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lundi, 31 décembre 2012

Un nouveau thé ? C’est un thé récent…

Samedi dernier, je suis allé avec la Tornade au musée Guimet.
Ce n’est une nouvelle palpitante, d’accord, mais si l’exposition consacrée au thé me conforta dans mon attirance pour le café, le voyage fut agréable.
Le bus de la ligne 92, qui traîne ses voyageurs de la Porte de Champerret à Montparnasse, à le bon goût de passer par « les beaux quartiers ».
Habituellement, si j’apprécie le décor, je prise assez peu les habitués de ces avenues, habitués qui ont l’habitude de toiser le passager du haut de la fortune amassée par leurs aïeux grâce à la sueur des employés d’iceux…
Assis, face à « British Tornado » sur les sièges réservés aux bancals, je l’écoute, jamais à cours d’une aventure anglaise ou américaine quand ma vivace Tornade se lève soudainement.
Sans même avoir le temps de lui dire « Eh ! Ce n’est pas là qu’on descend ! », je vois s’asseoir face à moi, se confondant en remerciements,  une dame.
Dame fort bien mise qui me dit «  votre femme n’aurait pas dû, je suis confuse. » avec, dans la voix, la légère trace d’un accent indéfinissable.
Gêné, enfin presque, j’engage un semblant de conversation.
- D’où venez-vous ? Vous avez un  léger accent, charmant au demeurant.
- Devinez…

Je la regarde un peu plus attentivement.
C’est une femme petite et mince, au teint pâle, aux yeux bleus légèrement trop clairs, à la chevelure claire aussi et soigneusement ondulée.
- Alors ? Insiste-t-elle ?
- Nord ou nord-est de la France ? Peut-être Allemagne ou Luxembourg…
- Eh bien non ! Je suis Portugaise ! Totalement portugaise.
- Vous me surprenez, le Portugal n’est pas réputé pour la clarté de teint et d’yeux de sa population, encore moins pour la blondeur de ses ressortissants !
- Ah… Monsieur, c’est que je suis, avec mon frère, la seule rousse aux yeux bleus de la famille.
In petto, je me dis « Aïe ! Tornade va me balancer à Heure-Bleue ! »…
Et cette femme de me confier qu'elle me pense d'origine espagnole, puis de me conter son arrivée en France, une part de sa vie pendant que quelques arrêts s’écoulent.
A l’un  d’entre eux, monte un aveugle (non, non, pas un « non-voyant », un aveugle, un vrai) je lui cède donc la place et la dame et moi nous disons au revoir.
Je rejoins la Tornade de l’autre côté de la travée. Elle échange des sourires entendus avec sa voisine en nous regardant.
Peu avant l’arrêt suivant, je sens une main se poser sur mon bras, me retourne, la femme avec qui je conversais me salue, me présente ses vœux pour la nouvelle année avec un petit sourire et s’en va.
Tornade se moque de moi, prétend que je suis infernal, que même sa voisine est d’accord.
Pourtant, il faut toujours écouter les femmes, c’est bien le diable si au bout d’un moment, elles n’ont pas dans l’œil l’éclair de leurs vingt ans.
Et il faut toujours les croire.
Surtout quand au bout d’un moment, elle vous dit « Et vous savez, elles ont disparu, mais j’avais aussi des éphélides… ».
On ne peut pas dire qu’on ment quand on se laisse faire un brin de cour par un gamin de plus de vingt ans son cadet.

Mais comment diable, rien qu’à me regarder, savait-elle pour les rousses, les éphélides et les yeux clairs ?
En vérité, je vous le dis, lectrices chéries, vous êtes redoutables, quel que soit votre âge, d’ailleurs vous n’avez pas d’âge.

Jamais…

vendredi, 28 décembre 2012

Fin de mes émeutes et de mes émois.

