vendredi, 11 janvier 2013
Des fleurs en hiver...
Hier, avec la blogueuse qu’on aime, celle avec qui nous étions allés voir « Les Bohèmes », nous avons tenté le musée du Luxembourg.
Nous nous y sommes rendus d’un train de sénateur…
Bien nous en a pris, avec l’art de la préparation que vous nous connaissez, le musée était évidemment fermé.
Alors, Heure-Bleue, Lakevio et votre serviteur adoré avons arpenté le Quartier Latin pendant des heures.
Nous y avons retrouvé des souvenirs.
En auditeur attentif de mes commensales, j’ai remarqué que, quoi qu’en disent les femmes, elles n’ont pas été plus sages que les garçons…
Nous avons surtout remarqué plein de choses étranges.
Que l’immeuble délabré où vécut Heure-Bleue avait enfin été réhabilité.
Que la piaule où le Maître exerçait ses coupables talents avait toujours son petit balcon.
Mais surtout que les « sixties » où l’espoir était dans l’air à tous les coins de rues assez crasseuses –oui, les restaurants grecs n’ont jamais amélioré l’odeur ni les murs de la rue Saint Séverin…- les « sixties » et l’espoir avaient disparu.
Même si tout le monde ne faisait pas une tête d’enterrement, malgré la joliesse des immeubles réhabilités, le remplacement « des grecs » par les « kebabs » et l’élégance nouvelle des petites rues n’ont pas redonné le sourire à une jeunesse désenchantée.
Heureusement nous étions là, assez heureux nous-mêmes de nous rappeler nos années « d’avant ».
C’est là que nous nous sommes aperçus que nous n’étions pas devenus adultes.
Juste plus âgés.
Il nous a seulement fallu plus de temps pour aller de la place Saint Michel au Carrefour de l’Odéon qu’à l’époque où Heure-Bleue allait à la Sorbonne et moi à Jussieu…
10:12 | Commentaires (13)
jeudi, 10 janvier 2013
Chez le cynique on a la gêne étique…
France Inter est en grève depuis lundi.
Bof… direz-vous, ça laisse au Goût du temps pour écrire les délicieux billets dont il nous régale.
Non ! Lectrices chéries, pas de délicieux billet aujourd’hui !
Je vais plutôt vous faire part d’une de ces trouvailles qui laissent pantois, trouvailles dont un monde plus féroce chaque jour nous inonde régulièrement.
Faute de France Inter, j’écoute, enfin… j’écoute… plus exactement je bous, en entendant Europe 1.
Et pourquoi votre génie préféré, celui qui habituellement sans bouillir vous donne des nouvelles du monde est-il porté à ébullition ?
Pour une raison toute bête.
Vous vous souvenez sans doute de mon ennemi intime, de J.M. Sylvestre, ce héraut « des réformes indispensables », vocable moderne qui remplace « régression », cet idiot qui me pourrissait mon petit déjeuner ?
Ce chantre du bien-être de la finance, ce chevalier du CAC40 pour qui les deux €uros du fond de ma poche manquaient perpétuellement à l’économie et l’empêchaient de renouer avec la croissance, eh bien, il a un remplaçant sur Europe 1.
Oui ! Et ce remplaçant m’en a appris deux bien bonnes.
La première est qu'il n'y a pas vraiment de limite au cynisme.
La seconde est que le pouvoir d’achat des Français a augmenté et que c’est mauvais pour l’économie !
Le discours ambiant, le fameux « TINA » (« There is no alternative ») de Maggie Thatcher, est profondément enraciné dans la radio périphérique et il semble mal vu d’y déroger.
Pourquoi cette hausse, si maigre que le Français est persuadé que c’est une baisse, est-elle mauvaise pour l’économie ?
Je vous le donne en mille !
Parce que les autres pays d’Europe, du sud particulièrement, ont vu le pouvoir d’achat de leurs ressortissants baisser de 15% à 20% et que, du coup, leurs exportations reprennent et leurs économies sont sur le chemin du redressement grâce à une saine gestion.
