samedi, 07 mars 2020
Coronavirus de mince !
Nous avons décidé que nous préférons mourir du coronavirus que de faim !
Alors on est allé faire des courses…
Heure-Bleue, finalement pas si pressée de mourir abuse du gel hydroalcoolique au point de me demander de lui en mettre sur les mains en entrant dans le Monop’.
Je vous précise qu’elle ne me le demande pas comme une permission mais parce que c’est moi qui ai le petit flacon dans la poche.
Et il est dans ma poche parce que c’est plus facile pour elle que risquer de contaminer l’intérieur de son sac en passant de très longues minutes à l’y chercher.
Alors que sous prétexte que je n’ai eu une grippe que deux fois dans ma vie, la première fois le lendemain du jour où je fus vacciné, il y a quelque chose comme quarante ans, la seconde fois il y a six ans, la lumière de mes jours pense que je suis vacciné de naissance grâce à l’hygiène approximative des garçons.
Et elle en a déduit que je suis censé résister à tout sauf à elle.
Le résultat est que nous entrons dans le magasin avec les mains qui puent et pas les pieds qui muent.
J’ai beau lui dire qu’entrer dans les magasins les mains propres rend inutile cette séance de désinfection, rien n’y fait.
En revanche elle a saisi tout l’intérêt de se désinfecter les mains en sortant du magasin.
Elle m’oblige donc à me passer les mains à ce foutu gel en entrant, en sortant et puis, une fois arrivé à la maison de les savonner abondamment.
Je commence à avoir les mains dans un état lamentable.
Elle sont sèches comme le cœur de notre « Monsieur Retraite » et rugueuses comme le discours d’un syndicaliste de la CGT !
Si cette épidémie se prolonge, je vais devoir garder les mains dans les poches sauf pour faire la cuisine et mettre la housse de couette.
Alors que j’aime tant les promener partout où c’est doux et chaud.
Quand j’ai les mains « normales » ce n’est pas toujours accueilli avec les soupirs de satisfaction espérés.
Imaginez donc, lectrices chéries, comme ce sera perçu avec des mains esquintées.
Propres certes, mais rêches.
Des mains stériles même, et là le mot prend tout son sens car incapables d’engendrer le moindre soupir…
Et dire que tout à l’heure nous prenons le train à Saint Lazare pour aller chez les enfants fêter l’entrée dans l’enfer de l’adolescence de Merveille…
Je n’ai pas fini de me faire ronger la peau des mains par ce gel.
Ce sera bientôt le gel des relations entre Heure-Bleue et moi…
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