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vendredi, 30 novembre 2018

Épis phénomènes...

Ouais bon, mais c’est vendredi, alors…

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J’essaie de vous écrire quelque chose mais rien ne vient.
Tant que nous ne serons pas revenus de chez « HAL » ou « mini-ophtalmo », comme vous voudrez, je serai comme un mauvais élève devant une rédaction dont le sujet lui échappe.
Alors je vous épargne mes agitations neuronales sans fruit.
Bon, après les miens  j’ai quand même lavé les cheveux de la lumière de mes jours.
C’est un moment que j’aime car j’ai l’impression que derrière elle, sans défense et dévêtue, elle est à ma merci.
Environ deux secondes.
Juste le temps qu’elle dise « Je sais à quoi tu penses ! N’y songe même pas ! »
Alors je lave ses cheveux, les rince soigneusement, lui tend une serviette et sors…
Quand elle est sortie, je l’ai regardée.
J’ignorais qu’on pût avoir des épis sur une chevelure frisée
Eh bien nous avons tous deux des épis terribles !
Des épis phénomènes en sorte…
C’est tout pour aujourd’hui car on part bientôt labourer son champ visuel…

jeudi, 29 novembre 2018

J’ai un air à vif…

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Ce matin, je me suis levé avant huit heures.
Je sais, lectrices chéries, vous n’en avez rien à cirer.
Mais quand même.
J’ai fermé la porte de la chambre.
J’ai allumé la radio et l’ai écoutée en sourdine.
J’ai entendu une fois de plus la façon dont les « Gilets jaunes » sont vus par le gouvernement.
Après avoir entendu fuser les noms d’oiseaux et entendu un ministre leur répondre en substance, façon Coluche « Dites nous de quoi vous avez besoin, on va expliquer comment vous en passer. »
À ce moment je me suis rappelé ce qui avait permis au « Brexit » de l’emporter et à Trump de devenir Président des États-Unis.
Ça m’a rappelé aussi où et pourquoi certaines municipalités avaient mis à leur tête des maires FN.
Et il me semble que les mêmes causes entraînent les mêmes effets à peu près partout.
La surdité de classes politiques qui ont oublié le sens originel du mot « gouverner ».
C’est le même que pour les bateaux et les avions : donner une direction, un cap.
Les gouvernements ne se sont occupés que d’une fraction de la population : Celle qui a le pouvoir économique.
Ils ont oublié que ce n’est pas elle qui crée la richesse réelle du pays, elle n’en tient que les livres de comptes.
De plus, on l’a vu il y a peu avec Engie et Carlos Ghosn, elle les maquille souvent dans le sens des ses intérêts.
Endormis et menés par eux, les gouvernements ont laissé de côté le reste de la population, ne s’en préoccupant qu’en cas de soubresauts.
Et souvent pour les prendre pour des imbéciles avec qui il faut « faire preuve de pédagogie », comme si on avait affaire à un tas de crétins.
Ce que certains disent à mots à peine couverts comme je l’ai entendu il y a peu d’un type dont le boulot de porte-parole devrait l’amener à plus de prudence.
Toutes ces bévues causent des réveils douloureux car on oublie souvent que ces imbéciles sont la fraction la plus nombreuse de la population.
En plus c’est celle qui nourrit Nozélites, eux qui ont oublié que tous ceux qui sont ou pensent être des «laissés pour compte» finissent régulièrement par se jeter dans les bras de ceux qui leur donnent l’impression qu’ils sont enfin écoutés et compris.
Nigel Farage, Donald Trump, Geert Wilders, Marine Le Pen et autres ont su faire croire à ces « laissés pour compte » qu’ils avaient été entendus, compris et qu’on s’occuperait enfin d’eux.
Et je pense malheureusement que c’est ce qui risque bien d’amener un clone de Marine Le Pen en plus malin à l’Elysée en 2022.
On a trop souvent oublié que les gens ont, dans leur ensemble :
- Besoin d’un boulot, même sans formation.
- Besoin de dignité même s’ils gagnent peu.
- Besoin de se sentir utiles, pas d’une aide qui leur permet tout juste de survivre mais les maintient à côté de la marche de leur pays
- Besoin d’être partie prenante de leur vie, pas d’être «la cousine pauvre» à qui on donne à manger
Nozélites, aussi cultivées soient elles ont oublié les phrases de Steinbeck comme elles ont oublié le visage de Henry Fonda dans « Les raisins de la colère »…

mercredi, 28 novembre 2018

Elle nous a fait des yeux brouillés…

Vous avez raison lectrices chéries, ça ne vaut pas un clou mais je l’aime bien celui-là...