Donc, tenons-nous le pour dit.
Pour que l’économie aille bien, nous devons absolument crever de faim et vivre dehors.
Le fait que les bâtiments doivent être construits et vendus, les produits alimentaires vendus pour être consommés et les habits être achetés et portés pour être usés, ne semble pas effleurer ceux qui ignorent que les mois ont une fin et que pour beaucoup elle arrive vers le 20 du mois.
Je propose donc une loi à portée européenne : Que les économistes et les journalistes qui les encensent soient les premiers à expérimenter sur leur ménage les théories qu’ils font appliquer par d’autres et dont nous assumons les conséquences.
On verrait fleurir une armée d’émules de Keynes, Stiglitz, Klein et autre Krugman.
On verrait aussi éjecter à coups de pied dans le fondement les tenants de Friedman et Stigler.
N’avez-vous pas remarqué qu’entre diverses théories économiques ayant permis à leur auteur de décrocher le Nobel, ce sont celles qui accroissent les inégalités qui sont toujours choisies et mises en application au détriment de celles qui favorisent l’équité sociale ?
Je sais bien que les riches s’étant habitués à être riches voire de plus en plus riches il est tentant de penser qu’il est temps que les pauvres s’habituent à être pauvres voire de plus en plus pauvres.
Ce pas vient d’être franchi allègrement par cette aimable andouille d’Europe 1.
C’était la minute Méluche de votre Goût adoré.
Ne m’en veuillez pas, lectrices chéries mais il y a des moments où quelqu’un doit brandir l’étendard de la révolte.
Sinon, comment pourrez-vous payer l’électricité qui vous permet de me lire ? Hmmm ?
Je suis sûr que vous n’aviez pas pensé à ce détail d’une importance capitale pour la minute de bonheur que je vous dispense et qui éclaire votre matinée…
08:11 | Commentaires (12)
mardi, 08 janvier 2013
On n’est jamais trahi que par les siens…
Je viens de découvrir que mon fils lit mon blog.
Et semble être tombé sur des notes qui ne le regardaient pas du tout car à l’époque évoquée dans ces notes, je ne soupçonnais pas même l’existence de sa mère…
Comment je le sais ?
Eh bien parce qu’avant-hier, jour anniversaire de la naissance de votre serviteur, toute la famille était réunie pour me rappeler cruellement que chaque jour qui m’éloigne de ma naissance me rapproche du jour de ma mort.
Au cours d’un repas amoureusement préparé par votre Goût chéri, Fils chéri s’est fendu d’une remarque attendrie.
Enfin, attendrie moyen, la remarque…
« Eh ! Popa ! Tu sais qu’à ton âge, quand on nostalgise sur son premier coup, c’est que le dernier n’est pas loin… »
Oui, on naît poète dans la famille.
Quand c'est mon anniversaire, c'est aussi ma fête...
Elever des gamins jusqu’à cet âge là pour qu’ils vous rappellent des machins désagréables.
Je me demande si ce n’est pas là la réelle motivation de l’accueil enthousiaste de la loi légalisant l’avortement.
Bon, c’est vrai qu’il y a peu, on pouvait dire, à propos de pleins d’évènements « Wouah ! J’étais même pas né ! »
Maintenant, c’est tout juste si on n’est pas obligé de chercher dans les livres d’Histoire pour pouvoir le dire…
J’avais déjà deux ans quand Pétain a cassé sa pipe, c’est dire…
Bref, mon fils préféré et fort heureusement unique a eu le bon goût de remarquer que j’avais fait le plus gros.
Ce qui me laisse une chance de m’en sortir, c’est que je n’ai rien à laisser derrière moi.
Sauf peut-être, un souvenir ému à mes lectrices chéries...
Mais comment diable a-t-il pu aller sur mon blog ?
Tout simplement en allant, comme il le fait régulièrement, lire le blog de « sa reum’ » qui a eu la gentillesse de me laisser une place dans sa liste de favoris.