Pour ajouter à mes tracas d’ordre sportif et estudiantin, j’étais aussi travaillé par d’autres soucis, rien à voir avec les exams, toutefois.
J’avais au cœur la crainte que celle qui occupait les pensées –et les mains- de votre serviteur ne le plaquât pour le plus grand bonheur du premier maoïste venu, sans doute un traître à la cause du peuple.
La suite donna raison à mes angoisses.
La trahison me laisse le cœur brisé, la cervelle vexée et les convictions politiques ébranlées.
Cette hyène se maqua avec un social-traître, griffant férocement mon amour-propre.
Il est en effet assez vexant de constater que le changement de bras de votre petite camarade se passe sans soulever d’état d’âme particulier chez la traîtresse.
Etonnamment et contrairement à toutes mes observations depuis des années, elle, pourtant claire, se rua avec un manque de discernement confondant, dans les bras de ce bellâtre blondasse aux yeux bleus, l’idiote…
Elle reste dans ma mémoire comme l’exception qui se doit d’exister pour confirmer toute règle un peu sérieusement établie.
Mais « il a de si beaux yeux, je ne peux résister que veux-tu » dit-elle, la s...
Il est vrai que sur ce plan, je ne pouvais lutter, je ne disposais hélas, que d’un bel œil, l’autre n’ayant pas résisté à mon goût pour les sciences pendant ma première cinquième…
Bref, cette blessure guérit d’autant plus facilement que c’est l’âge béni où l’on peut avoir trois chagrins d’amour par semaine sans risquer la valvulopathie.
Nous souffrions de tas d’insuffisances mais pas d’insuffisance cardiaque.
Notre insuffisance la plus marquante restait l’insuffisance de moyens…
On nous parle sans cesse des « élans du cœur », on ferait mieux de nous parler de son exceptionnelle résistance aux mouvements d’humeur des filles…
En y repensant, quoique d’un caractère peu enclin à pleurer sur le lait renversé, je reprendrais bien un peu de ce mois de mai 68, surtout qu’à l’époque, ce qui m’empêchait de courir, c’était la flemme, pas la clope…

Et puis, contrairement à ces temps-ci où on hésite à réclamer le droit à survivre, c’était une époque où l’on réclamait avec force le droit à vivre.

jeudi, 27 décembre 2012

Camarades ! On vous spolie ! On vous ment !

..En attendant la manifestation du 13 mai, celle qui, hélas, allait préparer celle du mois de juin qui verrait le retour en force de « la droite réactionnaire avide de revanche et prête à écraser l’ouvrier » je persiste malgré tout à travailler.
Les connaissances nécessaires ne se trouvant pas sous les sabots d’un cheval et encore moins sous les roues d’un car de police, il faut bien ingurgiter malgré tout le contenu des « poly »…
Mais, malgré quelques absences pour cause de travail, je participe tout de même activement à la construction d’un pays enfin délivré des pesanteurs bourgeoises moralisantes.
J’apprends pour l’occasion que « le bourgeois n’est pas un type seulement qui a les moyens d’aller au théâtre mais un vieux réac’ qui n’y va pas parce qu’il ne peut pas y aller en pantoufles ».
Oui lectrices chéries, j’apprends déjà ce que je risque de devenir en persistant dans ma quête d’un métier intéressant mais à l’inconvénient majeur, aux yeux du révolté romantique que je suis, d’être rentable.
Pour être honnête, assez peu porté sur les travaux manuels, épuisants et peu gratifiants, mais avec la chance d’être musclé de la langue il ne me reste guère que la fac pour apprendre à faire quelque chose de ma vie…
Surtout quand on sait que, sauf pour les caresses et les travaux très minutieux, votre scribe adoré est plutôt équipé de deux mains gauches…
Malgré tout, ce mois de mai fait beaucoup pour développer d’autres muscles chez votre admirateur inconditionnel. Je veux parler des mollets...
Comme je vous en ai déjà fait part il y a quelques mois, ces braves gens en uniforme nous assurent ce mois-ci un entraînement à la course quasi quotidien et, en échange, reçoivent quelques cailloux qui leur donnent du cœur à l’ouvrage.
Je vous avais aussi fait part d’une observation intéressante quant à l’équilibre des forces en présence.
Mais peut-on parler d’équilibre tant il est nettement en défaveur de l’intellectuel ? 
Il y était finement remarqué itou que l'étudiant court nettement moins vite que le CRS qui garde son souffle pour courir sus au gauchiste plutôt qu’à le gaspiller à ergoter sur les mérites comparés de Trotski et Staline.
Il y a peu, ces CRS avaient bien tenté une incursion dans le domaine de la réflexion. Ils étaient entrés à la Sorbonne, « pour nous protéger » mais en sortirent hélas, aussi peu affutés en rhétorique qu'ils y étaient entrés.
En revanche ils avaient acquis une dextérité certaine dans le maniement du bâton dans les couloirs encombrés.
Le seul langage pratiqué par les CRS, avec l’aisance que donne l’expérience, est celui dit « langage de la matraque ».
Le problème est qu’ils vont jusqu’à prétendre que le seul langage que la jeunesse comprenne est justement ce  « langage de la matraque » qu'ils manient si bien.
Ça me permet de constater que les tentatives de la jeunesse pour éduquer les générations précédentes sont souvent décevantes et vouées à l'échec.

