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jeudi, 30 août 2012

Un après-midi de perdu ? Dix de retrouvés ?

Je n’arrive pas à partir de cette microscopique fausse multinationale. Que voulez-vous, il y a des entreprises qui attirent plus que d’autres.
De fait, j’y passe l’après-midi.
J’y aurais bien passé la nuit mais « voix sérieuse » me signifie que les heures supplémentaires ne sont pas son trip et que si je voulais bien l’accompagner jusqu’à la porte ce serait bien, merci.
Comme je suis moins timide que je ne le pensais –et le pense encore- je lui demande si aller au cinéma avec moi la tenterait. Elle réserve sa réponse.
Nous nous reverrons car j’ai une excellente raison, et tout à fait sérieuse, de revenir admirer cette merveille. Pffioouuu… Ces yeux ! Cette liane ne quitte plus mes pensées.
Pourtant je devrais penser à plein d’autres choses, son adresse par exemple, ou lui donner la mienne, mais non. Je ne pense qu’à elle. Au moins ça prouve que je ne suis pas si égoïste.
Au lieu de penser à mes hamiltoniens, au modèle de Ebers-Moll, aux travaux de Mr Shockley, devinez à quoi je pense. A « elle ».

Et j’attends bêtement des nouvelles de quelqu’un à qui je n’ai donné ni une adresse ni un numéro de téléphone où me joindre.
Une semaine passe. Mes connecteurs manquants devraient être arrivés. En fait je m’aperçois que mon prototype m’intéresse moyennement mais qu’il a un avantage majeur : Une bonne raison de retourner voir « voix sérieuse ».
Et j’ai un film à lui proposer, je suis sûr qu’elle est de gauche –au feeling- et que l’extermination des Séminoles par les tuniques bleues va la scandaliser et l’attrister à tel point qu’elle ne manquera pas de se jeter dans mes bras pour se faire consoler.
Idiot que je suis. Il y a loin de la coupe aux lèvres. Surtout les siennes…
Je retourne donc chercher mes connecteurs et surtout me remplir les yeux de « voix sérieuse ».
Ces sombres histoires de connecteurs et de semi-conducteurs évacuées, je repars à l’attaque avec l’offre cinématographique.
Cette fois, elle est d’accord.
Nous irons donc voir « Soldat bleu », c’est décidé.
Je passe encore l’après-midi dans la « nano-multinationale », un type rouquin d’un âge certain passe la tête par la porte de son bureau, me salue assez fraîchement et referme.
Il a jeté un œil que je trouve intéressé sur « voix sérieuse ». Toujours assise à son bureau, je ne sais pas encore ce qui a suscité tant d’intérêt chez lui.
L’heure de la sortie sonne, « voix sérieuse » se lève et moi je manque tomber. Elle porte une robe bleu-vert qui ferait passer la minijupe pour un niqab.
Avec ça, grâce à un « col claudine » assez bizarre sur une robe aussi courte, c’est un truc à causer des accidents de la circulation en sortant dans la rue.
Non seulement « voix sérieuse » à une chevelure rousse et des yeux verts à tomber mais je peux constater que ses jambes sont là pour parfaire un tableau idyllique.
Boticelli peut aller se rhabiller avec la « Naissance de Vénus ».
Reprenant difficilement mes esprits, j’accompagne cette fois-ci « voix sérieuse » jusqu’au métro. Evidemment nous ne prenons pas la même ligne…
Mais cette fois, n’ayant aucune raison aussi peu sérieuse que les composants pour continuer à la voir, je ne trouve guère qu’une raison sérieuse pour lui dire « demain soir, je viens vous chercher ».
J’ai absolument besoin de voir « voix sérieuse ».
Ça c'est une bonne raison.
Vous en connaissez une meilleure ?

mercredi, 29 août 2012

La découverte.

Un jour d’avril 1971, votre serviteur, même pas en couple mais en état de « copinage bisouteux » avec Dominique L., oui, celle qui lui reprochera plus tard sa cécité et dont le père du Goût avait remarqué l’architecture ecclésiale,  votre serviteur donc, a grand besoin de connecteurs très particuliers et quelques semi-conducteurs.
Le Goût se heurte déjà à une particularité qui l’agacera tout au long de sa vie professionnelle.  Il a appris au cours de ses séjours à la fac que les agents commerciaux des entreprises en général et ceux des fabricants de composants électroniques en particulier, doivent se battre pour vendre le matériel fabriqué par les entreprises qui les paient. Chichement, certes mais les paient.
Et voilà que Le Goût se heurte à une autre vérité qui le poursuivra à chaque fois qu’il aura besoin d’un composant ou d’un appareil de mesure : Au lieu de se trouver face à des commerciaux qui se battent pour vendre, il devra se battre lui, pour acheter…

Malgré tout, Le Goût insiste. Il a absolument besoin de ces connecteurs, faute de quoi, sa thèse risque bien, comme les Dix Commandements, de rester lettre morte.
Il se met à éplucher les « data books » et surtout les étiquettes qui hurlent aux yeux de l’ingénieur, de toutes les lettres métallisées de leurs étiquettes, les distributeurs qui vendent ces merveilleux produits.
Sur un des catalogues de ce  fabricant de connecteurs, un distributeur se détache nettement de ses concurrents.
Pourquoi ? Il est à Paris ! Et moi aussi. Et je n'habite pas très loin… A quelques stations de métro, quatre stations exactement.
Le téléphone me pousse –sans qu’il le sache- à en savoir plus sur ce distributeur.