Cette nuit donc, on m’a secoué.
J’ai ouvert les yeux pour rien car il faisait nuit et j’ai entendu cette phrase que je connais depuis des lustres :
- Minou, je peux te réveiller ?
Si je sais ce qui la motive, je me demande toujours si la lumière de mes jours a saisi le côté étrange de la tournure…
Comme je lui pardonne tout, sauf d’avoir bouffé le placage de mes enceintes à force d’arroser les plantes trop généreusement, j’ai acquiescé d’un sobre :
- Bien sûr ma Mine…
C’est à ce moment là que j’ai trouvé le corps médical bien léger et le radiologue plutôt lourd…
Parce que, tout de même, appeler pour dire « on voudrait examiner quelque chose sur une machine IRM plus puissante, je vous appelle demain ou lundi. » Et laisser dans l’expectative une patiente qui se demande si c’est du lard ou du cochon me paraît malvenu.
Surtout quand la patiente est Heure-Bleue, donc ne l’est pas tant que ça et dotée d’une imagination qui la voit déjà emportée par un mal horrible après des mois de souffrances laissant les opioïdes impuissants.
Surtout que je la connais, elle ne les prendrait pas de peur d’un choc anaphylactique improbable.
Ce matin, j’en voulais à leur légèreté mais étais tout de même conscient que les spécialistes ne passaient pas leurs journées à jouer au flipper.
Et là, alors que je pestais intérieurement après ces médicastres inconscients des dégâts qu’ils causent au sommeil des camarades de jeux de leurs patients, j’ai ouvert ma « boîte aux lettres numérique ».
Oui, je trouve que « boîte aux lettres numérique » ça fait mieux que « boîte-mail ».
Et qu’y trouvé-je ? Hmmm ?
Un poulet de l’ophtalmologue envoyé à 23H41 !
Elle fait de sacrées journées mini-ophtalmo…
La lumière de mes jours, qui m’a réveillé cette nuit pour cause de crainte irraisonnée a donc été exaucée ce matin.
Mini-ophtalmo a donné rendez-vous vendredi après-midi.
Elle se montre extrêmement rassurante, nous assurant qu’il n’y a aucune urgence neurologique et qu’elle va se livrer à une mesure du « champ visuel » d’Heure-Bleue.
Non seulement elle a des yeux magnifiques mais assez grands pour qu’y puisse prendre place un champ.
La lumière de mes jours est un propriétaire foncier et je ne le savais pas…

mardi, 27 novembre 2018

C’est la poule qui philosophe…

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N’insistez pas, lectrices chéries, je sais…
N’empêche, c’est mon coin de rue, là où hier, en nous demandant ce qu’on pourrait faire en attendant l’appel du radiologue, qui s’est évidemment bien gardé de rappeler, nous avons déambulé jusqu’au « mini-market » de la place en haut de la rue Lamarck.
On trouve sur cette place, le boulanger, celui qui nous vend un « pain variable ».
Le « pain variable » est un pain particulier, une baguette qui, selon les jours voit une mie aérée et est un délice qui reste frais jusqu’au petit déjeuner du lendemain ou bien est une sorte de caoutchouc dont la mie a quelque chose de la mousse de polyuréthane qui remplit les matelas bas de gamme.
Cette dernière est alors une sorte de pneu qui se transforme en bûche la moitié de la nuit à peine écoulée…
Mais ses crêpes sont si bonnes… Elles font les délices de la lumière de mes jours.
La « baguette variable » est donc un risque assumé.
En sortant nous avons traversé la place et sommes entrés au « mini-market », là où ils ont une « caissière-ingénieure » rebeu qui, faute de créer les automatismes qui sont sa spécialité, pèse mes légumes et compte mes achats.
En sortant, nous sommes passés devant l’hôpital Bretonneau, ce coin de la rue Joseph de Maistre.
Comme j’ai toujours le regard qui traîne, j’ai regardé la plaque de rue.

