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samedi, 08 décembre 2012

Pourquoi j’ai failli manger ma mère.

En vrai champion de la digression et du « flash-back » hors de propos, je m’en allais vous entretenir d’un sujet sans intérêt quand me revint un de ces souvenirs impromptus de mon passage au lycée.

Lectrices chéries, n’insistez pas, vous me désobligeriez en ramenant sur le tapis l’éternelle antienne du « quand on devient vieux, on se rappelle sa jeunesse ».
D’autres font pire, je ne citerai pas de nom pour éviter de froisser Heure-Bleue qui ne manque jamais de ma rappeler que depuis quelques années je nostalgise, alors qu’en fait je regrette ma souplesse articulaire…
Revenons donc à mon propos ou plutôt sa dérive.
Il me revint soudain, alors que j’allais vous régaler d’une de ces notes qui vous charment et vous tiennent en haleine, qu’en seconde, un copain –D. J. aussi acharné que moi dans l’étude du « camp d’en face »- arriva un lundi matin assez troublé.
Troublé au point d’avoir négligé une version latine qui lui valut le séjour du jeudi bien connu des collés de ma génération.
Nous avions eu vent, par touches discrètes, d’une idylle en train de se nouer avec une fille du lycée de la place Clichy –notre foule de Sabines à nous et nous étions prêts à les enlever- .
Et c’est là que ma mère une spécialiste, que dis-je « la » spécialiste du tour pendable intervient.
Sans doute dans le but inavoué de me protéger des entreprises d’une bande de femelles avides et sans aucun doute acharnées à vouloir enlever son fils chéri, elle n’était jamais à court de ressources pour me mettre à l’abri.
Un peu comme dans ces romans de science-fiction où un « champ répulsif » protège les explorateurs intergalactiques des bestioles monstrueuses qui peuplent toutes ces planètes étrangères.
Sa technique était moins sophistiquée mais d’une efficacité redoutable.
Au point que je dus rapidement perdre exprès dans les couloirs du lycée ce champ répulsif.
Point de technologie dans cette affaire.
Vous vous rappelez sûrement qu’à cette époque bénie, j’étais gras comme un filet de vinaigre (je le sais rien qu'aux commentaires que vous avez laissés au mois de juillet...).
Tout aussi sûrement vous vous rappelez le goût de ma mère pour un « vert bronze » en version bizarre, ce vert qui permettait à ma mère de me tricoter des pulls immondes que je devais oublier à peine portés sous peine d’être la cible de lazzis.

Pour l’occasion, elle changea de tactique.
Si ma copine de l’époque n’avait été rencontrée pendant les vacances d’été, aucun doute, au mieux je l’eus perdue sur le champ, au pire notre amour eût été tué dans l'oeuf,  à la vue de l’appareil répulsif dégotté par ma mère.
De quoi s’agissait-il ?
D’une veste !
Mais pas n’importe quelle veste, non, une création faite exprès pour les mères jalouses !
Le truc sorti d’un esprit judéo-pied-noir au mauvais goût très sûr.
De ce faux « vert bronze » inévitable, d’une coupe faite pour un videur de boîte de nuit, ce qui sur mon gabarit de type épais comme un faucheux était d’un effet assez rebutant.
Pire, le tissu de ce veston était agrémenté de fins filaments genre lamage bleu turquoise, scintillant au gré des rayons du soleil.
Quelques fils blancs dans la trame ajoutaient à mon charme de brun au teint mat et me donnaient l'air d'un maquereau libanais.
Un vrai costume de scène de chanteur yéyé dans la débine…
Heureusement, malgré ma répugnance à l’effort physique, je pus, pour m’en débarrasser en moins d’une semaine, participer à un match de foot.
Comme nos jeux pouvaient être assez brutaux, la veste , « The Veste », n’y résista pas plus d'une mi-temps, m'épargnant l'effort de participer à la seconde.
Je me fis engueuler d’importance mais pus me contenter de la vieille veste qui me convenait.
Je voulais un blazer bleu marine, comme c’était la mode, avec la chemise blanche à col arrondi, avec les petits boutons qui tenaient ce col.
Je m’étais retrouvé avec une monstruosité, choisie justement pour ça par ma mère.
Je me demande pourquoi le matricide n’est pas plus souvent envisagé comme solution à un problème d’émancipation filial…

 

vendredi, 07 décembre 2012

La femme chocolat...