Une voix sérieuse me répond que quelques pièces sont disponibles et que pour les 2N3055, on pourra peut-être s’arranger.
Le Goût ne sait pas encore combien cette impression de sérieux est trompeuse…
Je préviens la voix sérieuse que je passerai avec un bon de commande dûment signé –on ne chahute avec les sous de la boîte-. Je prends mon temps pour y aller. Ce mois d’avril est miraculeusement doux et ensoleillé. Quasiment un temps à émeutes…
Je me fais la réflexion que « voix sérieuse » doit être bien malheureuse de donner un temps pareil à un patron…
Une visite s’impose. Il faut toujours vérifier le sérieux d’une entreprise à laquelle on doit passer ses commandes. Peu de temps après, on me fera remarquer, avec des sourires entendus, que le prototype de l’appareil ne comporte que des semi-conducteurs d’origine « Sescosem ». Je viens de tomber dans le piège du conflit d’intérêt…

Et pour cause.
Beaucoup de petites entreprises, à cette époque pleine d’espoir et de foi en l’avenir, s’affublaient de qualificatif genre « Compagnie Mondiale de », « Société Continentale  de», « SA Machin International ».
Aussi, en arrivant chez ce distributeur dont le nom fait penser à une gigantesque entreprise multinationale, je suis assez surpris de pénétrer dans un immeuble bourgeois près de la place de la Bourse.
Au premier étage, au moins trois entreprises partagent les appartements, une dame m’indique obligeamment la mine de composants.
Il y a là, derrière un petit bureau, l’air raisonnablement occupé, une jeune fille.
Je n’en vois pour l’instant que la chevelure rousse et frisée, vraiment très frisée.
Chevelure rousse dit « un petit instant s’il vous plaît ». C’est « voix sérieuse ».
Le dernier papier plié, et glissé dans une chemise, elle lève la tête.
Et là, je tombe raide, aveuglé par les plus beaux yeux verts que j’ai jamais vus.
Elle a des éphélides et une peau translucide si pâle que j'ai failli m'asseoir par terre pour la regarder tranquillement. A tomber vous dis-je !
Les semi-conducteurs et les connecteurs me semblent du coup d’un intérêt très relatif.

Je lui en parle tout de même, alors que j’ai envie de parler de tout autre chose.
Elle se lève et force m’est de constater qu’elle est à peu près aussi épaisse que son stylo.
Elle porte une chemise à carreaux noirs et blancs qui laisse deviner une poitrine petite mais de forme intéressante et un jeans « Newman » noir dont la ceinture a une particularité intéressante. « Voix sérieuse » est si mince qu’un repli est nécessaire –j’apprendrai à cette occasion qu’il n’y avait pas de taille 34- et ce repli tient, tenez vous bien avec une épingle à nourrice mal cachée par une ceinture trop étroite.
J'ai découvert tout cela en un instant, il faut dire que pour les filles, il a l’œil le Goût…
Il vient de découvrir une merveille qu’en plus il lui faudra retirer, que dis-je, arracher des bras d’un autre…

mardi, 28 août 2012

Dernier amour.

Tourgueniev peut continuer à dormir tranquille de son dernier sommeil.
Il n’aura même pas à se retourner dans sa tombe.
Je ne lui ai même pas –précision chronologique oblige- piqué le titre de son bouquin.
Les rares fois où je vous ai parlé d’Heure-Bleue et de la conquête magistrale de cette jeune femme sculpturale, je ne me suis pas appesanti sur les circonstances  de ce cataclysme.
Mon second grand amour est tricard de blog.
Ne ricanez pas, on voit bien que vous ne connaissez pas Heure-Bleue, surtout vous ne vivez pas avec Heure-Bleue.
Pire encore, vous ne disposez pas des moyens de rétorsion dont elle dispose pour me dissuader de tartiner sur ce second amour.
Et il ne s’agit pas que de cuisine ou de ménage.
Arrivé à mon âge, frileux comme vous me connaissez,  la seule chose dont je peux me dispenser pendant la nuit, c’est une paire de pieds gelés sur mon ventre aussi chaud que rebondi et sensible.

