lundi, 30 décembre 2013
Ma muse m’amuse…
Hier, nous sommes allés voir l’expo Jordaens au Petit Palais.
J’aime beaucoup le Petit Palais, ce dont, lectrices chéries, vous vous fichez éperdument.
J’insiste néanmoins.
Je le trouve aussi beau que le Grand Palais mais beaucoup plus agréable.
D’autant plus agréable qu’il est pourvu d’un grand patio sur les marches duquel il est agréable de s’asseoir après avoir erré pendant des heures devant les œuvres de Mr Jordaens.
J’ai retenu, outre l’évolution de sa technique, qu’au vu du nombre de femmes peintes en costume d’Eve, ce monsieur avait un goût marqué pour l’anatomie féminine.
Comme il n’était pas le seul dans ce cas –oui, je suis intéressé aussi-, je me suis attaché à lire attentivement les explications en annexe des tableaux.
J’y ai appris que lui-même n’était pas le seul à être intéressé car sa clientèle le poussait fermement à déshabiller ses modèles…
Rassuré sur la constance de la psyché masculine au cours des âges, j’ai pu apprécier, plus détendu, la suite de l’exposition.
Je me suis du coup demandé pour la millième fois et le plus sérieusement du monde, pourquoi face à une Madeleine aussi accorte et tentante, Jésus lui dit sans cesse « Noli me tangere » en sortant de sa grotte.
Moi, à sa place…
Mais bon, je suis un pécheur né.
Nous sommes sortis avec l’idée de boire un café en flânant le long du marché de Noël qui va du Grand Palais à la place de la Concorde.
Je dois avouer que j’ai acquiescé quand Heure Bleue a dit à La Tornade « Regarde-le ! Il est bégueule… ». Il me faut avouer que je n’aime pas voir le bas de l’avenue des Champs Elysées transformé en fête foraine et sentir ce mélange abominable. Vous savez bien, lectrices chéries, ce parfum, étrange mariage entre la frite, le chichi, la bière, la guimauve et la merguez.
Nous avons néanmoins acheté chez un éditeur qui crève de faim, coincé entre deux forains gras à lard, de petits livres d’art biscornus.
Puis nous avons entamé une marche de plus de six kilomètres –merci Google- à la recherche d’un café agréable qui fût sur le chemin de la pâtisserie où Tornade, toujours attachée à des souvenirs émus de bouffe, avait en vue de faire grimper notre glycémie aux arbres.
En passant devant l’ambassade des Etats-Unis, Heure-Bleue s’est soudain accrochée à mon bras et m’a dit :
- Pfiouuu, sois rassuré, tu pourrais te recaser sans problème !
Méfiant car je sais comment peuvent tourner les conversations qui commencent comme ça, je n’ai eu qu’une moue interrogative, genre ça :
- … ?
- Oui, la nana que tu viens de croiser, elle te regardait comme un gâteau !
- Ah bon ?
- Oui, celle-là, là-bas !
Je n’ai, comme d’habitude rien vu mais l’idée m’a semblée agréable.
Du moins l’aurait été si Heure-Bleue n’avait dit « Pfff… C’est toujours le même genre… »
J’ai regardé autour de nous, à la recherche d’une rousse.
Et Heure-Bleue à ajouté « Tu plais toujours au genre prof… »
Pas de rousse aux environs, une femme à cheveux argentés, à lunettes, trois-quarts carmin, jean et ballerines…
Mais pas rousse.
« Faut pas croire » comme disent les djeun’s, j’ai encore l’œil.
Que ça certes, mais encore…
09:14 | Commentaires (7)

