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mercredi, 20 janvier 2010

Les vieux du stade.

Je vous ai déjà parlé de P.A., cet amateur de vieilles nymphettes teintes en blond et accros au « ptit’ côtes » ou au muscadet dès huit heures ?
Après la disparition il y a deux ou trois semaines d’un compagnon de comptoir, arraché trop tôt à l’affection des siens par une overdose de « ptit’ côtes », il semble que P.A. ait décidé de le suivre à brève échéance.
Je l’ai vu, dimanche, accompagné d’un des derniers Chevaliers du Tastevin, un de ces Témoins de Gévéor, un de ces amants de La Villageoise, qui ont tant fait pour la viticulture française.
Il avait le teint inquiétant de celui qui a un pied dans la tombe et vient de poser l’autre sur une peau de banane.
Ce brave homme, un peu (beaucoup) réac, qui m’avait dit un jour, alors que je buvais mon café en jouissant du spectacle vivant du comptoir, « Je n’aime pas les juifs, mais toi je t’aime bien, t’es sympa, bon, tu bois que du café mais t’es quand même sympa, tu racontes des conneries drôles des fois.» est atteint de diabète dit « de type II » ou « diabète de l’âge mûr », ce qui normalement se contrôle assez bien mais entraîne des privations.
Privations insupportables pour certains. Dont lui, qui continue malgré des séjours de plus en plus fréquents à l’hôpital, entretenir son affection en alternant le Gewurz et le « Ptit’ côtes ».
Comme il est veuf il mange peu et, aux dires de ses camarades de beuverie, a tendance à remplacer un repas par une ou deux bouteilles de vin, sa santé en pâtit.
Un de ses camarades, que je connais depuis des années, qui me salue civilement d’un « Bonjour M’sieu l’Directeur !» à chaque rencontre –c'est-à-dire tous les matins car j’achète mon journal au café où il vit qu’il fréquente- est lui aussi atteint de pépie aggravée de diabète.
Cet homme joue de malchance, le trottoir lui saute souvent  à la figure et les pompiers l’emmènent à l’hôpital Tenon qui le voit régulièrement en consultation, un coup pour des sutures, un coup pour son diabète.
Il m’explique donc le plus sérieusement du monde qu’il est sérieux et se contente de suivre les injonctions du spécialiste, soit « un verre de vin par jour, pas plus ».
Ajoutant, philosophe « qu’est-ce que tu veux, à mon âge, l’équilibre, c’est plus ça…»
Méfiant, je lui demande « quel genre de verre ? »
Il tapote sa poche et, après avoir vérifié que la patronne ne regarde pas de son côté, en sort son verre, et quel verre ! Un « litre étoilé » !
Il faut dire qu’il triche un peu, les jours où la manche lui est favorable, il prend un « ballon de Côtes » au comptoir et le fait durer d’astucieuse façon en le remplissant en douce avec son litre quand le garçon a le dos tourné, ça l’occupe une partie de la journée.
C’est le seul ballon de taille standard à faire 100 cl…
Heureusement qu’il est bâti à chaux et à sable. Faute de quoi il accompagnerait rapidement P.A. à sa dernière demeure.

Ca dévisse cher au comptoir de ma rue…
Je me fais l'effet d'être un survivant.

 

 

dimanche, 17 janvier 2010

Le vaseux de Soissons.

Et dire que Clovis venait de Germanie...
J’apprends ce matin un haut-fait de nozélites.
Avec ce goût pour la fatwa qui caractérise les néophytes, notre Iago national Ministre de l’Identité Nationale fait flèche de tout bois pour débusquer le faux Français...
Malgré les dénégations outrées de notre expulseur en chef qui avait juré ne jamais se livrer à ces pratiques et les gémissements sur le manque de sous de notre grand argentier, on a pris le premier en flagrant délit de mensonge car il est allé quérir dans une communauté Emmaüs un couple et deux enfants kosovars et le second  a trouvé le personnel et l’argent pour les renvoyer urgemment chez eux en affrétant un jet privé, mode de transport réputé pour la modicité de son coût…

