dimanche, 12 janvier 2014
Ecoutez bonnes gens…
Oui juju, ou plutôt « Non ! Juju ! »
Ne viens pas me frapper !
Ni me taxer de lâcheté pour cause d’abandon de moitié dans l’adversité !
On dirait que tu la penses bouleversée par un rien.
Que dis-je, bouleversée par rien en l’occurrence…
Je ne me précipite pas sur mon blog pour défendre ma moitié.
C’est exprès, j’attends de voir l’Armageddon qui ne saurait tarder.
Ma moitié est assez grande pour se défendre toute seule.
Et puis j’adore la voir se « friter » avec des emmerdeuses, de celles qui viennent donner des leçons de morale à pas cher.
Surtout celles qui auront marqué leur époque par leur insignifiance…
Encore que certaines ont parfois des éclairs de lucidité qui laissent pantois tant c’est inattendu venant d’elles.
Une d’entre elles vient justement, avec un à-propos remarquable de se baptiser « bécasse ».
Je suis persuadé qu’elle n’a pas la cuisse aussi attirante que la bestiole du même nom.
Elle semble n’en avoir, hélas, que la cervelle.
Cette bestiole intéressante au point que la vente en est interdite aux restaurants, bien qu’affublée de membres inférieurs plutôt généreux est dotée d’une petite tête et d’un long bec.
Dommage que ce long bec soit chez certaines remplacé par une langue de vipère.
Hélas une fois encore, ce travers n’est profitable qu’à des esprits acérés.
N’est pas Voltaire qui veut…
En fait ce n’est pas du tout de ça que je voulais vous entretenir.
Ni d’un possible déménagement. Probable mais encore lointain…
Non, écoutez bonnes gens La triste ritournelle…
Non, je voulais vous parler d’une envie de promenade dans un de mes coins préférés.
Aller place de la République, toute neuve maintenant puis, de proche en proche dans ce coin plein de réminiscences, aller jusqu’à la mairie du Xème arrondissement.
Puis traverser la rue du Faubourg Saint-Martin prendre la rue du Château d’Eau, riche en escrocs et autres mages mais pas que. On y trouve les meilleurs baklavas de Paris les jours de marché. Arrivé au bout, traverser la rue du Faubourg Saint-Denis et errer le long de la rue des Petites Ecuries.
J’aime beaucoup cette rue, elle est pleine de souvenirs. De petits cafés pleins de Turcs.
Et puis elle n’est vraiment pas loin de là où j’ai habité une vingtaine d’années.
Ça compte aussi, non ?
13:16 | Commentaires (7)
jeudi, 09 janvier 2014
Tu te fondais à lui comme une neige au feu.
Il y a des choses, comme ça, qu’on n’arrive pas à oublier.
Des souvenirs de la douceur qui manque cruellement dans ce monde de brutes.
Cette douceur qui ravive des souvenirs d’une époque où on ne craignait pas grand’ chose si ce n’est une rebuffade ou une mauvaise note.
Cette envie soudaine qui vous prend sans que vous ne sachiez exactement d’où elle vient.
Celle qui vous serre le cœur et parfois la gorge.
Celle qui vous fait avaler difficilement votre salive quand par hasard vous la croisez.
Elle ne vous donne pas encore les mains moites ou le cœur battant, non, mais elle vous envahit petit à petit.
Elle vous fait oublier ce que vous êtes venu faire ou ce que vous cherchiez.
Vous errez alors dans les allées, le nez au vent à la recherche de ce qui vous a poursuivi votre jeunesse durant toutes ces fins d’après-midi où vous vous précipitiez pour allez la chercher.
Espérant qu’elle serait encore là, la dernière à vous attendre.
Même Heure-Bleue m’est sortie de l’esprit quand je l’ai vue.
Merveille m’a fait revivre de façon inattendue ces moments magiques avant-hier soir.
Nous étions dans les allées du Monop’ quand elle s’est précipitée en disant « Papy ! C’est là ! »
Elle avait retrouvé le rêve qui d’un seul coup, sans doute suscité par une fragrance évanescente, m’avait envie donné une envie furieuse de la dévorer du regard et des dents.
