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lundi, 24 décembre 2012

Ces tannées là...

Comme votre serviteur préféré et qui espère être le seul à être aimé comme lui seul le mérite (évitez, lectrices chéries, les remarques qui me ramèneraient à une réalité désobligeante et douloureuse.) beaucoup se sentent un peu gênés à l’idée de vivre pauvrement mais suivent malgré tout des études supérieures tandis que d’autres rament péniblement en espérant gagner de quoi manger.
En foi de quoi nous avons décidé de changer le monde ! Oui… Encore…
En ce début du mois de mai, on avait donc décidé d’un commun accord avec nous-mêmes, de tenir une réunion à la Sorbonne.
Pour dire vrai, à part quelques siphonnés partisans du coup de poing qui règle tout, nous étions assez inquiets parce qu’on avait entendu dire que « les fachos d’Occident avaient décidé de casser la gueule aux gauchos ».
Et ces mecs d’Occident étaient des durs, des experts de la barre à mine.
Tandis que nous étions surtout des mômes à lunettes, sauf moi mais je n'avais qu'un oeil et il fonctionnait très bien.
Surtout pour regarder les filles...
Là où ça s’est gâté, c’est quand la maréchaussée, à la demande du recteur de l’université, a décidé de nous « protéger ».
Bonjour la protection ! On a pris une de ces raclées…
Grâce à une agilité qu’il ne soupçonnait pas et un souffle disparu depuis, votre serviteur réussit à échapper au coup de filet mais avec un cœur qui, même au cours d’amours dévastatrices, n’avait jamais cogné aussi fort.
Ce qui amène à passer des nuits à courir devant une maréchaussée acharnée à attraper votre Goût adoré et ses camarades semeurs de balagan.
S’il ne s’était agi que de hurler « Cé-hèr-esse ! esse-esse ! », tout aurait pu finir par une dispersion sans histoire.
Hélas, sûrs de notre bon droit à « jouir sans entraves » et notre entêtement à penser « soyons réalistes, demandons l'impossible »nous finîmes tous par échanger quelques horions.
Là où ça s’est gâté, c’est quand un étudiant, probablement le seul du quartier latin doué en travaux publics et surtout à ne pas hésiter à risquer un ongle retourné voire abîmer ses doigts de fée, réussit à desceller un pavé de la rue.
Bon, ça a un peu dérapé…
C’est là que le fait de savoir calculer avec précision la trajectoire d’un « mobile animé d’un mouvement uniformément varié », si bien vu en physique, est de peu d’utilité dans le feu de l'action.
Un cerveau, habitué à l’évaluation d’une trajectoire parabolique, si bien modélisée par l’équation du second degré, est hélas malhabile à doser l’amplitude et l’azimut adéquats de la force à appliquer au mobile  qu'on veut soumettre à une trajectoire déterminée.
Surtout quand on a assez de biceps pour manier un stylo... 
Quelques vitrines et voitures en firent les frais.
Ça s’est aggravé quand les CRS se rebiffèrent en envoyant des volées de grenades lacrymogènes.
Non seulement ça fait pleurer mais ça contribue aussi largement à casser les pare-brises et les vitrines épargnées par les pavés.

Le lendemain, comme tous les matins avant d’aller à la fac, j'écoute France-Inter.
J’apprends que suite aux manifestations quelque peu « vives » de la veille, la rue Gay-Lussac est un champ de ruines.
Comme toujours, la radio, aux mains de Peyrefitte, « représentant stipendié d'un pouvoir fantoche à la solde des grands monopoles capitalistes » exagère.
Bon, il est vrai que c’est assez mal rangé et que quelques vitrines ont souffert d’erreurs de tirs tant de la maréchaussée que de notre part, peu experts encore dans le lancer de pavé. Mais ce n’est quand même pas Hiroshima après l’explosion de « Little Boy ».
J'entends Alain Geismar et Daniel Cohn-Bendit, qui n'est encore que « Dany le Rouge » renvoyer Charles de Gaulle à ses chères études.
Un « Dany le Rouge » relayé par un Charles de Gaulle qui m’explique, alors que le temps est superbe, que je dois renoncer à « courir le risque de l'aventure », retourner en cours au lieu de faire des « assemblées générales » tout ce qu’il y a de révolutionnaire.
Mon Général va jusqu’à, piquant le mot à Rabelais, s'exclamer « Mais c'est la chienlit ! ».
Pfff... Vieux con, va...
Il a ce tremblotement dans la voix qui indique que sonne l’heure de la retraite.
Nous savons tous que le mot « retraite » dérange un général mais ça le reposerait et nous aussi.