Les pires choses ayant un bon côté, il y a un aspect finalement  séduisant à cette campagne de propagande d’information à propos de la stigmatisation des étrangers l’Identité Nationale.
Avez-vous prêté attention aux éléments qu’on est obligé d’apporter pour faire renouveler sa carte d’identité ?
Si vous êtes né en France de parents nés en France, pas de problème.
Vous pourrez obtenir sans peine le droit de dénoncer votre femme de ménage haïtienne pour éviter de la payer votre nouvelle carte d’identité.
Dans tous les autres cas, problème…
Il vous faudra alors apporter la preuve de votre ascendance gauloise sur trois ou quatre générations (je suis bien parti pour n’être pas un vrai Français, et de toute façon un mauvais Français).
Une forte majorité de Français devrait d’ores et déjà être priée de regagner des pénates extérieurs grâce à ces dispositions humanistes de la France éternelle et généreuse.
Vous avez été élevé en France et vous y travaillez ? Vous y payez vos cotisations sociales et vos impôts ? (autant dire que vous en faites plus pour votre  pays que beaucoup d’entreprises…) Aucune importance ! Prouvez ou partez ! 
Mais ne pleurons pas, pour féroces et stupides que soient ces dispositions, elles pourraient pour une fois nous rendre service.

Nous avons un roi un président et un commissaire aux questions arabes Ministre de l’Immigration qui seraient bien en peine de présenter les fameuses garanties exigées.
Bref, nos deux expulseurs ne sont pas français et nous ne devrions avoir aucun mal à lancer une souscription et affréter un jet privé pour les expulser à leur tour.

Reste à savoir où. J'ai l'impression qu'on ne risque pas de se battre pour les accueillir...

samedi, 16 janvier 2010

G vraiment pas de chance…

J’apprends avec stupeur que le point « G », ce petit truc génial inventé par Mr Gräfenberg dans les années 50 est une vue de… l’esprit.
Du coup, les journées entières passées à sa recherche me sembleraient bien vides aujourd’hui si l’entraide dans le couple ne nous avait fait découvrir un truc voisin. Du moins quant au résultat théoriquement accessible…
La recherche effrénée du point « G » était pourtant une occupation saine, entrecoupée quelquefois par l’obligation de régénérer l’énergie dépensée à ces travaux de recherche.
Cette recherche étendait, pensait-on, le champ de connaissance du sujet avec qui on entendait partager, sinon sa vie, du moins ses nuits.
Elle donnait lieu à des lectures édifiantes, agrémentées de petits schémas qui incitaient aux travaux pratiques et lui donnaient du goût.
On obéissait sans rechigner à Monsieur Boileau, qui nous recommanda de « vingt fois sur le métier remettez votre ouvrage, polissez le sans cesse et le repolissez. »
Nous le remîmes plutôt mille fois.
Quoique prétendument vaine aujourd’hui, cette quête, si j’en crois ce que j’entends et qui provient de l’étage au dessus, semble pourtant perdurer.
La disparition de la cible n’a pas entraîné la disparition de la chasse…
Je soupçonne aujourd’hui les Anglais, qui ont émis cette hypothèse, d'avoir quelque compte à régler avec les Anglaises.
Pire encore, que ceux qui prétendent que le point « G» a disparu n'aient commis une erreur d’appréciation : Il eût peut-être mieux valu qu’ils écrivissent « mon point « G » a disparu » …

vendredi, 15 janvier 2010

Chaos debout

Ce n'est pas la première fois que je remarque qu'il est beaucoup plus difficile de trouver un milliard de dollars pour nourrir, soigner et abriter des Haïtiens que trouver mille trois cent milliards de dollars pour sortir les banques de la panade où elles se sont fourrées toutes seules par cupidité (et stupidité, car des gens censés avoir une formation supérieure et infichus de savoir que la probabilité et la certitude sont deux choses fondamentalement différentes, à ce point là ce n'est plus le goût du risque, c'est de l'inconscience, faut éviter de leur confier ses économies).
Nos media sont, quant à elles, une fois de plus sauvées par le gong.
Ca m'évite de radoter et de faire remarquer que, la neige fondant et les températures remontant, il devenait de plus en plus difficile d'éviter de parler de ce qui reste.
Et ce qui reste a de bonnes chances de fâcher.
Ce qui est d'autant plus grave que les prochaines élections ne sont pas loin.

