Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

jeudi, 13 décembre 2012

Avertissement sans frais à mon « marché chéri »

Je viens d’en apprendre une bien bonne.
Du moins une qui en dit long sur la façon dont certains considèrent les femmes.
Enfin, on ne va pas se plaindre; au moins, en ces périodes de chômage massif, vous serez heureuses, lectrices chéries, qu’en dehors de la mode, de la traite des blanches et du proxénétisme, une nouvelle profession qui s’intéresse aux femmes vient d’éclore.

Le « coaching en séduction ».
Vouiiii !!!  Vous avez bien lu, lectrices chéries mes amours !
Il faut des « coaches » pour trouver l’âme sœur.
Vous noterez que, comme toujours depuis des temps immémoriaux, il n’est jamais question de trouver « l’esprit frère ». Vous savez très bien comment vous y prendre, vous, distribuant les vestes comme s'il en pleuvait.
D'ailleurs il en pleut...
Si j’en crois le poste de radio qui me susurre ces fadaises, vous êtes devenues un « marché », oui lectrices chéries ! Vous ! Un « marché » !
Un « marché à conquérir » et que l’homme, à son tour, selon le mot délicat employé par notre escroc, l’homme « doit être marketé » car il en est « le produit phare ».
Je me demande si le type qui propose ça n’essaie pas de nous faire prendre la vessie de son ego pour un phare de l’humanité…
Même si, selon  la formulation très ambiguë employée par une des ces « expertes » de site de rencontre, il paraît que « la frontière entre le digital et le réel s’estompe »…
Ou elle ne sait pas exactement de quoi elle parle, ou elle ignore totalement qu’en français on ne dit pas « digital » mais « numérique ».
Si elle ne sait pas de quoi elle parle, c’est plus grave.
Si quelqu’un qui est censé avoir quitté les débuts de la puberté et ses découvertes délicieuses depuis un certain temps ne sait pas ce que veut dire « digital », ça se complique...
A l’écoute de cette intéressante émission, j’ai appris des choses extraordinaires.
Notamment que la claque sur les fesses n’est pas la méthode d’approche la plus prisée par « la part de marché » visée.
On apprend aussi qu’il est assez bien vu de se rendre compte qu’on ne peut séduire tout le monde.
Et surtout, air connu de tous ceux qui regardent les filles avec intérêt depuis l’âge requis, c'est-à-dire environ treize ans, il faut surtout savoir regarder et écouter.
Si vous avez bien écouté, vous savez quoi dire.
Et si vous savez quoi dire vous savez séduire…

Vous le saviez bien, n’est-ce pas lectrices chéries ?
Vous savez donc que ces « coaches en séduction » ne sont que des pièges à gogos et que ceux qui y ont recours ne se sont avisés que trop tard qu’ils n’avaient pas assez regardé ni surtout écouté…

Je me demande si je ne vais ouvrir à mon tour une officine qui me paiera grassement pour rappeler aux imbéciles ce qui est connu depuis l'aube de l'humanité et les problèmes qui vont avec depuis toujours...

PS:
A la lecture de vos commentaires, je m'aperçois que ma note est ambiguë, comme beaucoup de mes notes, je l'avoue.
En fait c'est un peu fait exprès.
En réalité, la clientèle visée est masculine et semble, d'après les « expertes » et « experts » que j'ai entendus, constituée essentiellement de « bourrins » peu doués en matière de relations humaines.
Vous, lectrices chéries, êtes censées être les proies amoureuses qui doivent, après trois mois de « coaching intensif » leur tomber toutes rôties dans le lit les bras.

 

mercredi, 12 décembre 2012

Imposture.

« Minou, il faut que tu t'occupes de moi aujourd'hui, j'en ai vraiment besoin.
Mais attention, avec douceur. »
Gentil comme je suis, je m'exécute...
Il est vrai qu'allongée comme une odalisque sur le lit en désordre, avec son regard fiévreux et ses pommettes rougies elle semble vraiment en avoir besoin.
Comme son regard se voile, j'approche ma main, elle gémit doucement.
Curieux, je fais un passage par la salle de bains.
A peine revenu j'essaie d'utiliser l'objet.
Sa tête roule sur l'oreiller. Malgré ses « non ! non ! non! » j'insiste et j'arrive à mes fins.
Je ressors l'objet du délit.

Il indique 37,1°C
Elle m’a roulé.
Elle a un rhume…

Et vous ? Vous pensiez à quoi ? Hmmm ?