La fraise Tagada.
Elle en a pris un paquet et m’a dit « Tu ne mangeras pas tout, hein papy ! »
Comme si je pouvais résister à un truc qui, dès la première bouchée, vous retire cinquante ans au bas mot...
07:55 | Commentaires (16)
mercredi, 08 janvier 2014
La délicatesse du hérisson.
Hier je vous ai relaté les tribulations de Merveille et son papy.
Obnubilé par l’esprit de Merveille, esprit particulièrement clairvoyant puisqu’elle tout de suite trouvé qui était le plus apte à être le roi, j’ai oublié de vous parler d’un échange qui nous a laissés rêveurs, Heure-Bleue et moi.
Nous étions sur le chemin qui mène chez les enfants à l’heure de sortie des collèges.
Vous savez que les adolescents ont, ces temps-ci, du moins certains, une tendance à hurler plutôt que parler.
Nous avancions quand sont apparus, à quelques dizaines de mètres de nous, deux adolescents. Ils avaient au mieux treize ans. Un garçon et une fille. Un Africain et une Gauloise blonde.
Apparemment, la fille niait au garçon qu’il pût avoir une relation autre qu’amicale avec son amie.
Lui, « percé jusques au fond du cœur d’une atteinte imprévue aussi bien que mortelle », vous savez combien les garçons ont l’amour-propre prompt à la rayure à ces âges-là, a cette répartie sublime de délicatesse :
« Nan mais t’es dingue ! En classe t’étais à côté d’elle ! T’as carrément maté un film de cul tellement c'est qu’on est en couple ! »
La fille a sorti une réplique du même tonneau que je n’ai pu apprécier car Heure-Bleue, frappée par l'élégance langagière de la déclaration me disait « Ah non ! Il ne faut surtout pas que Merveille aille au collège dans ce coin ! »
C’est déjà le second collège qu’il faut éviter à Merveille si on ne veut pas qu’elle soit transformée en voyoute ou en victime…
Mais allez savoir, dans ces établissements, comme les filles semblent aussi délicates que des scorpions et aussi grossières que leurs commensaux, peut-être que ça endurcirait Merveille…
Encore que je n’aime pas l’idée de transformer en bête féroce inculte et dotée d’un accent faubourieno-zyva une petite fille civilisée, délicate et parlant correctement.
Mais bon, la lutte pour la survie, hein…
Surtout que, curieux comme je suis, je me demande ce que donnerait une dispute où Merveille dirait à l’Ours « Je m’en bats les couilles ! » avec l'accent du 9-3
Ça promet du spectacle.
J’aime le théâtre, justement…
10:01 | Commentaires (9)
mardi, 07 janvier 2014
Bon anniversaire, nos vœux les plus sincères…
Hier, je suis né.
Bon, ne commencez pas, lectrices chéries, on ne va pas chipoter pour quelques années de décalage.
L’avantage de naître le Jour des Rois, c’est la galette.
L’inconvénient de naître le Jour des Rois, c’est qu’elle commence à manquer.
Après les festivités de Noël et du Jour de l’An, le Jour des Rois on n’a plus rien…
Sauf moi qui suis donc né ce jour-là dans l’indifférence générale d’un monde complètement déglingué.
Hier donc, nous sommes allés chez les enfants manger la galette que nous avions achetée tout exprès.
Nous étions autour de la table tandis que Merveille, chougneuse sauf quand elle est dans les bras de papy, était sous la table, égrenant les noms au fur et à mesure que les parts de galettes passaient dans la main de l’Ours.
C’est là que j’ai eu mon super cadeau d’anniversaire.
Merveille a eu la fève.
C'est aussi bien, elle a toujours détesté ne pas être reine...
Heure-Bleue et Manou ont alors dit « Allez Merveille, choisis ton roi. »
Heure-Bleue a soufflé « Papa ? » histoire de rabibocher un père et une fille jalouse de son envahissante petite sœur.
Merveille a secoué la tête et a dit doucement « Non, c’est papy… » en se mettant sur mes genoux.
