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lundi, 12 septembre 2022

Devoir de Lakevio du Goût No136

Devoir de Lakevio du Goût_136.jpg

Cette toile de Gustave Courbet dite « Jo la belle Irlandaise » me dit quelque chose.
Pas seulement parce que « Jo, la belle Irlandaise » a permis à Gustave Courbet quelques privautés.
Mais vous, qu’en avez-vous à dire ?
J’aimerais que cette note commençât par « À quoi bon ? Enfin… Vous ne supposez pas que ce n’était pas
en apparence ? »
Aussi qu’elle finît par « J’ai bien été le premier à vérifier l’exactitude de la chose, quand j’étais votre amour…
en apparence. »
À lundi j’espère…

- À quoi bon ? Enfin… Vous ne supposez pas que ce n’était pas en apparence ?
Elle secoua sa chevelure avec dédain.
Elle soupira et ajouta après un instant de réflexion
- Vous auriez pu vous douter que des cheveux comme ça n’existent que pour vous faire rêver, vous autres… 
J’ai secoué la tête, vaguement déçu qu’effectivement de tels cheveux pussent n’exister que pour me faire rêver.
Encore que…
S’il n’y avait eu que ces cheveux, mais il y avait cette peau pour parfaire le rêve.
Elle le savait bien, qui triturait savamment sa chevelure en penchant la tête de façon à dévoiler son cou dont la pâleur me donnait envie de le dévorer de baisers.
Et si ce n’était que le cou…
J’ai soupiré à mon tour, elle sourit.
- Vous voyez bien que vous savez.
Cruelle, elle insista :
- Dites-moi, Gustave, vous ne pensiez pas, même avant, que…
- Que ?
- Que j’étais « toute » comme ça ?
De fait, je savais bien que le flamboiement qui auréolait son visage n’était pas totalement un cadeau de la nature et qu’un artifice l’avait allumé.
Et pour cause, je me rappelais très bien où j’avais recueilli l’information.
J’y passais beaucoup de temps et y pensais très souvent.
Un peu trop même à ses yeux…
Elle insista.
- Vous savez bien mon cher Gustave que cette couleur n’est qu’apparence et n’est pas, comment dire, uniformément répartie…
Je me suis demandé un instant si je pouvais… Mais son visage vaguement fermé me dissuada de tenter une nouvelle vérification de ma part.
Je me contentai de lui répondre de façon amène :
- N’oubliez pas que vous étiez mon modèle… 
Elle souleva un sourcil.
- Et ?
- Vous souvenez-vous de « L’Origine du Monde » ?
Elle se demanda ce que j’avais voulu fixer sur la toile mais n’eut plus de doute quand j’eus ajouté
- J’ai bien été le premier à vérifier l’exactitude de la chose, quand j’étais votre amour… en apparence.

NB : Selon certains « exégètes » de l’œuvre de Gustave Courbet, l’intimité exposée dans « L’Origine du Monde » serait celle de Joanna Hifferman qu’il connut, au sens biblique du terme.