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C’est là que je me suis rappelé que Joseph de Maistre était un éminent philosophe qui souhaitait que « le peuple marche à grands pas vers l'égalité civile »  mais était absolument contre le fait que cette marche soit source de désordre.
Il voyait donc les évènements en philosophe calme et pondéré.
Hélas, comme tout homme préservé des dures réalités de la vie, il déplorait les excès des révolutions en évitant, comme tous ceux qui ne manquent de rien, de se demander pourquoi tout est fait pour que soient réunies aussi régulièrement les conditions qui font exploser la cocotte…
Ça m’a fait penser à cette histoire de taxe sur le gazole, censément prévue pour améliorer le sort de la planète, hélas en esquintant le sort du conducteur coincé par l’obligation d’user de sa voiture.
Là ou l’affaire devient ubuesque, c’est qu’au moment où le moins loti doit choisir entre ne pas manger pour payer le gazole ou ne pas travailler pour l’économiser, les banques lançent des investissements lourds dans le charbon, le gaz et le pétrole…
Allez comprendre, lectrices chéries…

lundi, 26 novembre 2018

Sale défaite…

Ouais, c’est nul mais j’ai d’autres choses à penser…

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J’allais sortir.
J’ai oublié le pain, j’allais pester quand je me suis dit que ma foi, aller faire un tour jusqu’à la boulangerie ne me fera pas de mal.
Et même du bien !
Je n’étais pas sortie depuis plusieurs jours.
Il y eut même un moment où je me suis demandé si je n’allais sortir juste pour me jeter sous le métro.
Je ne me suis pas mise à pleurer au réveil sur mon amour perdu.
J’ai pleuré toute la semaine et en ouvrant les yeux je sanglotais « Il est reparti chez lui ! Plus personne ne m’aimera jamais ! ».
Ce matin j’ai pensé en ouvrant les yeux « Non mais ce salaud m’a plaquée sans préavis ! Non mais quelle ordure ! »
C’est là que j’ai compris que j’allais mieux ce matin.
J’ai décroché la clef de son clou et l’ai posée sur la table pour passer mon gilet.
J’allais remonter la fermeture Eclair quand j’ai entendu des voix sur le palier.
Des voix inconnues qui, me sembla-t-il allaient chez l’autre pétasse du troisième.
Deux voix d’homme.
- Elle est comment ?
- Elle est peintre…
- Qu’est-ce que j’ai à voir là dedans ?
- Elle t’a vu dans les escaliers…
- Et alors ?
- Tu lui as tapé dans l’œil !
Je me suis approchée de la porte, ai plaqué mon oreille contre pour mieux entendre.
- C’est sympa, elle est mignonne ?
- Elle est riche…
- C’est toujours ça de pris !
C’est là que j’ai reconnu la voix.
Sa voix !
L’ordure ! Il me plaque pour aller sauter cette s… du troisième !
Attends un peu quand tu vas redescendre mon p’tit gars !
Ce n’est pas une baguette que je vais acheter, c’est une pelle.
Une vraie pelle de terrassier, l’outil qui te coupe la tête du premier coup !
Quand j’ai entendu la porte de l’artiste de la galipette claquer, je suis descendue acheter mon pain d’un pas léger.
Je savais ce que j’allais faire comme tour pendable à cette vieille peau et à son gigolo.
Demain matin je sonnerai chez elle et quand elle demandera de sa voix de vieille nymphette « huiii qu’est-ce que cééé ? » je lui dirai « vous savez pourquoi j’ai rompu avec Tristan ? »
Elle ouvrira en disant « naaannn ! Diiites moi çaaaa… »
Je vois le dialogue d’ici.
Je lui dirai avec mon air angélique :
- Il était un peu dans la dèche, alors il m’a dit…
- Quoi ? Il vous a dit quoi ?
- J’ose pas…
- Allez, faites pas votre mijaurée !
- Il m’a dit « paraît qu’ya une vieille au troisième qu’est prête à payer pour s’faire sauter ! »
Elle a pris une voix normale pour cracher :
- Non !
- J’ai eu beau dire que non, vous n’aviez pas le genre à avoir un gigolo, il a insisté.
- Et qu’est-ce qu’il a répondu ?
- T’en fais pas ma chérie, tu verras comme on sera heureux avec son pognon ! 
- Le salaud !
- Vous voyez bien pourquoi je l’ai plaqué…
Elle s’est mise à pleurer alors je l’ai embrassée sur la joue en me disant « ça va être chouette demain quand il va se pointer… »