Je viens d’entendre sortir de mon poste une escroquerie au féminisme qui mérite d’être répandue parmi vous, lectrices chéries.
D’après une « étude » venue d’Angleterre –comme si on pouvait faire confiance à une Albion où on n'est « fair-play » que quand on gagne… - une question fut posée à la gent féminine.
Il fallait savoir à quoi les Anglaises renonceraient le plus volontiers. Le sexe ou le chocolat ?
La réponse fut, à une large majorité « Le sexe ! On préfère le chocolat ! ».
Je ne gloserai pas, comme n'importe quel pilier de comptoir, sur le talent de l'Anglais sous une couette, non.
En revanche, je douterai de l’explication fournie par l’Université, explication de laquelle il ressortait que le cerveau britannique s’y retrouverait car les endorphines engendrées par le chocolat seraient du même type que celles apportées par un orgasme.
Au risque de blesser le british amour-propre, ça ne peut être issu que d’un cerveau non seulement peu au fait des résultats de l’acte de Vénus mais encore peu instruit des problèmes physico-chimiques induits par l’abus de  chocolat.
Et là, lectrices chéries, vous avez affaire à un expert !
Non de l’acte de Vénus, comme disait Montaigne, car, à défaut d’être modeste j’ai l’intelligence d’être prudent, mais des conséquences de l’abus de chocolat.
Pourquoi parlé-je d’abus ? Mais tout bêtement parce qu’on n’est jamais assez satisfait en matière d’endorphines…
Et c’est là qu’intervient votre expert, lectrices chéries.
Eh ! Ho ! Mesdames,  mes amours ! Avez-vous pensé à l’acide oxalique, ce truc qui fait des calculs d’oxalate de calcium, générateur de coliques néphrétiques ?
Non, bien sûr, peu connaissaient l’existence de cet acide, présent dans le chocolat, si tentant, et les feuilles de betteraves, bien moins tentantes.
Alors, mesdames, si vous ménagez vos reins du point de vue de l’économie d’effort musculaire mais les massacrez du point de vue de la chimie, vous êtes perdantes sur plusieurs tableaux.
L’harmonie conjugale, un truc qui ne se satisfait que modérément de l’abus de chocolat.
Un mari perpétuellement frustré engendrant généralement l’épouse perpétuellement cocue, votre amour-propre en prendrait un coup…
Le désagrément, car si le câlin peut être insatisfaisant, voire carrément frustrant, c’est moins douloureux qu’une crise de coliques néphrétiques.
Crise qui ne va pas se résoudre aussi aisément en agonisant d’injures le mâle incapable.
Et n’oublions pas l’aspect économique, un câlin raté reste moins cher qu’une tablette de chocolat de qualité médiocre.
Donc, lectrices chéries, je vous en conjure, ne vous jetez pas sur le chocolat comme la misère sur le monde !
Notez que, comme je suis gentil, je ne vous hurle pas le "nom de dieu !" qui peut froisser les âmes pieuses...
Alors, avisez-vous de tenter le modus operandi satisfaisant les deux parties, sans compter que l’entraînement et l’apprentissage sont aussi extrêmement enrichissants.
Vous constaterez aussi un effet secondaire intéressant.
Le chocolat, quand on atteint le taux de satisfaction adéquat, vous a hélas sauté aux hanches pour des années tandis que le câlin vous donnera cette mine charmante qui attirera le câlin suivant.

 

jeudi, 06 décembre 2012

J’ai entendu mon nez faire « titi »

Oui, je sais, moi aussi j'ai honte du titre mais que voulez-vous...

Lectrices chéries ! Mes amours ! C’est le drame !
Frappé il y a peu, à la fois dans la fleur de l’âge, au milieu des vacances et aux narines par un rhume dont vous m’avez sauvé in extremis par vos assauts d’affection et vos paroles de consolation, je me vois dans la délicieuse obligation de faire de nouveau appel à vous.

J’ai eu de nouveau cette affection dramatique, affection qui vous déchire la gorge, qui vous aveugle à force d’yeux qui doublent de volume.
Ils vont bientôt être pédonculés, comme ceux des homards.
Bon, honnêtement, j’ai eu juste envie de pousser Merveille sous un bus pour éviter la récidive.
Car c’est elle qui m’a passé cette horreur. A moins que ce ne soit la scarlatine…
Mais, comme ça s’arrange assez vite, juste le nez qui fait des bruits bizarres à chaque inspiration, je pense qu’il ne s’agit que d’un rhume. 
Bon, un rhume n'est déjà pas banal chez n'importe quel homme.
Alors imaginez, lectrices chéries, pour votre Goût adoré...

En fait je voulais juste vous faire profiter de l’évolution de cette affection pour vérifier qu’elle ne me privait pas de la vôtre, qui m’est absolument indispensable.
Bref, tout m’est bon pour essayer d’être l’objet de vos attentions.
Franchement, il y a des jours où je me fais honte.

Mais pas aujourd’hui…

 

mercredi, 05 décembre 2012

« The Mab attitude »...

Mab et moi avons des avis divergents sur énormément de sujets.
Ça va de l’existence des fantômes à l’aptitude à la survie quand on est en couple.
Nous avons donc l’habitude de n’être pas d’accord sur presque tout mais de nous apprécier.
Enfin j’espère.
A la réflexion, je n’en suis pas sûr du tout…
Elle cache toujours son jeu. Elle appelle ça « de la discrétion ».
Je détesterais jouer au poker avec Mab.
Mais ce matin, ma matutinale visite chez Mab vient de me causer un choc.
Au début je la pensais simplement désabusée à considérer la marche du monde.
Puis j’ai senti chez elle cet état bizarre, dit « entre deux », cet état où l’on erre quand quelque chose ne va pas.
Mais qui arrive aussi quand on est saisi par l’impatience de l’attente.
Mais qu’a donc écrit Mab pour me plonger dans des réflexions aussi vaines qu’indiscrètes quant à sa psyché ?