dimanche, 23 décembre 2012

Non solum cogito ergo sum, sed etiam memini ergo dubito…

J’ai peur.
Non, lectrices chéries, ce n’est pas que je sois d’un naturel craintif sinon je ne me serais jamais mis dans l’idée de passer ma vie avec Heure-Bleue.
Je pressentais que ce serait risqué et plein d'embûches.
Ça s'est vérifié...
Seulement, cette vie a des conséquences.
Nous avons finalement décidé, plus exactement Heure-Bleue  a décidé d’un commun accord d’elle toute seule, de sacrifier à la tradition de l’arbuste qui n’avait rien demandé et qui se retrouve à semer des aiguilles partout dans la maison.
Merveille est à la maison.
Elle décore l’arbre de Noël avec Heure-Bleue.
Heure-Bleue, indiscrète comme d’habitude, entame un interrogatoire en règle de Merveille.
Oui, Heure-Bleue est très jalouse de ses secrets mais aime bien connaître ceux des autres.
Elle se livre donc à un interrogatoire dont elle entend bien tirer toutes les informations intéressantes, à commencer par celles qui ne la regardent pas.
Elle semble particulièrement avide de renseignements sur la vie sentimentale de Merveille.
Je connais –un peu, très peu, pas assez hélas- l’Heure-Bleue en question et je sais qu’elle espère que Merveille a une vie sentimentale aussi agitée que possible.
Car vie sentimentale agitée implique des récits palpitants à rebondissements.
Avec peut-être à la clef, chagrin d'amour, toujours attendrissant chez une petite fille.
Et donc bulletin d’information riche à souhait, ce qui fera d’Heure-Bleue une chroniqueuse informée avec autant de détails qu’il est possible.
Et voilà donc mon Heure-Bleue préférée, l’air faussement indifférent du gamin en train de regarder un bonbon sans surveillance, demandant à Merveille.
- Au fait où est passé Julien ? Toujours dans l’école ?
Merveille, l’air indifférent, air piqué à Heure-Bleue sur l’instant.
- Mmmmouiii…
Gros sabots d’Heure-Bleue, indiscrète comme un chat.
- Alors ? Qui est ton amoureux en ce moment ? 
Merveille, l’air un peu timide.
- Ben… C’est Julien…
Et là Heure-Bleue a cette réflexion à la fois superbe et inquiétante.
- Ah la la… Elle est fidèle en plus…
Ce qui aurait pu passer pour un compliment et me rassurer.
Les choses n’étant jamais aussi agréables qu’on le souhaiterait, j’ai ressenti un pincement au cœur quand Heure-Bleue a ajouté, l’air désespéré « Pfff… Pauvre petite… »
On dirait que ça la dérange, cette histoire de fidélité…

 

samedi, 22 décembre 2012

Le doute...

Alors voilà, Père Noël, c’est la mine !
D’abord il faut s’habiller en Père Noël, et puis il faut assister, en applaudissant à bon escient, au spectacle de petits enfants qui chantent et qui dansent avec leurs maîtresses.
Un moment mon attention s’est relâchée, attirée par autre chose que les enfants en train de danser et de chanter.
Une classe de petits essayait de suivre tant bien que mal les mouvements d’une maîtresse.
Blonde, la maîtresse.
Vêtue d’une jupe noire.
Mais une jupe noire en voile.
Donc parfaitement transparente.
Et la maîtresse était à contre-jour.
Bien fichue, la maîtresse…
 Vous savez bien, lectrices chéries, qu’un tel spectacle ne pouvait pas échapper à votre Père Noël adoré.
Un joli mais bref instant de distraction...
Mais comme je suis raisonnable, je suis rapidement revenu à mon boulot de Père Noël.
Le spectacle terminé, j’ai fait le tour du préau avec un énorme panier de bonbons.
L’horreur ! On aurait dit une fermière dans sa basse-cour à l’heure de la distribution de graines !
De vraies volailles affamées !
A un moment, il m’a fallu me rebiffer et protéger mon stock.
Un petit Indien de l’Inde avait plongé deux mains minuscules dans le panier pour en tirer le plus de bonbons possible.

