mardi, 12 mai 2020
Usagés de la RATP...
Après avoir lu pendant trente-cinq ans « Sortez couverts », j’espère bien que nous et nos enfants ne liront pas pendant trente-cinq ans « sortez masqués » sur les panneaux d’affichage …
La radio nous le demande maintenant plusieurs fois par jour.
Alors hier après-midi nous sommes sortis masqués.
Ça m’a fait drôle de voir Heure-Bleue en « mini-hijab » bleu clair.
Alors que je regardais souvent ses yeux cette fois je ne voyais plus qu’eux.
À croire que ce fichu masque réduit la lumière de mes jours à une paire d’yeux.
Évidemment il me manque tout le reste…
Heureusement elle ne dort pas avec le masque.
Je nous imaginais déjà entamer une parodie permanente de la toile de Magritte que je vous ai proposée il y a peu.
Nous sommes donc allés au Monop’ de notre coin pour un réassortiment.
Arrivés au bas de l’immeuble nous avons mis nos masques.
Je me suis immédiatement dit « Ça y est ! J’ai chopé le coronamachin ! »
Puis, réfléchissant deux secondes, je me suis dit que ce masque empêchait de contaminer son prochain pour une raison toute bête : On ne peut pas respirer avec ce truc sur la figure.
Pas de respiration, pas de contamination…
On se trouve donc dans la situation de celui qui a été contaminé au détail près qu’il n’a pas – encore- besoin de réanimation.
Sur le chemin du Monop’, un autre inconvénient s’est révélé.
J’ai eu besoin de me moucher.
Vous avez déjà essayé de vous moucher avec un masque sur le nez ?
Le temps de réaliser, j’ai laissé tomber l’idée.
Hélas, un rayon de soleil devant le square a éclairé les yeux d’Heure-Bleue.
J’ai eu l’idée saugrenue de l’embrasser.
Encore un fois, ce masque a coupé net mon élan…
Heureux d’arriver enfin à la maison, j’ai commencé à retirer les emballages que j’ai jetés.
J’ai ensuite nettoyé les produits en emballage plastique et les bouteilles, rangé les produits et, après m’être lavé les mains, emporté par la satisfaction du devoir accompli, avant de fermer le robinet, j’ai rempli un verre d’eau pour le boire.
J’ai posé le verre sur la paillasse de l’évier, pensé à retirer ce fichu masque et bu ce verre d’eau.
C’était drôlement bien de respirer sans masque.
Je suis finalement heureux d’avoir choisi la carrière d’ingénieur plutôt que celle de chirurgien.
Bien sûr j’ai dû de temps à autre enfiler une combinaison genre « NBC », une charlotte et des « chaussons à chaussures » pour cause d’atmosphère contrôlée et de précision des opérations à faire mais pas aussi souvent qu’un chirurgien.
Aujourd'hui nous devons prendre le bus...
Retour des bandits masqués...
12:33 | Commentaires (4)