Ce qui m’agace à chaque fois.
Car justement il y a une liste alors que je devrais être le seul favori d’Heure-Bleue.
Quand je vous dis qu’on n’est jamais trahi que par les siens…
Bon, Elisabeth Badinter, ce sera pour demain.
08:39 | Commentaires (17)
lundi, 07 janvier 2013
La parole est à la défense.
La Muse erra tôt qui, ce matin à 5H50, fit un commentaire acide sur ma note d’hier.
Commentaire qui me sous-entendait d’un machisme honteux qu’elle disait masqué par l’humour qu’elle veut gentiment me reconnaître.
Je m’en voudrais, par un silence coupable, sembler accepter la défaite dans une guerre des sexes qui arrange bien tout le monde.
Une once de ce machisme dont on m'accuse me pousse même à l’intensifier.
Machisme d’autant mieux compris qu’il me fut inculqué par ma mère.
Oui, les mères élevant les fils, un poil d’honnêteté conduit à pointer du doigt les femmes en gésine comme vecteur principal du machisme que vous, lectrices chéries, détestez tant.
Enfin, que vous détestez tant… Jusqu’à ce que vous ayez à votre tour un fils…
Certes au cours de toutes ces années, je vous ai abreuvées de considérations souvent fumeuses et parfois carrément ch…
Néanmoins, la remarque de Muse m'oblige à un mea culpa déchirant.
Emporté par la hâte bien compréhensible de vous faire part de cogitations dont vous n’avez souvent rien à cirer je crains fort avoir oublié l’essentiel.
Oui, lectrices chéries ! J’ai oublié de vous rendre grâce pour tout ce que votre genre, dont vous êtes les plus brillantes représentantes, avez fait pour l’autre moitié de l’humanité.
Bon, tous dans cette autre moitié, ne sont pas aussi gentils que moi et surtout, peu au fait de ce qu’ils vous doivent, ne portent pas sur vous l’œil plein de tout l’intérêt qui vous est dû.
Les aveugles…
Votre Goût adoré doit malgré tout admettre qu’il se livre à d’aussi honteuses que régulières séances de brosse à reluire pour éviter de se retrouver tout bête devant un écran qui ne lui susurrerait plus ces commentaires élogieux dont il est si friand.
Oui, votre serviteur, lectrices chéries, attend vos commentaires avec plus d’impatience encore que le gouvernement attend la relance.
Aussi, afin de jeter de l'huile sur le feu de cette guerre qui dure depuis quelques cinq millions d'années avec des fortunes diverses pour les deux camps, je me vois contraint de présenter mes plus plates excuses à vous, lectrices chéries, adorées belligérantes du camp d'en face.
Ca me permet de remarquer qu’Apollinaire, qui avait écrit « Ah, Dieu que la guerre est jolie ! » n'avait pas forcément tort...
Réfrénez votre colère et réfléchissez un instant au nombre incommensurable de câlins nécessaires à la perpétuation de ce combat millénaire !
Essayez de dénombrer combien de nuits torrides furent nécessaires à la conception des belligérants !
Que de cris de joie à chaque naissance de ces amazones faites pour ravir nos jours et enchanter nos nuits !
Que de cris de fierté à l’arrivée de chaque guerrier, fait pour saloper la cuisine et se vautrer sur le canapé devant un match de foot, une Kronenbourg à la main !
Bon, pour être tout à fait honnête, ces guerrières semblent souvent faites pour gâcher nos journées en les commençant par « embrasse mon front brûlant » en cas de rhume, ou « tu as fait mon petit déjeuner ? » en cas de bonne santé et les finissant par « tu pourrais mettre tes chaussettes dans le panier à linge ».
Je crois qu’un jour je vais les jeter à côté du panier à linge.
Comme d’habitude.
Mais cette fois, ce sera fait exprès…
Non mais !
Bon, la prochaine note vous convaincra que j'aime trop les femmes -surtout la mienne, soyons prudent- pour être vraiment machiste.