« Eh ! Oh ! Tu veux ouvrir une boutique ? Tu fais ton stock ? Un seul bonbon, sinon ils vont avoir quoi les autres ? Tu crois qu’ils vont venir te l’acheter ? Hmmm ? »
Il a reposé les bonbons, n’en a gardé qu’un et m’a dit « Merci Père Noël » d’une toute petite voix.
Ils sont mignons à cet âge, ils croient encore qu’il faut obéir au Père Noël…
Et j’adore qu’on m’obéisse !!
A un moment, avec mes bonbons et entouré de petites filles pleines de mains avides, je me suis fait la réflexion que s’il n’y avait pas les maîtresses et la directrice, j’étais bon pour finir entre deux gendarmes. Un vieux avec des bonbons et des petites filles autour, c’est un mauvais plan…
Et puis, hier nous sommes allés faire quelques courses avec Merveille.
Et nous nous sommes un peu renseignés, Heure-Bleue et moi.
Car nous savons faire cracher ses secrets à Merveille.
- Alors ? Il était comment le Père Noël ?
Air émerveillé de la Merveille.
- On ne sait pas comment il est rentré dans l’école, les fenêtres étaient fermées, et d’un coup il était là avec nous !
- Il était habillé comment ?
- Il avait un pantalon rouge, une grande veste rouge avec une capuche rouge qui avait un bord blanc.
- Et…
- Il avait aussi une grande barbe blanche et des moustaches blanches.
- Et c’est tout ?
- Ah non, il avait des bottes…
Ouf ! Elle ne m’a pas reconnu !
Puis elle s’est ravisée, comédienne, va !
- En fait, non, il n’avait pas de bottes, le Père Noël.
- Ça s’est bien passé finalement.
- Oui, il a donné des bonbons à tous le monde.
- Il est gentil, alors le Père Noël.
- Ah oui, mais il avait les chaussures de Papy.
Aïe !
Eclair malicieux dans les yeux de Merveille…
- Il avait aussi le pull rouge de Papy, le pull doux.
Re aïe !
Sourire de Merveille…
- Et puis, quand la barbe glissait, on voyait aussi la barbe de Papy.
Et ?
- Et j’ai vu aussi les dents de Papy quand il souriait.
Et Heure-Bleue de tenter « Oh ! Tu sais, le Père Noël est obligé de déléguer car il y a beaucoup d’enfants et il ne peut pas être partout… »
-Bien sûr Mamie…
A ajouté Merveille avec un air de doute mâtiné de désespoir devant tant de naïveté.

Merveille est si gentille qu’elle a même fait semblant d’être convaincue par l’argument de Mamie et le jeu d’acteur de Papy…

vendredi, 21 décembre 2012

Joli moi de mai.

Je vous avais promis de vous relater une part du mai 1968 tel je l’ai vécu.
Chose promise, chose tentée.
Lectrices chéries, rappelez-vous l’irruption de « Dany le Rouge » dans la vie de votre étudiant préféré.
Et reprenons la suite de cette histoire qui finit à l’époque calmement.
Du moins pour ce qui est des histoires de cœur… 
Ce matin-là, j'ai dix neuf ans. Dix neuf ans et cinq mois.
Mon quartier, le Marais, tout proche d’un terrain vague qui sert de  parking sauvage et deviendra plus tard le « Centre National d’Art et de Culture Georges Pompidou », plus connu sous le nom de « Centre Beaubourg »  quand ce n’est pas sous le sobriquet de « La   Raffinerie » qui lui collera aux tuyaux pendant des années.
Comme beaucoup encore à Paris, ce quartier est plutôt sale, la loi promulguée par Mr Malraux n’est pas appliquée partout, loin de là.
Le Marais est fait de rues étroites aux trottoirs plus étroits encore.
Les toits de l’hôtel particulier où vivent mes parents sont en cours de réfection et nous y habitons un  appartement soumis à la « loi de 1948 ».
Des poutres et des feuilles de zinc s’entassent dans la cour. Le soir, quand je reviens à la maison, il me suffit de taper du pied sur les pavés de la cour pour entendre s’enfuir des rats monstrueux dont certains s’empalent sur les clous de charpentier en couinant désespérément.
Le déménagement des Halles n’a pas encore commencé qui le sera l’année suivante, mais les marchands, prudents comme tous les marchands, ont décidé de commencer à mettre de l’ordre et nettoyer sérieusement l’endroit qui a servi d’arrière-cuisine à Paris pendant des siècles .
D’où l’afflux de rats dans les immeubles entourant les Halles.
Ces temps-ci, nourrir Paris consiste apparemment à nourrir les rats du quartier où habite votre Goût adoré.
L’allure de mon quartier ? Noir ! Voire lépreux.
Les travaux de restauration ne commenceront que pendant les années soixante-dix.
Ce sera l'occasion d'un énorme transfert de fonds entre l'état qui prêtera sur trente des sommes phénoménales à des taux d'intérêt dérisoire à des promoteurs qui restaureront, voire reconstruiront, puis vendront à des prix pharamineux sur des durées de dix à quinze ans à des taux quasi usuraires.
Mais ça redonnera au quartier un lustre qui avait disparu depuis la Révolution de 1848.
C'est là que Zola trouvera la matière du « Ventre de Paris »
Son animation ? Nulle à partir de dix-neuf heures car la fermeture des magasins de gros en bonneterie et d’outillage de joaillerie sert de couvre-feu.
De plus, contrairement à ce qui s’y passera dès les années soixante-dix, on y peut dormir la nuit du sommeil du juste sans être brutalement réveillé par des fêtards avinés.
Son avantage pour votre serviteur ? Il est tout proche de la fac de Jussieu où je vais « pedibus cum jambis » et de toute façon, j’aime ce quartier. La « Voie Georges Pompidou » n’existe encore qu’à l’état de projet et les quais de la Seine sont encore ceux décrits par les poètes, avec leurs pavés, leurs bancs faits exprès pour l’entraînement des jeunes gens aux choses de la vie et les talus encore herbeux pour y approfondir les nouvelles connaissances…
Depuis plus d’un mois déjà les couloirs et les rues du Quartier Latin bruissent de nouvelles qui nous réjouissent.
Enfin, pas tous mais beaucoup d’entre nous.
Les étudiants de Nanterre, instruits par des étudiants comme « Dany le Rouge », apprennent, alors qu’ils les ont sous les yeux depuis les fenêtres de la fac, que Nanterre est d’abord et avant tout une ville de pauvres.
Une ville qui sacrifie à « la croissance », celle qui reconstruit la France depuis plus de vingt ans.
Tous, ces étudiants qui viennent de familles plutôt aisées, ou moins aisées comme la mienne dont les enfants sont boursiers, voient avec stupeur que sous les fenêtres de leurs amphis, de très pauvres gens triment à leur place pour reconstruire un pays que d’autres ont dévasté.
Bon, c’est de fait assez heureux car nous serions bien incapables de faire ce qu’ils font…
Votre serviteur lui-même, animé des bonnes intentions de gauche qui devraient être à l’honneur ces temps-ci, bien qu’issu d’une famille pas bien riche, n’a pas idée de ce que doivent faire ces gens.
Heureusement, pour le convaincre qu’il est proche de ces gens là, il lui suffit d’entendre ses camarades mieux lotis affirmer « Mais enfin ! Il n’y a plus de pauvres maintenant ! Tout le monde a un travail bien payé ! »
Pour être honnête, rappelons-nous tout de même qu’il n’était question au départ que de l’accès aux piaules des étudiantes…

