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samedi, 10 août 2019

Un passé pas si simple.

Heure-Bleue me disait hier « Un devoir ? La semaine du quinze août ? Mais tu rêves Minou ! Personne ne le fera ! »
J’en avais pris mon parti quand ce matin, Gwen me dit qu’elle est passée voir ce que je proposais comme devoir.
Alors pour lundi je vous propose une photo en espérant qu’elle vous inspirera...

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Mais ce dont je voulais vous entretenir ce matin était tout autre chose.
D’accord, c’est mon devoir quotidien.
Le goût étrange qui peut se développer chez les enfants, même très jeunes :
J’étais tout gosse quand j’ai craqué pour deux temps de la conjugaison française.
J’avais entre six et set ans quand c’est arrivé.
Au cours d’une des rares récréations qui n’étaient pas émaillées de horions, un copain qui avait un grand frère dans une « grande classe » me dit :
- Eh ! Tu sais ce qu’ils apprennent dans la classe de mon frère ?
- Ben non…
- Ils apprennent des trucs comme « nous chantâmes » et même « que nous chantassions » !
- Oh la vache ! C’est quoi comme temps ?
- Je sais pas, des temps qu’on connaît pas parce qu’on les apprendra même pas l’année prochaine…
Ça m’a drôlement plu cette histoire.
Juste avant de sortir de classe, j’ai demandé au Frère « Pardon Mon Père, c’est quoi nous chantâmes ».
Comme c’était une « bonne question » je n’ai pas pris « cent lignes » mais seulement « On de dit pas c’est quoi nous chantâmes » mais « Qu-est-ce que ‟nous chantâmesˮ ? »
Il me le dit et je fus charmé.
De ce temps j’ai donc craqué pour le passé simple de l’indicatif et l’imparfait du subjonctif.
De sorte qu’il advint fréquemment que sans que vous vous en aperçussiez vous croisâtes ce passé simple qui donne de la beauté au français écrit sans que pour autant une lettre semblât incomplète en l’absence de cet imparfait du subjonctif.
Mais si, rappelez vous, lectrices chéries !
Cet imparfait du subjonctif qui reparut lors d’une querelle à propos d’accent circonflexe.
Non, ne fut pas abordé seulement le problème de la « cougar » qui après moult libations s’exclama « Ah ! Je me ferais bien un petit jeune, histoire de me remettre en forme ! » bien que cette première expression montrât avec talent l’utilité dudit accent sur « jeûne ».
Imaginez aussi votre tête, lectrices chéries si de celui dont avez longtemps espéré qu’enfin il déclarât sa flamme vous receviez un poulet commençant par « Je rêvai d’une femme qui fut belle et vous êtes arrivée… »
Ce petit accent qui manque à « fût » fait toute la différence entre un compliment et une goujaterie.
Alors que ça eut si bien marché si ce crétin avait écrit « Je rêvai d’une femme qui fût belle et vous êtes arrivée… »
À quoi tient la passion tout de même.
Qu’elle soit pour la grammaire ou « le camp d’en face »…