J'ai d'ailleurs pour demain un excellent argumentaire fourni gracieusement par Mme Elisabeth Badinter.
10:13 | Commentaires (10)
dimanche, 06 janvier 2013
La folle complainte...
Les jours de repassage, dans la maison qui dort.
Mais non, on n’a pas de bonne pas sage.
Ni de porte de bois et nos passoires se prêtent mal aux jeux imaginés par Trenet…
Pourquoi cette histoire de repassage ?
Eh bien parce que la note de Liliplume m’inspire quelques réflexions à propos du repassage et quelques autres tâches ménagères.
Oui ! Des réflexions !
Mon Heure-Bleue préférée me menace régulièrement de me laisser repasser tout seul mes affaires si je l’embête.
Evidemment, je dispose de mesures de rétorsion que je pense, tête de linotte que je suis, imparables.
J'aurais dû me rappeler ce jour que, l’air bête, j’apportais un bouton dans la main gauche et la chemise dans la main droite avec, à l’esprit l’idée idiote de le faire recoudre par une épouse que j’espérais pour le coup, si ce n’est soumise, du moins bien disposée.
Je me souviens de sa répartie, un truc aimable du genre « Eh ! Ta mère, elle t’a fait des bras ! ».
Je me le tins pour dit mais, malheureusement pour elle, il lui échappa plus tard qu’elle ne savait pas coudre du tout.
D’où la menace « quand tu voudras que tes affaires soient raccommodées et les boutons recousus… » se finissant sur un silence éloquent en réponse à la menace de me laisser me dépatouiller avec mes chemises.
Et là, comme d’habitude, je me suis fait avoir…
Un détail terrible me fut jeté à la face.
« Je te rappelle, mon Minou chéri que, contrairement à toi, je ne déchire pas mes affaires, ne perds pas les boutons ni n’arrache les poches en les accrochant dans les poignées de porte… »
Résultat des courses ?
Eh bien le repassage avance cahin-caha, au gré de l’évolution des séries qu’Heure-Bleue insère dans le lecteur pour se donner du cœur à l’ouvrage.
Depuis la cuisine où j’officie chaque soir, plus exactement et modestement où je prépare le frichti du soir, j’ai la chance d’avoir entendu quatre-cents fois les dialogues de « Friends », deux-cent-seize fois ceux de « Sex and the City », trois-cent-onze fois ceux de « Cosby show ». En ce moment, ce sont ceux de « The nanny » qui rythment la cuisson des plats.
Hélas, trois fois hélas, mille fois hélas, la pile de linge à repasser diminue moins vite que celle du linge disponible dans le placard.
Et l’hiver me voit régulièrement avec mes cols roulés chéris en cachemire attendant au fond du panier que votre Goût préféré meure de froid.
Pfff… Mais où est passé le bon vieux temps de ma grande sœur ? Hmmm ?
Cette époque bénie où l’éducation des filles était émaillée de cours « d’arts ménagers » où on enseignait à nos futures épouses des choses autrement indispensables que la vie de Rosa Luxembourg, Louise Michel, Marthe Richard et autres dangereuses suffragettes.
On y enseignait plutôt, et avec un bon sens machiste assumé, la cuisine, la couture, le repassage et surtout, surtout cette saine notion, instillée de façon subliminale dans l’esprit encore malléable des jeunes filles, cette délicieuse notion du devoir d’amour et d’obéissance à l’homme de sa vie.
Hélas, encore une fois, emporté par le vent de modernisme de mai 1968 et aveuglé par des yeux verts irrésistibles, j’ai eu la malencontreuse idée de m’amouracher d’une rouquine au caractère vif et jaloux de son indépendance.
Bon, « en même temps » comme disent les « djeun’s », je crois que je me serais ennuyé avec une fille trop gentille.
Là, je ne risque pas l’ennui.
D’ailleurs je ne me suis jamais ennuyé depuis avril 1971…
09:49 | Commentaires (19)