 

mardi, 11 décembre 2012

Flaubert attitude

Aujourd’hui, lectrices chéries, je ne ferai pas de note.
Non, ne pleurez pas ! Ne jetez pas un pavé dans votre écran !
Surtout, surtout, ne vous jetez pas sur votre télécommande pour regarder TF1, le remède serait pire encore que le mal…
Je vous fais néanmoins part d’une idée qui m’est venue hier après-midi.

Heure-Bleue et moi traînions à Paris, dans une des nombreuses provinces de l’empire de Monsieur Arnault, celle chargée au premier abord de dispenser la culture et, « au deuxième rabord » essentiellement d’engraisser l’empereur en dégraissant ses sujets.
Heure-Bleue trouva son bonheur –étonnamment il ne s’agissait pas de moi…- et prit trois livres.
Votre scribe adoré, lui, attiré par une couverture sobre et de bon goût ainsi qu’un prix modique –il m’arrive d’être pingre avec moi- pris d’une envie de relecture, plutôt d’un regard nouveau sur une œuvre déjà lue il y a plus de quarante ans, votre scribe donc, toujours adoré j’espère, se saisit de Madame Bovary.
Je jetai un regard sur le reste du présentoir et tombai en arrêt devant un véritable bijou littéraire, lu vers dix-sept ans et qui fit longtemps mon profit.
Je pris donc immédiatement cette merveille de la littérature, si riche d’enseignements et véritable vademecum de la jeunesse en quête de code de vie.
« L’éducation sentimentale » rejoignit donc  nos achats.
Mais vous savez comme sont parfois les associations d’idées…
Il me revint alors en passant à la caisse et contemplant côte à côte ces deux livres, une sorte de mésaventure récente.
Oui ! Celle qui fit vos choux gras cet été.
Je fis part à Heure-Bleue, toujours partante dès qu’il s’agit de faire du mal à une possible concurrente, d’une de ces idées saugrenues qui font le charme de votre serviteur.
« Puisqu’elle semble si à l’aise dans le rôle de Madame Bovary, tu ne crois pas que je devrais lui envoyer « L’éducation sentimentale » ? Il serait temps qu’elle se renseigne, non ? »

«  Ce que tu peux être méchant ! » me dit Heure-Bleue avec un sourire plus gourmand que candide…

 

lundi, 10 décembre 2012

Fais moi mal, johnny...

Lectrices chéries, je suis sûr que vous êtes persuadées qu’Heure-Bleue est un ange de douceur.
Un ange qui couve son mari d’un regard enamouré.
Une perle qui n'en détache son regard que pour éviter de tomber dans les escaliers.
Une Heure-Bleue qui ne ferme les yeux que pour dormir et rêver de l’homme délicieux qui partage sa vie.
Eh bien non ! Lectrices chéries, « vous vous plantez grave » !
Vous savez déjà qu’elle abandonne la vision enchanteresse d’un époux qui a juste assez de défauts pour le rendre attachant pour vérifier l’ordonnancement des oreillers.
Heure-Bleue est aussi hélas, capable de réactions d’une violence aussi sauvage qu’inconsciente !
J’en veux pour preuve un souvenir cuisant qui date de quelques années.
Comme vous l’avez constaté à la lecture de son blog, Heure-Bleue est quelqu’un à l’imagination débordante et au sommeil capricieux.
Mon sommeil, en revanche est profond comme il sied à l’homme probe et innocent.
Le problème chez Heure-Bleue est que le sommeil ne calme pas cette imagination qui déborde parfois sur le réel.
Et c’est là que donc le drame se noua.
C’était pendant l’horreur d’une profonde nuit, comme disait Jeannot.
Votre Goût préféré et unique –du moins je l’espère- fut tiré du sommeil brutalement.
C’était la guerre ? Avait-on  attaqué l’appartement ? Des malandrins s’étaient-ils introduits dans la chambre ?
Non, rien de tout cela, Heure-Bleue venait simplement de me réveiller d’une gifle magistrale qui me laissait vaguement estourbi, totalement surpris et absolument endolori.
Et pourquoi ce réveil ?
Renseignement pris de part et d’autre, il apparut qu’Heure-Bleue, réveillée à son tour par son geste et mon « aïe » assourdissant, prétendit qu’elle avait fait un rêve dans lequel je la trompais avec une femme de notre connaissance.
Avec le caractère paisible qu’on lui connaît et un sens de la diplomatie qui l’avait déjà rendue célèbre, elle avait résolu le problème en me collant une claque d’importance, claque qui n’était pas rêvée du tout.
Croyez-vous qu’une fois au fait de la réalité elle présenta des excuses au charmant garçon qui ravissait ses jours et enchantait ses nuits ?
Que nenni, j’eus simplement droit à un « De toute façon, reconnais que tu ne l’aurais pas volé ! Me tromper avec cette s… ! » asséné platement.
J’eus tout juste droit à un bisou et elle se rendormit.
Comme il arrive que j'aie de la chance, elle n'est jamais allée jusqu'à défigurer « Cette s… ! » qui se serait bien demandé pourquoi elle se retrouvait victime d'une furie...