Je me demande si on ne finit pas CRS parce qu'on est un mauvais élève...

mercredi, 26 décembre 2012

Mais ce met délicat de mai se remet...

Bien sûr, j’avais remarqué que quelques jeunes et moins jeunes gens me regardaient parfois bizarrement, on n’atteint pas dix-neuf ans sans acquérir quelques lumières sur les décalages qu’il peut y avoir entre ce qu’on apprend et la réalité du monde.
Et pas qu’en matière de répartition des efforts ou de richesses.
Mais ces regards ne m’avaient pas ému plus que ça.
Eh ! J’ai quand même lu « Thérèse et Isabelle » et « Les amitiés particulières » et je sais que l’attirance prend parfois des chemins inhabituels !
Mais le fait que Violette Leduc et Roger Peyrefitte risquent la taule pour leurs préférences en matière amoureuse ne me frappe pas outre mesure.
Je suis peu au fait de la législation en la matière, sachant tout juste qu’il faut que les deux soient d’accord et qu’il faut éviter que l’un ait plus de vingt-et-un ans quand l’autre n’en a que dix-huit.
Surtout si les parents voient la chose d’un sale œil…
Il est à noter que les parents voient toujours ça d'un sale œil quand on n'a pas encore de diplôme.
Surtout votre mère quand vous êtes un garçon.
Si vous êtes le plus jeune, vous avez droit à « cette vieille s… veut juste s’envoyer un gamin mais elle va voir que le détournement de mineur c’est mal vu ! »
Si vous êtes le plus vieux vous avez droit à « cette petite trainée ne pense qu’à te coincer pour se dégotter un mari ! ».
Bref, que des ennuis en perspective, d’où l’utilité d’une discrétion de notaire vis a vis des parents quant à vos histoires d’amour…
Toujours fainéant mais moins que je ne le deviendrai, je persiste à lire Sartre, Balzac, Châteaubriand et autres.
Avouez que se taper les Mémoires d'Outre-tombe en y prenant plaisir, faut être un peu masochiste...
Il faut reconnaître quand même que c'est une époque assez saine, où les forces de l’ordre jouent un rôle actif dans la discipline sportive de la gent estudiantine, toujours à la recherche d’une bonne raison de glander, si ce n’est de s’avachir.
Nous ne sommes pas encore le 13 de ce joli mois de mai, jour d’une manifestation mémorable qui vit la maréchaussée surprise de voir autant de monde lui crier des méchancetés.
Et les hommes politiques inquiets d’un coup de constater que les étudiants avaient des parents et que ces parents non seulement étaient dans la rue mais qu'ils avaient le droit de vote.
Fort heureusement, le premier ministre, ancien professeur avait dit clairement à son ministre de l’intérieur que « non, vous ne vous imaginez quand même pas que je vais donner l’ordre de tirer sur mes élèves ! ».
Je dois même admettre, le temps ayant longuement passé, que celui qui nous permettait de manifester aux cris « Gri-maud-sa-laud ! », le préfet Maurice  Grimaud évita une dérive dramatique à ce mouvement de grande ampleur.
Quelques cocktails molotov avaient déjà volé et n’avaient réussi qu’à mettre le feu à quelques voitures.
Votre serviteur, déjà privé d’un œil par une expérience maladroite et ayant à son actif suffisamment de journées d’hôpital, avait peu de goût pour des exploits qui risquaient d’estropier son prochain.
En effet, au cours de ces séjours, j’avais pu observer les dégâts que peuvent causer toutes sortes d’accidents. Normalement, ça vous guérit tout personne sensée de l’envie d’abîmer les autres.
D’autant que, maladroit, je risquais de finir une fois de plus à l’hôpital en m’envoyant une giclée de mélange inextinguible sur un Newman quasi neuf.
Ces mélanges d’essence et de savon ont en effet la particularité, intéressante en temps de guerre où on veut vraiment du mal au mec d’en face, de coller partout et de résister à l’extincteur.
Bref, encore une histoire à coller un coup fatal à une carrière amoureuse qui s’annonçait pourtant brillante.
Or, en ce merveilleux début d’une grève générale qui allait paralyser le pays pendant plusieurs semaines, cette carrière s’annonçait riche.
La disponibilité de filles sans cours à la fac, sans usines où aller « perdre sa vie à la gagner » promettait des jours  riches en expériences diverses et parfois traumatisantes pour le pauvre petit cœur –quand même d’artichaut- de votre Goût préféré…

