Le_goût_des_autres

"Les télévisions et les radios n'osaient pas nous parler des problèmes de l'écologie, des dégâts causés à l'environnement, de la disparition des espèces pour éviter de faire peur à la population."
C'est sur cette pirouette majeure, proférée par le causeur de dedans mon poste, que je réussis à ne pas tomber de ma chaise (Douce Moitié vous a sans doute déjà parlé de ma façon bizarre de m'acroupir au lieu de m'asseoir sur ma chaise).
Il faut avouer qu'il faut quand même faire preuve d'un culot d'acier pour nous asséner une calembredaine de cette ampleur !
Bon, d'un autre côté, l'émission "CO² mon amour" nous aurait annoncé à la place:
"Malgré les efforts désespérés du lobby de l'agroalimentaire visant à empêcher que se répande l'information concernant la disparition d'un grand nombre d'espèces ainsi que la pollution de plus en marquée de la majeure partie de nos ressources en eau douce, nous vous disons ici que, faute d'arbres anciens pour les héberger, faute de rongeurs dont ils se nourrissent et une descendance exterminée par l'impossibilité de nidation dans leurs lieux traditionnels, un grand nombre d'oiseaux (90% en Europe selon certaines sources) a aujourd'hui disparu".
Outre le fait que j'ai évité d'écrire comme le journaliste moyen "un grand nombre d'oiseaux ont disparu", j'imagine le tollé soulevé par une pareille annonce !
Sarko serait monté derechef au créneau pour dénoncer "les propagateurs de fausses nouvelles qui ne font qu'ajouter à la confusion et jeter l'opprobre sur une profession dont le rôle est de nous nourrir tout en protégeant notre belle France faite de ruralité , voilà ce que nous proposent les socialistes ! Si on écoutait Ségolène nous en serions encore à faire cueillir les cerises sur des arbres ! "
Mme Royal, estomaquée de tant de mauvaise foi de la part d'une radio qu'elle lui pensait toute acquise se serait défendue illico en dénonçant " ces ennemis de l'Europe qui sont prêts à tout pour empêcher notre belle agriculture de rester dans le peloton de tête mondial des grands nourrisseurs de l'humanité ! "
En deux mots, le fait de constater une réalité assez consternante, dans laquelle on remarque surtout que nos industriels de la bouffe sont prêts à exterminer toute bestiole non vendable, toute fleur non consommable et à empoisonner leur prochain sans état d'âme pour ne pas perdre un poil de part de marché, vous fait passer aussitôt pour un mauvais citoyen...
Je crains fort que le Paradis de l'actionnaire de la grande distribution ne ressemble fort à l'Enfer du client de la grande distribution:
La seule plante visible sera celle qui permet de faire de la bouffe, idem pour l'animal et on ne parlera bientôt de poissons, d'oiseau autre que le poulet ou la dinde et de fleurs que dans les dictionnaires...

PS: Hier soir, je suis allé dîner au restaurant, j'y ai mangé des choses délicieuses.
Sauf un truc servi avec mon bar : La quinoa.
Ben, de fait c'est assez dégueu, c'est un truc qui vous fait comprendre d'un seul coup pourquoi l'Amérique Latine est pleine de dictatures et de gens violents !
A part de faux écolos branchouilles, ou Milky, c'est un machin que personne de sain d'esprit voudrait bouffer !
Franchement, il n'y a pas assez de légumes et de céréales en Europe ?
On est vraiment obligé d'aller chercher des trucs merdiques à l'autre bout de la planète, juste pour faire exotique et faire bicher l'écolo snob-gaspilleur. Tout ça en pourrissant l'atmosphère de CO² rien que pour le ramener ?

Vos papiers !

C'est une vision assez enthousiasmante, non ?

Les adeptes du "Mieux vaut Hitler que le Front Populaire" ne désarment décidément pas...

La preuve ici: http://www.liberation.fr/actualite/societe/240986.FR.php

A moins que ça ne tienne au coin, c'est la région ou Papon a officié.

Ces jours-ci, j'ai eu la preuve que les Français n’ont sur le fond, que peu changé depuis 1942.
Notre aspirant calife, souffrait d’un strabisme divergent qui le faisait déjà loucher vers Blum.
Nonobstant une condition de fils d’immigré, d’origine juive de surcroît, il a décidé que finalement, il accentuerait ce strabisme en louchant aussi du côté de Brasillach.
Il a élevé la valeur Travail au rang de slogan électoral, il aime aussi la Famille (même s’il est réticent à l’idée du regroupement familial), il trouve que la notion de Patrie doit être ravivée (aimez-la ou quittez-la), bref, notre petit Nicolas prends l'eau.
A Vichy…
Il s’est mis dans l’idée que surveiller l’immigration, c’était bien, mais que créer un Ministère de l’Immigration accolé à un Ministère de l’Identité Nationale, ce serait mieux.
Le plus surprenant n’est pas que le petit Nicolas se découvre une inclination pour l’extrême-droite, non, le plus consternant c’est que sa trouvaille ne l’a pas fait chuter d’un point dans les sondages.
Devrons nous attendre la création d’un Commissariat aux Questions Arabes pour voir se réveiller les quelques vieux Français qui n’ont pas été mouillés dans la collaboration.
Il en reste qui ont souvenir d'une sombre histoire de questions juives...

Je viens de regarder quelque chose qui me fiche le moral dans les chaussettes: les infos sur A2.
Un truc toutefois m'a fait rire de bon coeur, Roland Petit qui crée un ballet à l'Opera, le vrai, le palais Garnier: "La recherche du temps perdu" de notre national Marcel Proust.
Ca vous a une autre gueule que Zizi Jeanmaire aux Folies Bergère, mais faut pas rêver, surtout quand le créateur du ballet vous assène "je n'ai pas lu les dix-huit volumes de La recherche, mais dès le début j'avais en tête ce que je voulais". Une des ballerines pressenties pour un rôle dont elle ignorait tout du personnage y alla de son couplet sur son ignorance du sujet "mais en quelques mots de Roland, je savais tout de la Recherche" que, comme son patron elle allait relire.
Ca m'a remémoré une (vieille, très vieille) interview de Sylvie Vartan expliquant que, pendant ses vacances, elle aussi allait relire "La Recherche".

C'est fou comme on peut "relire" une oeuvre qu'on n'a pas lue.

Longtemps je me suis couché de bonne heure, et la lumière à peine éteinte, je pense à tous ceux qui devraient lire "Du côté de chez Swann", avant de le relire...