Enfin Malherbe vint Haïti vint, qui évita aux media le crime de divulgation de choses qui fâchent avec l’efficacité du tsunami qui ravagea l’Asie ou la mort de M.Jackson (qui elle-même retira trop tôt la gruge électorale iranienne à l’affection des media…).

Ce matin encore, Mr Jean-Claude Trichet, boss de la BCE faillit pourtant vendre la mèche en nous expliquant doctement que nous allions encore en prendre plein la gueule devoir faire des efforts en matière de flexibilité pour restaurer les profits de actionnaires augmenter la compétitivité des entreprises.
Il fut heureusement arrêté net par les quatre tops de l’heure des larmes de crocodile à verser pour ces pauvres Haïtiens…

jeudi, 14 janvier 2010

I’m singing in the rein…

A mon tour ! Après tout il n’y a pas qu’Heure-bleue à avoir le droit de s’étaler complaisamment sur la robustesse (toute relative) de mon rein.
Surtout sans jamais parler de mon courage et de mon stoïcisme face à une souffrance difficilement surmontable. Bref, on n’est jamais trahi que par les siens, elle ne songe jamais à clamer urbi et orbi combien je suis exemplaire.

Après avoir attendu plus de sept heures les résultats de la prise de sang (« nous les aurons dans deux à trois heures » m’avaient-ils juré…) puis plus d’une heure et demie l’examen radiologique (ça fait plus cheap mais moins snob qu’examen « tomodensitométrique » et plus sérieux que « scanner », qui lui, me fait penser à l’appareil à 30 € qui me permet d’envoyer de chez moi des photocopies aux administrations), j’ai pu regagner nos pénates, accroché au bras d’Heure-Bleue (faut en profiter, ceux qui la connaissent savent que ce n’est pas le genre à se plaindre et encore moins à plaindre).

Parmi les choses qui m’ont marqué, la réaction de surprise des infirmières et infirmiers quand je les ai remerciés est la plus frappante. D’aucunes m’ont avoué (vous savez bien comment je peux faire cracher des aveux à la gent féminine, j’ai même réussi à obtenir le téléphone de Mini-Néphro, c’est dire…) qu’était extrêmement rare la politesse, ne parlons pas de reconnaissance.
Ca m’a un peu surpris, je pensais qu’on continuait à apprendre aux enfants, même apeurés, qu’on n’attrape pas les mouches avec du vinaigre.
Il ressort néanmoins de cette expérience qu’un mot est usurpé : Urgences !
De même, les deux sens du mot « patient » sont intimement liés dans l’enceinte de l’hôpital.
Un troisième mot semble aussi avoir droit de cité : « bordel », on y perd les prélèvements, les identités et son latin.
Je me suis aperçu en arrivant à la maison hier soir que, dans la liasse de résultats qu’on m’a remise, la dernière feuille affirme  que je suis une dame de 81 ans atteinte d’Alzheimer avancée qui doit subir un examen d’hématologie hémostase.
Du coup je me suis précipité sur le reste de la liasse pour vérifier que les bonnes nouvelles données par le scanner m’étaient bien destinées…
Cela dit, le passe-droit est une chose fort utile.
Recommandé par Mini-Néphro, j’ai eu la chance d’être pris en charge par les deux néphrologues, celle de l’équipe de jour et, ô surprise, celle de l’équipe de nuit avait été mise au courant de mes démêlés avec les cristallisations d’oxalate de calcium.
Eu la chance aussi d’être pris en charge quasi immédiatement et inséré dans une liste pour un examen radiologique pour lequel il faut attendre une à quatre semaines habituellement.
Il faudra que je songe à leur demander s’ils ont un passe-droit quelconque pour vivre cinq cents ans…