mardi, 25 décembre 2012

L’homophobie ne rend pas gai…

Mais fait parfois bien rire quand même...
Car j'ai dégotté cette perle, lectrices chéries.
Et je vous l'offre  pour votre petit Noël, mes amours.

Eh oui, en ces jours de concorde générale et d'amour répandu à profusion sur la Terre, il se trouve encore quelqu’un qui vient de nous administrer avec brio la preuve éclatante qu’il n’y a pas que l’homme qui peut vivre sans cerveau.
Il y a aussi la femme.
Entre autres celle qui vient de nous asséner une idée qui laisse pantois.
On aurait pu penser, si on n’y prenait garde, que la grâce de la largeur de vue venait de la frapper, mais non.
Elle a simplement trouvé une solution idiote à quelque chose qui n’est un problème que pour elle –et ceux qui partagent ses préjugés assez réac'-.
Elle commence par un rassurant « Oui… Les homosexuels peuvent se marier… ».
Là on se dit «  Tiens ? Elle vient de s’acheter un cerveau ! D’habitude elle n’a pas l’esprit aussi large… ».
C'est vrai qu'elle a vite fait de voir le péché partout et de courir sus à « l'inverti ». 
Malheureusement, elle continue « Mais pas avec des personnes de même sexe. »
On se dit illico « Mais qu’a-t-elle encore inventé ? »
Ben ça ! Elle a inventé ça : « Les homosexuels peuvent se marier, naturellement ! »
Bon, alors, où est le problème ?
Le problème est là, parce qu’elle ajoute « Mais il faut qu’ils se marient avec une personne d’un autre sexe, pas avec le même sexe ».
Et ça, ça me troue !
Parce que s’il m’arrive de dire de quelqu’un qu’il est « de sexe ambigu », je ne connais que deux sexes.
Quelles que soient leurs préférences amoureuses.
Ou bien, et c’est là qu’on voit qu’elle est de l’ignorance crasse de celles qui font leurs ablutions dans les bénitiers plutôt que dans les salles de bains où elles pourraient mater leur mari tout nu.
Que diable veut-elle exactement ? Qu’un gay épouse une lesbienne ?
Elle rêve ! D’autant que, bigote et vipère de bénitier (Merci F.Mauriac de la connaître si bien)  comme elle est, ce n’est certainement pour approuver ensuite le ménage à quatre comportant deux couples du même type, chacun s’arrangeant avec la Moitié de l’autre...
Entre les billevesées de cette dame et les trouvailles rhétoriques de Nadine Morano, on se prépare des soirées comiques de haut niveau…
Ce sera de la même qualité involontaire que les concerts donnés par Florence Foster-Jenkins...