 

Exit donc, le second amour. Et n’y revenez pas, l’idée d’Heure-Bleue veuve ne m’enthousiasme pas des masses…


Ce récit commence demain parce que j’ai faim et que quand j’ai faim je ne peux penser à rien d’autre que manger.
Je ne parle plus, je n’écris plus, je ne pense plus.
Bref je meurs.
De faim…

A demain donc, lectrices chéries et curieuses.

samedi, 25 août 2012

Les os de Vichy

Un commentaire de juliette03, dite « Juju », qui bien que du 03 ne semble pas une alliée, appelle à son tour quelques commentaires…

Ayant remarqué ici et là sur les blogs que le désaccord peut être constructif, j’en profite pour lui dire que son commentaire sur ma note « The End », me donne l’impression qu’elle n’a pas vraiment saisi que les évènements que je relate ont près d’un demi-siècle et que les principaux intéressés n'ayant plus rien de commun, à part le souvenir, ne sont plus vraiment concernés.
De plus, ce commentaire nous fait découvrir une « Juju » d’une fraîcheur touchante,  surprise par un comportement masculin pourtant répandu, voire universel.
Je m’explique.
« Juju » écrit « Et, voilà t-il pas que je dis à mon mari que j'ai pendant longtemps pensé à mon 1er mec, que j'étais follement amoureuse, que le mec, lui n'essayait que me baisser ma ptite culotte, facile quand on porte des minis jupes... »

 

Voyons, Juju… A ton âge…
Ne me dis pas que tu ne t’es pas aperçue que « baisser la ptite culotte » de sa petite camarade est quand même une tentation à laquelle sont soumis tous les garçons depuis que « la ptite culote existe » !

C’est le grand jeu de la vie, ça, ma grande.
Si ça n’avait existé que pour se protéger des courants d’air, tu crois qu’il y aurait autant de dentelles, d’enjolivures, de fanfreluches, etc. ???
Mais non ma grande, je me dois de te renseigner !
La « ptite culotte » est un emballage. C’est ce que le papier cadeau est au cadeau !

En revanche, aller donner en guise de cadeau de « noces d’émeraude » une information que tu aurais dû garder pour toi –ou du moins présenter autrement et de façon moins précise- me semble risqué et peu diplomatique…
Et tu cites ton mari :

« puisque tu as pensé à lui pendant 10 ans, c'est que tu ne m'aimais pas, et patati, et patata… »
Sa rogne paraît quand même assez fondée, non ?
Imagine un instant que ton mec t’annonce tout de go « pendant des années j’ai pensé à ma première nana. On était follement amoureux. En plus elle n’arrêtait pas de vouloir baisser mon pantalon. »
Enfin, imagine surtout ta tête en entendant ça.
S’il te sort ça juste après que… je te sens capable de vouloir l’autopsier vivant avec le pied de la lampe de chevet.

Cette vieille histoire de mouches qu’on n’attrape pas avec du vinaigre reste, hélas, d’actualité.

Du tact, ma grande, du tact…

vendredi, 24 août 2012

Touche pas à mon post.

Je vous sens toutes inquiètes –inquiètes ? Vraiment ? Mon oeil !- pour Heure-Bleue.
J’en entends certaines penser « ouais… c’est bien connu… les mecs… etc. ».
Eh bien non !
Non que je me défende, c’est seulement qu’un truc vous a échappé.
On a tous entendu parler du démon de midi.
Une seule d’entre vous a-t-elle entendu parler du démon du dîner ?

Mais non !

 La seule chose avérée est qu’en vieillissant, on devient égoïste.
Plus exactement, plus égoïste qu’avant.
Voire carrément cynique.
Alors, réfléchissez un peu.
Un type qui vieillit, qui ne sait plus depuis longtemps repasser une chemise, à peine mettre le linge dans la machine.
De toute façon il lavera sans savonner préalablement les taches de gras dont il a pris l’habitude de consteller son plastron.
Ce qui permettra de rendre ces taches indélébiles dès la première tentative de repassage.
Un type qui pensera –peut-être- à emmener ses draps au « lavopoids » du coin mais uniquement quand il s’apercevra qu’il n’y en a plus dans l’armoire.
Qui ne fera pas son lit parce qu’après tout on s’y recouche le soir.
Bref, un type qui a absolument besoin d’une compagne compréhensive à la maison.
Il sait qu’il devra dealer avec toutes les petites douleurs d’icelle, ses coups de pieds pour l’empêcher de coller.
Il lui faudra même accepter une véritable horreur. Il n’y a que l’hiver qu’elle veut bien coller.
Coller certes, mais des pieds glacés sur votre ventre bien chaud, la mauvaise !
En foi de quoi, s’il supporte de ramasser sa chemise et ses chaussettes, ne peste pas quand on voudra lui faire faire du lèche-vitrine, il sait qu’il pourra compter sur un trait de caractère souvent présent chez l’épouse : le sens du devoir –et parfois le sens de l’humour qui aide bien quand même-.
Il sait qu’il pourra compter sur une garde-malade indulgente quand la pire des maladies, je veux parler du rhume, s’abattra sur ses petites éponges déjà mitées par des décennies de clopes.
Il sait aussi qu’il devra rassurer ladite épouse, non pas sur son sort, mais sur le sien à elle. Elle aura à son tour besoin de lui pour ouvrir l’enveloppe des résultats de l’analyse de la formule sanguine qui la panique chaque année.

Bref, un échange de bons procédés.

On est comme l’ivrogne et le vélo.
L’un ne peut pas tenir debout sans l’autre…