Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

lundi, 23 juillet 2018

Ah ! Ce qu’Ulysse m’inspira et m’inspire encore…

De rien Mab, de rien…

lakevio.jpg

Je suis arrivé sur la plage de bonne heure.
Après quelques dizaines de mètres de marche assez pénible, les pieds transformés en escalopes milanaises recouverte de cette bizarre chapelure faite de sable  amalgamée à l’Ambre Solaire et à la Graisse à traire, j’ai rebroussé chemin pour m’approcher des rochers qui me semblaient plus propres.
Je m’y suis assis, ai pris mon bouquin et ai commencé à lire. Un vent tiède me caressait le visage.
J’ai posé mon bouquin et me suis mis à regarder la mer.
Elle était belle, elle ne sentait pas la fleur nouvelle, non, même pas l’iode.
C’est le problème de la Méditerranée, on ne sait pas trop ce qu’elle sent.
Même pas la mer…
Je suis descendu de mon rocher et ai mis un doigt de pied dans la mer.
Elle était comme l’air. Tiède. J’y suis entré jusqu’aux genoux et je dois dire que j’ai trouvé ça assez dégoûtant.
Mais si, vous savez bien. Imaginez-vous entrer dans une baignoire où des milliers de personnes sont venues prendre un bain avant de vous laisser la place.
Dégoûté, je suis sorti de l’eau et, après être passé sous une douche quasiment glacée, je suis remonté en pestant sur « mon » rocher.
J’ai attendu en lisant que le soleil me sèche.
Les premiers estivants ont commencé à arriver sur la plage.
Il y eût d’abord les cris et les rires des enfants, c’était assez agréable, ça faisait le bruit de l’école maternelle près de laquelle j’ai habité un moment. Bref, c’était vivant.
Hélas, quelques instants plus tard, j’ai été assailli par les odeurs de crème de protection contre le soleil.
Mais pourquoi diable met-on autant de parfums douteux dans ces crèmes ?
Comment se fait-il que pour certains, « sentir bon » soit synonyme de « dégager une odeur de toilettes d’hôtel de luxe » ?
Alors je me suis levé, ai enfilé mon jean et ma chemise puis je suis parti avec l’idée de m’arrêter à la guinguette de la plage.
Elle était déjà effroyablement bruyante de disputes diverses.
- Bonjour môssssieur ! Qu’est-ce que je vous sers ?
- Un express serré, s’il vous plaît.
- Comment ça « un express serré » ?
- Ben oui, c’est un café mais on retire la tasse quand elle est à demi-pleine.
- Oh ! Eh ! C’est pas une pharmacie, ici !
- Ben… euh…
- Un pastis, comme tout le monde !
- Un pastis ??? À neuf heures et quart !!!
 - Ah ! qui n'a pas eu envie d'un pastis après un bain de mer pris en Méditerranée ne sait pas ce qu'est un bain de mer pris le matin en Méditerranée
Des dingues ! Voilà ! Ils sont dingues !
Et alcooliques, en plus…
Je me suis dit que j’avais eu raison de ne pas me baigner…