Ça :
« je n’ai pas plus tendance à considérer le verre à moitié plein plus qu’à moitié vide, il est, un point c’est tout. »


Ça n’a l’air de rien, ou de pas grand-chose mais en y regardant de plus près c’est très éclairant sur le cheminement de la pensée mabesque au cours des années.
Cette phrase ma rappelé quelque chose que j’ai lu il y a bien longtemps.
Isaac Asimov avait prêté à R.Daneel une réflexion qui disait en substance « L’univers n’a pas de but, il existe, c’est tout ».
Pour ceux qui ne sont pas familiers de la saga « Les Robots » et « Les trois lois de la robotique », R.Daneel est un robot humain, si humain qu’il finira par être désigné pour être le représentant d’une humanité enfin apaisée étendue sur de nombreuses galaxies.  
Ce qui m’amène à lancer cet avertissement solennel à cette amie que je lis depuis des années.
Cette amie si sérieuse et si plantée sur son quant-à-soi qu’il est quasiment impossible de savoir si elle a un rhume ou la peste bubonique quand elle tousse discrètement.
Je prétends même que, le sort l’en préserve, si elle se tranche un doigt avec son sécateur, elle arrivera, l’air dégagé et ensanglantée jusqu’aux genoux, à la pharmacie en disant « je crois que je me suis retourné un ongle »…  

Mab ! Fais attention ! Tu es en train de piétiner avec cette réflexion des décennies d’éducation !
Je te sens aller vers la pente glissante de l'athéisme.

Demain tu vas dire la même chose de l'Univers et paf ! Exit dieu.
Ne restera que le tire-bouchon...

Et tu verras, Mab, que le tire-bouchon est bien utile, lui...
Sauf peut-être au moment de rendre l’âme, moment où l’utilité du tire-bouchon n’est pas flagrante et ou celle d’un dieu peut remonter le moral de l’âme inquiète.

mardi, 04 décembre 2012

La poule aux vieux d'or

Cher monsieur Google,

Je vous aime beaucoup, non, en fait je ne vous aime pas, je vous trouve indiscret et envahissant.
J'aurais néanmoins à vous faire part d'une divergence de vue entre vous et moi sur les encarts publicitaires que vous m’adressez et que je lis en cheminant sur le Web en direction de mon blog.
Je n'ai rien contre les propositions (qui ne sont hélas, pas d'ordre sexuel) qui m'enjoignent d'acheter mes livres chez Amazon plutôt que chez le libraire de la rue qui mène à la mairie et qui, périclitant, n'aura jamais les honneurs de votre publicité.
Je n'ai rien non plus contre les offres de CD à prix cassés qui vont achever les derniers disquaires qui agonisent dans notre beau pays.
Bien sûr que j'adorerais aller peaufiner mon mélanome sur les plages enchanteresses que vous me vantez.
En revanche, j'aimerais que vous cessiez de m'expliquer que, pour éviter des frais à la municipalité au cas où je mourrais indigent, je dois ab-so-lu-ment souscrire à une convention obsèques qui me permettra de passer l'arme à gauche en étant en règle avec les pompes funèbres à défaut de l'être avec ma conscience...
Si l’on se fie à ma mine plutôt qu’à l’abord primesautier de mes écrits, on verra que je ne suis certes plus de première jeunesse.
Un peu de tact ne nuirait pourtant pas.
 Par exemple, même si ce n’est pas faux, j’aimerais que vous n’insistiez pas lourdement sur le fait que « j’ai fait le plus gros ».
Heure-Bleue chérie a déjà tendance à me jeter à la face, pendant nos moments de dissensions « Toi, tu ne vas pas tarder à lâcher la rampe ! ».
J'aimerais autant qu'elle ne soit pas soutenue par quelqu'un que je paie, de façon indirecte et par voie de publicité non désirée certes, mais que je paie tout de même.

Monsieur Google, vous me donnez l'impression d'être le célèbre « dernier wagon », celui qui fait dérailler le train.
Vous savez bien, celui qu'il suffit de retirer pour que tout aille mieux.
Déjà, les adeptes de la sauvagerie en matière d'assurances remarquent que l'assuré « consomme » autant de soins dans sa dernière année que dans toutes les années précédant cette funeste dernière année.
Les salauds ! On les entend penser comme ceux, hélas plus nombreux chaque jour, qui qui veulent retirer le dernier wagon.
J'aimerais donc que vous ne les confortiez pas dans la voie funeste qui me conduirait directement à la tombe.
Et en me faisant payer d’avance en plus !

Continuez donc à me proposer des livres, des disques, des plages –avec vahinés si possible-, des spectacles – drôles et gratuits si possible-, des voyages –dans des avions en bon état, même si c'est plus cher-.
De grâce, en revanche, ne me proposez plus de couches anti-fuites pour vieux incontinents, ni de cercueils en bois plus ou moins précieux.
Et surtout ne m’envoyez pas au cimetière à peine mon dernier versement encaissé !!!

Merci.