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samedi, 05 janvier 2013

What else ?

Mille raisons me poussent à aller faire mes achats au Monop’ plutôt qu’au Carrouf Market du coin.

D’abord j’y suis accueilli normalement.
C'est-à-dire comme un client qui va aider le personnel à atteindre la fin du mois.
Pas comme un voleur qui attend que le vigile tourne le dos pour voler une botte de poireaux, souvent d'une qualité médiocre.
De plus le personnel y est plutôt aimable.
Il a généralement la gentillesse de me faire croire qu’il comprend bien que c’est avec mes sous qu’il mange.
Tandis que chez leur concurrent, dont les prix ne sont d’ailleurs pas plus attractifs, une espèce de laideron revêche passe son temps à morigéner le client rétif.
Surtout quand il ose pester alors qu’on essaie de lui faire payer un produit qui à plus sa place dans la poubelle que sur la table.
D’une voix désagréable dotée d’un accent détestablement vulgaire, elle aboie des « v'croyez que j’vais rembourser un produit qu’vous z’vez ptêt’ gardé des heeeuur’ dans l’bus ! »
Enfin, je sais que j’imite très mal la « chef de carrouf ».
Mais que voulez-vous, lectrices chéries, je n’ai jamais réussi à avoir l’air… Comment dire… Ordinaire.

Oui ! C’est ça, lectrices chéries, je ne réussis pas à avoir l’air ordinaire...

Et puis, au Monop’, il m’arrive de faire des rencontres assez drôles.
Je ne parle pas des militants des partis politiques, stationnant devant l'entrée, qui, le plus souvent font preuve d’une connaissance étonnante des slogans à asséner et d’une ignorance désolante des idées qui sous-tendent leur action.
Non, je parle des gens que je croise.
Telle cette dame qui, alors que j’attendais à la caisse que la machine magique veuille bien aspirer les sous qui restent sur mon compte bancaire, me regarde avec insistance.
Puis s’approche.
Me dit « j’ai oublié mes lunettes mais… »
Je lui tends les miennes, elle les chausse, me dévisage, avec intérêt crois-je naïvement, et me dit « Ah… non… ce n’est pas vous mais vous lui ressemblez terriblement ! »
Je l’assure que je suis bien moi mais elle insiste « vous ressemblez à quelqu’un ! ».
Je tente « Georges Clooney ? »
Elle a le bon goût de rire et, mieux encore, de répondre « Mais non, voyons... Quelqu’un de bien mieux ! »
J’étais, profitant de l’absence d’Heure-Bleue, parti pour charmer une dame et évidemment, manque de chance, la caissière me fait remarquer que des gens attendent…
Certes cette dame ne m’aurait pas entraîné sur les chemins de la luxure, mais à elle seule elle me conforte dans l’idée que Monop’ est bien mieux que Carrouf, ne serait-ce qu'à cause des gens qu'on y croise.
D’autant que dans ce Carrouf, on a souvent du mal à imaginer le visage des femmes sous leur voile et que les mecs y regardent avec réprobation celles qui ont l’outrecuidance de s’habiller en Européennes…

 

mercredi, 02 janvier 2013

Je suis ravi, sans charre…

  « Mon très cher Goût (Heure Bleue me pardonnera cette marque de familiarité), que ferait-on sans toi? » m’écrit Seringat en réponse à l’un de mes commentaires chez elle.

Ma chère, très chère, extrêmement chère, Seringat, j’adhère absolument à votre appréciation.
J’adore l’idée d’être indispensable, surtout à des lectrices d’autant plus chéries qu’elles se demandent ce qu’elles deviendraient sans moi.
Seulement voilà, ceux qui disposent de quelque pouvoir dans notre beau pays ne semblent, hélas, trois fois hélas, pas du tout de cet avis.
Que ce soit le gouvernement, voire les autorités religieuses, craignant sûrement une concurrence d’autant plus dangereuse pour eux qu’elle n’est guidée par aucune inclination électorale, considération de piété ou autre motif vénal, aucun ne souhaite me voir reconnu à ma juste valeur…
L’idée que l’inclination qui vous porte vers moi autant que celle qui me porte vers vous les puisse priver des attentions, qu’ils estiment à tort devoir mériter, les gêne terriblement.
Les idiots…

Seringat, ma grande amie, n’excitez, donc point la vindicte de ceux qui se sont arrogé le droit de nous mener à la baguette, baguette rassise de surcroît, en me couvrant des lauriers que je mérite.
Ne serait-ce que pour le soulagement et la confiance en soi que je réussis à soulever chez mes lectrices chéries.
Lectrices chéries dont vous faites partie depuis que j’ai eu l’idée excellente de lire votre blog.

Donc, afin d’éviter une réaction brutale des jaloux, ma chère Seringat, aimez-moi, aimez-moi  très fort, mais discrètement…
On ne sait jamais jusqu'où peut mener le péché d'envie.
Bien que je le comprenne tout à fait dans certains cas.
Dont celui-ci, justement...