et je m’installe, tel Héliogabale mais sans les courtisanes…
Le lendemain matin, donc hier matin, j’ai lambiné, attendant le réveil que j’espère le plus tardif possible de la lumière de mes jours et de Merveille.
Tout n’est que luxe, calme et volupté mais sans le luxe.
J’ai avalé tranquillement mon bol de lait sucré d’une cuiller de miel et parfumé de café.
Je sais depuis peu qu’il n’y a rien de plus mauvais pour la santé que le lait.
Je fais ça depuis plus de soixante ans et j’ai vu le lait passer du meilleur aliment qui soit au pire poison qui soit…
Et je n’ai jamais souffert de quoi que ce soit de plus grave qu’un rhume, deux grippes et un cancer, alors…
Et encore, la première grippe, c’est le jour où on m’a vacciné à la boîte, je devais avoir trente-trois ans.
Pourquoi je vous raconte ça, lectrices chéries ?
Eh bien parce qu’hier matin, après avoir bu mon lait, j’ai allumé les PC et ouvert mon navigateur.
Une autre catastrophe sanitaire m’a sauté à la figure.
Une billevesée sur le sommeil.
J’en ai retiré l’information la plus bizarre de la journée.
Quelle que soit la position adoptée dans son lit pour dormir, elle est mauvaise.
Pour être sain et équilibré, lectrices chéries, il ne reste que deux solutions :
- Vous dormez debout, comme les chevaux.
- Vous ne dormez pas du tout.
Je me demande si le Web est une mine d’informations ou un tissu de conneries…

jeudi, 27 octobre 2016

L’ange vain…

Je la déteste.
Je la hais.
Pourtant, elle est mignonne et habituellement je l’aime.
Mais pas là.
Je déteste qu’on me force à dormir dans le canapé.
Elle-même précise « On ne t’a pas forcé, Papy, on t’a juste dit « tu es obligé », c’est tout… »
Voilà ce que c’est qu’avoir fabriqué avec Heure-Bleue un fils qui lui-même a fabriqué Merveille avec JJF.
Merveille a une hérédité très lourde.
Hérédité entièrement vouée à martyriser Papy.
On me pique ma place dans le lit.
On me pique la chaleur de la lumière de mes jours.
On me laisse dormir, seul et abandonné de tous sur un canapé entièrement « rembourré avec des noyaux de pêche ».
Ouais, on a fait ça !
- Fallait dormir avec Merveille, elle est chaude comme une petite caille !
A alors dit Heure-Bleue.
J’ai grommelé :
- Un vieux ça ne dort pas avec des petites filles…
Et c’est là qu’on voit toute la rouerie des petites filles, particulièrement Merveille.
Elle contredit Mamie d’une voix douce :
- Mais non Papy, toi c’est pas pareil et puis t’es pas vieux…
On voit bien que cet après-midi on va au « Jardin d’Exploitation »…

mercredi, 26 octobre 2016

Les faits, mes rides…

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J’ai profité d’un temps de Toussaint et d’une envie d’indépendance qui nous a saisis, Heure-Bleue et moi, pour aller traîner à Paris tout seul.
Bon, m’entendre tousser agaçait la lumière de mes jours et m’a poussé à aller voir le médicastre.
J’en ai profité largement.
Heure-Bleue ne supportant pas d’être enfermée sous terre, nous prenons habituellement le bus, alors j’ai profité de ma solitude pour prendre le métro.
Ça transforme un voyage qui peut prendre plus d’une demi-heure en un bref parcours de moins de dix minutes.
Sauf les milliards de marches à République parce que la ligne Levallois-Gallieni est profondément enterrée et les escalators rares et n’emmènent que du premier sous-sol au trottoir, tout s’est bien passé.
J’ai un peu traînassé avant d’aller chez le médecin où la visite fut finalement brève.
Je vais plutôt bien, merci…
J’ai pas mal traînassé après aussi et j’ai fini par prendre le bus.
Finalement j’aime bien ce temps gris et doux d’automne à Paris.
Non, l’air n’y sent pas que l’essence.
Il reste assez d’oxygène pour rêver en traversant les squares.
J’ai justement traversé le square du Temple.
Mes semelles y ont été brusquement rendues collantes par des décennies de souvenirs alors je me suis assis quelques minutes devant la mare où se chamaillent quelques canards.
Le temps de décrotter mes semelles…
Puis, revenu en octobre 2016,  je me suis levé et suis allé traîner jusqu’au Monop’ de Temple où j’ai trouvé la « quiche provençale bio » qu’aime la lumière de mes jours ces temps ci.
J’ai remonté le boulevard Saint Martin.
Ça m’a semblé bizarre parce qu’il était animé, ce qui est plutôt rare à cette heure jusqu’à ce que je me rende compte qu’il était près de cinq heures.
Alors qu’étonnamment j’étais à l’arrêt quand il est passé, j’ai pris le bus.
Le 20.
Il m’emmène à Saint-Lazare.
Il s’est arrêté au feu du dernier numéro du boulevard Montmartre, juste avant d’arriver boulevard des Italiens, pile à la fin de la rue de Richelieu.
Ça m’a rappelé un épisode sympa de ma jeunesse folle.
Du coup je me suis aperçu qu’il y a des coins de soi qui ne vieillissent pas vraiment.
Je ne sais pas trop à quoi ça tient mais c’est comme ça.
Plein de choses vont de travers mais d’autres restent immuablement jeunes.
Ça ne paraît pas mais ça vous transforme une journée de Toussaint en matinée de printemps comme de le dire.
Ce n’est pas palpitant, lectrices chéries, mais j’avais envie de vous le raconter…