vendredi, 17 avril 2020
Déconfinement…
À l'aller, l'Opéra :
Au retour, la République :
Hier, on a profité de ma toux persistante pour aller voir notre médecin.
C’était super !
Pour une fois qu’on avait une excuse pour se balader en plein printemps dans une ville déserte et magnifique…
Les bus étaient quasiment vides et gratuits !
Nous ne les avons attendus que peu de temps et le trajet fut aussi long que d’habitude mais bref.
Je sais, lectrices chéries, ça laisse une impression étrange cette formulation mais c’est comme ça, nous avons parcouru le même nombre de kilomètres mais en un temps record.
Le temps était « magnifique et le soleil radieux qui illuminait une ville dont les rues quasiment vides disaient le drame qui frappait le pays » comme disent les bouquins de la collection Harlequin.
Bon, il faisait beau et les piafs du square du Temple cuicuitaient à qui mieux mieux qui n’avaient plus à craindre que les chats qui apparemment les dérangeaient moins que les hommes.
Le bassin, qu’on voyait depuis les grilles closes, était entouré de canards gras comme des bénédictins qui glandaient au soleil.
Un vrai printemps en somme mais sans humains pour arpenter les rues en nombre.
C’était parfait et nous avons savouré la promenade qui nous mena du square du Temple au carrefour de la rue de Turenne.
Le médecin, après m’avoir interrogé et ausculté longuement m’a donné une dose d’antibiotiques propre à assommer un cheval.
Puis, comme la lumière de mes jours était avec moi dans le cabinet, il a constaté chez elle qu’elle souffrait surtout d’anxiété.
Nous avons ensuite papoté comme chaque fois de l’état du monde.
Enfin, lui surtout de l’état de ses masques qui lui manquent cruellement et qu’il porte trop longtemps…
Nous sommes sortis et avons repris le chemin de la place de la République d’un pas tranquille sous un ciel bleu et transparent comme on ne l’avait que rarement vu depuis l’enfance.
Arrivés sur une place de la République aussi vide que la place de l’Opéra, nous avons été un peu vexés de voir que la maréchaussée nous ignora superbement.
Pas un seul contrôle !
À vous dégoûter de faire ce pénible exercice d’écriture manuscrite quasi nycthémère nécessaire pour avoir des ausweis à jour…
Nous sommes rentrés en flânant, même le bus flânait qui nous ramena de la République à Saint Lazare.
J’ai acheté en passant une bouteille de vin dans une boutique quasi vide tandis qu’Heure-Bleue achetait une baguette dans une boulangerie vide elle aussi.
J’ai préparé un dîner léger fait surtout de restes et d’un « mini-concombre » pour Heure-Bleue et nous avons attendu vingt heures et ses applaudissements qui me surprennent chaque soir.
Non que je trouve anormal d’applaudir les soutiers du pays qui le rendent vivable.
C’est seulement que je trouve bizarre d’applaudir chaleureusement ceux qu’on appelle aujourd’hui « héros », des gens qui sont infirmières, brancardier, caissières, livreurs, camionneurs, aides à domicile, etc. bref, tous ces gens qu’on a agoni chaque samedi quand on les a vus vêtus de gilets jaunes, arrosés de gaz lacrymogènes et éborgnés. L’espèce humaine est vraiment étrange…
09:06 | Commentaires (23)