Papy, votre Goût adoré si vous préférez, a manqué s’étouffer. Moitié de fierté, moitié de miettes de pâte feuilletée.
Merveille a ajouté « Bon anniversaire Papy ! Tu es mon roi ! »
J’ai failli tomber de ma chaise.
Puis Manou a ajouté « Allez, fais un bisou à ton roi ! »
Et Merveille m’a surpris.
« Mais je ne peux pas lui faire un bisou, à mon roi ! Il est déjà marié avec mamie ! »
Franchement, lectrices chéries, ce n’était pas un bon anniversaire ?
08:45 | Commentaires (12)
lundi, 06 janvier 2014
Amor, amor..
Lectrices chéries, mes amours, je suis dans une mauvaise passe.
Et une mauvaise passe, c'est un peu comme une femme amoureuse.
S'il est aisé d'y entrer, on a du mal à en sortir...
Oui lectrices chéries ! Je suis une victime expiatoire du mimétisme conjugal.
Au début du mois d’avril 2014, il y aura longtemps maintenant –elle ne veut pas que je parle d’années…- que mon regard qui, à l’époque était d’onyx, a croisé le regard d’Heure-Bleue qui, à l’époque était d’émeraude.
Que croyez vous qu’au cours de ces nombreuses années il arriva ?
Que celle qui vient de murmurer dans le fond « des kilos ! » sorte immédiatement, avoir raison n’est pas suffisant !
Donc, disais-je, qu’arriva-t-il ?
Eh bien, alors que j’ai pourri la vie de ma moitié à coups d’aventures plus ou moins fumeuses, de déménagements foutraques, d’idées bizarres mais surtout, surtout en la faisant me plaindre –je ne vous connaissais pas encore- pour cette affection gravissime chez l’homme, plus en tout cas que chez la femme : Le rhume !
Eh bien, vengeance mesquine du destin, le rhume qui la terrasse aujourd’hui a sur elle l’effet qu’il a habituellement sur moi.
C’est dire si elle est chiante depuis ce matin…
Dès le premier raclement de gorge et le rappel d’un déjeuner récent, bien qu’elle n’eût pas cité de nom, j’avais cru déceler quelques réflexes de haine à l’attention de Liliplume.
Mais bon… Vous savez bien que je ne suis pas le genre à chercher des histoires, hein ?
Donc, pour en revenir à cette affaire de rhume, vous savez maintenant, lectrices chéries qu’Heure-Bleue enrhumée est au moins aussi emmerdante que le Goût dans le même état.
Mais moi c’est normal…
Qui c’est le chef ? Hmmm ?
Cela dit, je vais devoir désormais me charger de toutes les corvées pour la semaine qui vient.
Et m’écraser car une idée lui est venue, après avoir eu la même réaction à une réflexion d’un nul à ch… au journal de vingt heures.
Nous nous étions exclamés à l’unisson « Non mais quel c… ! » quand ce nul s’est étonné que des femmes puissent faire leur boulot même quand elles ont des enfants.
Du coup, il est venu à l’idée d’Heure-Bleue des trucs genre « Mais c’est pas possible, on peut pas vivre l’un sans l’autre ! »
J’ai acquiescé, mais prudemment…
Elle a insisté, disant :
- Mais si ! Je ne pourrais pas vivre sans toi ! Il faut que nous mourions ensemble ! Absolument ! Comme le couple du Lutetia !
- Oui mais…
- Si si Minou ! Ensemble !!
- Il va y avoir un problème…
- Quoi ? A-t-elle dit, inquiète d’un coup et surtout prête au combat.
- Si tu meurs la première et que je n’ai pas envie de te suivre, enfin, pas tout de suite, il y a toutes ces histoires de repassage, tout ça, dont je ne saurai me dépêtrer…
Là, notre amour a pris du plomb dans l’aile.
Une attirance qui avait tenu plus de… Bref, longtemps, a craqué.
Et pourquoi ?
Pour ne pas repasser mes caleçons.
Vraiment, l’amour quand on y regarde de près, c’est très surfait…
06:45 | Commentaires (20)