 

jeudi, 20 décembre 2012

Il y a Maya partir

Lectrices chéries, mes amours, je vous en prie.
Retenez vos larmes !
Ne sortez pas aussi prématurément qu'inutilement vos mouchoirs !
Toutes ces avanies vous donneraient des yeux de raton-laveur du plus mauvais effet pour la cérémonie à laquelle j’ai l’intention de vous convier.

Oui ! Je viens dès maintenant, avant qu’il ne soit trop tard, vous faire mes adieux.
J’aurais tant aimé, vous voir, vous approcher, échanger quelques mots avec vous toutes avant de sombrer dans l’oubli.

Cela dit, il reste peut-être une possibilité que cet adieu déchirant, avant que ne soit effective notre séparation définitive, vous remplisse toutes de joie.
Que diriez-vous d’un dernier repas partagé ce soir ?
Repas dans un de ces restaurants réputés tant pour la qualité de leur chère, très chère chère, de leur bonne chère quoi, que pour la chaleur de leur accueil.
Ne m’objectez pas que pour s’y régaler il faut réserver des mois à l’avance.
Votre Goût adoré a la solution toute trouvée.
Il a décidé d’acheter maintenant le restaurant.
Nous nous y retrouverions dans une ambiance bon enfant mais néanmoins pleine de respect devant les saveurs à nous proposées.
Vous y arroseriez des bols entiers de caviar, du Sevruga, pas le Beluga si commun, de petits verres d’une excellente vodka Matrioshka.
Laissons de côté ces vodka de supermarché qui trouent l’estomac en épargnant le porte-monnaie -sans doute pour laisser de quoi payer les dépassements d'honoraires d'un chirurgien qui boira, lui, de la Matrioska...
Je m’en passerai quant à moi car je préfère le foie gras d’oie, ou, à la limite, les bouquets de Bretagne, ces petites merveilles de crustacés qui n’ont pour seuls inconvénients que leur prix et le risque de croissance d’urée dans l’organisme –ce dont je me fiche éperdument-.
Pour ma part, je préfère des vendanges tardives de Gewurztraminer à l’Entre-deux-mers, aussi le mariage sera assorti tant avec le foie-gras que les bouquets de Bretagne.
Je me demande même si je ne me régalerais pas des deux, pour le coup.
Histoire d'être, rapidement satisfait, et de peu.

Mais vous, lectrices chéries ! Surtout ne vous privez pas !
Ne faites pas les timides en choisissant des plats que vous estimerez raisonnables.
Rien ne me causerait plus grand plaisir que votre plaisir.
Une fois terminées, tard dans la nuit sans doute, ces ultimes et délicieuses agapes, je réglerai toutes ces festivités d’un chèque magistralement signé par votre serviteur.

Il risque certes d’être sans provision…
Et alors ?

On s’en fout ! 
Demain c’est la fin du monde !
Ergo celle des banquiers…