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mercredi, 30 août 2017

Mon croisement préféré.

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Lectrices chéries, j’ai envie d’aller à Paris.
Évidemment que j’ai envie d’aller à Paris.
J’ai même envie d’y retourner vivre.
La roue de la Fortune venant de m’écraser les doigts de pieds, j’abandonne l’idée pour l’instant.
Un instant seulement…
Donc, vous disais-je, j’ai envie d’aller à Paris.
Mais pas le Paris du boulevard Haussmann, du Printemps et des Galeries Lafayette.
Pas non plus le Paris où « BNP Real Estate » a l’insigne culot de louer l’espace représenté par la grille d’un balcon qui marque l’angle du boulevard Haussmann et de la rue Auber.
« BNP Real Estate » qui, dans un accès confondant de vulgarité a accroché un calicot proclamant à l’attention de la cupidité commune « Flagship à louer ».
Tels je les connais, ils vont louer deux mètres carrés de grille noire pour le prix d’un trois pièces rue de la Pompe…
Non, je n’ai pas envie de me balader dans ce Paris là.
J’ai envie de flâner le nez au vent dans des rues inconnues de la gent touristique et de la gent commerciale.
Dans des rues que l’on arpente en se rappelant chaque pavé, chaque boutique, chaque encoignure.
C’est curieux, ce besoin de balade revient chez moi avec l’humeur automnale qui commence à s’établir.
Avec ses matins bien moins lumineux qu’il y a deux mois.
Avec ces ciels bien moins éblouissants qu’en juillet.
Avec ces nuages qui donnent un air de Honfleur aux quais de la Seine, une couleur vaporeuse de ciel de Boudin.
Avec ces envies de marcher lentement dans les rues.
Avec cette sensation de s’enfoncer lentement dans la mer des années enfuies.
Ces rues où le moindre couloir sombre peut vous rappeler des frayeurs infondées comme des surprises qui vous mettent le cœur en vrac.
J’ai juste envie de me promener comme ça dans les rues.
Et j’en connais des rues.
J’ai, c’est vrai, un gros faible pour certaines rues et certains cafés mais c’est seulement parce qu’ils étaient accessibles sans fatigue notable.
Si mes souvenirs sont exacts, il me semble même que je n’étais jamais fatigué.
Sauf pour travailler...
C’est sûrement à la recherche de cet allant permanent que je songe partir musarder.
J’ai peu de chances de le recouvrer mais l’idée de tenter l’aventure me met déjà en forme.
Justement, j’aimerais bien boire un « express serré » là où un café remplace le restaurant « Les ducs de Bourgogne ».
Ou bien à la terrasse de « Jolis Mômes », ce bistrot qui m’a vu attendre le 85 en papotant et en faisant mes devoirs.
Celui là est très chouette, même si « ma » table, celle du coin au fond de la salle a disparu après une transformation complète du café je ne sais quand, dans le flots des ans…
Il est même très chouette, au bord de la petite place faite du croisement de la rue de Rochechouart, de la rue Turgot et de la rue Condorcet.
On y a même planté neuf arbres depuis que j’ai transporté mes pénates ailleurs…
Bon, j’arrête avant qu’Heure-Bleue me traite de vieux…