 

dimanche, 09 décembre 2012

Démons et Merveille

Le petit déjeuner d’Heure-Bleue n’y est pour rien.
Je le prépare depuis si longtemps que si elle décidait de se lever pour le préparer elle même, ça me désorienterait.
Heureusement, je sais, pour connaître les matins d’Heure-Bleue depuis longtemps, que je ne risque pas l’angoisse du plateau vide.
Equivalent cuisinier de l’angoisse de la page blanche de l’écrivain.
Non, ma journée fut active, c’est ça qui me désoriente compte tenu d’un goût pour l’effort assez maigre.
J’ai dû, après un monstrueux travail de collecte de matières premières la veille, me livrer à un travail de forçat ce matin de bonne heure.
Un jour où j’avais imprudemment proposé une invitation, je me suis piégé tout seul en proposant au célèbre couple « Milky & Tigre-Chou » de venir déguster un couscous entièrement fait à la maison.
La préparation du couscous, c’est un peu comme le mal de dents, à peine le dentiste passé, on oublie la douleur.
Je me mis donc dès potron-minet à éplucher comme un obsédé, à faire revenir et réserver, à salir autant de vaisselle qu’un évêque peut en bénir, à me battre avec la taille d’une desserte incompatible avec un couscous pour dix.
Pour dix ? ! ?
Oui, Milky et Tigre-Chou venaient déjeuner mais les enfants, Merveille et Manou venaient dîner...
Si nous avons passé un déjeuner et un après-midi délicieux, avec nos invités,
le dîner s’engagea sous des auspices moins favorables pour votre serviteur.
Mon fils menaça de me maltraiter si j’abordais encore le sujet de la disparité oculaire de Merveille.
Je «sortis d’un wagon de pommes » selon l’expression consacrée, innocent comme l’agneau qui vient de naître, voire plus innocent encore.
Je n’avais pas souvenir d’avoir fait une remarque quelconque en ce sens depuis très longtemps, dûment chapitré à l’époque par des parents craignant un traumatisme psychologique grave chez Merveille.
Je m’étais bien gardé de leur dire que Merveille était bien plus « résiliente » qu’ils ne le pensaient et surtout bien plus résiliente qu’eux-mêmes…
Protestant donc de mon innocence mais voulant malgré tout éviter ce fameux traumatisme improbable à Merveille, je proposai à la petite d’aller à la cuisine pour lui « dire un secret ».
Ça marcha comme sur des roulettes.
Vous connaissez une fille qui hésite à suivre quelqu’un qui veut lui « dire un secret » ?
Elle me suivit donc comme elle suit toujours Papy, sachant qu’il y a toujours une information intéressante à la clef.
Les autres furent priés, gentiment, de continuer à siroter leur apéritif.
Une fois rendus dans la cuisine, Merveille s’assit sur un tabouret.
Papy lui dit « dis moi, Merveille, tu sais que tu as de très beaux yeux n’est-ce pas ? »
Evidemment elle abonda dans le sens de Papy.
Papy continua « Tu sais qu’ils ont en plus quelque chose qui donne à ton regard un charme supplémentaire ? », Merveille attendait, Papy ajouta, « Tes beaux yeux sont légèrement différents, ça leur donne un côté attirant incomparable. »
Merveille soudain intéressée, tenta « la moue » et demanda « C’est vrai, ça, Papy ? ».
« Bien sûr, Beauté ! Tu vas avoir plein d’amoureux, plus encore qu’à l’école ! »
Et Merveille de réaliser « Mais comment je vais faire ? »
Et Papy d’enseigner « Tu vas avoir tant d’amoureux que tu vas être obligée de les chasser à coups de bâton ! »
Et là, ce fut Papy qui bénéficia d’une leçon supplémentaire en matière d’âme féminine.
Quand je vous dis qu’on étudie dans ce domaine jusqu’à la fin de ses jours…
Merveille réfléchit quelques instants, s’approcha de Papy et lui glissa « Non, non, je ne vais pas les chasser à coups de bâton. »
Papy, inquiet d’une possible collection d’amours simultanées, option courante mais risquée demanda « Mais que vas-tu faire ? ».
Et Merveille, levant les yeux au plafond et abusant de « la moue », se pencha et dit « Je serai cruelle. Très cruelle »…
Je sens poindre une vague de victimes telles celle dont parle René Char dans son poème « Allégeance »…